[Recopia] A la recherche d'obscurs personnages...

Les contrôles en orbite semblaient interminables pour Oron qui se demandait comment les gens qui voyageaient souvent faisaient pour ne pas désespérer. Ainsi, ils devraient faire comme si ils étaient de la même famille, ce qui paraissait étrange au jeune homme qui n’en laissa rien paraître et continua à écouter attentivement. Ensuite, leur maitre leur donna leur première réelle mission sans être chapoter par lui. C’était très stimulant aux yeux du jeune homme qui rêvait de se distinguer auprès du Seigneur Sekot. Mais les formalités lui parurent durer une éternité et alors il les quitta en leur disant qu’ils devaient bien s’amuser, autrement dit : « Au boulot ». Oron faillit dire « Maitre » mais il préféra dire (même si cela sonnait relativement faux à ses oreilles) :

- Merci Papa. A tout à l’heure.

Alors le jeune homme enfila son manteau et ils se séparèrent avec la puce électronique du Seigneur Sekot et très rapidement Jarik quitta lui aussi Oron pour faire ses recherches dans son coin. Du coup, le jeune homme partit à l’intérieur de la ville pour atteindre un quartier qui semblait commerçant. Les gens ne semblaient pas très sympathiques et quand il leur posait des questions sur la ville et la planète ils l’envoyaient sur les roses, au mieux en disant qu’il ne savait rien et au pire en l’ignorant totalement. Au bout d’un certain temps, il comprit pourquoi : il portait son manteau bleu en loques ce qui le faisait passer pour un mendiant. Il partit alors acheter un petit sac où il y fourra son manteau et en acheta un autre plus convenable. Très vite il se rendit compte que les gens ne voyaient pas de quoi il parlait et décida d’essayer autre chose. Il décida donc de partir pour la bibliothèque planétaire où il trouva un terminal informatique. S’adaptant très vite au système de recherche, il chercha des informations et en trouva dans des dossiers de l’Ordre Jedi. Apparemment c’était une secte et pas simplement une guilde ou un rassemblement de chasseurs traditionnels. Cela permit de faire un tri dans la liste des endroits possibles où ils pouvaient se cacher : les lieux les plus isolés tandis que les plus banals dans les bas quartiers des villes arrivaient en queue de liste. Ainsi il commença à chercher partout où il pouvait : l’office du tourisme de Recopia, des cartes, … Il dressa donc sa liste finale et étudia chacune des possibilités.

Cela faisait déjà deux heures qu’il travaillait et il put récupérer des feuilles de filmplast auprès de la bibliothécaire, une vieille femme très gentille, ainsi il commença à gribouiller les informations qu’il avait en faisant des fiches au fur et à mesure. Certains lieux paraissaient intéressants comme une vieille résidence qui datait de plusieurs millénaires, le lieu était très touristique et les personnes recherchées, comment s’appelaient-ils déjà ? Ah oui, les Seyugis auraient pu se cacher. Il y avait aussi un monastère où vivaient quelques moines pacifistes, c’était une couverture idéale pour cacher des assassins. Puis venaient une vaste propriété appartenant à une famille d’aristocrates mystérieux, là aussi, personne n’était admis ce qui permettait de dissimuler facilement des gens, au fur et à mesure la liste s’allongeait et à chaque fois qu’il avait une nouvelle information Oron la plaçait dans ses fiches puis les déplacer dans sa liste d’importance. Cela faisait des heures qu’il était là et il se passionnait pour la tache. Réfléchir. Réfléchir, voila une action dont il n’avait pas l’habitude. Puis son maitre appela sur le comlink pour savoir où il en était et l’adolescent lui fit le rapport le plus précis possible en attendant de connaître ce que le Seigneur Sekot pensait de son travail.

Tandis que ses apprentis étaient partis de leur côté, Dark Sekot s'aventura dans les bas-fonds de la ville, déterminé à se fondre dans la masse des mendiants et des criminels des ruelles sordides de ce monde du Noyau. Il prit le temps de sonder l'espace environnant avec la Force, à la recherche d'un Jedi, puis, une fois sûr qu'il ne risquait rien, il modula son aura du Côté Obscur pour se mêler plus efficacement à la foule aux sentiments bien peu charitables.

Il explora plusieurs cantinas mal famées où, grâce à de généreuses tournées, il put profiter de plusieurs légendes urbaines à travers lesquelles il décela quelques informations qui lui évoquaient les Seyugi. La dernière mention qui lui fut faite parlait d'une forteresse, bien qu'il ne put en déterminer la localisation. Il lui sembla également de nombreux cultes existaient sur Recopia et fut intrigué par les possibilités offertes par une telle ambiance.

Comprenant qu'il ne pourrait rien tirer de plus de ses errances dans les bas-fonds, il décida de regagner le centre-ville. En chemin, il fut abordé par une demi-douzaine d'individus, sans doute un gang, qui exigèrent du Sith qu'il leur confie ses armes et richesses. Avec un sourire de prédateur, Dark Sekot saisit cette occasion de se battre. Trois minutes et quarante-deux secondes plus tard, tous les six étaient étendus morts sur le sol, tués par la vibrolame du premier qui avait attaqué. Après s'être épousseté, le Sith se dirigea vers un hotel d'apparence sobre mais qui conviendrait parfaitement à ses projets. Il prit une chambre pour trois, laissa des consignes pour laisser entrer des visiteurs et s'assit en tailleur sur l'un des lits.

Il appela alors ses apprentis. Oron entama un rapport très complet mais le Sith le coupa dans son élan et lui ordonna de le rejoindre, avec seulement l'adresse en poche. Jarik commença à lui raconter la façon dont il avait effectué ses recherches mais fut lui aussi interrompu avec l'ordre de venir. Les jeunes hommes arrivèrent plus tard dans la soirée, à plusieurs minutes d'écart. Dark Sekot leur fit aussitôt effectuer un rapport complet et détailler les informations qu'ils avaient glanés. Il les envoya ensuite se restaurer le temps de réfléchir à tout ce qu'il avait appris.

En conjuguant diverses sources historiques et les listes de ses apprentis, il finit par isoler deux sites. Il en informa donc les adolescents dès leur retour.

Vous avez bien travaillé, tous les deux. Grâce à ce que vous avez trouvé, je pense avoir localisé l'endroit qui nous intéresse. Par conséquent, nous allons pouvoir agir dès demain, mais avant toute chose, un entraînement s'impose. Vous comprendrez pourquoi plus tard, mais je veux que vous acquériez les bases de la Dissimulation de Force, indispensable pour se rendre quasiment invisible.

Il attendit qu'ils se mettent tous les deux en position de méditation pour poursuivre.

Ce que je vais vous demander nécessite un haut niveau de communion avec la Force, afin de vous fondre dans sa texture. Je veux que vous sentiez la Force et la laissiez couler autour de vous. Elle dissimulera alors votre présence et votre aura, vous rendant invisible dans une certaine mesure, tant que personne ne braque son attention spécifiquement sur vous ou ne croise votre regard. Essayons.

Le cours fut plus détendu qu'à l'accoutumée, ce qui fut certainement un soulagement pour les apprentis, mais ils eurent le plus grand mal à se fondre volontairement dans la Force, et ce de manière aléatoire. Le cours se termina très tard, lorsque Dark Sekot estima que l'heure était venue de dormir. Le lendemain matin, il fit une grande annonce à Jarik et Oron au cours du petit déjeuner.

Aujourd'hui, vous aurez une autre occasion de me prouver que vous méritez l'enseignement des Sith. Je veux que vous vous infiltriez dans le site que je vais vous attribuer pour confirmer ou infirmer mes hypothèses. Fiez-vous au Côté Obscur et ne vous faites pas repérer. Retrouvons-nous ici ce soir. En cas de problème, prévenez-moi au risque de me décevoir, via la Force plutôt que par comlink de préférence.

