Une grande mission pour les Sith

La suite de leur exploration ne fut pas des plus agréables pour Dark Sekot. Si la trouvaille d'Oron avait été bienvenue, il n'avait pas prévu que les ingénieurs de la Fédération du Commerce aient pu modifier les plans après l'aventure de Kenobi et Jinn dans un même type de vaisseau, des années auparavant. Résultat, sa carrure le gênait, le contraignant à avancer en se tirant avec les bras, ce qui mit au supplice son épaule lésée.

Le sentiment d'approbation qu'il avait initialement éprouvé, en voyant la tourelle détruite et les plans, s'était depuis longtemps évaporé, remplacé par la douleur qui alimentait une colère grandissante (également entretenue par l'aisance d'Oron à se mouvoir et le sentiment amusé qu'il échappait parfois). L'épreuve fut longue, et son agacement dépassa son soulagement lorsque le jeune homme l'attendit au lieu de sortir du conduit.

Qu’attends-tu pour avancer !

Il sortit en pestant contre les concepteurs de vaisseaux automatisés, les Neimoidiens, les planètes et bien d'autres choses dans diverses langues, rarement en des termes usités en société. Sa colère ne disparut pas, même en se défoulant sur les tourelles.

Fierfek ! J'en ai assez de ce shabla de vaisseau !

Il trouva finalement les données qu'ils étaient venus chercher et purent retrouver leur navette dans laquelle ils se lavèrent sommairement et se changèrent, ce qui fit grand bien à l'humeur massacrante du Seigneur Sith. Suffisamment du moins pour lui permettre de rejouer son rôle lorsqu'ils furent contrôlés avant de regagner leur hôtel. Sur le trajet, ils passèrent encore devant la demeure où se trouvait l'esclave. La colère et la peur émanaient de ce lieu comme la chaleur d'un volcan, aussi poussa-t-il Oron plus avant, sentant le bouillonnement intérieur chez le jeune homme. Une fois entrés, Dark Sekot le laissa se retirer et prit une véritable vapodouche avant de méditer sur son lit. Au bout d'une heure, il s'allongea et s'endormit, son apprenti s'avérant peu communicatif, même dans la Force. Le débrifing et l'étude des données pouvait attendre un peu.

Durant plus de quatre heures, le jeune resta immobile à fixer le mur. Il était épuisé et ne rêvait que de dormir. Cependant, il se refusait à s'allonger car il savait que s'il s'endormait cela ne serait pas pour se reposer mais bien pour faire d'affreux cauchemars. Il préférait donc rester éveiller mais il manquait d'énergie pour faire quoique ce soit d'autre. Ce qui devait arriver, arriva. En effet, il eut un moment de somnolence et sombra dans le sommeil.

Lorsqu'il émergea, Oron se rendit compte qu'il était sur Korriban. Le sol de sable rouge qu'il foulait au pied lui rappelait distinctement celui de la maison de son ancien maitre mais il ne souvenait pas précisément de l'époque que cela pouvait être. Puis comme le brouillard qui, petit à petit, dévoile la plaine, les évènements qui s'étaient passés ce jour apparurent de plus en plus aux yeux du garçon. Non ! Il ne voulait pas ! Il était hors de question de revivre ça ! Son esprit se déchaina pour tenter de regagner son corps mais il échoua et, au bout de dix minutes d'essai infructueux, il se résigna à subit encore cela. Comme il le craignait, il n'eut que quelques minutes à attendre avasnt d'entendre la voix mielleuse de son maitre, son ton immonde fit blêmir Oron qui savait ce qui allait arriver, il disait :

- Où est-il mon petit Oron ? Où est-il ?Lorsqu'il ouvrit la porte d'entrée, il eut un grand sourire de satisfaction.Mais il est là mon petit Oron. Aller, viens par ici mon petit.

Bien qu'il sache pertinemment ce qui allait se passer, le garçon suivit son maitre qui, plaçant sa main derrière lui, le faisait avancer. Lorsqu'ils passèrent devant le grand miroir du salon, les pires craintes qu'il éprouvait était renforcées : il avait bien six ans et les évènements se déroulaient. Lorsqu'il entra dans la chambre de son maitre, il vit sa mère qui était entravé au poignet. Il n'avait qu'une envie : se jeter dans les bras de sa maman pour être réconforté, protégé. Cependant, il n'en eut pas l'occasion puisqu'on le força à faire le tour du lit et son maitre posa un genoux au sol pour se retrouver au niveau de son visage. D'une voix encore doucereuse, il lui dit :

- Oron, tu sais ce que s'est l'amour entre deux personnes ? Le jeune homme fit oui d'un signe de tête. Et tu trouves cela normal qu'on le frustre rien que pour faire souffrir l'autre ? Ce coup-ci, le garçon fit non avec la tête.Et du coup, ne penses-tu pas qu'il faut aimer les personnes qu'aime ton amour ? Une fois de plus, le garçon accepta le raisonnement. Bien. Tu vois, je suis amoureux de ta mère mais elle se refuse à moi. Donc, d'après notre raisonnement commun, cela signifie que je dois me rabattre vers toi. Tu comprends ?

Là, son maitre se redressa et Oron, comprenant trop bien ce qui allait, recula et tomba sur le lit. Pendant ce temps, sa mère commençait à crier et à supplier leur maitre pour qu'il arrête ça et que, plus jamais, elle ne se refuserait plus à lui. Cela ne changea rien puisque son maitre continuait d'avancer sur lui et le garçonnet eut un réflexe défensif et commença à repousser son maitre en lui donnant des coups de pieds tout en cherchant à rejoindre les bras protecteurs de sa mère. Cependant, il n'en eut guère l'occasion puisque son maitre l'attrapa et le tira vers lui. Si bien qu'il se retrouva au sol. Là encore, par réflexe, il se faufila sous le lit bien au milieu et contre le mur.

C'est à ce moment qu'il réalisa pleinement la situation et l'angoisse commençait à atteindre son paroxysme. Tétanisé, il ne bougeait pas d'un pouce et voyait les allées et venues de son maitre qui, loin d'écouter les suppliques de sa mère, tournait autour du lit comme un prédateur autour de sa proie. Au bout d'un certain temps, il rejoignit le coté opposé à sa mère et d'un coup sec, bascula le lit qui coupa Oron de toute retraite. Alors le grand homme approcha et fit pleuvoir une avalanche de coups de pied dans le visage et dans le torse. La douleur était atroce et le garçon ne cessait de se recroqueviller. Tout à coup, son maitre s'écria vers la mère du jeune garçon :

- Ah ! Mais je t'oubliais ! C'est pour toi, enfin à cause de toi, que tout cela se passe ! Il est donc normal que tu profites un peu de ce spectacle.

Ainsi, il attrapa le garçon par le col et le souleva. De son autre main, il refit tomber le lit et balança Oron vers le mur. A nouveau le garçon tenta de rejoindre sa mère mais la douleur faisant, il rampait relativement lentement tant et si bien que son maitre n'eut pas beaucoup d'efforts à faire pour l'arrêter. De son pied, il écrasa la main d'Oron et de sa main le souleva. L'écrasant contre le mur, son maitre accentua la douleur et le laissa retomber avant de le rouer de coups à nouveau. La douleur visible qu'il éprouvait dévastait sa mère qui suppliait à leur maitre d'arrêter ça. Mais cela ne faisait qu'accroitre la satisfaction sadique qu'éprouvait cet homme dont les yeux brillaient d'une lueur perverse. Au bout de longues minutes de souffrance, son maitre estimant que le garçon s'était « calmé », le souleva et en profita. Il le viola.

Après cela, il ne perdit pas de temps et dans un nouvel élan cruel, il souleva Oron et l'amena près de la porte. Et lui dit encore mielleux :

- Dis « Au revoir » à maman … Aller, dis lui …

- Au revoir, maman.

