[Planète Metelos] A la recherche du slicer.

Quelques minutes plus tard, le Xiao Leng pénétra l’atmosphère de Metellos. Kai Leng avait une vue d’ensemble du panorama. La première chose qui le frappa était l’impression d’avoir devant les yeux un paysage ravagé, sale et tourmenté. Bien qu’il ne distinguait pas encore l’aspect des habitations, la masse totale de ces dernières montrait bien à quel point la planète était urbanisée. On pouvait quand même voir de temps en temps quelques étendues désertique ravagées et des mers steppiques, mais si peu nombreuses qu’elles semblaient juste être des plaies dans cette « coquille » de Duracier. Ce qui semblait le plus faire tâche dans ce triste décor était la présence de milliers de grandes structures blanches en forme de barre, flottant à haute altitude, à plusieurs centaines de mètres au dessus du sol. Belles, propres et majestueuses, elles étaient disposées à intervalles irréguliers les unes des autres. C’était les villes flottantes, là où résidaient les plus riches, la « caste supérieurs », les favorisés de Metelos. D’après ce que Kai Leng savait, ces rupins ne quittaient leurs villes que pour quitter la planète et non pas pour aller se perdre à la surface, là où résidait la lie de la planète. C’est également dans ces villes flottantes que se rendaient et partaient la plupart des vaisseaux. Seuls les moins fortunés ou les personnes non autorisées comme Kai Leng allaient et venaient depuis la surface. Il fallait espérer que le slicer que recherchait l’assassin ne se trouvait pas dans une de ces villes flottantes sinon il allait falloir user d’ingéniosité. Et encore, fallait il que le slicer soit sur Metellos auquel cas Kai Leng aurait à la fois perdu du temps, du carburant et donc de l’argent.

Plus le cargo s’approchait, plus la vision qui s’offrait à Kai Leng se précisait. L’immense quartier pauvre de Moridebo, qui était composé de 16, sur les 17 blocs existants, était un enchevêtrement de structures horizontales à un étage en Duracier, disposées de manières chaotiques et irrégulières, pourvues de toitures grises, noires ou verdâtres, toutes encrassées. On aurait dit qu’un architecte fou avait posé ça et là les constructions sans se soucier de l’esthétique ni de l’harmonie avec le décor. Au milieu de ces structures, on pouvait voir ça et là des tas de cendres fumantes, des stades et des industries. Des volutes de fumées noires et crasseuses s’élevaient de nombreuses cheminées industrielles ou résidentielles. Des milliers de speeders circulaient les uns derrières les autres au dessus des habitations, formant des rangées parallèles et perpendiculaires. Le Xiao Leng se plaça d’ailleurs peu de temps après au sein de l’un de ces couloirs de circulation, à destination du spatioport. Moridebo était le lieu de résidence de ceux que l’on appelait les fouleurs de sol. Pauvres, mendiants, travailleurs précaires, salariés à peine suffisamment rémunérés pour survivre, criminels de toute sorte, commerçants et gens peu recommandables formaient la population du quartier. Kai Leng pu voir d’ailleurs à quel point les grandes artères étaient bondées de monde, s’activant à diverses tâches ou arpentant simplement les rues.

Le jeune Nagai pu voir au loin une zone très différente de Moridebo de par son architecture. C’était le fameux Stratabloc 7, incrusté au sein du quartier pauvre. Contrairement aux 16 autres stratablocs, celui-ci était composé de construction s’élevant à la verticale, de grandes tours qui s’élevaient toutes plus hautes les unes que les autres, plus ou moins propres selon qu’elles étaient souillées ou non par les fumées industrielles. C’est là que résidaient ceux qui étaient à mi chemin entre les pauvres de Moridebo et les riches des cités flottantes. Les moins riches de cette caste, qui étaient en fait les plus riches de Moridebo, résidaient dans les niveaux inférieurs des tours et les plus riches, ceux qui représentaient les moins nantis des nobles des cités flottantes, résidaient aux étages supérieurs, jusqu’au sommet. Le fossé entre toutes ces classes de la planète était clairement visible et à la limite, écoeurant d’injustice. Cela dit, ce n’était pas le genre de fait qui préoccupait Kai Leng. Lui n’avait jamais grandit dans ce concept de pauvre/moyen/riche. Au sein des Lin Kuei, il y avait certes une hiérarchie mais pas de statuts matériellement supérieurs.