Il attendit la fin du repas puis, après un brin de toilette, le Seigneur Sith envoya ses apprentis à leurs missions respectives, Jarik dans un ancien château prétendument abandonné par un culte depuis des siècles, Oron dans un Monastère construit sur les fondations d'une ancienne place forte à la même époque.

Alors qu’il commençait son exposé, Oron fut coupé promptement par son maitre qui lui dit de venir à une adresse précise. Légèrement déçu de n’avoir pu finir, il rangea ses fiches puis piqua une chemise à la bibliothécaire. Bien qu’elle l’ait vu, elle ne dit rien. En effet elle semblait apprécier l’adolescent qui avait passé la journée à lire (d’une certaine façon) et qui plusieurs fois lui avait proposé son aide qu’elle avait bien entendu refusé. Alors il s’éclipsa et rejoignit rapidement l’hôtel où se trouvait son maitre. D’ailleurs, le jeune homme arriva en premier et commença son rapport précis. Lorsqu’il eut finit Jarik arriva et fit de même.

Ensuite il les congédia et leur disant d’aller manger. Le diner fut très bon pour Oron qui avait un menu avec un peu de tout mais surtout que des saveurs nouvelles. Il n’avait pas aussi bien mangé depuis … depuis toujours en fait. Il remonta alors rapidement dans la chambre où le Seigneur Sekot fut presque étonné de voir cet adolescent d’habitude soumis et triste arborer un grand sourire. Lorsque Jarik revint leur maitre les félicita, ce qui agrandit encore le sourire du jeune homme.

Puis ils s’entrainèrent à maitriser un nouveau pouvoir de la Force : dissimulation de Force. Apparemment il servait à cacher son lien avec la Force et son aura. Étrangement le cours fut assez détendu, ce qui était bien plus reposant qu’à l’accoutumée. Cela ne l’empêchait d’avoir du mal à appréhender la notion, bien qu’il fasse de son mieux. Néanmoins il semblait mieux s’en sortir que Jarik, ce qui était assez étonnant. Peut-être à cause de ses peurs il appréciait la sensation de passer plus inaperçu. Tard dans la nuit, ils partirent dormir.

En pleine nuit, Oron fit un cauchemar nébuleux où il était terrorisé, pétrifié par la peur mais c’était brouillé et il ne parvenait pas à démêler la situation. Il se réveilla emplie d’une angoisse inimaginable mais se retint de crier. Discrètement il se leva et partit se mettre de l’eau sur le visage avant d’en boire un peu. Peut-être son maitre ou l’autre apprenti l’avait il remarqué mais personne ne dit rien et il tenta de dormir ce qui lui prit deux ou trois heures.

Ainsi il se réveilla alors qu’il n’avait dormi que deux heures tout au plus. Mais lors du petit-déjeuner, qui était très bon aussi, le Seigneur Sekot leur dit qu’il devrait s’infiltrer dans un lieu où les Seyugis pouvaient être. Le jeune homme ressentit alors une poussée l’adrénaline. En effet, c’était la première fois qu’on lui confiait une vraie mission et c’était très excitant.

Bien qu’assez loin du monastère, Oron remarqua que les fenêtres étaient très hautes et barrées tandis que les murs extérieurs semblaient infranchissables. Il utilisa alors son pouvoir de dissimulation de Force et partit à pieds rejoindre l’entrée principale. Un moine en vert s’y tenait. Alors il approcha et dit :

- Bonjour Monsieur.

- Bonjour jeune homme que puis-je fais pour toi ?

- J’aimerais en connaître plus sur votre ordre et le monastère. Vous pourriez m’aider ?

Jeune pouce Nombre de messages : 43 Localisation : Partout

Aujourd’hui, le temps était légèrement frais et une pluie très fine, à peine perceptible, tombait du ciel. La matinée était déjà bien entamée lorsque Patrocles, un Moine faisant partie de l’ordre pacifiste du Monastère de Mallif Cove, regagnait justement la bâtisse, après avoir effectué un des nombreux rituels de purification inhérents à son ordre qui nécessitait d’être à l’extérieur.

Alors que le Moine vêtu d’un long manteau vert descendant jusqu’à ses pieds allait ouvrir la porte de l’entrée principale, il vit s’approcher un jeune Humain vêtu d’un manteau et d’un pantalon tous 2 gris. Il chaussait également des bottes noires usées, arrivant jusqu’en bas des genoux. Physiquement, le jeune homme avait l’aspect d’un adolescent. Ses cheveux bruns clairs étaient coupés courts, son teint était mâte, ce qui contrastait avec la couleur de ses yeux bleux clairs. Le jeune homme n’était pas particulièrement grand et arborait une expression neutre et en même temps très intéressé, du fait qu’il ne cessait d’examiner en détail l’architecture du Monastère. Arrivé à hauteur du Moine, le visiteur s’adressa à lui d’une voix amicale :

- Bonjour Monsieur.

Patrocles répondit avec la meme courtoisie et amabilité:

- Bonjour jeune homme que puis-je fais pour toi ?

- J’aimerais en connaître plus sur votre ordre et le monastère. Vous pourriez m’aider ?

En entendant cela, le Moine fut ravi et parvint difficilement à cacher son enthousiasme. En effet, l’ordre Monastique de Mallif Cove était toujours heureux à l’idée d’accueillir de nouveaux adeptes prêtes à partager leurs croyances et leur mode de vie.

- Bien sur jeune Homme. Avec plaisir. C’est toujours une joie pour nous d’accueillir des visiteurs intéressés par notre Ordre. Mais je t’en prie, entre.

Le Moine invita donc le jeune Humain à pénétrer au sein du Monastère et entreprit de lui faire visiter les lieux.

La porte d’entrée donnait sur un petit couloir, lui-même débouchant sur une immense salle ouvragée dans le plus pur style monastique. Les motifs du sol étaient intéressants. En effet sur ce même sol étaient représentées plusieurs planètes et systèmes, le tout formant une partie de la Galaxie, sur fond d’une sorte de vortex. La ou les personnes qui avaient dessiné ceci sur le sol étaient de véritables artistes si l’on puis dire.

- Je me prénomme Patrocles. Autrefois, j’avais aussi un nom, mais lorsque l’on choisi d’intégrer l’ordre, on doit faire vœu de renoncer à son identité propre aussi, abandonnons-nous nos noms de famille. Nous ne conservons ainsi que nos prénoms d’origine. …

Pendant que Patrocles continuait de parler, le jeune Humain pouvait voir s’affairer dans la Nef plusieurs Moines vêtu exactement comme son interlocuteur. Certains ne faisaient que passer, disparaissant par diverses portes, tandis que d’autres faisaient face au mur situé en face de l’entrée principale. Sur ce mur était représenté en relief la même illustration de la Galaxie baignée d’un tourbillon. Le Moines qui lui faisaient face se tenaient silencieusement debout, les bras croisés, les mains rentrées dans leurs larges manches, fixant l’immense illustration.

- … Les illustrations que tu peux voir sur le sol et le mur du fond représentent le symbole de nos croyances. En fait, nous étudions depuis notre création les fluctuations dans le champ d’énergie universel afin de déterminer les causes à effet de tous les évènements qui bouleversent notre univers. La Galaxie représente ce Champ Universel et le vortex représente les Fluctuations. Nous essayons de comprendre par cela le passé et le présent afin d’essayer de connaître l’avenir. Bien sur, c’est très difficile et aucun Moine jusqu’à aujourd’hui n’a à ma connaissance acquis le Don de voyance tant convoité. Mais nous continuons car notre volonté et notre foi sont inébranlables. Comme tu peux le voir, nous sommes tous vêtus de la même manière. Il n’y a pas de hiérarchie à proprement parlé dans notre Ordre. Nous n’avons en fait qu’un Guide spirituel, le Doyen actuel de l’Ordre qui nous conseille et nous aide à réaliser au mieux nos tâches et nos nombreux rituels, mais en aucun cas il n’a plus d’autorité que les autres. Au fait, comment t’appelles tu? Désires tu rejoindre notre ordre et tenter de comprendre toi aussi ?