- Bien, bien.

Alors Oron fut trainé dans le couloir et lorsque son maitre eut fermé la porte, il le jeta au sol et le dirigea vers le sous-sol. Complètement apeuré, Oron avançait presque à quatre pattes sous les invectives de son maitre qui lui disait :

- Je vais t'apprendre moi à oser taper son maitre, tu vas vite voir que plus jamais tu n'oseras le faire !

Alors qu'il commençait à descendre les escaliers, un violent coup de pied le fit rouler jusqu'en bas. Chaque marche provoquait une douleur innommable sur ces nombreux hématomes. Lorsqu'il arriva en bas, son maitre le bouscula dans un espèce de petite cavité. Elle était à peine assez grande pour s'y allonger et un peu en pente. Alors qu'il était entièrement rentré, la porte se ferma et il fut plongé dans le noir. Ce qu'il ignorait c'est que ce traitement allait durer pendant plusieurs jours. Rapidement, le garçon perdit tous ses points de repère, il ne distinguait rien dans le noir et n'entendait rien. En outre, l'absence de lumière faussait son estimation du temps et son maitre lui expédiait les repas à des heures différentes chaque jour pour le troubler encore plus. Vivant dans cet espace très réduit plusieurs jours durant, ce fut extrêmement éprouvant et terrifiant pour le garçon. Il y a quelques semaines, il avait déjà perdu la majorité de sa famille, avait été réduit en esclavage, maintenant, il était perclus de douleurs et violé. C'était une épreuve de plus qui fragilisait grandement un esprit déjà perdu. Durant ces nombreuses heures, il fut donc l'objet de crises d'angoisses dès plus violentes. C'en était trop pour son esprit tourmenté qui s'infligeait des souffrances terribles.

Ce ne fut qu'au milieu de deux suprêmes angoisses que le jeune homme se réveilla. Comme une autre fois, alors qu'il souffrait le martyr, il avait inconsciemment partagé son rêve avec son maitre. Mais, dans c'était loin d'être sa préoccupation immédiate, puisqu'il était sujet à une grosse crise de panique. Prostré dans un coin de son lit, il pleurait, il hoquetait, il hurlait. Il frissonnait de toute part tandis que ses tempes explosaient et qu'il avait du mal à respirer. Ainsi, il continua de pleurer dans son oreiller.

Dark Sekot dormit paisiblement pendant plusieurs heures, les rêves ayant - comme l'avait dit un jour Obi-Wan Kenobi à Anakin Skywalker - été globalement effacés avec le temps. L'un des mystères de la Force qui semblait parfois ne pas se soucier d'une quelconque notion de "Côté". Soudain, il sentit comme une sensation de traction, comme si une force irrésistible l'emmenait dans une direction qu'il savait pertinemment ne pas vouloir emprunter.

Il se retrouva sur Korriban, du moins le semblait-il, dans un corps bien plus petit que le sien et habité d'un atroce sentiment de panique. Il supposa donc qu'il s'agissait d'un songe partagé avec son apprenti et se retrouva partagé entre la peur de "son hôte" et sa curiosité. Il entendit soudain une voix dont le ton le terrorisa. Ou terrorisa Oron, il n'aurait su le dire.

Où est-il mon petit Oron ? Où est-il ?Mais il est là mon petit Oron. Aller, viens par ici mon petit.

L'adulte, certainement le "propriétaire" du jeune homme, l'emmena, ce qui le terrifia encore davantage sans qu'il sache pourquoi. Ses propres émotions menaçaient d'être noyées par celle de son apprenti, mais son esprit demeurait indépendant et il se vit dans un miroir. D'après sa taille, le souvenir devait remonter à ses six ou sept ans. Puis ils entrèrent dans une chambre où une femme à l'air désespéré, elle semblait d'ailleurs avoir récemment pleuré, était attachée par le poignet à un lit. A en juger par la bouffée émotionnelle qu'il ressentit d'Oron, il devait s'agir de sa mère. Il ne put en voir plus car il se retrouva face à l'adulte, et la haine enfla dans la partie de l'esprit de Dark Sekot.

Oron, tu sais ce que s'est l'amour entre deux personnes ? Sans pouvoir faire autrement, il fit oui de la tête. Et tu trouves cela normal qu'on le frustre rien que pour faire souffrir l'autre ? Ce coup-ci, le garçon fit non avec la tête.Et du coup, ne penses-tu pas qu'il faut aimer les personnes qu'aime ton amour ? Une fois de plus, le corps approuva. Bien. Tu vois, je suis amoureux de ta mère mais elle se refuse à moi. Donc, d'après notre raisonnement commun, cela signifie que je dois me rabattre vers toi. Tu comprends ?

Le raisonnement était ignoble car le Sith comprenait où l'ordure voulait en venir. Il se demanda même un instant pourquoi Oron avait acquiescé, avant de se rappeler le contexte. Toutefois, son "hôte" tenta de s'enfuir et ses émotions submergèrent à cet instant l'horreur éprouvée par Dark Sekot. Pour la première fois, il voulait fuir plutôt que combattre. Les cris de la femme lui étaient indistincts tant le rêve lui semblait par trop réel. Il lui semblait que c'était lui qui, redevenu enfant, tentait de se cacher sous le lit, lui que la peur empêchait presque de respirer, une telle peur qu'il n'arrivait plus à la maîtriser. Le passage à tabac fut presque un soulagement car il dut penser à autre chose.

Ah ! Mais je t'oubliais ! C'est pour toi, enfin à cause de toi, que tout cela se passe ! Il est donc normal que tu profites un peu de ce spectacle.

La douleur éprouvée avait permis à Dark Sekot de reprendre partiellement le contrôle, de se dissocier des émotions de son apprenti pour se replonger dans une approche analytique des choses. Du moins jusqu'à ce qu'il croise le regard dément de l'homme. A cet instant, il ne put plus séparer son horreur de celle d'Oron. Ce fut la pire expérience, réelle ou non, qu'il connut, la plus douloureuse. Toutefois, sa haine enfla, son cerveau se débattait avec son esprit, sachant que tout ceci était intangible bien qu'il le ressente bien trop réel. Une partie de lui lui souffla qu'il perdait sa maîtrise. Heureusement, la torture s'acheva enfin.

Dis « Au revoir » à maman … Aller, dis lui …

Au revoir, maman.

Bien, bien.

Son "hôte" brisé, sa propre combattivité nettement atteinte, le garçon essaya de s'enfuir.

Je vais t'apprendre moi à oser taper son maitre, tu vas vite voir que plus jamais tu n'oseras le faire !

La douleur physique lui fit du bien, en quelque sorte, comme un peu avant. Il se ressaisit et put à nouveau penser par lui-même, ce qui lui permit d'interpréter les réactions d'Oron à la torture suivante, ayant lui-même déjà connu ceci - probablement en moins extrême - dans son propre passé. Mais petit à petit, son esprit se rapprocha de nouveau de celui de son apprenti, sentant ses questionnements, sa douleur, ses angoisses. Finalement, une succession de crises particulièrement violente eut raison de leur lien onirique. Il se sentit comme soulevé par une onde de choc, similaire au déplacement d'air d'une explosion ou un déchaînement de la Force, et il retourna dans son propre corps où il s'aperçut que l'onde de choc avait été tangible.

En effet, il se réveilla sur le sol, trempé de sueur et tremblant, avec l'impression que son esprit était encore égaré entre le rêve et la réalité. Il attendit que la peur et la haine retombent puis se releva. Touchant son visage, il sentit qu'il avait pleuré. A cause de ses émotions ou de celles d'Oron ? En se relevant, il remarqua que sa maîtrise avait effectivement failli disparaître : les meubles étaient retournés et sa lampe de chevet était brisée.