Le Xio Leng pénétra dans le Stratabloc 8, adjacent au Stratabloc 7 et gagna peu à peu la zone 4 où se situait le spatioport dans lequel le vaisseau allait se poser. Le spatioport se fit d’ailleurs voir à travers les vitres en transparacier du cargo YT-1300. Une fois arrivé au spatioport, Kai Leng attendit d’atteindre le point de parking Delta 01 avant d’annuler le pilotage automatique, reprendre les commandes et activer la procédure d’atterrissage.

La rampe d’embarquement du Xiao Leng s’ouvrit dans le sifflement caractéristique, suivie de Kai Leng qui en descendit quelques secondes après. Des volutes de fumée blanche s’échappaient du vaisseau à mesure que la coque de celui-ci se refroidissait. Kai Leng fit quelques pas en direction d’un individu et de deux hommes armés de fusils blasters, comité d’accueil officiel de tout astroport possédant un personnel de sécurité. Les trois individus portaient le même uniforme mais celui du milieu semblait être hiérarchiquement supérieur. Il tenait un datapad, une sorte de stylo et un pistolet blaster rangés dans son étui. Nul doute que Kai Leng allait faire l’objet d’une nouvelle procédure d’identification et devrait sûrement s’acquitter des frais de parking, d’entretien et d’approvisionnement de son vaisseau en carburant.

Spoiler:

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Metellos, planète à la population quasiment aussi importante que celle de Coruscant, mais pourtant planète qui semble être oubliée des autres mondes du Noyau. Tel est le sentiment des habitants, un sentiment compréhensible : qui, depuis des millénaires, a entendu parler de Metellos à une assemblée du Sénat Galactique ? Ou bien mieux encore, depuis combien de temps Metellos n'a-t-elle pas été concernée par un événement de l'histoire galactique ?

Ainsi donc, malgré un fort trafic, il est encore étonnant de voir que cette planète-ville, à la pollution encore plus avancée que sur Coruscant, et aux industries bien plus présentes, attire de nouvelles personnes. Le lieutenant Rent du service douanier local se demande quand est-ce qu'il a, pour la dernière fois, inspecté un navire civil. C'est la procédure habituelle ici : toute nouvelle personne doit suivre une inspection de routine. Déjà, comme tout vaisseau désirant pénétrer à la surface, le YT-1300 de Kai a été scanné par le contrôle orbital, et toutes ses données enregistrés dans un dossier. Chaque navire a son propre dossier informatique dans les bases de données, question de sécurité et pour éviter les fraudes. Déjà qu'on a bien assez de criminels et d'autres personnes peu fréquentables à la surface.

Vêtu de son uniforme gris et mauve, aux couleurs de Metellos, le lieutenant Rent et deux de ses hommes, lourdement armés de deux fusils blasters, arrivent sur la plate-forme d'atterrissage. En cas de grabuge, une escouade de droïdes programmés pour la sécurité et le maintien de l'ordre, attend patiemment dans l'une des coursives de la partie du spatioport réservé au personnel. Prêt à agir en moins de deux minutes, et disposant d'assez de moyens non-létaux et létaux pour réduire une bande de pirates acharnés en bouillie.

Postés à l'entrée même de l'aile B du spatioport, les trois hommes attendent que le Nagai s'approche d'eux. Rent n'en avais alors jamais vu. On lui en avait parlé, quelques voyageurs qui participèrent aux combats contre cette espèce, il y a plusieurs années de cela désormais. On peut donc comprendre une certaine méfiance devant cet homme. Surtout que la dernière fois que Rent a inspecté un vaisseau, le Rodien l'a assez mal pris. Il pourrit dans l'une des très nombreuses prisons de Metellos désormais. Espérons que celui-là ne veuille pas aussi en découdre !

L'homme étant suffisamment près, Rent lui fais signe de s'arrêter. Vient ensuite les présentations.. Formule répétée et répétée des milliers de fois, presque un automatisme.

« Bonjour cher voyageur, je suis le lieutenant Rent des forces de sécurité de Metellos, service des douanes. Selon les lois en vigueur et la procédure habituelle, votre navire ainsi que vous-même seront fouillés. En cas de résistance quelconque, nous serons dans l'obligation de vous neutraliser et vous serez jugés par le tribunal de Metellos, selon les lois en vigueur sur notre planète. Merci de votre compréhension et coopération. »

Sans ajouter rien de plus, le lieutenant donne l'ordre par un bref signe de main à l'un de ses hommes d'aller fouiller brièvement le cargo. Un cargo YT-1300, typique des contrebandiers ou autres marchands, mieux vaut faire attention. Même si le scan n'a rien semblé montrer de suspect. Mais parfois, certains malins arrivent à passer dans les mailles du filet.