Le jeune homme écoutait attentivement le moine, il prenait un air intéressé et mémorisait un maximum de choses. Lorsque le moine lui demanda si il voulait rejoindre leur ordre, l'adolescent se retrouva ennuyé et au bout d'une dizaine de secondes, il dit :

- Je me nomme Oron, Monsieur. Est ce que avant de décider je peux en apprendre plus sur vous et ce lieu ?

Jeune pouce Nombre de messages : 43 Localisation : Partout

- Bien sur, ce sera avec plaisir mais s’il te plaît, appelles moi Frère Patrocles. Le terme « Monsieur » et le vouvoiement me gênent un peu. Ici, nous formons une communauté très soudée et le tutoiement aide mieux au rapprochement des personnes. Si tu veux connaître l’Histoire de notre Monastère et de notre Ordre, je te conduirai avec plaisir à notre Salle des Archives. Quant à moi, que désires tu savoir exactement ?

Alors ils partirent vers le mur à gauche de la Nef, Oron en profita pour augmenter avec la Force ses perceptions aux quelques pièces alentours et il sonda pour voir si il n'y avait pas un passage secret. En même temps, il demanda au moine :

- Frère Patrocles, comment êtes ... es tu devenu moine ? Tu faisais quoi avant ?

Jeune pouce Nombre de messages : 43 Localisation : Partout

Patrocles réfléchit quelques instants, cherchant dans sa mémoire les souvenirs de son passé, de sa vie d’avant.

- J’ai rejoint l’Ordre de Mallif Cove il y a 20 cycles standard, pourtant, cela me semble faire une éternité à tel point que je ne me souviens presque plus de ma vie d’avant. Il faut dire que depuis mon entrée, j’ai tourné le dos au passé. Je suis né ici sur Recopia, dans une Cité Etat assez éloignée d’ici. Je me souviens que très jeune déjà, je ne m’intéressais pas à grand-chose. L’école ne me passionnait pas, je n’étais pas attiré par le fait de travailler et je n’avais pas non plus l’esprit aventureux. En fait, les seules choses qui me passionnaient étaient la contemplation, je pouvais rester des heures à regarder le ciel ou l’horizon bien que le paysage de la planète n’est rien de magnifique, ainsi que la connaissance de l’univers, le pourquoi du comment. Je me posais énormément de questions. Pourquoi sommes nous ici, qui nous a créé, qu’y avait il avant nous? Pourquoi les choses sont ainsi. Au grand désespoir de mes géniteurs… Oron put ainsi constater que Patrocles employait ce terme pour désigner ses parents dans le but de mettre l’accent sur le trait qu’il avait tiré sur son passé … qui s’inquiétaient de ce que j’envisageais de faire pour assurer mon avenir, je passais donc mes journées et parfois même mes soirées en solitaire, à méditer sur toutes ces questions. Alors que j’avais quitté le cocon familial pour un voyage d’étude scolaire, j’ai appris l’existence de Mallif Cove et de ses Moines qui cherchaient, comme moi, à comprendre les choses de l’univers. J’ai tout de suite su que ma place était là et j’ai décidé d’y rester. Mes géniteurs ont protestés mais ma décision était prise. A aucun moment je n’ai regretté ce choix. Je me sens en paix depuis mon arrivée ici, en compagnie de mes frères qui me comprennent et cherchent comme moi à élucider les mystères de l’univers en tentant d’étudier les fluctuations du champ d’énergie universel.

Tout en évoquant son passé, Patrocles mena Oron vers la paroi de la Nef à gauche de celle où il y avait le couloir de l’Entrée Principale. Patrocles ouvrit une des portes dont la paroi était pourvue pour déboucher sur un large couloir pourvu sur l’autre côté de nombreuses portes. Contrairement à la Nef, le couloir arborait peu de motifs et était même plutôt sobre. Quelques drones d’entretien s’affairaient à nettoyer les murs et les sols du couloir.

- Ces portes mènent au Réfectoire et aux Cuisines de l’Ordre. De l’autre côté de la Nef, il y a un couloir similaire avec des portes qui mènent à la laverie à l’infirmerie. Nous y lavons bien évidemment nos tenues ainsi que nos draps et notre linge et l’infirmerie sert bien évidemment à nous soigner. Elle est également accessible à n’importe quel visiteur ayant besoin de soins. Bien sur, ce n’est pas une clinique donc nos droïdes médicaux ont des compétences limitées mais ils sont aptes à guérir nombre d’affections.

Patrocles, toujours suivi d’un Oron toujours aussi attentif se dirigea vers l’extrémité du couloir au bout duquel il y avait 2 escaliers, l’un ascendant et l’autre descendant.

- Bien que le Monastère soit récent (il a été créé il y a un peu plus de 500 ans), nous n’avons pas de turbolifts. L’escalier descendant mène aux sous sols du Monastère dans lesquels il y a des salles de stockage pour diverses marchandises utiles ainsi que l’atelier de maintenance et de réparation de nos droïdes médicaux et d’entretien, indispensables au bon fonctionnement et à la propreté de notre Sanctuaire. L’escalier ascendant que nous allons emprunter, quant à lui, mène tout d’abord à la Bibliothèque et Salle des Archives, puis ensuite aux Sanitaires et Douches et enfin, à nos cellules. Nous allons bientôt d’ailleurs devoir faire agrandir le Monastère car nous comptons aujourd’hui actuellement 250 membres mais nous pensons bientôt recevoir de nouveaux adeptes. Les nouvelles générations de jeunes des villes voisines sont en effet de plus en plus intéressées par notre Ordre et je pense… J’espère que certains d’entre eux voudront intégrer Mallif Cove.

Oron pouvait déceler un léger ton de fanatisme dans la voix du Moine alors que celui-ci parlait. L’escalier mena sur un couloir identique à celui qu’ils venaient de quitter plus bas. Un autre escalier montait vers les étages supérieurs cités par Patrocles quelques secondes plus tôt. Le Moine ouvrit une des portes qui donnait sur la Bibliothèque, une immense salle de la taille de la Nef. Hormis la paroi pourvue des portes par l’une desquelles Oron venait d’entrer, les autres murs étaient pourvus d’étagères où s’entassaient des dizaines, voire des centaines de documents, data livres et autres ouvrages. Il y avait également dans la salle des rayons sur lesquels étaient disposés d’autres de ces ouvrages et de nombreux pupitres permettant aux visiteurs de s’asseoir pour étudier. Patrocles fit prendre place à Oron sur l’un d’eux avant de le prier de patienter, le temps que le Moine ne revienne avec un vieux databloc qu’il posa à côté du terminal informatique dont le pupitre était pourvu.

- Je te souhaite bonne lecture Oron. Puisse t elle t’inspirer et te convaincre de rester parmi nous. Lorsque tu auras terminé, si tu désires à nouveau que je te serve de guide, je serai à la Nef en train d’étudier les fluctuations.

Bien sur, comme d’habitude, Patrocles allait s’atteler à méditer pour comprendre mais, n’était pas sensible à la Force, ses questions resteraient toujours sans réponse. De son côté, Oron, qui se demandait dans quel but des Moines aux croyances et aux connaissances finalement aussi peu élaborées possédaient autant de documents et de quoi tous ces documents pouvaient t ils bien parler. Cessant de tourmenter son esprit avec des questions aussi futiles qu’elles le détournaient du véritable but de sa mission, le jeune Humain inséra le databloc et entama la lecture:

Histoire de l’Ordre de Mallif Cove.

