Entre Korriban et Recopia

Tout à coup son maitre le relâcha et Oron tomba au sol à genoux. Face à son maitre, il rampa contre le mur et se recroquevilla. Il pleurait encore et toujours lorsque le Seigneur Sekot lui posa la main sur l'épaule. Surpris le jeune homme en fut effrayé mais très vite il s'aperçut que ce n'était plus pour le brutaliser. Son toucher était plutôt doux et bienveillant avant qu'il lui pose une question sur ce qui l'avait poussé à penser ça. Alors il releva un peu la tête et regarda son maitre dans les yeux, les siens étaient rouges et plein de larmes, et il dit :

- Maitre ... à mon avis il ne voulait pas vous tuer ... mais plutôt vous faire croire que je voulais le faire ... comme ça vous n'auriez qu'à me tuer ... et il serait désormais seul apprenti ... il m'a toujours considéré comme un intrus. Et ... et ... tout à coup il se rappela de la soirée avant sa fuite. Il est venu me voir le jour avant votre empoisonnement ... Je vous supplie de me croire ... je vous dis la vérité ... Je vous le jure ... Croyez moi ... je vous en supplie ...

Dark Sekot voyait bien l’attitude de Jarik vis-à-vis d’Oron depuis l’arrivée de ce dernier à l’Académie, aussi n’eut-il aucun mal à croire qu’il le considérait comme un intrus. Un peu plus qu’il soit allé voir son condisciple sans aucune arrière-pensée. Le Seigneur Sith se redressa, l’air pensif.

Je te crois. Enfin… je pense pouvoir te croire sans me tromper. Il va me falloir prendre des mesures. Viens avec moi.

Il fit se relever Oron et l’emmena à travers les coursives du croiseur sans lui parler, étant occupé par son comlink par lequel il ordonna à son second de couper certains systèmes de surveillance. Puis, ils arrivèrent devant la chambre attribuée au jeune homme. Sans un mot, Dark Sekot fit entrer son apprenti et referma la porte derrière lui.

Maintenant, écoute-moi bien Oron. Tu vas passer toute la journée ici, et probablement la suivante. Ta chambre n’est plus sous surveillance pour l’instant. Pour une fois, tu n’auras qu’une seule instruction : méditer et te reposer. Pour tes repas, je vais donner des ordres afin qu’on t’amène à manger. Reste attentif à ton comlink et attend mon appel.

Après ces simples consignes, le Seigneur Sith se dirigea vers la sortie. Au dernier moment, avant de passer la porte, il se retourna.

Ah, et… prend une douche.

Sur ce, il sortit et se saisit de son comlink pour appeler Jarik. Celui-ci répondit presque immédiatement.

Maître ? Vous êtes sorti de l’infirmerie ?

Ne t’occupe pas de moi. Rends-toi à la salle d’entraînement le plus vite possible.

Bien Maître.

Cet ordre fut exécuté très rapidement car l’adolescent redoutait une colère du Seigneur Sith, bien qu’il n’ait aucune raison de s’inquiéter (à sa connaissance). Dès son arrivée, Dark Sekot lui apprit qu’ils allaient reprendre les entraînements.

Et Oron ?

Ne penses pas à lui. Il s’agit de ton entraînement.

Vous l’avez retrouvé ?

Pas encore, mais il ne perd rien pour attendre. Si tu n’as pas d’autres questions dans ce genre, commençons.

Inquiet, il obtempéra et entama une journée d’entraînement intensif pendant laquelle il étudia de nouvelles applications à la télékinésie et travailla le combat, à mains nues ainsi qu’au sabre laser. Il se montrait étonnamment distrait, comme s’il était soucieux, et commit de nombreuses erreurs qu’il paya de sa personne, les sanctions ne s’étant toujours pas allégées depuis le dernier entraînement. Le cours fut éprouvant et ce fut finalement avec un certain soulagement qu’il fut autorisé à retourner dans ses quartiers pour se reposer à la fin de la journée. Dark Sekot alla lui-même prendre un repas puis il retourna dans la salle d’entraînement et appela Oron au moyen de son comlink, lui intimant de le rejoindre.

Alors que terrorisé, il se recroquevillait par terre et que son maitre lui avait posé une main compatissante, il lui dit qu'il lui faisait confiance en se redressant avant de lui tendre la main pour l'aider à se relever. Ensuite il le mena à travers les couloirs du navire sans mot dire, cela arrangeait bien le jeune homme qui était terrifié par son maitre et qui était trop fatigué. Il restait toujours deux pas derrière lui, cela lui laisserait donc le temps de se protéger le visage si son maitre se retournait pour le frapper. Enfin ils arrivèrent à la chambre où le Seigneur Sekot lui ordonna de se reposer, de méditer et de manger quand on lui apporterait un repas. Enfin il le laissa en ajoutant qu'il devait prendre une douche aussi. Tout de suite il se dirigea vers la salle de douche et retira ses vêtements avant de se placer dans l'unité de lavage. Il en sortit quelques secondes plus tard complètement propre et il se jeta dans son lit où il s'enroula dans les couvertures. Moins de trois secondes plus tard il s'endormit profondément.

Son sommeil était sans rêve ni cauchemar mais très reposant, il fut seulement tiré de son sommeil par un bip à sa porte. Cherchant à sortir de ses draps, il tomba par terre. Il s'était entortillé dans le tissu et il eut même du mal à sortir. Le bip se fit à nouveau entendre, il comprit que quelqu'un attendait à la porte, alors il se releva et s'apprêtait à ouvrir quand il se rappela qu'il était nu comme un ver, il tira alors un vêtement pour dissimuler l'essentiel. En ouvrant il s'aperçut que son maitre ne lui avait pas menti et un membre d'équipage lui avait amené un repas copieux. Cela tombait bien car il était réellement affamé. Il posa alors le plateau sur son lit. Il y avait un énorme morceau de viande et une grande assiette de féculents. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'adolescent dévora son repas. La faim le tenaillait et il manqua de s'étouffer plusieurs fois. Lorsqu'il eut fini son repas, il posa négligemment son plateau par terre et il se glissa à nouveau entre ses draps. Il s'endormit à nouveau, son sommeil était lourd, pour dire vrai il n'avait jamais aussi bien dormi.

Par contre il fut réveillé par son comlink qui sonnait, c'était son maitre qui lui demandait de le rejoindre dans la salle d'entrainement. Le jeune homme était effrayé, qu'allait-il se passer ? Avait-il changer d'avis ? Voulait-il le tuer ? Oui, sûrement ... Il n'y avait pas d'autre solution ... Son maitre était persuadé de sa culpabilité durant plusieurs jours et tout à coup il croirait que c'était la faute de Jarik ? Non, non ... C'était beaucoup trop rapide ... Il voulait le torturer sûrement ... Que pouvait-il faire ? Ne pas y aller ? Non, non, il ne pouvait que y aller docilement. Il le retrouverait avant qu'il ait le temps de fuir où que ce soit. Non, non ... il irait et tant pis pour ce qui lui arriverait. Désespéré, il enfila ses vêtements restant et il marcha jusqu'à la salle d'entrainement. A chaque embranchement, il hésita quelques secondes entre fuir quelque part -mais où ?- et se résignait à son sort. Finalement à chaque choix, il accepta de partir à l'abattoir. Des vagues de désespoir déferlaient sur lui et il arriva à la salle d'entrainement plus abattu qu'il ne l'avait jamais été. Alors il se plaça à quelques pas de son maitre, baissa la tête et dit d'une voix fébrile :

- Maitre ... Vous m'avez demandé de vem ... venir.

Constatant que son apprenti mettait un certain temps à le rejoindre, Dark Sekot comprit qu'il se demandait encore quel allait être son sort. Ceci, ainsi que les projets qu'il avait pour le jeune homme, dissuada le Seigneur Sith de se montrer accueillant.

En effet. Viens t'assoir, Oron.

Il attendit que le jeune homme s'exécute pour s'assoir également, face à lui. Il prit le temps d'entrer en résonance avec la Force avant de poursuivre.

Comme je te l'ai dit ce matin, je nourris de sérieux doutes quant à ta responsabilité dans mon empoisonnement. Ainsi qu'à celle de Jarik mais une chose demeure certaine : il s'agit de l'un d'entre vous. Deux choses en réalité, mais la seconde, je la garde par devers moi pour l'instant. Cette nuit, nous allons nous entraîner, aussi, j'espère que tu t'es reposé.

Sans lui laisser l'opportunité de présenter la moindre doléance, Dark Sekot commença de nouveaux cours particuliers. Il lui fit travailler avec acharnement les moindres aspects de la télékinésie et du bouclier de Force qu'ils avaient étudiés, durant de longues heures difficiles, notamment à cause des difficultés du jeune homme qui était encore sous le choc. Ce qui ne l'empêcha pas d'avoir, selon les cas, encouragement ou remontrance sévère.