Alors qu'il tentait de faire le point, il s'aperçut qu'une partie de ce qu'il éprouvait dans la Force était réel, que ce n'était pas un reste du rêve : Oron était dévasté. Il se précipita dans sa chambre où il le trouva en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Il hésita un instant à s'auréoler de calme puis décida que ce n'était pas la chose à faire. Il s'accroupit à côté du lit et posa une main sur l'épaule du jeune homme, doucement pour ne pas provoquer de recul.

Oron... Oron. C'est passé, c'est terminé. Je connais ce que... non, je sais ce que tu as vécu et ressenti, et ce que tu ressens en ce moment. Mais c'est fini, je suis à tes côtés.

Il se rendit totalement transparent dans la Force, exposant ce qu'il restait en lui des émotions du rêve et sa maîtrise revenant progressivement.

Alors qu'il pleurait dans le coin de son lit, Oron ne remarqua même pas l'arrivée de son maitre. Il sentit seulement sa main qui se posa doucement sur son épaule. Ainsi, il prit conscience de sa présence et de sa compréhension vis à vis de la situation qu'il vivait. Mieux, il montrait clairement qu'il partageait, du moins en partie, ses émotions. D'un geste d'une vivacité étonnante, il se retrouva à serrer son maitre dans ses bras pour chercher le réconfort qui lui manquait, il enfonça sa tête dans l'épaule de son maitre. D'une certaine façon, on pouvait interpréter cela comme la recherche de la figure paternelle protectrice et que, après sa vie précédente, le Seigneur Sekot pouvait à ses yeux ressembler à cela. En outre, les paroles réconfortantes et la maitrise de lui-même qu'il percevait dans la Force le réconforta peu à peu. Néanmoins, il lui fallut plus d'un quart d'heure pour cesser de trembler comme une feuille et parvenir à un semblant de calme, certes il ne pleurait plus vraiment mais il était encore fébrile et avait du mal à contenir toutes ses émotions. Alors il lâcha son maitre qui le redressa un peu. Honteux de ce qu'il avait fait, tant en attirant le Seigneur Sekot dans son rêve que de tous ses pleurs, mais aussi vis à vis de ses évènements, dont il pensait qu'ils réduiraient l'estime que son maitre avait de lui, le garçon fuit le regard Du Seigneur Sekot en regardant le sol, d'ailleurs, il n'osait dire mot ...

Les émotions d'Oron était toujours extrêmement puissantes dans la Force mais elles devenaient moins "agressives" au fur et à mesure. Il fut cependant surpris quand le jeune homme se blottit contre lui, comme un enfant. Diverses pensées et émotions l'assaillirent, les siennes cette fois-ci, mais il se maîtrisa pour maintenir une présence apaisante.

Il se fit initialement la réflexion que son attitude n'avait rien d'un Sith, et que son apprenti aurait été jugé indigne par ses pairs. Pourtant, alors qu'il laissait Oron évacuer sa peur et sa tristesse, il s'aperçut qu'il n'en ressentait aucune honte et que - plus important encore - il n'avait pas l'impression que son maître l'aurait désapprouvé, impression déjà éprouvée à diverses reprises dans le passé. Son propre parcours, bien qu'exemplaire, n'avait pas été des plus orthodoxes et il prit conscience que sa façon de voir la Force n'était pas sa seule différence avec les Seigneurs Sith conventionnels. Un Sith gris ? Cette pensée seule manqua l'amuser. Une nouvelle conviction monta en lui, ainsi que de nombreux souvenirs la justifiant.

Finalement, Oron le lâcha et sembla honteux.

Tu n'as pas à t'en vouloir Oron. Le sommeil fait disparaître notre maîtrise, et c'est normal. Etant donné les circonstances et ton passé, ce qu'il vient de se passer est compréhensible. Maintenant que je sais, que ça ne soit pas arrivé un jour m'aurait même surpris. Je dois dire que bon nombre de Sith t'aurait renvoyé après cela, mais rassures-toi, ce ne sera pas mon cas.

La nuit passa lentement, le jeune homme se montra peu loquace, mais Dark Sekot continua de lui parler. Il lui dévoila une partie de son propre passé, s'y sentant un peu obligé après un tel "partage", et lui apprit que lui-même avait été orphelin, pour des raisons différentes cependant, et avait vécu sur un monde lointain avant d'en être exilé. Finalement, l'aube pointa par la fenêtre. Jugeant l'heure suffisante, le Seigneur Sith remit de l'ordre dans la pièce chamboulée par la Force et récupéra leurs affaires.

Il est temps pour nous de partir d'ici. Notre travail est accompli, aucune raison de prolonger notre séjour. Mais il y a une chose qu'il reste à faire, si tu le souhaites toujours. Je vais regagner notre navette pour nous préparer au décollage. De ton côté, encore une fois si tu le veux encore, tu as ma permission pour aider le jeune esclave que nous avons vu. De la manière que tu désires, à une seule condition : tu dois rester discret et nous éviter une course-poursuite pour fuir la planète. Sinon, nous repartons directement. Que choisis-tu ?

Alors qu’il n’osait rien faire, de peur de se faire remarquer, mais son maitre le rassura en disant qu’il n’avait pas avoir honte. Cependant, les paroles suivantes ne le rassurèrent nullement puisqu’il lui dit que la majorité des Sith l’auraient laissé tomber après ce qui s’était passé. Autrement dit, il ne gardait son maitre uniquement grâce à la pitié qu’il éprouvait pour le garçon. Cela accrut sa honte mais de craindre de perdre l’enseignement du Seigneur Sekot, il terra ses émotions au fond de son esprit. Durant le reste de la nuit, son maitre ne cessa de lui parler. Oron de son coté avait trop honte de tous les évènements pour dire quoique ce soit et il se contenta de quelques brides de réponses. Cependant, cette nuit fut très instructive pour le jeune homme car le Seigneur Sekot lui apprit beaucoup et fut écouté de façon monacale par le garçon. Cette nuit le rassura énormément et il, sans être d’un optimisme débordant, il se sentait bien mieux.

Alors que l’aube pointait, son maitre estima qu’il était temps pour eux de partir et entreprit de remettre de l’ordre tandis qu’Oron rassemblait péniblement ses affaires avant que son maitre lui propose à nouveau d’aider le jeune esclave. Une fois de plus, le garçon accepta et ils séparèrent une fois devant la porte de la petite maison. Là, le jeune homme frappa à la porte qui, peu après, fut ouverte par le petit esclave. Celui-ci fit entrer le jeune homme poliment et immédiatement, Oron remarqua les nombreuses ecchymoses et traces de coups, cela raviva d’horribles souvenirs mais il parvint à garder plus ou moins contenance :

- Est-ce que je pourrais voir ton maitre, s’il te plait ?

- Il dort, Monsieur.

- S’il te plait, c’est important.

- D’accord.

Le garçon commença à s’éloigner.

- Attend. Combien de gens vivent dans cette maison ?

- Juste deux, mon maitre et moi.

- Tu n’as pas de famille ?

- Non, j’ai été acheté à un orphelinat d’état il y a quelques années par mon maitre.

Cela écœura au plus au point le jeune apprenti Sith. Comment un gouvernement pouvait accepter de vendre des orphelins sans famille. Décidemment, il détestait ce monde. Il continua :

- Vas-y, s’il te plait.

- D’accord, il vous attendra certainement dans le bureau.

- Ne pourrais-je pas l’y attendre moi ?

- Non, le système d’alarme et la tourelle vous en empêche.

- D’accord.

Alors Oron laissa filer le garçon qui revint une dizaine de minutes plus tard avant de l’introduire dans le bureau. L’homme était plus grand qu’Oron et plus large aussi, son corps semblait se disputer entre embonpoint et musculature. Il était habillé en peignoir et semblait très énervé. Alors que la porte derrière lui se refermait après que l’esclave soit parti, le jeune homme fit un geste discret pour verrouiller la porte et repérer le système d’alarme. Le grand humain beugla :

- Alors Jeune Homme !! Vous demandez à me voir !! Que voulez-vous ?