Et l'autre soldat pendant ce temps ? Un autre signe de main, et le voilà qui se met à fouiller, muni d'un scanner portatif, le Nagai. Pendant ce temps, le lieutenant achève son travail.

« Bien. Si tout est en ordre, j'aurais besoin de votre carte d'identité. »

Ceci fait, on passe à la suite. C'est généralement là que ça coince, et Rent le sait. Déjà, il s'apprête à dégainer et à prendre son code cylindrique d'appel de droïde.

« Le gouvernement de Metellos a instauré une taxe de transit de 50 crédits pour tout voyageur. Il est nécessaire de la payer pour quitter la planète comme pour aller plus loin. Si vous n'avez pas les moyens, il est possible de demander un arrangement. Pour toute réparation, veuillez vous adressez à un des nombreux garages du spatioport. Le spatioport vous offre la possibilité d'un réapprovisionnement en eau, vivre et carburant pour 200 crédits. Si vous avez diverses questions, n'hésitez pas. »

Désormais, c'était sa réaction qui était attendue. Le soldat armé d'un fusil blaster, à côté de Rent, était lui aussi prêt, arme d'ors et déjà chargée en tir basse intensité, pour paralyser. C'est habituel sur Metellos.

Kai Leng, impassible, s’arrêta dès que le Lieutenant Rent lui fit signe. Le jeune Nagai était très observateur et également empathique. Il ressentit une certaine tension, même si les trois Humains semblaient en apparence calmes, leur flegme extérieur dissimuler une certaine nervosité. Il faut dire que Kai Leng, de part sa façon de marcher, de se tenir, de sa musculature et de son accoutrement, n’évoquait pas le voyageur civil lambda. Au mieux, on pouvait le prendre pour un sportif de haut niveau, au pire, pour une source d’ennuis potentiels.

Lorsque le lieutenant annonça qu’il allait faire l’objet d’une fouille corporelle, Kai Leng resta de marbre pour ne pas trahir ses émotions, mais craignit que la situation n’empire. En effet, un des gardes sortit un scanner et le jeune Nagai s’attendit à entendre d’incessants bips à cause du métal qu’il portait sur lui (protèges avant-bras, protèges tibias, shurikens, son masque en partie fait en duracier). Mais il n’en fut rien, le scanner resta étonnamment silencieux lorsque le garde parcouru tout le corps du Nagai avec. Pendant ce temps, l’autre soldat était parti inspecter le Xiao Leng mais normalement, il n’y avait aucun crainte à avoir.

Quelques minutes après, les deux gardes signalèrent au Lieutenant Rent que tout était en ordre et se repositionnèrent derrière lui. Kai Leng fit l’objet d’une dernière vérification d’identité lorsqu’il du présenter sa carte, puis, cette formalité réglée, l’assassin pu sentir à nouveau une certaine nervosité gagner les trois agents de sécurité:

- Le gouvernement de Metellos a instauré une taxe de transit de 50 crédits pour tout voyageur. Il est nécessaire de la payer pour quitter la planète comme pour aller plus loin. Si vous n'avez pas les moyens, il est possible de demander un arrangement. Pour toute réparation, veuillez vous adressez à un des nombreux garages du spatioport. Le spatioport vous offre la possibilité d'un réapprovisionnement en eau, vivre et carburant pour 200 crédits. Si vous avez diverses questions, n'hésitez pas.

Kai Leng sortit aussitôt sa carte de crédit tout en répondant calmement:

- Très bien! Donc 250 crédits au total? Serait-il possible d’avoir simplement le plein de carburant?

Kai Leng n’avait en effet pas besoin de provisions alimentaires, ni même d’eau, il avait encore de la réserve pour un certain temps. Par ailleurs, il ne voulait pas qu’on lui donne à manger n’importe quoi, il préférait s’approvisionner lui-même en achetant des aliments qu’il avait l’habitude de consommer. Quant au Xiao Leng, il ne nécessitait aucune réparation vu qu’il était comme neuf… pour le moment.