Auteur : Frère Archiviste Saren

Date : 24 500 E.R.

Je suis Frère Saren et j’ai l’honneur d’être le tout premier Archiviste de notre Ordre ainsi que celui de rédiger les premières pages de notre histoire.

Notre ordre a pour origine un groupe d’une centaine d’individus dont je faisais partie avec mes autres Frères Moines. Nous passions notre temps à tenter de comprendre les mystères de l’univers et étudier l’origine des bouleversements cosmiques et des forces telluriques. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il existant un champ d’énergie universel dans lequel chaque évènement important générait des fluctuations permettant de comprendre l’avenir. Nous ne savons pas comment cela est possible, mais nous étions, et sommes encore capables par moment de percevoir ces fluctuations, sans pour autant les interpréter. Nous en avons conclu que notre Don nous avait été accordé parce que nous en étions dignes et pur remercier les puissances supérieures de leur générosité, nous avons décrété la création d’un culte religieux et nous sommes mis en Quête d’un lieu, d’un Sanctuaire qui serait notre domaine et notre demeure. Nous avons découvert les ruines d’une ancienne Place Forte ayant appartenu des millénaires auparavant à un Seigneur de Guerre Recopien. A sa mort, le Place Forte a été abandonnée et inoccupée au fil des millénaires suivants. C’était pour nous l’endroit idéal pour construire notre Monastère. Ainsi, sur les ancienne fondation de la Place Forte est né en quelques mois le Monastère de Mallif Cove, sa construction ayant été achevée il y a de cela un mois. Aujourd’hui, en ce [données altérées] 24 500 E.R., nous sommes heureux de pouvoir enfin concrétiser la création de notre Ordre, l’Ordre de Mallif Cove. Nous allons bientôt établir nos règles de vie et élaborer les rituels nécessaires à cela.

Fin de l’extrait.

Le deuxième extrait que pouvait lire Oron parlait du système hiérarchique et doctrines mis au point. Comme l’avait annoncé Patrocles, le système hiérarchique était tout simplement inexistant. Les autres extraits contenaient diverses informations sur les rituels mis au point ainsi que les noms des nouveaux adeptes ayant rejoint le culte. Les 100 premiers extraits avaient tous été rédigés par le Frère Archiviste Saren, jusqu’en 24 583 E.R où ce fut le nom d’un autre Archiviste qui était inscrit sur les extraits suivants. En fait, bien qu’Oron ne lis pas en détail la totalité des archives, il pu constater qu’un total de 15 Frères Archivistes avaient rédigés les extraits inscrits ici, certains d’entre eux n’ayant apparemment pas eu une carrière très longue au vu du faible nombre d’extraits sur lesquels apparaissaient leurs noms. Un extrait attira l'attention de Oron. L'année de l'extrait comportait 2 datations, la première étant 24 982 E.R. et la deuxième étant An 0 Impérial. Cela correspondait en fait à la dernière année d'existence de l'ancienne République et de la première année de l'Empire Galactique de Palpatine. Dans cet extrait était bien évidemment fait mention de l'avènement de l'Empire Galactique de Paplpatine et de la chute de l'AR. Les extraits suivants comportaient donc la date Impériale. L'un d'eux, daté de l'An 18 Impérial fit mention de la visite d'Inquisiteurs Impériaux puis de soldats impériaux au Temple, accusant certains moines de sympathie envers le mouvement dissident appelé Alliance Rebelle. Les noms des moines accusés et exécutés était inscrits dans l'extrait. Apparemment, l'Empire avait décidé de ne pas éradiquer cet ordre jugé inoffensif. A part ces informations puis d'autres sur des évènements importants et sur l’Ordre lui-même, il n’y avait rien qui pouvait intéresser Oron. Celui-ci se rendit compte en regardant l’horloge murale qu’il s’était passé plusieurs heures et qu’on était en milieu d’après midi. Tout ce temps passé pour ne finalement rien récolter d’utile. Il allait sans doute falloir approfondir la visite du Monastère.

Le jeune homme écouta attentivement ce que Patrocles disait, il n'avait rien d'inquiétant même si il n'était guère intéressant et ne semblait pas très dangereux. Ensuite il passa des heures dans la bibliothèque à lire les ouvrages du monastère mais au bout de plusieurs heures à les feuilleter, il se rendit compte que cela ne lui apporterait rien. Alors il s'esquiva et partit explorer le monastère, il faisait attention à ne pas croiser trop de monde et surtout pas Patrocles. En fait, il sondait les alentours grâce à la Force et cherchait un passage secret quelconque. Au bout d'un certain temps, il remarqua un escalier qui menait vers les sous-sols. Généralement, les passages secrets étaient au plus bas, là où un visiteur ne mettait pas son nez.

Ainsi il descendit et chercha un passage, au bout d’un certain, il « vit » au travers de la Force qu’un des murs étaient en réalité une porte secrète, il vérifia rapidement qu’il n’y avait personne aux alentours et regarda si il n’y avait pas de mécanismes secret pour l’ouvrir. Inconsciemment il posa sa main gauche au centre du motif pour s’appuyer tandis que de la main droite, il appuyait partout de sa main droite et tenta même de pousser la cloison. Au bout de trente secondes, la porte s’ouvrit et il entra dans un escalier sombre. Un petit levier lui permit de fermer le passage et il se retrouva dans le noir avec seulement la Force pour le guider. Très vite il comprit qu’il était dans un labyrinthe et il trouva un moyen pour ne pas son maitre. Il roula son manteau dans son sac et le posa à l’entrée du labyrinthe. Ensuite il ôta sa chemise et tira sur une couture qui lui permit de faire un très long fil dont il attacha un bout au sac qui servirait de poids. Ainsi il partit explorer le labyrinthe qui était très vaste. S’il n’avait pas eu sa sécurité, Oron aurait été plongé dans une angoisse inimaginable mais là il explorait les couloirs. Au bout de deux heures, il repéra une grande salle et trouva le chemin pour s’y rendre. Lorsqu’il entra, il vit une multitude de stèle où étaient figées des personnes. Cela fit naitre une grande angoisse et terreur en lui mais il sentait qu’il touchait au but. Malgré son appréhension, il s’avança et vit de très nombreuses stèles. Il ne savait pas comment faire pas de ça à son maitre qui leur avait dit qu’il préfèrerait être contacté par la Force, mais le jeune homme ignorait comment faire, alors il tâtonna :

#Maitre? Maitre?#

Après le départ de ses apprentis, Dark Sekot décida de suivre le plus immature afin de contrôler ses actes. Il s'enveloppa des limbes de la Force pour dissimuler sa présence tant "mystique" que physique, dans la mesure de ses possibilités. En effet, ses capacités dans ce domaine ne pouvaient résister à un utilisateur confirmé de la Force, tel un autre Seigneur Sith ou un Maître Jedi. C'était toutefois nettement suffisant pour suivre Jarik en toute discrétion.

Laissant Oron à sa mission, il vit Jarik se débrouiller pour entrer en douce dans le bâtiment en se cachant dans l'ombre. Il avait visiblement certaines prédispositions au rôle de Maraudeur ou Assassin, ce qui lui permit de se glisser discrètement par l'entrée de la muraille extérieure sans être vu. Dark Sekot préféra des méthodes plus... conventionnelles et effectua un saut magistral par-dessus le mur de quatre mètres, pour retomber en douceur de l'autre côté.

Il repéra aisément son apprenti qu'il suivit durant toute sa visite du bâtiment... une visite infructueuse. Alors que Jarik s'impatientait et semblait vouloir sortir pour prévenir son maître, Dark Sekot sentit un tiraillement dans un coin de son esprit. Il en chercha un instant l'origine et comprit qu'Oron tentait de communiquer avec lui. C'était un bel effort mais insuffisant. Il se plongea dans la Force et envoya son esprit à la rencontre de celui de son apprenti. Il lui fit comprendre qu'il devait se concentrer sur des images pour se faire comprendre et parvint à voir ce qui se trouvait dans le champ de vision d'Oron. Il lui fit alors comprendre qu'ils devaient se retrouver à l'hotel au plus vite.