- Votre esclave.

- Ah ! Ah ! Ah ! Mon esclave et que proposez-vous en échange ?

- Rien.

- A ce n’est pas assez petit imbécile … Il faut de l’argent, beaucoup d’argent. Ça coûte cher un esclave comme ça.

- D’accord. Je vous propose une mort rapide.

- Vous commencez à abuser de mon hospitalité. Dégagez immédiatement.

- Non.

- Quoi !!

Alors l’homme sortit un blaster mais le garçon bondit sur lui. Le tir fut dévié par l’avant-bras du garçon qui bloquait l’arme. Le grand fauteuil bascula avec Oron dessus qui commença à frapper l’homme. Sa rage et sa fureur décuplait sa force, il massacrait littéralement l’humain qui peinait à se protéger des coups. Au bout d’un moment, il se mit à crier :

- D’accord !! D’accord !! J’accepte !! Donnez-moi ma tablette que je vous fasse un papier vous le cédant !!

Le garçon récupéra le dit objet et coupa sa connexion extérieure avant de le tendre vers l’humain qui tapa des instructions donnant l’esclave nommée « Dupan Homs » identifié sous le numéro de 56-82-29-14-32-48 à …

- C’est quoi votre nom ?

- Indiquez que l’appartenance de l’esclave revient au porteur de ceci.

Ainsi, il évitait de laisser des traces nominales et l’humain lui tendit le petit bloc mémoire avec les modalités ainsi que la télécommande de son implant d’esclave. Alors Oron les reposa sur le bureau et, dans un nouvel élan de sauvagerie, sauta sur l’humain en le rouant de coups. Il fut presque prostré dans le coin dans la pièce avec ses deux jambes et ses deux bras brisés. Il avait de multiples fractures et blessures qui, n’étant pas mortelles en elles-mêmes, allongeaient son agonie. Etant donné ce qu’il avait infligé au garçon, ce châtiment paraissait bien trop doux aux yeux d’Oron. Mais il était pressé par le temps et ne pouvait pas venger les souffrances qu’il avait infligées par malveillance. Il le compensait en laissant cet homme mourir dans une longue agonie. Cependant, il voulait être certain de sa mort et se dirigea vers le système d’alarme. Bien que verrouillé, il parvint à l’obtenir en menaçant l’homme de reprendre les violences. Une fois à l’intérieur du système, il l’étudia rapidement. Grâce au travail qu’il avait accompli chez son maitre sur Korriban, il s’y connaissait bien en système informatique et électrique. Rapidement, il comprit l’architecture du système.

L’alarme était déclenchée par deux capteurs à la porte qui activait l’alimentation principale. Celle-ci mettait en fonctionnement la partie commande de l’alarme ainsi que la tourelle. Lorsque l’on tapait le bon code sur le clavier, cela désactivait l’alarme centrale qui, par la suite, désactivait les capteurs. Ainsi, si l’alimentation était arrachée, l’arrivée de courant ne pourrait être stoppée. En moins de cinq minutes, c’était fait, l’homme trainé, et deux câbles enfoncés dans sa bouche et une blessure de sa jambe. Sortant du bureau, il appuya sur le bouton d’activation de l’alarme. Ainsi, quiconque entrerait abrégerait les souffrances de l’homme. Du coup, Oron s’approcha de l’esclave :

- Ton maitre t’a libéré de son joug. Tu vas venir avec moi pour devenir libre. D’accord ?

- Oui Monsieur.

- Ne m’appelle pas Monsieur. Je suis Oron.

- Oui Oron.

- Va prendre tes affaires et reviens vite.

Comme prévu, cela ne prit pas longtemps et ils purent partir. Les habitants de cette maison n’ayant plus besoin de vêtements, il prit quelques habits chauds pour couvrir le jeune esclave puis ils partirent pour l’astroport. Là, ils rejoignirent l’un des bureaux des douanes où travaillait un lieutenant. Raide, Oron demanda :

- Je voudrais l’autorisation de rejoindre le navire de Monsieur Hogami. Voila mes papiers et le visa que vous m’avez donné.

- Ils sont en règles. Voila, je les ai mis à jour pour vous autoriser à partir. Et lui, qui est ce ?

- C’est mon esclave. On me l’a donné.

- Je dois voir les papiers le cédant.

- Tenez. Mais il a autorisation de partir avec moi, non ?

- S’il est effectivement à vous. Pas besoin de visa. Ce n’est qu’un esclave … Cependant … il est mention qu’il appartient au porteur de cette tablette. Donc techniquement, il est à moi.

- Vous n’avez pas le droit. Rendez-la-moi.

- Non. Il est à moi maintenant. Vous pouvez partir.

- Je vous ordonne de me le rendre.

- Vous n’êtes pas en position. Toi, tu attends devant la porte.

L’esclave obéit docilement et le jeune homme resta seul devant l’imposant officier. Celui-ci lui dit :

- Toi, je te conseille de partir avant que je te coffre pour menace envers un officier. C’est compris. Aller !! Dégage !!

Une fois de plus, il avait sous-estimé Oron qui, comprenant que la négociation ne mènerait à rien lui sauta dessus. Il eut à peine le temps de dégainer son blaster que le jeune homme lui appliqua une prise qu’il connaissait pour le contraindre à lâcher son arme tandis que son autre main récupérait le pistolet. Durant la seconde qui suivait, il plaqua le canon dans le coup du lieutenant avant de tirer. Fort heureusement, l’arme était à une puissance faible et le son fut peu audible. Prenant ses datablocs et le passepartout de l’humain. Il referma et verrouilla la porte. Il n’éprouvait aucune pitié pour les personnes soutenant l’esclavage. Ils purent donc atteindre sans problème le hangar où ils entrèrent dans la navette du Seigneur Sekot qui s’étonna :

- Tu l’as ramené ?

- Oui, Maitre … Je pensais qu’il pouvait très bien servir dans le Fléau comme homme d’équipage ou être apprenti à l’un des emplois du navire. Après tout, cela sera pour lui la liberté par rapport à sa vie d’avant …

- Ce n’est pas faux … Partons.

Le jeune homme restait perplexe devant la réponse de son maitre. Il ne savait pas vraiment ce qu’il pensait réellement de sa proposition mais il s’assit à coté de lui dans la cabine et ils purent partir jusqu’à l’orbite et en hyperespace sans problèmes …

Dès qu'il sortit de la chambre d'hôtel, Dark Sekot ré-endossa son rôle pour payer son séjour, avec un supplément énorme pour des repas non pris ni réservés ce qui donna lieu à une dispute simulée, le Seigneur Sith ne se préoccupant guère de ces détails alors que leur mission était un succès. Puis il laissa Oron se charger d'aider le jeune esclave selon sa volonté tandis qu'il allait préparer le vaisseau au décollage.

Dans le hangar, les autorités le dérangèrent encore avec un zèle absurde et une attitude décidément déplorable vis-à-vis des étrangers. Il garda néanmoins son calme pour leur faire face et régler les ultimes formalités en spécifiant qu'il attendait son jeune compagnon. Celui-ci arriva rapidement, suivi de perturbations dans la Force qui évoquaient clairement un recours à la violence, et... du jeune esclave.

Tu l’as ramené ?

Oui,
Maitre … Je pensais qu’il pouvait très bien servir dans le Fléau comme
homme d’équipage ou être apprenti à l’un des emplois du navire. Après
tout, cela sera pour lui la liberté par rapport à sa vie d’avant …

Ce n’est pas faux … Partons.