Quand il sembla au Seigneur Sith qu'Oron ne pouvait plus suivre, il lui laissa une demi-heure de repos avant d'enchaîner sur les méthodes de combat au sabre laser. Il administra à de nombreuses reprises des coups sur les bras de l'apprenti afin de lui faire corriger ses mouvements et positions. Ces exercices ne furent guère plus fameux et, agacé, Dark Sekot le renvoya dans sa chambre environ deux heures avant le "réveil".

Je veux que tu restes dans tes quartiers toute la journée. Reposes-toi, médites et étudie. Et n'en sort pas. Je le saurais si tu défies mes ordres. Vas-y.

En réalité, Dark Sekot doutait de lire aussi clairement dans l'esprit de son apprenti mais il lui semblait bon de lui faire croire. Il alla ensuite se reposer lui-même et médita plusieurs heures pour se ressourcer avant l'arrivée de Jarik. Lorsque celui-ci entra dans la salle d'entraînement, le Seigneur Sith lui fit reprendre son propre entraînement, toujours aussi intensif. Toutefois, la patience de Dark Sekot s'étiolait au fil de la journée, érodée par sa fatigue car il n'avait pas totalement récupéré du poison en dépit de l'intervention de la Force. Heureux d'être seul à suivre des cours, Jarik donna le meilleur de lui-même et termina la journée épuisé et satisfait en dépit des nombreuses critiques qu'il avait subi. Le Seigneur Sith se montrait en effet extrêmement exigeant et le renvoya peu avant le diner.

Dark Sekot alla se restaurer et médita deux heures avant d'appeler de nouveau Oron sur son comlink. Une nouvelle nuit d'entraînement allait commencer. Cette fois, il ne lui fit travailler que le sabre laser, ce qui fut bien plus éprouvant physiquement car les enchaînements étaient de plus en plus difficiles, bien que la progression fut assez lente en raison des difficultés du jeune homme. Et tout ce que disait le Seigneur Sith ne parvenait à débloquer l'envie de son apprenti d'exploiter son potentiel. Après cette nuit d'entraînement épuisante, il se décida à dévoiler ses cartes.

Ca suffit pour cette nuit. Comparé à ce que tu devrais faire, c'est pathétique... Sais-tu pourquoi je passe mes nuits à te procurer mon enseignement ?

La question était rhétorique et n'attendait par conséquent aucune réponse.

Tu dois le mériter, et depuis un moment, tu m'apportes la preuve du contraire.

Soudain, il changea complètement de sujet.

Dis-moi, penses-tu que Jarik est vraiment le responsable ? Qu'il a pu te piéger ?

Par opposition à l’accueil qu’il craignait de recevoir, l’attitude glaciale de son maitre lui parut presque chaleureuse. Immédiatement il obéit à ses ordres pour s’asseoir devant lui. Son maitre fit de même et après un petit prologue, les cours commencèrent. Le jeune homme tentait de maitriser la télékinésie et le bouclier de Force, l’intense concentration que cela lui demandait l’empêcher de trop réfléchir sur son sort mais leurs peurs n’avaient pas besoin d’être réfléchies, il était évident que ces idées noires lui embrouillaient l’esprit et il n’arrivait pas à se canaliser. Néanmoins il faisait du mieux qu’il pouvait ce qui parfois semblait contenter son maitre qui l’encourageait, parfois ça l’énervait et le jeune homme se faisait vertement réprimer. Au bout d’un moment, son maitre lui laissa un peu de temps pour se reposer, Oron s’assit alors contre un mur et somnola durant la petite demi-heure que son maitre lui accorda. Enfin ils reprirent l’entrainement mais ils passèrent à des exercices physiques très éprouvants pour l’adolescent qui ne s’était pas remis des cinq jours durant lesquels il n’avait quasiment rien mangé. En outre le Seigneur Sekot lui administrait de nombreuses punitions pour ses mauvais placements et postures, si bien que lorsqu’il fut congédié ces bras étaient recouverts d’ecchymoses. En partant son maitre lui ordonna de se reposer, méditer et étudier en lui indiquant qu’il ne fallait sortir de sa chambre sous aucun prétexte et ajouta même qu’il le saurait si Oron le faisait quand même, précision bien inutile, jamais le jeune homme aurait osé défier son maitre.

Alors il rejoignit sa petite chambre et s’effondra sur son lit pour dormir. Son sommeil fut un peu plus agité que la nuit précédente avec quelques cauchemars brumeux où il se voyait uniquement fuir face à une menace inconnue et où il ressentait une terreur inimaginable. Il fut sortit de ses songes par un soldat qui devant la porte lui amenait encore son repas. Une fois de plus celui-ci fut vite ingurgité par l’estomac affamé de l’adolescent qui partit ensuite prendre une douche. Comme il n’avait que ses vêtements de la veille plus ou moins propre, il les remit et résista à l’envie de dormir à nouveau, il préféra se rabattre sur la méditation. Pour cela, il s’assit sur le sol glacé et commença sa séance qui ne lui fut guère profitable puisqu’il ne parvenait à démêler aucune des situations qui s’imposait à son esprit. Très frustré, il essaya de revoir la télékinésie mais là sa performance fut encore plus mauvaise puisqu’il ne parvenait même pas à soulever une feuille de plastique. Insatisfait et déçu, Oron voulut à nouveau se reposer mais avant de s’endormir, il fut prit dans d’intenses réflexions sur son avenir et sur ce qui allait lui arriver. Combien de temps le Seigneur Sekot allait-il le laisser encore vivre ? Comptait-il le torturer auparavant ? Etc. Au bout d’un certain temps il fut sorti de ses pensées par son comlink. Son maitre désirait qu’Oron le rejoigne dans la salle d’entrainement. Immédiatement l’adolescent fila et arriva dans la salle où se trouvait uniquement le Seigneur Sekot qui le fit travailler des enchainements au sabre qui lui paraissait impossibles à réaliser, une fois de plus il fut souvent réprimandé.

Si bien que son maitre arrêta le cours et lui dit qu’il était pathétique, c’était pour le jeune homme un euphémisme qui ne reflétait pas la profondeur de son incapacité à faire quoi que ce soit. Ensuite il lui demanda quels étaient les raisons qui le poussaient à lui donner encore des cours, alors que l’adolescent allait répondre qu’il n’en avait aucune idée, il continua en disant qu’il ne méritait pas les leçons de son maitre. Ces deux réflexions cinglantes firent réfléchir Oron à une vitesse qu’il n’aurait jamais crue possible. Ainsi son ancien propriétaire avait raison sur toute la ligne. Le jeune homme n’avait jamais voulu le croire mais il se fallait se rendre à l’évidence, il était dans le vrai. Oron n’était qu’un idiot, un imbécile doté d’une vanité et d’un orgueil incommensurable. Comment avait-il put croire qu’il pouvait mériter l’enseignement d’un Sith ? Se croire suffisamment compétent pour rejoindre l’Académie ? Une profonde honte l’envahit, il aurait mieux faire de continuer à vivre comme il l’avait toujours fait, mais son arrogance l’avait amené à surestimé ses capacités, son maitre allait sûrement le remettre à sa place comme esclave ou comme mort. Là il ne ferait perdre son temps à personne d’important, enfin personne ayant l’importance du Seigneur Sekot. Il eut alors l’impression d’être la plus abjecte des engeances. Tout à coup il se rappela de la conversation du matin, son maitre pouvait lire dans son esprit, l’idée qu’il fut son maitre puisse se rendre compte de cette émotion ne fit croitre encore ce sentiment de culpabilité, encore un tour de sa gigantesque vanité. Il est étonnant de voir la vitesse à laquelle on peut réfléchir parfois. Lorsqu’il s’agissait de broyer du noir et de se lamenter sur son sort, Oron le faisait très rapidement, ce qui fit encore gonfler sa honte. Néanmoins, il fut sortit de ses pensées par une question de son maitre qui lui demandait si il était toujours certain de la culpabilité de Jarik, d’une voix un peu fébrile, l’adolescent répondit :

- Oui ... Comme son maitre ne parlait pas, il se sentit obliger de continuer. Depuis que vous avez posé les yeux sur moi, à son intonation on comprenait que c’était douloureux, une erreur qu’avait fait son maitre, il m’a toujours haï. Il était l’unique apprenti, l’unique personne à qui vous transmettiez son savoir mais je suis arrivé. Même si je ne suis pas digne de votre enseignement, vous m’avez accepté mais lui non. Il était assez simple de me voler mon implant, il l’avoua avec une pointe de culpabilité de plus, et d’empoisonner votre eau lors de l’entrainement. Vous avez cru que c’était moi le coupable mais je vous jure que ce n’est pas moi ! Comme ça vous n’aviez qu’à me tuer, en acceptant votre colère, cela aurait été très facile et ensuite il aurait été à nouveau l’unique apprenti. Il avait confiance en vos capacités pour vivre. Peut-être qu’au pire il aurait demandé au Seigneur … avec les grandes cornes, Nar-Zhul de devenir son élève. Bien qu’il eut finit, son maitre garda le silence encore et hésitant l’adolescent dit d’une voix fébrile. Que … que comptez vous faire … par rapport à … moi ?