Dark Sekot rompit alors la connexion télépathique et s'aperçut que l'effort pour communiquer l'avait rendu visible aux yeux de Jarik qui le fixait, éberlué.

Maître ? Que faites-vous ici ? Et comment êtes-vous entré ?

Plus tard. Suis-moi, nous devons partir. Oron a localisé notre cible.

Oron...

Bien que l'adolescent utilisait toujours la dissimulation de Force, Dark Sekot détecta l'intensification du Côté Obscur autour de lui. Il fit mine de ne pas s'en apercevoir et partit à grandes enjambées, le menant de manière à éviter d'être repéré. Il fut tout de même contraint de neutraliser un agent de surveillance puis souleva Jarik avec la Force pour lui faire franchir le mur avant de sauter de nouveau. Peu après, ils étaient de retour à l'hôtel pour attendre Oron et son rapport.

Bien qu'il eut grand mal à contacter son maitre qui le perçut néanmoins. Il lui fit comprendre qu'il devait rentrer puis il rompit le contact. Alors il remonta au travers du labyrinthe grâce au fil de sa chemise. Une fois arrivé à l'escalier, il remit son manteau et fourra sa chemise à moitié détruite dans son sac et remonta. Il appuya alors sur le levier pour ouvrir la porte qui se referma une fois sorti. Heureusement personne n'était là, alors il se dirigea vers la sortie mais tomba sur le frère Patrocles qui lui demanda :

- Alors Oron tu as fais ton choix ?

- Euh ... j'aurais voulu rester mais mon père veut absolument que je rentre maintenant, si je n'y vais pas je vais avoir des soucis.

- Je te plains Oron.

Du coup il fila jusqu'à l'entrée où il remarqua un bus volant. Dessus il était marqué qu'il partait pour la plus grande ville de Recopia où son maitre l'attendait. Justement des touristes rentraient dans le bus et le jeune homme se faufila parmi eux. Durant tout le voyage personne ne dit rien à l'adolescent qui regardait vaguement l'horizon sans causer le moindre trouble. Une fois rentré dans la ville, il n'eut pas grand mal à se rendre jusqu'à l'hôtel, le gérant lui dit :

- Votre père m'a dit de vous dire qu'il vous attendait.

- D'accord. Merci.

Alors il monta les volées de marches et entra dans la chambre pour y voir le Seigneur Sekot et Jarik.

A peine Oron était entré que Dark Sekot dévoila son impatience.

Fais moi le rapport le plus précis possible.

Après une infime hésitation, le jeune homme prit une inspiration et entama un récit très détaillé, régulièrement entrecoupé des questions du Seigneur Sith qui commençait à échafauder un plan. Lorsqu'Oron eut fini, Dark Sekot le remercia puis se plongea dans ses pensées, excluant ses apprentis de ses préoccupations. Fort de ses expériences et des missions qu'il avait dû remplir dans sa vie, il choisit rapidement une manière de s'emparer de ce qu'il voulait. Il le fit donc savoir aux adolescents.

Ces renseignements m'ont été très utiles. Nous passerons à l'action cette nuit, dans très exactement 6h. Synchronisons nos chrono. Bien. Cette nuit, vous n'aurez pas droit à l'erreur car, bien que je ne pressente aucun problème, tout peut mal tourner en mission à la suite d'une seule erreur. Je veux que vous en soyez bien conscients.

Il se leva de son lit et arpenta la chambre en parlant.

Dans 4 heures, j'enverrais un message au Fléau et une navette de transport descendra en direction du monastère. C'est là que vous intervenez. Jarik, Oron, vous partirez sans moi, une heure avant l'appel. Vous devrez neutraliser les gardes éventuels et activer l'un de vos comlink pour servir de balises à nos soldats. Jarik, tu devras les accueillir et les guider. Oron, pendant ce temps et comme tu connais les lieux, je veux que tu obtiennes le calme de la part des moines le temps que nous arrivions.

Et ensuite ?

Les apprentis s'étaient exprimés en même temps.

Ensuite, nous terminerons le travail en fonction de la situation. Reposez-vous avant d'y aller. Et prenez ces sabres laser, mais faîtes attention, ce sont des armes d'entraînement à la base mais j'en ai désactivé la sécurité. Si vous voulez, prenez un blaster également.

En réalité, il savait ce qu'il allait devoir faire mais ne voulait pas que ses apprentis se projettent trop dans l'avenir en pleine mission. Il médita donc plusieurs heures et ne dit rien quand les adolescents quittèrent la chambre d'eux-mêmes à l'heure dite. Une heure plus tard, il communiqua avec son croiseur via son comlink personnnel.

A peine entré Oron dut faire un rapport le plus complet possible entrecoupé par de multiples questions de son maitre auxquelles il tenta de répondre du mieux qu'il put. Ensuite il leur dit comment il comptait procéder et que surtout ils devaient faire extrêmement attention, à ces mots le jeune homme sentit une poussée d'adrénaline. Il devait "calmer" les moines apparemment mais impatient de connaitre la suite, il posa exactement au même instant la même question que Jarik mais le Seigneur Sekot ne leur apprit rien de plus et se contenta de quelques conseils. Il se glissa alors dans son lit mais son excitation ne lui permit pas de dormir, il n'avait cesse de réfléchir si bien qu'il commença à somnoler peu de temps avant de devoir se lever. Heureusement il était impatient que sa fatigue ne se fit absolument pas sentir. Jarik et lui partirent en direction du tram puis d'un aérobus pour le monastère, si ils n'avaient échangé aucun mot l'autre apprenti n'avait pas fait son intéressant et c'était contenté de suivre Oron malgré des réticences.

Peu de temps après ils se retrouvèrent devant la porte que le plus âgé des des deux adolescents poussa avant d'entrer, connaissant les lieux il se dirigea vers la salle principale où il tomba sur Patrocles qui dit :

- Bonjour Oron. Il se pencha légèrement. C'est ?

- Mon ... frère, Jarik.

- Bonjour Monsieur.

- Utilise Frère Patrocles et le tutoiement s'il te plait. Vous êtes revenus ?

- Oui je voulais montrer à mon frère ce que vous faisiez ici. Cela pourrait être intéressant. Au fait j'ai entendu mon père qui disait qu'une navette allait venir ici avec des aspirants pour devenir moines comme vous, mon papa a un ami parmi eux.

- Très bien, viens avec moi on va en parler au Doyen.

Alors il s'approcha d'un autre homme qui paraissait plus vieux mais en tout point semblable aux autres. Il se retourna alors :

- Frère Patrocles, que puis je faire pour toi ?

- D'après Oron une navette va arriver avec de futurs novices. Etais-tu au courant ?

- Non mais toi comment le sais tu ?

- Mon papa à un ami à bord. Il l'a tenu au courant c'est tout.

- Ce sera donc un plaisir de les rencontrer. L'un d'entre nous ira les guider sur le toit.

- Non non. Oron prit un instant pour réfléchir. Ce que vous faites ici est plus important, mon frère et moi on va les aider, vous pourrez vous consacrer à votre compréhension de l'univers.

- Vous êtes bien braves. Merci beaucoup.

- Je vais faire visiter votre temple à mon frère d'accord ?

- Très bien, nous serons tous ici si vous avez besoin de quelque chose.

Alors ils s'esquivèrent et le jeune homme montra le lieu du passage secret à son cadet en montrant comment il fallait l'ouvrir puis le mena jusqu'au toit où il le laissa seul pendant qu'il descendait jusqu'au labyrinthe. Cette fois ci il avait emprunté à son maitre des bâtons qui une fois brisés faisaient de la lumière, il essaya donc de refaire le chemin jusqu'à la salle principale. Bien qu'il s'y perdit à plusieurs reprises, il arriva jusqu'à la salle principale puis repartit en direction de la sortie en suivant scrupuleusement les bâtonnets.