Dark Sekot regarda intensément son apprenti dans les yeux, cherchant à y lire ce qu'Oron avait fait pour ramener l'esclave. Il se détourna soudain pour prendre les commandes et ils décollèrent pour rejoindre sans encombre le Fléau de Korriban.

A notre arrivée, tu indiqueras à notre nouvelle recrue quelle sera sa nouvelle fonction. Envoie-le à la maintenance ou aux cuisines, où tu voudras mais je ne veux pas qu'il se retrouve à un poste de combat. De mon côté, j'ai du travail, nous reprendrons donc l'entraînement demain. Prépare-toi pour un débriefing.

Sur ces mots, il se tut et laissa son regard dériver au-delà de la verrière, admirant la beauté de l'espace qui le séparait de leur destination.

Alors qu'il arrivait vers le vaisseau de son maitre, celui-ci informa le jeune homme des dispositions à prendre. Premièrement, il devait s'occuper du garçon en l'envoyant dans un service non combattant, ce qui ne devait pas être bien compliqué. Puis, plus embarrassant pour Oron qui espérait pouvoir s'occuper l'esprit, il lui laissa quartier libre jusqu'au lendemain. Si d'ordinaire, il aurait plus qu'apprécier, c'était loin d'être le cas aujourd'hui. Une fois qu'ils eurent atterri, l'adolescent amena le jeune garçon à travers les couloirs du vaisseau. Chacun ne savait trop que dire alors Oron lui expliquait ce qu'il allait faire et, surtout, ce qu'il pourrait faire. Ayant lui même vécu comme esclave, il savait ce que cela pouvait représenter. Peu de temps après, ils atteignirent le centre de maintenance où il discuta rapidement avec l'officier. Il n'eut pas grand mal à lui expliquer ce que lui avait dit le Seigneur Sekot et il accepta de le prendre à la maintenance disant même que sa petite taille l'aiderait certainement à aller là où d'autres auraient du mal.

En partant de là pour sa chambre, le jeune homme s'interrogeait. Le garçon n'avait-il pas remplacé une situation d'esclavage par une autre ? Moins dure et cruelle peut-être mais tout aussi basse ? Rien qu'à cette idée, Oron frémit d'horreur, il ne pouvait pas supporter de faire l'esclavagiste même contre son gré. Cependant, il se rassura en se disant que son maitre n'était pas un monstre et donc qu'il devait suffisamment bien choisir son équipage pour ne pas prendre des êtres cruels même s'il ne prendrait pas lui-même soin du garçon. Par la suite, son esprit vagabonda jusqu'à un nouveau questionnement beaucoup plus égocentrique. Quelle place avait-il réellement auprès de son maitre ? Certes, il ne lui faisait que rarement des reproches, principalement s'il était inattentif, s'il se trompait dans un mouvement ou même s'il perdait consistance face à un échec ou, parfois, une victoire … Mais, dans ce navire, il se déplaçait librement et lorsqu'il parlait à quelqu'un comme le second ou, aujourd'hui, le chef de la maintenance, il le traitait avec le plus grand respect et obéissait sans savoir si les ordres venaient directement du Seigneur Sekot ou pas. Néanmoins, cela le perturbait car officiellement, il n'était pas grand chose mais ils connaissaient sa position officieuse sans que lui ne les aient jamais rencontré. C'était vraiment déroutant.

C'est alors qu'il arriva à sa petite chambre. Certes, ça n'avait rien d'un palais mais c'était sa chambre. Ce qui se rapprochait le plus d'une possession importait beaucoup pour le jeune homme qui faisait de son mieux pour qu'elle lui soit le plus agréable possible en la tenant rangée et propre. Ainsi, son premier réflexe fut de défaire son sac et de tout ranger proprement avant d'amener une partie de ses vêtements à laver. Puis il partit jusqu'à l'infirmerie à cause de sa cote brisée. Lorsqu'il arriva là-bas, il tomba sur le médecin-chef qu'il avait déjà rencontré auparavant. Celui-ci s'occupa de lui et l'amena dans une petite pièce où il l'ausculta. Cela ne prit pas beaucoup de temps et il l'informa qu'en effet, il avait une côte brisée et lui dit :

- Je pense qu'il faudra deux heures pour que tu sois sur pieds.

- Deux heures ?

- Oui, tu devras rester allonger à l'infirmerie pendant que notre dispositif te soignera. Ne t'inquiète pas, ça ne fera pas mal.

- C'est pas ça mais deux heures …

En réalité, le garçon était effrayé par le fait de devoir rester allongé pendant deux heures à pouvoir ruminer son cauchemar, ou pire, s'endormir et le revivre ! Hésitant, il demanda :

- Euh … il n'y a pas un autre moyen …

- Non … Pourquoi ? Qu'est ce qui te dérange ?

- Rien, rien …

- Tu es sûr ? Ça n'a pas l'air d'aller ?

- Si …

- Tu n'as pas l'air.

- Je vous dis que ça va …

Bien malgré lui, le garçon avait adopté un ton presque violent. En fait, il s'agissait d'un réflexe « défensif » pour éviter de se rappeler d'un événement extrêmement douloureux mais aussi pour éviter que tout le monde sache ce qu'il s'était passé ce jour là. Déjà il craignait énormément d'avoir perdu la considération de son maitre après ce qu'il avait vu, après sa passivité face à l'acte horrible qu'il avait subi, alors il était hors de question qu'une autre personne ne sache ce qu'il s'était passé. Alors, le médecin se releva et dit froidement:

- D'accord. Suis moi …

Alors il l'amena dans l'infirmerie et lui fit une piqûre avant de poser un appareil médical sur sa poitrine. Puis il lui ordonna de ne plus bouger du lit et il s'en alla. Ce ne fut pas une expérience dès plus agréable pour Oron qui ne pouvait que ruminer les évènements de la nuit. Au bout d'un moment, il tâcha de s'occuper l'esprit à autre chose et parvint tant bien que mal à penser à autre chose. Depuis ses interrogations sur sa réelle place jusqu'à ce qu'il allait faire l'après-midi.

Au bout d'un certain temps, il sortit de l'infirmerie et se dirigea immédiatement vers les salles d'entrainement où il commença par de la course à pied. En comparaison à ce qu'il faisait d'habitude, il courut plus de distance, plus longtemps et plus vite. En réalité, le profond désir d'oublier le poussait à se dépasser et à se dépenser complètement. Après cela, il continua en s'entrainant au sabre laser, il commença bien entendu par un échauffement avec quelques mouvements classiques puis il se demanda bien ce qu'il pouvait faire et il se dirigea vers l'une des consoles qu'il maitrisa rapidement. Alors il s'aperçut qu'il pouvait programmer un droïde de combat utilisant un sabre laser pour l'entrainement. Sous-estimant, comme souvent, ses capacités, il commença par régler le robot à un niveau trop faible pour lui. Ainsi, il n'eut aucun mal à le battre et il dut s'y reprendre à plusieurs reprises pour le régler à un niveau convenable.