Réfléchissant aux paroles d'Oron, Dark Sekot trouva ce scénario plus que probable et sut que sa solution allait peut-être pouvoir fonctionner. Il allait toutefois devoir raviver la flamme du jeune homme.

J'ai mon idée à ce sujet. Tout ce que tu m'as dit est très intéressant et je penche pour cette version.

Il se mit à faire les cent pas devant le jeune homme, les mains dans le dos.

Mais, une chose encore, que ressens-tu quand tu penses à la manière dont il t'a piégé ? Que ferais-tu à ma place ?

Après lui avoir répondu vaguement sur son avenir, Oron regarda son maitre marcher, les yeux dans le vague et les mains jointes dans son dos. Puis il lui demanda ce qu'il ressentait par rapport à la façon dont il s'était fait avoir puis ce qu'il ferait. Un profond sentiment d'ignominie traversa alors le jeune homme :

- J'ai honte, Maitre. Honte de vous avoir fait du mal, honte de m'être fait piégé, honte d'avoir faillit vous tuer même sans le vouloir.

Puis un éclair de colère le traversa et il releva un peu la tête. Ses mains s'agitaient tandis que son regard exprimait parfaitement ses sentiments. La rage gonflait en lui, ce qui se ressentait dans son aura. Il dit alors d'une voix déterminée :

- Mais je le hais. A votre place, je me vengerais ! Et je le tuerais !

Dark Sekot allait annoncer son dépitement devant la réaction de son apprenti quand celui-ci enchaîna et, en effet, il pouvait sentir l'intensification du Côté Obscur autour de lui alors qu'il parlait. La honte devenait colère, puis haine, un cycle presque parfait. L'air satisfait de la réponse fournie, le Seigneur Sith s'arrêta de marcher et fit face au jeune homme.

Et si je te fournissais l'opportunité de t'en charger toi-même, la saisirais-tu ?

Alors qu'il finissait de répondre, Oron vit son maitre s'arrêter juste devant lui. Immédiatement il lui demanda si il voulait tuer Jarik. Oui ! Oui ! Il le tuerait ! Il le massacrerait ! Il l'étriperait ! Oui ... Oui ... Sa haine s'accroissait à une vitesse qu'il n'aurait jamais cru possible. Il leva son visage face à son maitre et le regarda droit dans les yeux, les siens étaient emplis d'une grande fureur et il dit d'une voix sûre :

- Oui ! Oui ! Je peux vous jurer que je le tuerais !

Dark Sekot eut un sourire approbateur. Il tendit le bras vers les rateliers d'armes et fit venir un sabre laser d'entraînement directement dans sa main avant de le tendre à Oron.

Dans ce cas, commençons.

Profitant du renouveau du jeune homme dans le Côté Obscur, le Seigneur Sith le fit travailler avec acharnement toute la nuit durant. Il le fit réviser ses connaissances sur l'emploi de la Force pendant quelques heures puis ils entrèrent dans le vif du sujet. Grâce à la nouvelle motivation de son apprenti, il put reprendre son enseignement des séquences de combat du Makashi en prenant soin d'entretenir la flamme chez Oron. Après de longues heures de travail, il le renvoya une nouvelle fois dans ses quartiers.

Nous mettrons les choses au clair ce soir. En attendant, repose-toi et médites. Soit prêt à venir à mon appel.

Sur ces paroles, il laissa Oron partir et alla dormir le reste de la nuit, afin d'être en forme au matin. En effet, il était en grande forme à son réveil et put retrouver Jarik dans la salle d'entraînement pour lui faire poursuivre ses cours. Il poursuivit sur sa lancée et lui fit pratiquer les mêmes types d'exercices tout au long de la matinée. Arrivés à l'heure du repas, Dark Sekot déclara que le jeune homme avait quartier libre mais qu'il devait revenir très exactement quatre heures plus tard.

Pendant ce temps, le Seigneur Sith s'entraîna lui-même, retrouvant ses sensations en maniant ses sabres laser. Il ne s'arrêta qu'au retour de Jarik, à qui il fit face, l'air grave. Il prit la parole tout en composant discrètement le numéro de comlink d'Oron.

Ah, Jarik, pile à l'heure.

Comme vous me l'avez ordonné Maître.

Tant de déférence de la part d'un comploteur, c'est appréciable.

La peur transparut dans les yeux du jeune homme.

Pardon ? Vous dites ? Mais, je n'aurais jamais... C'est Oron, je n'ai rien fait !

Merci de me le dire maintenant, je l'ai retrouvé.

Jarik soupira, apaisé.

Ah, tant mieux, il a donc subi son châtiment et l'affaire est close.

Je n'ai pas dit qu'il était coupable.

Mais, c'est lui je vous dis ! Qui d'autre aurait pu utiliser le poison de son implant ?

Il semblait presque hystérique.

Qui d'autre en effet... Mais je ne t'ai jamais dit d'où provenait le poison utilisé contre moi. Par ailleurs, je n'ai pas dit non plus comment j'avais disposé de lui.

Il était visiblement terrifié mais se concentrait pour transformer sa peur en fureur, comme s'il redoutait une épreuve.

D'ailleurs, le voici.

Intrigué, Jarik se retourna vivement vers la porte de la salle et découvrit l'impensable : Oron venait d'arriver. La stupéfaction était nettement visible sur son visage et il chercha du côté de son Maître, comme s'il espérait la confirmation d'une mauvaise blague. Sa haine se transforma en terreur en un instant mais, avant qu'il puisse faire quoi que ce soit, Dark Sekot se déplaça auprès de lui.

Il n'existe qu'une seule façon de régler ce contentieux : un duel. Le vainqueur demeura mon apprenti... quant à l'autre, je m'occuperai de son cas s'il survit.

Il leur fournit à chacun un sabre laser et s'écarta.

Allez-y !

A la fois terrorisé et empli de haine, Jarik alluma sa lame et sauta en direction de son adversaire.

Alors qu’Oron venait de finir de parler, son maitre lui tendit un sabre laser puis ils reprirent l’entrainement. Au début ce fut sur les pouvoirs de la Force et plus tard l’utilisation du sabre laser. Dans chacun des exercices que son maitre lui soumettait, le jeune homme savait qu’il excellait. Cette nuit là il ne reçut aucun coup, sa haine envers Jarik le poussait à se surpasser et à réussir chacun des exercices que son maitre lui soumettait. Les heures passaient à une vitesse impressionnante et lorsque le Seigneur Sekot décida d’arrêter le cours et de renvoyer l’adolescent dans ses quartiers, celui-ci s’exécuta avec regret, il aurait nettement préféré passer le reste de la journée à apprendre mais si son maitre en avait décidé ainsi, c’est que cela devait se passer ainsi. Il n’avait pas à remettre en cause ses décisions sur des sujets aussi futiles.

Il regagna ainsi ses quartiers où il ne chercha même pas à dormir. La haine qu’il avait accumulée à l’écart de Jarik le tenait éveillé. Il décida donc de méditer et cela durant plusieurs heures. Il fut sortit de son état par le soldat qui depuis trois jours lui apportait ses repas, comme à chaque fois il dévora le déjeuner en quelques minutes puis ne sachant que faire il décida de s’entrainer. Il tentait de revoir seul ce qu’il avait apprit durant la nuit, il arrivait à manier la Force avec une facilité qui le déconcerta, en tout point opposée à celle dont il avait fait preuve les jours précédents. En même temps, il réfléchissait sans cesse à Jarik, ce qui l’amena à amplifier encore son exécration vis-à-vis du garçon. Dès qu’il entendit son comlink bipper, il fila vers la salle d’entrainement. Il se rendait à peine compte des gens qu’il croisait dans les couloirs, seul comptait la finalité. Jarik, le tuer. Tuer cet avorton prétentieux et querelleur. Lorsqu’il arriva devant la porte, il hésita un instant. Était-ce le bon moment pour entrer ? Peut-être pas. Néanmoins il décida d’activer l’interrupteur et avec un bruit à peine audible, le pan de métal s’ouvrit. Jarik était là mais n’avait rien remarqué, il était de dos. Devant ce dernier, se tenait son maitre qui ne manifesta rien mais qui attendait sûrement le bon moment. Alors le jeune homme resta un moment immobile puis le seigneur Sekot informa son plus jeune apprenti que le plus âgé était là. Vivement, il se retourna et sembla se décomposer devant le visage d’Oron plein de haine et de fureur. Ensuite son maitre dit calmement :

- Il n'existe qu'une seule façon de régler ce contentieux : un duel. Le vainqueur demeura mon apprenti... quant à l'autre, je m'occuperai de son cas s'il survit.