Après le départ de ses apprentis, Dark Sekot avait médité sur le Côté Obscur car, bien qu'il ne s'attendait pas à des problèmes, il tenait à être prêt à toute éventualité. Quand vint l'heure, il appela la navette en leur recommandant de se faire discret et de trouver un bon alibi. Il fut rassuré par son second qui assurait avoir prévu une couverture, puis partit vers l'extérieur de la ville en courant à pleine vitesse, soutenu par la Force pour retrouver la navette de soldats.

Il monta alors qu'elle volait en rase-mottes et ils se rendirent au monastère où Jarik attendait sur le toit. Avant même d'être posé, Dark Sekot sauta de nouveau par l'accès et tomba souplement sur le toit.

Alors ?

Tout est calme Maître. Oron nous a fait passé pour des frères qui attendions notre père et ses amis... ils sont vraiment naïfs. Et je peux vous guider vers les souterrains, il m'a montré le chemin.

Très bien, guide-nous alors.

Le jeune homme ne discuta et mena le Seigneur Sith et ses hommes à travers le monastère très calme. Il hésita plusieurs fois sur le couloir à prendre mais, finalement, ils arrivèrent dans la salle des stèles. Celles-ci étaient bien trop nombreuses pour être évacuées avec une seule navette.

Il va falloir convaincre les moines de nous aider. Amène-moi près d'Oron.

Oui Maître.

Ils firent donc le chemin en sens inverse et arrivèrent à la salle principale où, dans l'ombre, Oron surveillait les moines.

Maître.

Vous vous êtes acquittés de vos missions, mais ce n'est pas fini. Allons leur parler. Jarik, attend là.

Dark Sekot entra donc dans la salle avec son plus "vieux" apprenti, suivi de deux soldats. Les moines se retournèrent, surpris. Immédiatement, les clones les tinrent en respect avec leurs blasters tandis que, informé discrètement par le jeune homme, le Sith avançait vers le Doyen et Patrocles. Il les salua.

Messieurs. Une affaire très importante m'amène dans vos murs et j'aurais besoin de votre assistance.

Que ? Vous êtes quand même culotté, vous qui venez en armes.

Je voulais simplement être poli. Je veux que vous contactiez les autorités de Recopia pour les prévenir que vous attendez une livraison... de reliques religieuses par exemple (afin de couvrir les allez-retours de ma navette), ce qui nécessitera plusieurs trajets vers votre domaine.

Vous portez atteinte à notre foi monsieur.

Je respecte la foi, mais je n'hésiterais pas à porter atteinte à vos personnes si vous refusez d'obtempérer.

Le plus jeune s'avança.

Notre voie exclut la violence monsieur.

Le Seigneur Sith se tourna vers son apprenti.

Oron, est-ce lui le Frère Patroclès ?

Oui...

Un sourire froid s'afficha sur le visage de Dark Sekot.

Vous allez renoncer à votre projet ? Quel qu'en soit son but ?

Le Sith ne daigna même pas regarder l'homme.

Nous avons besoin de coopération. Oron, débarrasse nous de lui.

En dépit des termes utilisés, il n'y avait aucune ambiguïté dans les paroles de Dark Sekot qui paraissait enveloppé d'un nuage du Côté Obscur.

Alors qu’il regagnait la sortie du labyrinthe, Oron ne croisa personne. Dès lors il décida de partir directement pour la grande salle où il s’assura qu’aucun moine ne parte, une fois les forces du Seigneur Sekot débarquées il serait idiot qu’on informe les autorités d’un danger imminent. Fort heureusement aucun ne manquait et peu de temps après son maitre arriva. Il entra seul dans la pièce avec Oron sur ses talons, ce qui lui apporta un petit regain de fierté et il écouta avec soin les mots qu’ils échangèrent, puis le Sith lui demanda si la personne à qui il parlait était bien le frère Patrocles, ce à quoi le jeune homme répondit :

- Oui …

Alors son maitre aborda un sourire qui glaça le sang de l’adolescent puis il dit ensuite qu’il devait s’en débarrasser. Immédiatement il comprit ce qu’il voulait dire : le tuer, le tuer froidement, tuer froidement quelqu’un d’innocent et de gentil. Cette idée lui glaça le sang, son visage aussi présentait une expression horrifiée. Le pourrait-il ? Aurait-il le courage de faire cela ? Il était quasiment sûr que non. Comment pouvait-on lui demander cela ? C’était un acte terrifiant. D’une voix fébrile il demanda avec une lueur d’espoir :

- Qu’est ce … qu’est ce que vous vou … voulez dire ?

S'il n'était pas surpris de la question de son apprenti, Dark Sekot en fut quelque peu déçu. Il plongea donc son regard dans les yeux terrifiés du jeune homme et parla avec autorité, ignorant le moine qui le regardait comme foudroyé.

Tu m'as très bien compris Oron, tu espères simplement pouvoir être dispensé de m'obéir et il en est hors de question. Prouve ton allégeance et élimine-le.

Il croisa les bras sur sa poitrine alors qu'un silence lourd de plomb s'abattait sur la salle. Fugitivement, le souvenir de son propre test lui traversa l'esprit et provoqua en lui un élan de compassion, rapidement effacé par sa résolution et l'être qu'il avait tenté de devenir au fil des années.

Les pires craintes qu'il avait venait juste de se concrétiser, Oron était terrorisé de devoir tuer quelqu'un. Ce n'était même pas sous le coup de la colère, par la nécessité de se défendre ou même parce qu'il était foncièrement mauvais. Non. Non. C'était juste parce que son maitre lui demandait. En plus le jeune homme avait eu un peu d'affection pour Patrocles qui avait un fond plutôt gentil. Tout cela terrifiait l'adolescent qui n'avait jamais assassiner de sang-froid qui que ce soit et qui ne s'était jamais imaginé devoir le faire, dans des circonstances telles que celle-ci. Bouleversé son regard alla de Patrocles qui semblait pétrifié et son maitre inébranlable. Alors il commença à trembler, preuve de son hésitation entre obéir à son maitre qu'il ne voulait ni décevoir ni s'attirer son courroux et ses sentiments plus profonds qui lui imposaient de ne pas tuer un innocent. De plus une petite lueur d'espoir régnait encore en lui et qui lui disait que peut-être le Seigneur Sekot allait-il changé d'avis.

Une fois encore, sans grande surprise, Oron hésita devant un Dark Sekot dont la patience s'épuisait rapidement. Il décida par conséquent de passer à des méthodes plus convaincantes sinon plus brutales. Délibérément, il resta muet et saisit aussi ostensiblement que lentement son sabre laser principal à sa ceinture. Immédiatement, preuve de leur entraînement, les soldats pointèrent leurs armes sur le duo formé par Oron et Patroclès. Ils demeurèrent en position, ajoutant à la tension ambiante, puis le silence fut rompu par le sifflement de la lame argentée du sabre laser.

Le Seigneur Sith fit tourner la lame un instant dans les airs, dessinant un 8 puis, soudain, il s'élança, porté par la Force. D'un bond, il se retrouva à côté d'un moine qui regardait la scène et lui transperça la poitrine. Il s'effondra dans un râle.

Maintenant, ça suffit. Prend ta décision. Rejette mon enseignement et ton destin, ou obéis et embrasse le Côté Obscur.

Le regard intense de Dark Sekot ne laissait aucun doute sur le fait que, quel que soit le choix, Oron devrait en accepter les conséquences.