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Le Nagai n'oppose aucune résistance à la fouille, ni même à la taxe. C'est plutôt rare ici, mais on ne va pas dire que c'est suspect ou affligeant, bien au contraire même, Rent n'en est que plus satisfait. Ce que personne d'autre, mis à part le lieutenant, ne sait, c'est que certains politiciens, notamment en charge de ce stratabloc, lui imposent des quotas de récupération de cette taxe presque bien trop difficile vis à vis du trafic. Alors quand tout se passe bien, il n'en est que plus heureux.

En plus de cela, le Nagai lui demande même un ravitaillement en carburant. Parfait ! Tâchons de faire ça dans les règles de l'art : malgré les quotas, c'est la tête de Rent qui saute en cas de fraude envers un simple voyageur. Les lois néo-républicaines en rigueur sur Metellos sont très strictes, notamment sur la criminalité et la corruption. Deux choses très puissantes sur cette planète. Deux concepts qui pervertissent les esprits : l'appât du gain, encore et toujours plus.

« Le ravitaillement en carburant simple vous coûtera 100 crédits. Ainsi donc, vous en aurez pour 150 crédits, ravitaillement et taxe comprise. »

Dans tous les cas, Kai avait d'ors et déjà payé la taxe, ne restait plus que la question d'un possible ravitaillement avant d'accéder au reste de Metellos. Le Stratabloc 8, univers sombre et dangereux, lieu de rencontre des contrebandiers, repère des pirates et des esclavagistes. Il était étonnant que les Hutts ne s'y soient encore jamais implantés. Bah, cela viendrait peut-être un jour, si le marché est assez fleurissant.

Dans l'un des bâtiments du Stratabloc, dans l'ombre, un homme sombre marche, avec toute l'agilité d'un félin. Doucement, il se faufile, dans les coins et les recoins. Il semble invisible, et quand on le regarde, il s'en délecte d'un sourire sadique. Paradoxalement, il aime qu'on porte regard sur lui. Mais la Force a voulu de lui qu'il soit petit et agile, discret à en être invisible. Impatiemment, il regarde l'heure, sur une enseigne holographique d'une cantina quelconque. Tout est bientôt près, tout est bientôt terminé...

Kai Leng n’avait malheureusement aucune notion des tarifs en vigueur dans la Galaxie concernant les prestations de services et les diverses taxes. Ne sachant donc pas s’il était en train de se faire purement arnaquer, le jeune Nagai paya sans faire d’histoires les 150 crédits comprenant la taxe de parking et l’approvisionnement en carburant de son vaisseau.

Quelques minutes après, Kai Leng avait quitté le spatioport et se retrouva dans les rues de la zone 4 du Stratabloc 8. Le nombre de personnes était impressionnant. Les rues grouillaient de monde et, bien que la majorité des gens soient des êtres Humains, Kai Leng passait presque inaperçu, excepté de temps en temps quelques regards, dont certains semblaient inamicaux. Cependant, le jeune Nagai préféra passer outre, il n’était pas là pour attirer l’attention sur lui mais pour un objectif bien précis et il s’agissait pour lui de ne pas compliquer sa tâche. Malgré cela, il resta quand même aux aguets, on ne savait jamais. Cette situation était similaire à ce qu’il avait toujours connu à bord du Rôdeur sur Nagi. Dans le vaisseau, il fallait rester constamment en alerte pour parer à toute attaque test de la part de ses frères de clans. Finalement, tout ceci avait eu du bon, Kai Leng s’en rendait compte aujourd’hui, plus que jamais.

Tous ses sens en alerte, il arpentait les rues du Stratabloc. Il était actuellement dans le centre-ville, là où de nombreux commerçants et artisans vaquaient à leurs occupations. Le jeune Nagai s’arrêta devant un magasin de vêtements. En effet, il avait besoin de quelque chose qui lui permettrait de se fondre un peu plus dans la masse, de passer inaperçu. La boutique était tenue par un homme d’âge mur, la quarantaine passée environ, de corpulence normale. Il y avait quelques personnes qui regardaient les rayons, à la recherche sans doute de leur bonheur. Kai Leng s’arrêta devant un rayon où étaient entreposés des bures à capuche. Elles étaient suffisamment longues pour couvrir Kai Leng de la tête aux pieds et donc de dissimuler sa tenue. Le Lin Kuei prit une bure noire et s’approcha du vendeur qui venait d’en finir avec un client. Après une brève salutation que le vendeur lui retourna, Kai Leng demanda le prix que coûtait la bure noire.

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