Ensuite le Seigneur Sekot donna deux sabres lasers aux deux apprentis qui se faisaient face. Ensuite il fit quelques pas en arrière alors que Jarik allumait son sabre et sautait sur le jeune homme. Il s’était trop précipité et Oron n’eut aucun mal à parer son attaque. Puis c’est lui qui passa à l’attaque qui fut également parée par le garçon. Ainsi commença le combat, une succession de coups furent porter de part et d’autre. Ceux du plus âgé des deux étaient plus précis et plus puissants même si ils ne portaient pas réellement. Durant les premières minutes, Jarik sautait dans tous les sens pour tenter de prendre à revers le jeune homme qui avec un minimum de mouvements arrivait à parer, à feinter et à passer à l’assaut. La haine de chacun était palpable mais entre la jalousie enfantine d’un enfant qui ne veut pas partager et la colère d’une personne qui avait faillit mourir, cette dernière était plus grande. Cela rendait les coups d’Oron plus précis, plus nets, plus puissants que ceux de Jarik et cette rage amplifia l’endurance naturelle du jeune homme. Au fur et à mesure que le combat durait, les deux adolescents donnaient leur maximum mais peu à peu le plus jeune se fatiguait et son adversaire prenait l’avantage.

Au bout d’un moment, Jarik ne fit que se défendre tant bien que mal face aux assauts répétés d’Oron qui prenait clairement l’avantage. Il n’avait plus la force de se déplacer vivement pour tenter une attaque. Le jeune homme respirait avec sa haine et celle-ci s’amplifiait au fur et à mesure que son adversaire cédait du terrain. Dans un ultime essai, il essaya une pirouette mais alors que son sabre était à l’opposé d’Oron, celui-ci planta le
sien dans la hanche du jeune adolescent. Puis une douleur fulgurante lui traversa l’estomac, il jeta un œil dessus, il avait une petite lame dans l’estomac. Jarik avait profité du fait qu’Oron pensait à avoir à se battre uniquement avec un sabre mais pas avec une petite lame métallique fourbe. Du sang coulait de sa plaie, cela accentua encore la rage du jeune homme contre son cadet qui à terre tentait de se relever. La douleur dans sa hanche semblait l’handicaper grandement et d’un petit coup de sabre il fit griller celui du garçon. Comprenant qu’il allait sûrement se faire embrocher, grâce à la Force il arracha le sabre d’Oron qui fila contre le mur pour finir écraser contre le mur. Alors le jeune homme tira la lame de son estomac et se jeta sur l’adolescent. Il le lacéré littéralement de coups alors que Jarik tentait de se protéger le visage avec ses bras. La rage d’Oron commençait à le dominer mais il essaya de se ressaisir et d’une estocade il planta le couteau dans le cou du garçon.

C’est là qu’il comprit que son visage ruisselait littéralement de sang, il se leva et il fit quelques pas en arrière. Il n’était pas effrayé par ce qu’il venait faire, il était presque heureux. Jarik était mort, celui qui avait failli le faire tuer était mort. Il fallait que ce soit fait et Oron voulait le faire. Il avait réussi. C’était simple. Désormais il pourrait peut-être continuer à être l’apprenti du Seigneur Sekot. Il pensa tout à coup qu’il était là justement. D’un geste vif, il se retourna. En effet, il était là à un pas. Il se tenait droit comme un I à le regarder. Tout à coup il se jeta sur lui et le serra dans ses bras. Il éprouvait une grande reconnaissance pour son maitre qui l’avait laissé se venger et qui l’avait sorti de son état de grande mélancolie. Il dit alors :

- Merci Maitre.

Pendant son sommeil, il fit un rêve. En fait, plutôt qu’un rêve, il avait des visions. Il revoyait des visages qui lui semblaient familiers, celui par exemple d’un Zabrak (sa mémoire résiduelle lui rappela l’espèce à laquelle appartenait cet homme) à peau beige clair arborant une barbichette noire façon Fu Man Chu. Il connaissait cette personne, mais ne parvenait pas à savoir qui c’était. L’instant d’après, d’autres visages firent leur apparition, des visages de différentes espèces humanoïdes, masculins ou féminins ainsi que le visage de l’Humain qui sommeillait dans le caisson bacta voisin en ce moment même. Tous ces visages, il les avait déjà vu mais où ? Qui étaient tous ces gens, tous ces mâles et femelles de différentes espèces. La nom de chaque race lui revint petit à petit, des Twi’Leks, des Nagais comme lui mais arborant une peau blanche contrastant avec sa pigmentation grise, des Humains, des Zabraks et d’autres espèces Humanoïdes ou proches Humaines.

L’instant d’après, le visage d’une jeune et très jolie Nagai à peau claire et arborant une magnifique et longue chevelure ébène se dessina dans son esprit. Cette femme, il la connaissait. Il était même proche d’elle. Qui était elle ? Elle était vraiment belle. Son esprit s’affola et les indicateurs reliés à son caisson cryogénique s’affolèrent également mais cela, il n’en eut pas conscience vu qu’il était toujours plongé dans son sommeil. Inconsciemment, il se débattit et bougeait frénétiquement dans son caisson bacta. Cette Femme, elle s’appelait… Shanya. Oui, c’est cela, elle s’appelait Shanya. Le prénom de cette femme lui revint alors que son propre prénom lui était encore toujours inconnu. Soudain, le visage de Shanya changea. Elle devint d’une pâleur cadavérique et son corps ruisselait de sang par les innombrables entailles qui lui déchiraient la peau. Lui aussi était couvert d’entailles et ruisselait de sang. Il tenait Shanya dans ses bras et semblait prit d’un profond désespoir lorsque Shanya lui déclara dans un dernier souffle :

-Sigil… Je… T’aime… Ne… M’oublie pas…

Sigil. C’était donc son prénom. Oui, Sigil… Sigil Morathi. Voilà comment il s’appelait. SIgil Morathi. Et elle, c’était Shanya Farouka et il se souvint soudain que c’était l’amour de sa vie, un amour perdu tragiquement… Un amour mort de sa main. Mais pourquoi ? Dans quelles circonstances cela était il arrivé ? Et quel rapport entre cela et les autres personnes qu’il avait vues dans ses rêves ?

Juste après les paroles de Shanya, Sigil ouvrit les yeux. Une montée d’adrénaline lui fit rapidement reprendre le contrôle de ses sens pourtant engourdis quelques minutes plus tôt. Il était toujours dans le caisson bacta. Un rapide coup d’œil autour de lui indiqua qu’à part l’Humain qui était toujours inconscient dans l’autre caisson à côté du sien, il n’y avait personne. Pas de trace de celui qu’il avait vu avant de plonger dans l’inconscience. Personne d’autre dans cette salle que l’Humain et lui-même. Se rappelant son rêve, il examina en détail son corps et constata avec stupeur de nombreuses cicatrices sur ses bras et son torse. Cela lui avait échappé à son premier éveil car les cicatrices étaient assez fines. Elles avaient du être particulièrement bien traitées pour qu’elles soient le moins visibles possible mais elles étaient bien là. Tout ceci était donc bien arrivé. Mais pourquoi ? Des souvenirs assaillirent à nouveau son esprit. Des souvenirs de combats, de formation, de rite de passage. Voilà, c’est ça. Ce qu’il s’était passé avec Shanya était en fait la conclusion d’un rite de passage obligatoire à un statut supérieur. Mais tout ceci était encore nébuleux pour lui. Il n’arrivait pas à recoordoner tous ses souvenirs et encore moins à se rappeler l’origine et la nature de tout ceci. Pourquoi tout ça ? Qui était il ? Ou qu’était il ? Quel était son but ?

Puis un autre souvenir l’assaillit. Il revit le visage à peau beige claire et à la barbichette Fu Man Chou du Zabrak qui déclarait :

- Presque tous nos frères sont morts… Mais qui ? Quels frères ? …Ce sont des guerriers aux pouvoirs fantastiques appelés Jedi qui ont attaqués…

Jedi… Oui, Jedi, cela évoqua à Sigil quelque chose de terrible. Les Jedi étaient en effet responsables de quelque chose, mais de quoi. Il se souvint soudain que ces Jedi le traquaient, lui et tous ces gens qu’il voyait dans ses visions. Voilà pourquoi il avait tenté de briser la coque vitrée de son caisson bacta… Par instinct de préservation, pour se libérer et se cacher. Ils s’étaient cachés mais on les avait trouvé. Il était en danger ici car vulnérable, il lui fallait s’enfuir.