Alors qu'il avait les yeux rivés sur son maitre, celui-ci prit tranquillement son sabre laser et juste après les deux gardes pointèrent leurs armes sur Patrocles et Oron, lui lâchant un petit rictus d'étonnement et de peur. Puis il exécuta froidement un autre moine, amenant un cri collectif d'effroi. Ensuite son maitre lui lança une réprimande où il lui demanda de choisir entre partir ou obéir. Toujours terrifié par ce qu'il devait faire, Oron hésita encore quelques secondes en scrutant le regard de son maitre qui imprégnait littéralement du pouvoir du Coté Obscur. Cependant il continua de tergiverser mais alors que son maitre allait ouvrir la bouche, la peur de perdre la vie exaltante qu'il avait mener depuis lors fut trop forte. D'un coup rapide il dégaina son arme, l'alluma et planta la lame au niveau du corps de Patrocles qui s'effondra. L'instant suivant horrifié par ce qu'il venait de faire, le jeune homme balbutia quelque mots d'une voix fébrile :

- Qu'est ... qu'est ce ... qu'est ce que j'ai fais ?

Oron mit tellement de temps à agir que Dark Sekot s'apprêtait à agir lui-même mais il n'eut pas le temps de lui ordonner de partir que le jeune homme avait cédé. D'un geste rapide dans lequel transparaissait sa panique, il embrocha le malheureux moine. Satisfait, mais non réjoui, le Seigneur Sith éteignit enfin son arme et marcha vers son apprenti choqué. Il lui posa une main sur l'épaule, en partie en un geste de réconfort, principalement pour le forcer à se détourner du corps et lui faire face.

Tu as fait ce que j'attendais de toi, conformément à la voie du Côté Obscur. Tu as laissé tes émotions guider ton bras et pour cela je te félicite. Tu m'as obéi, après une résistance certaine et nous en reparlons plus tard. tu dois comprendre que les forts commandent aux faibles et faible tu le resteras tant que refuseras de prendre l'héritage du Côté Obscur pour tien, d'assumer le Sith que tu deviendras.

Il sentait toutefois que le jeune homme n'était, pour l'heure, pas sensible à ses arguments. Il lui donna donc congé, en lui faisant comprendre qu'il avait intérêt à faire un sérieux travail de méditation, et lui ordonna de rester avec Jarik.

Il s'occupa ensuite des affaires présentes et discuta un moment avec le Doyen, très choqué par les évènements. Il finit tout de même par accepter de collaborer avec Dark Sekot et envoya aux autorités le message prévu. Les hommes avec qui il communiqua furent assez sceptiques mais finirent par accepter, las d'écouter les paroles religieuses du vieil homme. Un grand nombre d'aller-retour commença alors, la navette étant trop petite pour transporter un tel nombre de blocs de carbonite.

Le Seigneur Sith renvoya ses apprentis sur le Fléau à bord de la première navette en leur ordonnant de faire préparer le service médical de bord pour son arrivée. Jarik semblait se réjouir de la déconfiture d'Oron à qui Dark Sekot déclara qu'ils allaient devoir avoir un entretien sur le Fléau. Après le départ, il supervisa le bon transfert des stèles et songea que des individus prendraient moins de place que des blocs massifs. Peu accoutumé à ces appareils, il tenta d'en décongeler une dizaine mais tous périrent en quelques minutes.

Il comprit alors que leur long sommeil ne s'achèverait pas sans un certain traumatisme et qu'il était assez incertain que même les plus résistants y survivent. Il décida donc de n'emporter que ceux qui paraissaient les plus forts et, s'aidant de la Force, il en choisit 300 qui allaient être emportés sur le Fléau et de laisser les autres pour l'instant. L'une des stèles attira son attention en particulier et lui rappela sa vision.

Il poursuivit donc un transfert normal et, après une vingtaine de chargement, il décida qu'il était temps de partir. Les navettes avaient été remplies à chaque trajet car, en plus des blocs, il avait fallu emporter des caisses qui se trouvaient près des stèles et que le Seigneur Sith désirait prendre. En partant, son regard accrocha un chrono mural affichant 25 047 ER. Ces êtres dormaient visiblement depuis fort longtemps. Il se dirigea ensuite vers la salle où se tenaient les moines.

Messieurs, votre domaine a désormais changé de mains. Lesquels d'entre vous accepteront de mener leur vie sous la direction de mon Ordre ?

La plupart étant choqué ou simplement passif, seuls quelques uns, une douzaine, firent montre d'un sens de la rébellion à l'encontre de Dark Sekot en dépit des remontrances du Doyen.

Vous auriez dû écouter votre chef spirituel. Voyez ce qui arrive aux rebelles. Bientôt, cet endroit changera de hiérarchie. Sur ce, au revoir.

Il tourna les talons et s'arrêta à côté du lieutenant dirigeant l'escouade de soldats.

Lieutenant, faites un exemple. Vous êtes assignés à la pacification de cet endroit jusqu'à ce qu'on vienne vous relever.

Bien Seigneur.

Et n'oubliez pas vos rapports.

Certainement Seigneur.

Il s'en alla alors, tandis que derrière lui retentissaient des tirs de blaster, vingt-quatre exactement. Le travail était accompli efficacement. Dark Sekot repartit ensuite à pied, la navette de clones n'étant pas revenue après le dernier chargement. Levant la tête, il remarqua que c'était l'aube et, satisfait, se rendit jusqu'en ville où il récupéra leurs quelques affaires à l'hôtel avant de quitter ce monde en s'acquittant des taxes et formalités d'usage.

Ceci l'épuisa car il eut à se concentrer comme jamais dans la Force pour que personne ne remarque l'évidence : le père qu'il prétendait être repartait sans ses enfants. Une fois en route pour l'orbite, il laissa disparaître l'illusion, sachant que les scanners n'étaient dispensés qu'en arrivant mais pas en repartant et activa le pilote automatique avant de s'endormir dans le siège de pilotage. Heureusement, le trafic était dense dans le Noyau, même à cette heure matinale (enfin... pour un fuseau horaire du moins), et il put profiter de plusieurs heures avant d'arriver enfin au Fléau. Remerciant les concepteurs des pilotes automatiques compétents, il reprit les commandes pour rejoindre le hangar et se rendit dans ses quartiers pour se doucher et revétir enfin sa combinaison et sa robe de Seigneur Sith.

En sortant, il alla voir son second sur la passerelle pour avoir un rapport des évènements et envoya un message à Oron pour le convoquer à l'infirmerie de bord trois heures plus tard. Sa conversation avec son second terminée, Dark Sekot se rendit à l'infirmerie où il fit venir quatre stèles. Il comptait tenter d'en réveiller avec l'aide du médecin de bord lorsque son apprenti entra.

Depuis plusieurs dizaines de minutes, les voyants du caisson cryogénique de Sigil Morathi s’étaient affolés de nouveau, ce qui alerta bien évidemment le drone de maintenance le plus proche de la stèle du Nagai. Constatant que le problème n’était en rien du à un dysfonctionnement des systèmes de survie et ne diagnostiquant aucun problème de santé de l’occupant du caisson, le drone s’éloigna pour s’intéresser à ce qu’il se passait plus loin vers l’entrée de la salle. En effet, des êtres organiques étaient entrés et cela avait attiré l’attention de plusieurs drones qui analysaient les arrivants. Bien sur, n’étant pas pourvus d’armes car n’étant pas de drones de sûreté, les drones finirent par se désintéresser de ces intrus pour reprendre leurs tâches habituelles.

La raison du nouvel « éveil » inconscient de Sigil Morathi était que son esprit était entré en résonance avec celui d’individus, les uns dégageant une aura oppressante de peur, les autres de colère, ainsi qu’à la mort violente de deux autres individus. Bien sur, le Nagai ne pouvait voir ce qui se passait mais il avait ressenti la mort et la violence autour de lui. Une fois tout ceci passé, l’esprit du Nagai à peau sombre s’apaisa de nouveau pour replonger dans son éternelle léthargie mais fut à nouveau perturbé plus tard alors que Sigil ressentait des vibrations. Apparemment, il était en mouvement. Ce phénomène dura un temps indéterminable durant lequel l’esprit de Sigil ressentit à nouveau la violence et la mort de plusieurs personnes.