Après quelques combats sans intérêt majeur, Oron voulut compiler et adapter plusieurs techniques que lui avait apprit son maitre pour développer une attaque précise et décisive en usant de la force de son adversaire. Il commença par chercher un moyen pour se placer derrière l'adversaire. Cela lui prit un certain temps surtout qu'il devait l'adapter aux différentes attaques. Cependant, il parvint à le faire. Ainsi, en cas d'attaque par le dessus, il fallait faire de son mieux pour dévier en laissant frapper la lame mais en se glissant dessous pour se retrouver juste derrière l'adversaire. En cas d'attaque sur le coté, la parade fut plus difficile à trouver. Cependant, il parvint assez habilement en jouant sur sa petite taille et en se faufilant au travers des mouvements de son ennemi robotisé. Par la suite, il travailla son attaque arrière. Dans un premier temps, il tenta un assaut direct en comptant sur la surprise d'être derrière mais cela ne donnait pas de résultats très probants car trois fois sur quatre, le droïde parvenait à se retourner et un duel de force s'engageait. Évidemment, il tournait au désavantage du garçon. Il continua donc dans cette voie et cherchant un moyen pour passer outre. Ainsi, il essaya à nouveau d'utiliser la force de l'adversaire. On croirait donc à une attaque mal réussie et il en tirerait avantage en faisant croire qu'il faiblissait mais, en réalité, il dégageait peu à peu sa lame jusqu'à la retirer et de lancer le lame vers la tête. Encore une fois, cela marcha plus ou moins, il réussissait plus souvent mais c'était loin d'être parfait. Il imagina donc une nouvelle ruse consistant à faire croire qu'il attaquait la tête, comme il le faisait au début, pour rabattre sa lame et rendre inefficace le sabre de l'adversaire avant de finir par une attaque vive et rapide pour éviter tout recul de son ennemi. Il lui fallut de nombreuses heures pour maitriser sa technique à la perfection jusqu'à obtenir un résultat qui fonctionnait presque tout le temps avec ce robot. Il augmenta donc la difficulté du droïde et améliora ses coups. En fin de compte, il parvint à d'excellentes réussites et, il faut bien l'avouer, quelques défaites.

C'est alors qu'il se rendit compte qu'il était presque neuf heures du soir. Comme quoi, il parvenait bien à s'occuper l'esprit et à se créer un entrainement assez correct. Il partit donc manger un morceau au réfectoire mais ne parvint à avaler qu'un morceau de pain, néanmoins, il se força à avaler un peu plus mais cela resta très insuffisant pour les efforts auxquels ils s'étaient livrés. Mais, peu à peu, ses interrogations refirent surface. Il savait que s'il allait dormir, il referait son cauchemar. Il choisit donc de repartir s'entrainer mais il délaissa le sabre laser pour le corps à corps à mains nues avec quelques soldats qui étaient encore là. Les premiers combats furent assez calmes, c'était principalement de l'entrainement. Il apprit quelques coups de nouveaux mais, avant tout, il révisa les autres. Après, ils arrivèrent à des combats plus musclés qui furent plus qu'acharnés. Devant ces grands tas de muscles, Oron devait jouer sur la vitesse, la surprise et l'agilité, ce qui ne fut pas sans difficulté. Le dernier duel fut particulièrement éprouvant face à un capitaine d'infanterie particulièrement bon. Ils finirent presque sur un ex-quo avec, pour le garçon, une arcade sourcilière en sang et quelques contusions.

Il décida donc filer à l'infirmerie où il ne croisa pas le médecin-chef mais bien un de ses aides qui était peu loquace mais tout aussi compétent. Cela ne fut pas pour déplaire au jeune homme qui n'était pas sûr de supporter un interrogatoire de là part de cet homme en blouse blanche. Une fois qu'il eut recousu l'arcade et appliqué un pansement au bacta sur la plaie. Il lui avait dit que s'il voulait ne pas avoir une petite balafre, recoudre était nécessaire sans quoi ça cicatriserait n'importe comment. Quoiqu'il en soit, Oron repartit à la salle d'entrainement où il abandonna le combat. Il préféra s'essayer au saut avec la Force mais aussi à la réception pour passer entre deux barreaux étroits ou simplement pour ne pas se rater après un saut très haut. Il varia les exercices toutes la nuit et il ne pensa jamais à ses cauchemars. Il était très tard, peut-être très tôt, lorsqu'il rejoignit sa chambre pour prendre une douche, il ne s'agissait pas de trahir ce qu'il avait cette nuit, son maitre devait déjà avoir une très mauvaise image de lui … Il consulta aussi son unité de communication et remarqua que son maitre lui avait laissé un message pour lui dire où il devait le retrouver. Il fila donc là-bas et attendit son maitre qui arriva quelques minutes plus tard. Le garçon dit alors :

- Maitre ...

Après avoir donné ses instructions à Oron, Dark Sekot manqua de se raviser, se demandant s'il n'était pas trop "professionnel" en regard de la situation du jeune homme. Mais, quitte à en parler, autant le faire à tête reposée. Il le regarda donc s'en aller avec le jeune esclave puis se rendit lui-même sur la passerelle en savourant l'atmosphère militaire et familière du vaisseau. A destination, il retrouva son second avec qui il lui semblait ne pas avoir parlé depuis une éternité.

Seigneur, ravis de vous revoir en forme. Pas de problème en surface ?

Des droïdes, des autochtones rustres et des nuits agitées. La routine en somme Commandant.

Oui Seigneur. Avez-vous obtenu ce que vous étiez venu chercher ?

Tout à fait. D'ailleurs, j'aimerai que nous procédions nous-mêmes à la première analyse Commandant. Donnez les ordres pour le départ et allons voir ça.

Le soldat, aussi efficace qu'à l'accoutumée, s'exécuta et les deux hommes entamèrent une longue séance de travail. Certaines données avaient été endommagées et un grand nombre d'entre elles nécessitaient des recoupements avec les archives (parfois insuffisantes) du bord pour avoir une certaine pertinence.

Ils décryptèrent les informations pendant une longue partie de la journée, ne s'interrompant que brièvement pour se sustenter. Finalement, le Seigneur Sith décida qu'ils en avaient suffisamment fait pour orienter ceux qui leur succèderaient, ayant réussi à isoler divers fichiers des plus intéressants pour les Sith. Ceci fait, il donna quelques ordres sur la suite des opérations et regagna ses quartiers.

Il s'y installa pour méditer mais eut quelques difficultés à se plonger dans l'état d'esprit nécessaire, son cerveau rempli de doutes et de préoccupations diverses. Une fois dans un état contemplatif, il se rendit compte qu'il avait rarement été si peu centré sur le Côté Obscur mais n'en fut que surpris, pas dérangé car il ne se sentait pas moins puissant pour autant. D'une certaine manière, il savait qu'il n'avait jamais été l'essence même du Sith et avait initialement été considéré comme une simple arme, redoutable certes.

Il se rappela la difficulté qu'il avait eu à être accepté comme élève des Sith. Bien qu'étant parvenu à trouver l'Académie en se fiant à ce qu'il considérait comme son seul instinct, il lui avait fallu être furieux et presque désespéré pour qu'un Seigneur daigne écouter ce jeune homme qui se croyait menaçant. Sa colère brûlante lui avait permis d'être identifié comme un tueur potentiel, ce qu'il n'avait compris que plus tard, au cours de sa formation.

Un autre souvenir lui revint logiquement, celui de son premier mort de sang-froid en tant que Sith. Alors qu'il travaillait avec un autre apprenti pour une mission sans leurs Maîtres consistant à trouver et capturer un trafiquant qui véhiculait des objets sith, il fut grièvement blessé dans le dos par son condisciple qui souhaitait s'arroger toute la gloire. Furieux, il le rattrapa et utilisa les bottes apprises de son Maître, expert en combat, ainsi que ses talents naturels pour prendre l'ascendant sur son concurrent. Envahi par la colère, il l'avait bloqué contre un mur et regardé dans les yeux avant de lui plonger son sabre dans le coeur. Puis il avait fini la mission, tant bien que mal.

Ses souvenirs ne l'apaisant pas, Dark Sekot se releva et se rendit dans la salle d'entraînement, dans l'idée de se défouler avec le concours de quelques soldats. En y arrivant, il remarqua qu'Oron s'y trouvait, à travailler avec une application surprenante mais l'air préoccupé. Il le regarda quelques instants, sans se montrer, puis repartit dans ses quartiers et s'y endormit.