Il se concentra alors au maximum et frappa une première fois de son poing la vitre du caisson. Elle était solide évidemment, mais il recommença, encore et encore. Il frappa de ses poings à de nombreuses reprises. La coque commença à se fissurer alors il continua de plus belle. Il frappa. Le liquide freinait quelque peu ses mouvements, ce qui ne rendait pas la tâche aisée mais il savait que s’il persévérait, le caisson allait céder. Alors il continua encore et encore jusqu’à ce qu’enfin, son dernier coup de poing fit voler en éclat une partie de la vitre. Aussitôt, le bacta situé au dessus du trou s’échappa par l’orifice et aspergea le sol et les équipements proches, ce qui court circuita certains d’entre eux. Il se rendit compte que dès qu’il avait cassé son caisson, une alarme s’était enclenchée. Une alarme qui semblait retentir bien au-delà de la salle où il se trouvait.

AOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUU…. AOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUU… Alerte ! Alerte ! Problème de sécurité à l’infirmerie. Tout le personnel de sécurité le plus proche doit se rendre sur place pour rétablir la situation. Alerte ! Alerte ! Problème de sécurité à l’infirmerie. Tout le personnel de sécurité doit se rendre sur place pour rétablir la situation.

La sirène retentit à nouveau puis quelques secondes plus tard, la même annonce se répéta deux fois. Il fallait faire vite. Son exploit n’était pas passé inaperçu. Une chose était sure, il ne savait pas où il était mais les systèmes de sécurité et de surveillance de cet endroit étaient particulièrement développés.

Sigil s’extirpa de son caisson, s’écorchant légèrement au passage les bras et les jambes sur la partie brisée de la coque vitrée du caisson. Des blessures superficielles et il ne ressentait qu’à peine la douleur.

Il fallait faire vite. Il analysa la situation. D’ailleurs, il se surprit à constater à quel point son esprit d’analyse était vif. Mais c’est vrai qu’il ne se connaissait encore pas lui-même. Il était donc habillé uniquement d’un sous vêtement noir, il était désarmé mais quelque chose dans son esprit lui souffla que ce n’était pas un problème pour lui, qu’il avait des ressources. Il y avait son compagnon Humain qui sommeillait dans l’autre caisson. Il semblait réagir légèrement au vacarme ambiant. Sigil devait choisir entre libérer cette personne ou quitter cet endroit seul. Cette Humain, il le connaissait et il sentait qu’il était en danger lui aussi, le même danger qui menaçait Sigil et tous les autres.

Il s’approcha alors de la console reliée au caisson bacta de l’Humain mais, en l’examinant, il n’avait jamais vu d’appareil de ce type. Elle ne ressemblait en rien à ce qu’il connaissait. D’ailleurs, aucun équipement ici présent ne lui était connu, bien que certains d’entre eux lui parurent évidents. La console elle-même, bien que comportant de nombreuses fonctionnalités, certaines lui parurent intuitives de par leurs indications.

Cependant, Sigil n’eut pas le temps de tenter de libéré l’Humain car un bruit retentit derrière lui, le bruit d’une porte coulissante. Il se retourna vivement et pu voir entrer des individus, six en tout, revêtus du même uniforme, une combinaison entièrement noire proche du corps. Des soldats sans doute, vu les blasters qu’ils braquaient sur Sigil. Il n’en avait d’ailleurs jamais vu des blasters comme ceux là mais ce qui frappa le plus le Nagai, c’étaient les soldats eux même. Des Humains, mais tous identiques. Mêmes visages, même couleur de cheveux, d’iris, de peau, même coupe aussi. Des clones sans doute. L’un d’eux était à la tête du groupe, il portait des galons sur ses épaules. C’était donc lui qu’il fallait éliminer pour déstabiliser les autres. Mais comment Sigil avait pu conclure cela aussi rapidement et facilement ? Etait il un soldat lui aussi ? En tout cas, tout était clair dans son esprit. L’officier, tout en braquant son arme sur le Nagai déclara d’une voix autoritaire :

- STOP ! Ne bougez pas. Calmez vous et tout se passera bien.

Sigil savait que le temps qu’il se jette sur l’officier pour le désarmer, celui çi aurait le temps de tirer au moins une fois et il paraissait peu probable qu’il rate sa cible vu la distance. Tout en regardant profondément les soldats d’un air de défi, Sigil se mit en position de garde, une position de combat étrange et équilibrée. Etrange car il ne savait pas pourquoi il arborait cette posture mais son corps semblait le savoir tout naturellement. Il serra les poings en avant et fléchit légèrement ses jambes, tendant ses muscles et prêt à agir.

- Ne faites pas l’imbécile. Vous n’avez aucune chance. Nous ne vous voulons pas de mal mais nous n’hésiterons pas à tirer. De toute façon nous avons armé nos rayons paralysants. Mettez les mains sur la tête…

L’officier ordonna à l’un de ses hommes :

- …Faites venir le Méditek et le Seigneur.

- Bien Caporal.

Le soldat baissa son arme et quitta la salle tandis que le Caporal s’adressa à nouveau à Sigil :

Bien ! vous allez rester sage hein ? Notre Seigneur va arriver et s’occuper de vous.

Que voulait il donc dire par là ? Comment ce Seigneur comptait il s’occuper de Sigil ? En tout cas, cela ne lui présageait rien de bon. Il leva donc les mains sur la tête et attendit patiemment l’occasion idéale de se sortir de ce mauvais pas. Malheureusement, les soldats semblaient savoir comment gérer au mieux les situations épineuses et éviter les risques car tous se tenaient à bonne distance. Tant pis, il fallait faire quelque chose. C’est alors que soudain, l’instinct de Sigil lui souffla d’utiliser un pouvoir qu’il possédait, un pouvoir qui le rendait plus rapide, plus agile et plus résistant. Dans le stress de la situation, ce pouvoir lui était revenu en mémoire aussi, tout en restant immobile, il se concentra au maximum et le pouvoir Soutient de Force lui revint donc à l’esprit très rapidement. Il invoqua donc son pouvoir et tout autour de lui commença à ralentir. La sirène qui ne cessait de retentir, suivie de l’annonce d’alerte fonctionnaient au ralentit et les soldats qui braquaient Sigil semblaient littéralement se figer sur place. Le Nagai à peau sombre s’élança alors et bien que ne se souvenant pas de ce dont il était capable, il su exactement quoi faire et découvrit donc qu’il maîtrisait un art martial particulièrement redoutable. D’un mouvement complexe mais rapide et bien réalisé, il s’empara de l’arme du Caporal avant de le frapper du bout des doigts à la gorge.

Avant même que cette attaque ne tue le Caporal qui mourra dans quelques secondes sans comprendre ce qu’il lui arrive, Sigil, toujours sous le pouvoir du Soutient de Force, examina le blaster qu’il avait dans les mains. Bien que n’ayant jamais vu pareil modèle, le principe restait le même que ceux qu’il connaissait et trouva vite le régulateur de puissance de l’arme afin de faire passer celle-ci de « rayons paralysants » à « rayons mortels ».

Alors que les autres soldats étaient encore figés et que le Caporal était encore debout bien que déjà mort, Sigil abattit froidement les quatre soldats d’un tir précis en pleine tête et mit aussitôt fin à son pouvoir, l’environnement autour de lui reprenant une vitesse normale à ses yeux. C’est à ce moment là que le Caporal s’écroula dans un dernier râle alors que les soldats tombaient eux aussi, leurs corps s’affalant sur le sol métallique froid dans un bruit sourd. La sirène continuait de retentir et l’annonce de sûreté changea alors, passant à un niveau supérieur d’alerte. Des renforts conséquents allaient arriver.

Le Nagai n’avait que peu de temps devant lui aussi, il renonça à libérer l’Humain et ne chercha même pas non plus à enfiler la tenue d’un des soldats morts.

C’est donc à moitié nu et armé d’un blaster qu’il décida de se frayer un chemin dans les couloirs de la structure dans laquelle il se trouvait. Il ne savait pas si il se trouvait dans une base militaire, une autre structure ou un vaisseau tant les intérieurs se ressemblaient. Ce qui comptait pour l’instant était de survivre.

Ne sachant pas dans quelle direction aller, Sigil Morathi parcouru le couloir et ne tarda pas à tomber sur des soldats revêtus d’une armure intégrale blanche. Leurs casques intégraux ne laissaient pas apparaître la moindre partie de leurs visages mais il semblait plus que probable que ces soldats étaient des clones similaires à ceux que Sigil venait de mettre hors d’état de nuire.

Réagissant le premier, Sigil abattit d’un tir en pleine tête le soldat le plus proche avant de se cacher derrière une excroissance du couloir, d’autres similaires étant disposées à intervalles réguliers, permettant ainsi aux soldats de se barricader.

- Maîtrisez le mais ne le tuez pas. Armez vos rayons paralysants et feu à volonté.