Puis, les vibrations cessèrent et tout redevint calme. Le sommeil cryogénique du Nagai n’était à nouveau plus perturbé et il replongea dans son éternelle stase sans rêves et sans fin.

Sidéré par ce qu'il venait de faire, Oron restait hébété et honteux devant le cadavre de Patrocle, quelques secondes plus tard son maitre lui posa la main sur son épaule, ce qui amena l'adolescent à regarder le Seigneur Sekot qui lui dit que c'était nécessaire, ... Oron l'écoutait à peine trop abasourdi par ce qu'il venait de faire. Alors il le congédia en lui conseillant vivement de méditer et de rester avec Jarik qui semblait très heureux de la déconfiture d'Oron, c'était sa revanche par rapport à ce qu'il s'était passé lors du trajet pour Recopia. Quelques dizaines de minutes plus tard, il leur ordonna de prendre la première navette pour le Fléau et indiqua au plus vieux des apprentis qu'il devait lui parler ... enfin qu'ils devaient avoir un "entretien", rien que ce mot terrifia Oron.

A bord de la navette, le jeune homme pensa à ce qu'il avait fait. Comment avait-il pu accepter de faire cela ? Il avait renié tout ce que ses êtres les plus chers lui avait enseigné. Il avait osé tuer quelqu'un qui n'avait rien fait. Plus il y repensait plus il avait peur de ce qu'il avait fait. Tuer. Tuer. C'était ça son avenir ? Rien qu'à cette idée son sang se glaça. Alors qu'il avait l'impression que seulement trente secondes s'étaient écoulées, ils furent débarquer à bord du navire de Dark Sekot. Immédiatement il fila dans sa chambre où il fit ce que son maitre lui avait conseillé : méditer. Mais il avait beaucoup de questions, auxquelles il ne trouva que bien peu de réponses et aucune qui ne lui convenait. Il repensait toujours et encore à ce qu'il avait fait. Il était réellement épouvanté par cet acte qu'il ne comprenait toujours pas. Lorsqu'il se réveilla il remarqua que son maitre lui avait laissé un message pour le convoquer. Regardant l'heure il s'aperçut que cela correspondait à peu près à l'heure de la convocation.

Ainsi il partit vers l'infirmerie après avoir demandé plusieurs fois son chemin. Quand il arriva dans les locaux médicaux son maitre lui tournait le dos et semblait afféré sur quatre stèles. Terrifié par ce qu'on allait lui dire il avait l'estomac noué et il se colla contre le mur, la tête basse espérant passer plus inaperçu.

Alors qu'il vérifiait les constantes vitales des êtres congelés et tâchait de connaître leur état avec la Force, Dark Sekot sentit l'entrée de son apprenti. Il demanda au médecin et ses droïdes de poursuivre sans lui puis se retourna.

Oron. Légèrement en retard. Aurais-tu négligé de surveiller tes messages ou t'es-tu perdu dans un vaisseau que tu devrais désormais connaître ? Peu importe. Regarde ces blocs de carbonite. Chacun renferme un être vivant, l'un des Derviche Seyugi que nous sommes venus chercher. C'est pour eux, pour obtenir leur allégeance, leur reconnaissance, pour qu'ils mettent leurs talents à notre disposition que nous avons fait tout cela.

Il s'assit sur l'un des lits de l'infirmerie.

Je veux que tu comprennes pourquoi tu l'as fait. Tu en es secoué, c'est inévitable la première fois mais tu dois t'en remettre pour poursuivre ta quête du Côté Obscur et l'acceptation passe par la compréhension. Dis-moi, à ton avis, pourquoi te l'ai-je ordonné et pourquoi l'as-tu fait ?

Derrière lui, le médecin s'affaira et prépara un caisson de bacta en cas de complication. Il brancha l'alimentation des caissons sur le système énergétique interne du croiseur.

Alors qu'il arrivait en retard, son maitre ne parut pas s'en offusquer et lui expliqua même ce qu'ils étaient venus chercher. Oron se demandait ce qu'ils avaient de particulier et il espérait bientôt le découvrir. Ensuite le Seigneur Sekot revint sur ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt dans la salle principale de monastère de Recopia. Ensuite il lui posa deux questions : pourquoi on lui avait fait tué Patrocles et pourquoi il avait accepté. Perplexe le jeune homme réfléchit durant de longues secondes. Lorsqu'il commença à répondre à son maitre il baissa les yeux, honteux des raisons qui l'avait poussé à obéir au Seigneur Sekot. D'une voix basse et hésitante il dit :

- Je pense que je ... je l'ai fais parce que ... il eut du mal à prononcer les mots suivants. J'avais peur de perdre votre enseignement, de revenir dans une vie comme avant et, il lui fallut quelques secondes pour oser dire la dernière raison, j'avais peur de vous.

Devant son maitre encore impassible qui visiblement attendait qu'il continue, Oron prit quelques secondes pour réfléchir de nouveau et continua :

- Mais j'ai beau ... essayer, je n'arrive pas à ... comprendre ... pourquoi vous m'avez demandé de tuer Frère Patrocles.

Honteux de ne comprendre rien et de ne pas être à la hauteur des attentes de son maitre, le jeune homme baissa encore plus la tête.

Un silence assez pesant s'installa, brisé seulement par les bips des systèmes des caissons et les vrombissements des droïdes. Dark Sekot ne dit rien pendant de très longues secondes, observant simplement Oron qui semblait plus mal à l'aise que jamais. Il ferma les yeux un instant puis prit la peine de regarder un point légèrement au-dessus de l'épaule droite du jeune homme, afin de lui éviter davantage de pression. Puis il prit la parole d'une voix basse.

Tu es bien plus doué pour l'introspection que la réflexion apparemment. J'aurais cru l'inverse. Je pense que tu as tout de même compris qu'il s'agissait d'une épreuve.

Il fit signe au jeune homme de s'assoir et attendit pour reprendre.

Pour ce qui est de la raison pour laquelle tu m'as obéi, c'est simple. Je ne prétendrais pas mieux savoir que toi tes motivations, mais je sais que tu as tout simplement suivi la voie du Côté Obscur. Le Côté Obscur, c'est la loi la plus brutale et basique de la nature, la seule à être immuable : la loi du plus fort. Le Fort commande au Faible, où le tue si besoin, le Faible désire la puissance du Fort. Le but est de survivre, de maintenir l'ordre naturel des choses. Les Sith ne tuent pas par plaisir, sauf exception car les psychopathes ne sont pas si rares, mais tuent pour assurer leur survie et leur domination, seulement en cas de nécessité. Une notion évidemment flexible. Ce moteur est la colère généralement, ou la peur dans ton cas. Les émotions nous motivent et alimentent notre puissance.

Il soupira.

Quant à mes raisons... tout d'abord pour te faire comprendre cette réalité. Pour t'affranchir également de cette vie où TU subissais la violence d'autrui, te faire comprendre que la Force te permettras d'avoir la vie d'êtres inférieurs dans la main. Il faut également que tu saches que l'attachement est fortement déconseillé. T'attacher à quelque chose ou quelqu'un te crée une faiblesse que tes adversaires, ceux qui te craignent et ceux qui te jalousent, pourrait exploiter. Tu dois rompre avec celui que tu crois être et t'investir pleinement dans cette vie. Comprends-tu Oron ?

Derrière lui, le médecin commençait la séquence de décongélation et Dark Sekot sentit l'esprit du Derviche qu'il avait détecté sur Recopia s'agiter.

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