Le lendemain, il s'éveilla de très bonne heure et envoya un message à Oron, lui disant de le rejoindre dans le hangar de maintenance. Se doutant qu'il ne le verrait pas avant plusieurs heures, il s'y rendit et se défoula en travaillant sur son chasseur personnel. Son apprenti arriva plus tôt que prévu et, sentant son approche, Dark Sekot se rendit dans le local des techniciens pour se débarbouiller. En ressortant, Oron s'avisa de sa présence et le salua sobrement.

Maitre ...

Bonjour Oron. Pardonne ma tenue peu digne, mais même un Seigneur Sith a le droit de s'adonner au bricolage n'est-ce pas ? (devant le regard de son apprenti, il n'insista pas et regarda son vaisseau) Peut-être t'apprendrai-je le pilotage d'un chasseur plus tard. Le combat au corps-à-corps n'est pas le seul qui vaille d'être pratiqué. Bien, suis-moi.

Il emmena le jeune homme, bien taciturne, dans la salle d'entraînement avec un détour par ses quartiers pour passer une tenue plus appropriée.

Il semble que tu as trouvé à t'occuper sainement hier. Certains de mes soldats en portent quelques preuves n'est-ce pas ?

Il se mit en garde, dans une position de combat décontractée.

Et si tu me faisais ton rapport des... 27 dernières heures, depuis notre départ de la chambre en fait, en me montrant ce que tu sais faire à mains nues ?

Alors qu’il venait juste d’arriver, Oron remarqua l’aspect de son maitre qui paraissait assez crasseux … C’était opposé à son aspect habituel toujours impeccable mais il se justifia auprès du jeune homme qui ne dit rien pour agréer ou désapprouver, ce n’était pas son rôle. Il continua en lui disant qu’il lui apprendrait un jour à piloter, pour lui, cela semblait si dur, si dangereux, conjugué à une certaine peur des petits vaisseaux, que cela ne le mit guère en joie et il ne dit pas grand mot de plus … Ils partirent alors dans la salle d’entrainement et, peu avant, Oron attendit patiemment devant la porte le temps que son maitre se change. Une fois arrivés, le Seigneur Sekot approuva ce qu’il avait fait la veille et il se mit en garde, le garçon l’imita et écouta la suite, son maitre lui demanda ce qu’il avait depuis le départ de la chambre d’hôtel. Oron commença donc :

- Après que l’on se soit séparé, je suis allé jusqu’à la maison où j’ai frappé. Le garçon m’a ouvert et j’ai demandé à voir son maitre. Puis il m’amena dans un bureau où le maitre arriva. Il était très en colère et je lui ai demandé de libérer l’esclave. Il a refusé, je l’ai menacé et il n’a pas accepté. Il a sorti un pistolet blaster et je lui ai sauté dessus avant de la frapper pour le désarmer et le forcer à coopérer en le donnant au porteur du titre de propriété et il me le donna avec le gestionnaire d’implant d’esclave. Par vengeance pour tout ce qu’avait vécu l’esclave, j’ai continué de frapper mais ce châtiment étant trop généreux, je l’ai laissé agoniser et je me suis assuré qu’il ne survivrait pas en le branchant au câble d’alimentation du système d’alarme, ainsi, si on ouvrait la porte, il mourrait sur le coup. J’ai donc amené le garçon jusqu’au hangar.

Alors que son maitre avait multiplié les coups assez simples, de simples « révisions », il venait d’effectuer une série d’attaques plus complexes que le jeune homme eut du mal à le parer tant il était consacré. Après avoir tenté plusieurs esquives et contre-attaques infructueuses, sa situation se dégrada et, d’un mouvement vif, il se mit hors d’atteinte le temps de reprendre le combat. Il s’avança donc et continua son récit :

- Au spatioport, je suis allé voir le responsable des départs qui accepta de me donner l’autorisation de partir mais qui chercha à conserver le garçon en me disant que le disque d’authentification était en sa possession, comprenant que je pourrais jamais le libérer par des voies « normales », je lui ai sauté dessus alors qu’il sortait une arme et avec une prise rapide, je lui ai fais lâché son arme avant de la récupérer et, au mode le moins puissant, de lui tirer dans la gorge. J’ai refermé la porte et je suis parti vous rejoindre.

Le Seigneur Sekot agréa et il termina le petit combat à mains nues. Grâce à la Force, il récupéra deux sabres lasers d’entrainement et en donna un au jeune homme. Ils firent de même et commencèrent à échanger quelques coups avant que le garçon ne puisse continuer :

- Une fois rentrés, j’ai amené le garçon jusqu’au poste de maintenance. Puis je suis allé à l’infirmerie pour me faire soigner. Puis je suis allé à la salle d’entrainement pour courir pendant un certain temps puis je me suis entrainé au sabre contre un droide. Après le repas, je me suis entrainé avec des soldats à vous. Puis je me suis entrainé à diverses choses jusqu’au petit matin …

Alors un coup arriva, il nécessita un écart plus important qu’à l’accoutumée suivi d’un d’une contre-attaque qui ne fut guère fructueuse. Alors son maitre lui demanda :

- Et pourquoi tu n’es pas allé te coucher ?

- Euh … En … En fait, j’avais peur d’aller me coucher. J’avais peur de refaire mon cauchemar et j’ai encore peur d’y penser … Mais, le pire, c’est que j’ai peur d’avoir baissé dans votre estime, j’ai honte de n’avoir rien fait contre ça, il parlait évidemment de ce qu'il s'était passé, il y a dix ans de cela avec son maitre, et je crains que vous ne m’en voyiez que plus mal …

Un nouveau coup arriva, particulièrement puissant, il était un peu plus lent et Oron en profita pour se faufiler derrière son maitre avant de procéder à une attaque puissante. Comme prévu, celui-ci eut le temps de se retourner pour parer la lame laser avant qu’un duel de force ne s’engage. Petit à petit, le garçon commença à plier mais d’un geste vif, il dégagea sa lame et la lança vers le visage du Seigneur Sekot. Celui-ci eut le réflexe de se protéger la tête en rabattant sa lame, mais Oron avait également prévu ça et d’un petit mouvement de poignet, il rabattit violemment sa lame contre le poignet de son maitre qui lâcha une petite râle de douleur tandis qu’il laissait tomber son sabre, il eut également le réflexe de se reculer mais, étant en avant, plus vif, et bénéficiant de l’effet de surprise, le jeune homme n’eut pas grand-chose à faire pour pousser son avantage et « blesser » son maitre. Il fit donc deux pas en arrière et regarda son maitre pour savoir ce qu’il allait penser du combat et de ces inquiétudes …

Dark Sekot se massa le poignet et tata son abdomen là où il avait été touché, surprit. Le jeune homme avait fait de réels progrès, suffisamment pour que le Seigneur Sith cesse de retenir ses coups. Les séances d'entraînements allaient pouvoir devenir véritablement intéressantes.

Mon jugement à ton égard n'a pas changé, ou en mieux pour ce dont tu viens de me faire une démonstration. Sacrée vivacité. Retiens toutefois que plus tu te montreras doué, plus je t'en demanderai.

A cette époque, tu n'aurais rien pu faire, inutile donc d'en avoir honte. En revanche, désormais tu dois apprendre à maîtriser ta peur, à t'en servir et non à la subir. Evacue cette peur ou utilise-la. Au combat ou ailleurs.

Il se mit dans une posture totalement détendue, en appui sur la jambe gauche, les bras pendants le long du corps, et ralluma son arme, la lame pointée vers le sol.

Essaie de t'en servir. Attaque-moi.

Oron obtempéra, mais avec une vitesse qui laissait entrevoir de l'hésitation. Néanmoins, l'assaut était assez convaincant bien que simple à parer. Bien plus rapide que quelques instants auparavant, Dark Sekot parait puis reprenait systématiquement sa position relâchée. Il lui semblait que la frustration se combinait à la peur résiduelle pour accentuer les talents du jeune homme qui devint de plus en plus audacieux et précis.