Décidément, tout le monde ici voulait préserver la vie de Sigil alors qu’il n’avait eu aucun scrupule à tuer froidement quelques uns des camarades de ces soldats. Cette attitude des militaires n’évoqua de toute façon rien dans l’esprit du Nagai, il ne ressentait rien, ni haine, ni peur, ni pitié, ni remords. Il s’était juste affolé à son réveil et durant son rêve car un souvenir pénible lui était revenu mais sa froideur d’esprit avait vite reprit le dessus. Il ne se souvenait d’ailleurs même pas de ce qu’était un sentiment. Il ne savait pas non plus pourquoi il était dépourvu de toute émotion, la seule chose qu’il savait sur le moment, c’était que sa priorité était de se sortir de cette situation de plus en plus épineuse.

L’échange de tirs commença donc, d’un côté les rayons paralysants des soldats qui ne faisaient que se perdre au loin ou touchaient la barricade de Sigil, d’un autre, les tirs mortels du Nagai qui toucha l’avant bras d’un soldat et le côté du torse d’un autre. Les deux étaient encore en vie mais blessé et trop diminué pour poursuivre le combat efficacement. Mais cela ne suffisait pas. Il y avait encore de nombreux soldats devant lui et Sigil ne pouvait pas non plus battre en retraite. Le couloir, bien que spacieux, était trop étroit pour qu’il puisse espérer esquiver toutes les salves. La seule possibilité était qu’il utilise son pouvoir afin d’essayer de battre rapidement en retraite mais même si cela ralentirait les tirs, il y aurait quand même quelques chances que certains d’entre eux le touchent et d’un autre côté, il risquait de tomber sur une escouade de soldats de l’autre côté du couloir. Mais il fallait bien faire quelque chose aussi, Sigil décida malgré tout de faire appel à ses pouvoirs dans le but de regagner l’infirmerie et en bloquer l’accès afin de lui donner le temps de réfléchir à une autre échappatoire.

Sigil se servit donc à nouveau du Soutien de Force et tout autour de lui ralentit considérablement, certaines choses se figeant presque. Les tirs de blasters étaient eux aussi considérablement ralentis mais encore suffisamment véloces pour représenter un risque. C’était quitte ou double. Sigil se lança donc dans le couloir en direction de l’infirmerie qui était à quelques dizaines de mètres de là.

Hasard 1,8

Impair > Aucun rayon paralysant ne touche Sigil.
2 > Un tir paralysant le touche dans le dos et le Nagai s’écroule au sol, inconscient.
4 > Un tir paralysant touche une jambe de Sigil.
6 > Un tir paralysant touche le bras armé de Sigil.
8 > Un tir paralysant touche le bras non armé de Sigil.

Nombre aléatoire (1, :: 8

Sigil se lança à découvert dans le couloir. Dans le même mouvement, il prit le temps de viser la tête exposée d’un soldat et pressa la détente. Sans prendre le temps de regarder si le tir avait fait mouche, le Nagai s’élança vers l’infirmerie sous les tirs paralysants des blasters ennemis. Le soldat visé par le Nagai quelques secondes plus tôt fut frappé par le tir en plein visage et mourut sans comprendre ce qu’il lui arrivait mais Sigil ne le saura jamais car il était déjà en train de progresser vers son point de départ. Un des tirs toucha le Nagai à peau sombre à l’épaule droite et paralysa ainsi tout son bras droit. Bien que diminué, cela ne lui fit pas perdre sa concentration et le Soutien de Force était toujours actif. De plus, le bras touché n’était pas son bras directeur donc pas celui qui tenait son arme, ce qui était une bonne chose.

Sigil parvint à rallier l’infirmerie et referma la porte aussitôt derrière lui. Il tira ensuite dans la commande d’ouverture afin de bloquer la porte. Les soldats mettraient plusieurs minutes à la débloquer, il fallait donc faire vite. Il enjamba ensuite les cadavres des soldats en combinaison noire qu’il avait tué quelques minutes plus tôt puis examina la salle en détails.

La première chose était de trouver une issue. La seule voie possible était les conduits d’aération mais ceux-ci étaient situés très en hauteur et la grille d’aération semblait solide. Ceci n’était pas un problème car le blaster qu’il avait prit au Caporal était suffisamment puissant pour pulvériser la grille. Par contre, même si par un saut il parviendrait à hauteur de l’entrée dans les conduits, son bras paralysé le diminuerait énormément et il ne pouvait s’offrir le luxe de traîner ici. Il fallait donc remédier rapidement aux effets du rayon paralysant et « réveiller » son bras mort. Par chance, ce n’était pas les équipements qui manquaient ici et il put voir une sorte de bloc opératoire avec divers accessoires dont un système d’électrochocs.

Le Nagai posa donc son blaster au sol et se dirigea vers la table d’opérations où il activa la machine à électrochocs. Il régla la puissance de moitié (il fallait au moins cela pour espérer un résultat) et colla ensuite l’électrochoc sur son bras avant de l’activer. Il ressentit la décharge sur son bras qui fut prit de brefs spasmes mais était encore engourdi. La décharge avait également en partie traversé son corps et cela lui procurait une sensation désagréable mais il n’avait pas le temps de faire dans la finesse. Il envoya une seconde décharge, puis une troisième et sentit à nouveau son bras. Malgré les picotements qui le traversaient, il pouvait à nouveau bouger normalement son bras droit.

Pendant ce temps, les soldats étaient arrivés devant la porte, on entendait leurs voix, et ils commençaient à s’atteler à l’ouvrir.

En regardant vers la cuve à bacta où était enfermé l’Humain, Sigil constata que ce dernier était enfin éveillé et cherchait sans doute lui aussi à comprendre ce qui se passait et où il était. Le Nagai décida de le libérer, les choses seraient sûrement plus simples à deux. Il s’approcha de la console de commande du caisson et activa les commandes les plus évocatrices pour lui. La cuve fut d’abord vidée du bacta qu’elle contenait puis la coque vitrée disparu dans le sol. L’Humain retira le masque respiratoire dont il était pourvu puis s’approcha de Sigil.

- Qu… que..?

Sigil le coupa net:

- Nous n’avons pas le temps. Nous devons partir d’ici. Je n’arrive pas à me rappeler qui tu es mais je sais que je te connais. Je suis comme toi, je ne comprends rien à ce qu’il se passe ici, ni où je suis et encore moins qui je suis mais je sais que nous devons fuir et nous cacher. Prends une arme avec toi et viens. Pas le temps de s’habiller tu devras te contenter de ton sous vêtement.

Sur ces mots, Sigil s’empara de son blaster et tira sur la grille d’aération en hauteur, créant ainsi une large ouverture. Il attacha ensuite son blaster en bandoulière sur son dos et fit appel au Soutien de Force pour effectuer un bond magistral, atteignant ainsi l’entrée qu’il venait de créer. Il s’engouffra ensuite dans le conduit et ressortit ensuite la tête par l’ouverture pour voir ce que faisait l’Humain. Malgré sa totale désorientation, l’Humain faisait lui aussi preuve de vivacité et s’était muni d’un blaster traînant au sol, blaster qui avait appartenu à l’un des soldats désormais morts dont les cadavres gisaient dans la salle. Il examina son arme et bien que ne reconnaissant pas lui non plus le modèle, il régla le blaster sur des rayons mortels.

- Bien ! Maintenant, fais comme moi, utilises ton pouvoir pour arriver jusqu’ici.

L’humain regarda Sigil d’un air incrédule.

- Un pouvoir!? Mais quel pouvoir?

A ce moment là, la porte commença à s’ouvrir légèrement et Sigil comprit qu’il n’avait plus de temps à consacrer à son compagnon.

- Ils arrivent alors écoutes. Soit tu retrouves tes facultés, soit tu restes ici mais ils vont réussir à entrer. Dans ce cas, tu devras défendre chèrement ta vie mais ils sont nombreux. Bonne chance.

Avant même que l’Humain ne puisse émettre quelconque protestation, Sigil se détourna de lui et progressa dans les conduits d’aération. Quelques secondes plus tard, il entendit le bruit d’une fusillade. L’Humain était resté, tant pis pour lui.

L’Humain justement, s’était planqué derrière les équipements les plus proches et avait ouvert le feu dès que les soldats avaient réussis à ouvrir la porte de l’infirmerie. A l’instar du Nagai, l’Humain était très précis et chaque tir faisait une victime dans les rangs ennemis Mais les soldats n’étaient pas des débutants pour autant et malgré les pertes, ils avaient réagi rapidement et s’étaient eux aussi planqués derrière les barricades de fortune les plus proches. Pendant que certains monopolisaient l’attention de l’Humain, d’autres réussirent à le contourner et le prendre par le côté. Après quelques morts supplémentaires de soldats, un tir de rayon paralysant en pleine poitrine neutralisa l’Humain qui sombra dans l’inconscience, l’esprit submergé de questions, ces mêmes questions qui tournaient dans l’esprit de Sigil Morathi qui progressait dans les conduits, ne sachant pas exactement où aller.

Le combat fut très intéressant aux yeux de Dark Sekot qui n'en manqua pas une miette, pratiquement plus intéressé par la technique de ses apprentis que par l'issue du combat. Toutefois, celle-ci le surprit car il ne s'attendait pas à la fourberie finale de Jarik. Mais, plus encore, il fut stupéfait par la manifestation de gratitude d'Oron, ce qu'il ne pensait absolument pas avoir mérité.

Merci Maître.

Mal à l'aise, il tenta de repousser le jeune homme couvert de sang qui maculait sa robe de Sith. Une fois ceci fait, il tâcha de reprendre contenance, ignorant les tâches d'hémoglobine sur ses vêtements, et examina son désormais seul et unique apprenti. Sa blessure à l'estomac était assez visible mais il semblait bien le supporter.

Tu t'es bien battu, bien mieux qu'au cours de nos leçons. Tu rejoins véritablement le Côté Obscur, nous allons donc pouvoir passer à la vitesse supérieure. Mais avant, il vaudrait mieux nous rendre à l'infirmerie pour faire soigner ta blessure. Jusque là, utilise la Force pour endiguer le flot de sang.

A cet instant, une voix désincarnée surgit des hauts-parleurs.

AOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUU…. AOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUU… Alerte ! Alerte ! Problème de sécurité à l’infirmerie. Tout le personnel de sécurité le plus proche doit se rendre sur place pour rétablir la situation. Alerte ! Alerte ! Problème de sécurité à l’infirmerie. Tout le personnel de sécurité doit se rendre sur place pour rétablir la situation.

Une décharge d'adrénaline parcourut le corps du Seigneur Sith qui réunit instinctivement la Force autour de lui, en prévision d'un combat.

Oron, suis-moi.

Il se mit à courir à travers les coursives, utilisant son pouvoir dans ses jambes pour gagner en vitesse et rebondir sur les parois dans les virages. Soudain, un soldat arrivant au pas de course surgit, l'obligeant à s'arrêter en dérapant sur le sol lisse du vaisseau.

Seigneur Sekot, le sujet nagai, à l'infirmerie, est sorti de son état catatonique et se montre relativement peu disposé à nous obéir. Le Caporal CCO-283 m'a envoyé vous prévenir, vous et le Médecin-capitaine.

Très bien. Je file à l'infirmerie, allez chercher le méditech. A cette heure-ci, il doit être dans ses quartiers. Oron, dépêche-toi.

Il repartit tout aussi vite et s'arrête de nouveau peu après, alors qu'il manqua de trébucher sur un corps de clone. Plusieurs soldats étaient étendus dans les coursives. A leur vue, la colère saisit Dark Sekot qui accordait curieusement un prix important à la vie de ses hommes. Il se précipita à l'infirmerie en concentrant sa colère dans tous ses membres. A son arrivée régnait le chaos, avec plusieurs soldats blessés et l'un des Derviches évanoui.

Que s'est-il passé ici ?

Les patients se sont rebellés Seigneur. Le Nagai a opposé beaucoup de résistance mais a disparu, laissant cet Humain derrière lui, que nous avons réussi à paralyser.

Je prend la suite soldat. Occupez-vous des blessés et replacez-le en stase.

Utilisant ses sens normaux autant que la Force, il découvrit comment le Nagai avait disparu : par les conduits d'aération, une tactique éculée très connue des amateurs d'holofilms mais toujours efficace.

Oron, suis-le. Préviens-moi dès que tu le trouves.

Alors qu'il serrait son maitre dans ses bras, Oron fut légèrement repoussé par son maitre qui le félicita. Le jeune homme était très fier d'avoir réussi impressionner son maitre. Le sang coulait assez abondamment de sa blessure, il fallait en effet aller à l'infirmerie pour arrêter l'hémorragie. Tout à coup, un bruit strident le fit sursauter, ensuite ils entendirent une alerte qui annonçait qu'il fallait à l'infirmerie, il y avait un problème de sécurité. Alors qu'il tentait de manier la Force pour arrêter le flot de sang, son maitre lui ordonna prestement de le suivre et il partit lui même à une vitesse impressionnante. Il courrait à une vitesse hallucinante et n'hésitait pas à rebondir sur les murs. Derrière lui, Oron faisait de son mieux pour suivre mais sa blessure le faisait claudiquer, il filait le plus vite possible et dérapait à chaque angle. Enfin il rattrapa le Seigneur Sekot, celui-ci avait arrêté un soldat et l'adolescent eut juste le temps d'entendre :

- Oron, dépêche-toi.

Alors son maitre repartit à une vitesse ahurissante et le jeune homme faisait de son mieux pour le suivre. Sur le premier corps qu'il trouva, juste à l'angle du couloir, il trébucha mais se releva aussi vite pour continuer, il y avait beaucoup de soldats en uniforme noir étendus au sol mais il les évita assez facilement pour atteindre l'infirmerie peu après. Le Seigneur Sekot distribuait des ordres et l'adolescent eut aussi le droit au sien pendant qu'il montrait la bouche d'aération :

- Oron, suis-le. Préviens-moi dès que tu le trouves.

- Bien Maitre.

La grille avait été détruite et n'était pas très haute. L'adolescent n'eut pas grand mal à se glisser dans le conduit. Il y avait des traces de sang sur le métal, il n'était pas sec, c'était à coup sûr celui du fugitif. Avantage de sa petite taille et sa faible carrure, il parvenait à avancer très vite malgré sa blessure qui saignait (en dépit de la pression exercée par la Force) et qui lui faisait mal. Durant plusieurs minutes il suivait les traces pourpres et au bout d'un moment, au détour d'un angle, il vit l'humain qui courrait accroupi cinq ou six mètres devant.

Sigil Morathi progressait assez rapidement dans les conduits d’aération, ceux-ci étant suffisamment hauts pour lui permettre de rester accroupi. Il y faiait relativement sombre mais les sens aiguisés du Nagai lui permettaient de voir assez bien dans l’obscurité. Le Nagai bougeait avec une grâce féline et le vacarme de la sirène et de l’annonce de sécurité qui retentissaient sans cesse couvrait le bruit de ses pas. Mais il savait que tôt ou tard, il allait être poursuivi et, malgré que sa mémoire résiduelle lui rappelle qu’il était en règle générale un personnage agissant avec discrétion et subtilité, il n’avait pas la possibilité ni le temps de faire dans la finesse.

Toujours marchant vers il ne savait où, le Nagai à peau sombre rencontra un embranchement et décida de bifurquer vers la gauche afin de gêner le plus possibles ses éventuels poursuivants. C’est alors qu’il se rendit compte que les blessures qu’il avait aux bras et aux jambes suite à son extraction du caisson bacta par la coque vitrée brisée ruisselaient de sang et maculaient le sol, laissant derrière lui une belle trace écarlate. N’ayant aucun moyen de stopper les saignements, il décida d’accélérer le plus possible, comptant sur sa rapidité et son agilité naturelles. Mais progresser dans cette position n’était pas si aisé et il ne pouvait faire des miracles. Par contre, il entendit derrière lui un bruit et se retourna vivement, empoignant dans le même mouvement son blaster. Bien qu’il faisait sombre, la vue développée de Sigil lui permit d’apercevoir une silhouette humanoïde à la peau pâle et aux yeux bleus perçants. Ses cheveux étaient ébouriffés et il portait une sorte de tenue noire qui semblait avoir connu des jours meilleurs. D’ailleurs, au niveau de son ventre, l’individu avait une blessure et sa tenue était déchirée à cet endroit.

Pas le temps d’examiner plus en détail cet intrus, Sigil visa la tête de l’Humain et pressa la détente.

Dès qu'il comprit que c'était le fugitif devant lui, le jeune homme envoya ce qu'il avait sous ses yeux à son maitre puis il se retint d'en faire plus, il ne voulait pas l'inonder sous les images de ce qu'il se passait, si son maitre en voulait plus il lui ferait surement comprendre. Alors l'homme se retourna d'un seul coup, Oron venait juste de remarquer qu'il avait une peau grise sombre, il était rasé et des yeux très foncés. Il braquait un pistolet et tira d'un coup précis.

Hasard

1,2, 3 et 4 - Le jeune homme tente d'éviter le tir mais il le reçoit en pleine épaule, la douleur est suffisamment atroce pour qu'il s'évanouisse.

5 et 6 - En tentant d'esquiver, Oron invoque un bouclier de Force qui lui permet d'amoindrir la puissance du tir qui ne fait que lui bruler l'épaule droite mais les blessures ne sont que superficielles.

7 - Alors que le tir le frôlait, Oron plongea en arrière et évita le tir.

8 - Grâce à un bouclier de Force, l'adolescent arrête le tir qui devait lui arriver en plein front.

Nombre aléatoire (1, :
2

Après le départ d'Oron, Dark Sekot sortit en vitesse de l'infirmerie et croisa le médecin-chef auquel il décrivit succinctement la situation. Inquiet, le médecin se précipita au chevet des blessés après avoir placé le Derviche en coma artificiel. De son côté, Dark Sekot se mit à courir de nouveau dans les coursives en se concentrant sur les impressions laissées dans la Force par Oron. Ainsi, il le suivait à distance et tentait de suivre le conduit le plus près possible.

Heureusement, il connaissait par coeur son vaisseau et sut rapidement comment rejoindre la section dans laquelle se trouvaient son apprenti et le Nagai. Courant pour se trouver à temps dans la bonne pièce, il parvint à entrer dans les vestiaires des soldats à temps pour entendre le bruit étouffé d'un tir de blaster au-dessus de lui. Aussitôt, une vague de douleur déferla sur son esprit et il comprit que le Derviche venait de neutraliser Oron.

Furieux qu'un être congelé pendant des siècles puisse semer un tel désordre dans SON croiseur, il invoqua le Côté Obscur dans son corps et sauta au plafond pour s'accrocher aux nombreux câbles. Sortant son sabre laser, il éventra le conduit afin d'y passer la main et envoya une violente décharge d'éclairs de Force à l'intérieur.

L’Humain, dans un réflexe désespéré de préservation, fit un mouvement maladroit qui le sauva d’une mort certaine, évitant ainsi de subir le trait énergétique en plein visage mais il reçu quand même le tir dans l’épaule et fut projeté sous la violence de l’impact pour retomber inanimé au sol.

Sigil se détourna du corps de son adversaire pour se préparer à continuer sa route lorsqu’il vit à quelques mètres devant lui une explosion d’étincelles d’où apparut une sorte de rayon énergétique rouge. Aussitôt après, ce segment lumineux disparu pour laisser place à une main Humaine d’où sortit de véritables éclairs bleutés qui frappèrent le Nagai sur la totalité de son corps. Heureusement pour lui, il semblait très résistant à la douleur, ce qui ne l’empêcha pas malgré tout de crisper son visage en ouvrant grand la bouche comme pour hurler mais rien n’en sortit. Il avait l’habitude apparemment de souffrir en silence.

Cette décharge d’énergie, brève mais intense, prit fin quelques secondes après et de la fumée s’échappait du corps de Sigil. Une odeur de chair brûlée envahissait le conduit mais un rapide coup d’œil sur son corps lui fit constater que les brûlures n’étaient pas trop graves. Encore sous le choc de la décharge mais encore conscient grâce à sa résistance à la douleur, le Nagai fit volte face pour revenir vers l’Humain de tout à l’heure, toujours étendu, et rebrousser ainsi chemin pour tenter de regagner le croisement le plus proche et emprunter une autre voie. Il regarda brièvement en arrière afin de voir si on le poursuivait. Mais qui ou qu’était donc cet être qui avait ainsi envoyé des éclairs avec sa seule main ? Une théorie lui vint tout naturellement, par rapport à ses souvenirs. Et si c’était peut être un Jedi ?

La volée d'éclairs avait visiblement manqué sa cible car aucun cri n'avait retenti en dépit de la puissance libérée dans cet espace clos. Cet échec contribua à renforcer la colère de Dark Sekot qui se résolut à donner de sa personne. Furieux, il dégaina de nouveau son sabre laser et trancha le conduit sur toute sa largeur en deux endroits différents avant de s'écarter pour laisser tomber le tronçon.

Le Seigneur Sith prit une inspiration et effectua un bond agile pour se retrouver allongé au-dessus du vide laissé par le morceau. A la force des bras, il hissa tout son corps dans le tuyau du côté du Derviche. Les bruits provoqués par le déplacement du Nagai étaient très diffus mais Dark Sekot entrevit Oron et il supposa que le Derviche avait rebroussé chemin. Mu en grande partie par la haine, il tira énergiquement sur ses bras pour rattraper le Nagai, se fiant à la Force pour suivre sa cible.

Après une dizaine de minutes à s'être démené dans les conduits, en poussant de toute la force de ses jambes à chaque bifurcation afin de réduire la distance, il parvint à rattraper le Derviche. Poussant une dernière fois contre les parois, il arriva à sa hauteur et lui saisit la cheville en prenant soin de se protéger le visage, au cas où. Il fit crépiter quelques étincelles autour de la main qui tenait le Nagai.

Cesse de fuir ! Je ne t'ai pas tiré de ton sommeil pour que tu ravages mon navire !

Quelques instants après avoir rejoint l’embranchement le plus proche de lui, Sigil Morathi entendit par deux fois le même bruit qui avait été généré par l’explosion d’étincelles et l’espèce de trait laser rouge de tout à l’heure. Quelques secondes plus tard retentit le vacarme d’un objet touchant le sol. Quelques secondes plus tard, les bruits de quelqu’un se déplaçant dans les conduits se firent entendre. Apparemment, le Nagai était loin d’être tiré d’affaires. Il parti donc sur la gauche, puis tout droit à l’embranchement suivant, puis à droite à celui d’après. Sans savoir où il allait, il cherchait plutôt une échappatoire, une éventuelle grille qui lui permettrait de sortir des conduits et avoir ainsi une plus grande liberté de mouvement mais il n’en trouvait aucune. Heureusement, ses blessures avaient cessé de saigner, le sang s’étant presque entièrement coagulé. Il ne laissait ainsi plus de traces visibles.

Cependant, malgré ses efforts, son poursuivant le rattrapait inexorablement, mu par une volonté et une rage qui se lisaient sur son visage. Malgré l’obscurité ambiante, Sigil pouvait voir tout cela et en examinant plus précisément ce visage Humain un bref instant, il reconnu un visage familier mais ne su pas où il pouvait avoir vu cet homme. Malheureusement, cela le déconcentra suffisamment pour lui faire perdre encore du terrain, et malgré sa tentative de vouloir à nouveau prendre la fuite, il fut rattrapé quelques secondes plus tard et sentit une poigne ferme lui enserrer la cheville. L’Humain avait réussi à l’attraper. Si c’était lui qui avait fait sortir des éclairs de sa main quelques minutes plus tôt, il devait vraiment être un être exceptionnel pour arriver ainsi à surpasser Sigil. La conviction que cet homme était un Jedi grandissait de plus en plus en lui et ne faisait que se conforter davantage. Si c’était le cas, il savait qu’il n’avait aucune chance. Il ne savait pas pourquoi, mais il le savait. L’Humain protégea son visage à l’aide de sa main libre et en fit sortir quelques petits arcs de cercles bleutés qui parcouraient ses doigts. C’était donc bien lui qui avait foudroyé Sigil tout à l’heure.

Cesse de fuir ! Je ne t'ai pas tiré de ton sommeil pour que tu ravages mon navire !

Tant pis, perdu pour perdu, Jedi ou pas, Sigil n’avait pas l’intention de se rendre ou mourir sans défendre chèrement sa vie. Il se servit de sa jambe libre pour envoyer un violent coup de talon au visage de son adversaire.

Hasard

1,2 > Sigil frappe si violemment que son adversaire se prend sa propre main en plein visage mais ce dernier ne lâche pas sa prise.
3 > Sigil frappe si violemment que son adversaire se prend sa propre main en plein visage et ce dernier lâche la cheville de Sigil.
4 à 6 > Sigil frappe mais son adversaire avait suffisamment tendu les muscles de son bras pour parer l’attaque sans se prendre sa propre main en plein visage.

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'6' :
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Résultat :
Entre Korriban et Recopia - Page 2 6_bmp10

Etant donné sa position dans le conduit, Dark Sekot s'attendait au coup de pied et put correctement anticiper. Bandant les muscles de son bras gauche, il accusa le coup et parvint à éviter un choc violent au visage, bien que son avant-bras lui fit un mal de chien, une frappe dans un muscle contracté étant particulièrement douloureuse.

Toujours aussi furieux, mais l'esprit plus clair après ce coup, il dégaina son sabre laser de la main gauche en dépit des élancements qui la parcourait. Tout en serrant davantage la cheville du Nagai qui tentait de s'échapper, il alluma sa lame et découpa le conduit autour de lui, lequel s'effondra sous leur poids conjugué.

Le Seigneur Sith se releva rapidement en sortant du morceau de tuyau qui était tombé du plafond dans un grand fracas et passa son sabre laser dans la main droite. Jetant un rapide coup d'oeil à l'extérieur, il se rendit compte qu'ils étaient tombés dans le réfectoire, sous le regard stupéfait que quelques soldats. Sous leur poids, une table s'était écroulée et un clone avait été assommé par un morceau du conduit. Paré à toute éventualité, Dark Sekot tenta encore de raisonner le Derviche.

Relèves-toi et suis-moi. Je m'en voudrais de te tuer ou te blesser après t'avoir empêché de mourir de ton éveil, mais si te vaincre est la seule manière de te raisonner...

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