Soudain, le Bretteur décida d'ajouter une leçon à l'exercice et, à une vitesse folle, para avant de tournoyer sur lui-même. A l'issue de sa rotation, son sabre laser était passé dans sa main gauche et la lame s'éteignit juste avant de toucher le coup d'Oron, suivie de près par l'avant-bras droit qui s'arrêta à quelques centimètres de la gorge du jeune homme.

Tout ton corps peut te servir d'arme. Recommence.

Cette fois-ci, il eut également à parer des coups de poings, de pieds, mais dont l'association était trop malhabile pour être réellement dangereuse. Insatisfait, Dark Sekot évita un coup qui l'aurait touché en plein torse en posant un genou à terre. Sa main gauche saisit soudainement la main armée de son apprenti qui en fut décontenancé et il lâcha une courte volée d'éclairs de Force qui lui engourdirent le bras. Sans un instant de répit, il le lâcha et lui expédia une poussée de Force dans la poitrine.

Tu sais improviser à mains nues. Tu sais improviser avec la Force. Tu sais improviser au sabre. Qu'attends-tu pour fusionner tes techniques ? Quand tu auras à t'en servir, ce ne sera pas pour un duel dans les formes ou une démonstration. Ce n'est qu'une répétition, utilises tes ressources. Toutes tes ressources. Et touche-moi, rien qu'une fois.

A ces mots, Dark Sekot se mit en garde, lame sur son côté droit, vers le haut, dans une posture rendant simple le changement de main.

Après son attaque réussie, son maitre le rassura quand à ses angoisses sur la façon dont il le voyait puis reprit l’entrainement. Oron toujours un peu inquiet ne faisait pas de combat particulièrement brillant et son maitre lui demandait toujours plus. Cependant il était loin de trouver les efforts du garçon suffisant et lui fit comprendre par une attaque courte qui lui valut un bras engourdi par un salve d’éclair et une poussée de Force qui l’avait envoyé valsé quelques mètres plus loin. Alors il lui expliqua qu’il devait combiner toutes ses techniques pour arriver au moins une fois à le toucher.

Le garçon se mit donc en position de garde puis attaqua. Son but était assez simple, avec son sabre il cherchait à éloigner la lame de son maitre avant de continuer à mains nues en rétrécissant au maximum la distance d’attaque. Cependant, cela échoua lamentablement. En effet, si son coup de sabre remplit parfaitement son office, le Seigneur Sekot rabattit le manche de son arme et donna un coup dans la carotide au garçon ce qui le désorienta suffisamment pour qu’un autre coup avec le plat de la main le propulsa plusieurs mètres en arrière.

Il lui fallut quelques secondes pour se remettre de ses contre-attaques puis il repartit à l’attaque. Cette fois-ci, il voulait être certain d’immobiliser la main armée de son maitre avant de pouvoir continuer. Cela marcha plutôt bien, après une petite feinte, il réussit à rapprocher son manche de sabre de celui de son maitre, il se lança donc dans une tactique un peu périlleuse mais il rétracta la lame laser pour laisser tomber son sabre dans son autre main avant que l’autre, désormais libre, ne s’agrippe férocement à celle du Seigneur Sekot. La Force étant, il tint fermement et tenta une nouvelle attaque mais elle échoua aussi. En effet, son maitre esquiva la lame, grâce à une poussée de Force éjecta le sabre à l’autre bout de la pièce, puis il se lança dans une série d’attaques qu’Oron parvint à contrer mais au bout d’un certain temps, il lança un puissant crochet du gauche que le garçon évita en se baissant, mais c’était sans compter sur le genou de son maitre qui le percuta en plein plexus solaire. La puissance du coup fit perdre tout contrôle à Oron qui lâcha la main de son maitre et recula de quelques pas en titubant. Le temps qu’il reprenne ses esprits, le Seigneur Sekot lui dit :

- Tu dois utiliser toutes tes capacités et anticiper à chaque instant ce qui va se passer cinq secondes plus tard. Appliquer une stratégie unique et immuable ne marche qu’une fois, un combat passe aussi par ta tête ! Utilise-la et tu me toucheras ! Nous ne partirons pas d’ici tant que cela ne sera pas fait.

Et cela était vrai, ils passèrent la journée dans la salle d’entrainement avec un nombre de pauses qui pouvait se compter sur les doigts d’une main et aucun vrai repas. Et c’était bien cela le pire, il n’avait pas prit de vrai repas depuis très longtemps et il mourrait de faim. Il puisait donc dans ses réserves et puisait massivement dans la Force pour endurer tous les combats. Mais sa rage de vaincre l’emportait largement sur son état. En effet, son maitre était immanquablement au courant de celui-ci, s’il s’évertuait à continuer l’entrainement, c’était pour une bonne raison, cela devait être un test. Oron voulait absolument se distinguer aux yeux du Seigneur Sekot et se battait donc comme un lion pour le toucher ne serait-ce qu’une fois. Mais, chaque fois, son maitre le parait et contre-attaquer.

Alors qu’il devait être, à peu près, cinq heures de l’après-midi, une rage destructrice prit Oron qui attaqua avec une certaine violence. Il se jeta sur son maitre avec son sabre et un véritable combat s’engagea. Rapidement, il multiplia les pirouettes et attaques avant de désarmer son maitre par un coup puissant dans sa main. Mais, lui-même ne tarda pas à perdre son arme mais le combat continua. Dominé par ses émotions voir ses pulsions, le jeune homme attaquait avec une rare violence, multipliait les coups et les esquives. Si cette haine améliorait considérablement ses capacités martiales, elle brouillait son esprit. A tel point qu’il ne vit pas arriver un simple coup de pied qui le fit tomber avec son maitre qui en profita pour améliorer sa prise sur le garçon. Au sol, celui-ci se débattit comme un fou-furieux mais son maitre parvint à acquérir une maitrise suffisante pour se libérer une main qui rappela son sabre laser mais le garçon avait réussi à faire de même. Fort de sa position, le Seigneur Sekot n’eut pas grand-chose à faire pour donner un coup de sabre dans la main du garçon et son sabre, la première fut engourdie et le second rendu inopérant. Il bascula donc pour une position plus stable et avec son coude appuya sur sa trachée. Ne parvenant presque plus à respirer, Oron se calma et lorsque son maitre en fut certain, celui-ci le lâcha complètement avant de se lever et de dire :

- Je t’ai déjà dis de ne jamais de laisser obnubilé par tes émotions sans quoi elles te feront faire des erreurs comme celle que tu as faite là. Donc il ne faut plus jamais que tu entres dans une rage comme celle-ci sans quoi tu ne pourras plus être mon apprenti. Est-ce bien clair ?

- Oui Maitre. répondit le garçon, honteux.

- Reprenons.

En vérité, même s’elles étaient justifiées, ses menaces étaient littéralement terrifiantes pour le garçon qui voyait déjà son petit univers s’effondrer. En effet, toute sa vie reposait désormais sur un unique pilier : le Seigneur Sekot, si celui-ci s’effondrait alors Oron perdrait tout, non seulement son confort, l’estime qu’il captait mais aussi la seule raison de vivre qu’il avait. Il était donc surmotivé pour prouver à son maitre qu’il n’aurait jamais à regretter le choix qu’il avait fait. En soi, c’était déjà un changement radical, il y a quelques temps, il aurait perdu toute confiance en lui et aurait fini la journée piteusement. Il attrapa donc son sabre et se remit en position.

A nouveau il se lança à l’attaque. Dans un premier temps, il chercha à rétrécir la zone de contact pour garder l’avantage de sa taille. Que cela soit au sabre, son manche ou ses poings, chacun de ses coups était paré avec une facilité étonnante. Alors Oron utilisa une poussée de Force qui prit au dépourvu son maitre qui tomba quelques mètres plus avant de passer son arme dans son autre main et para la lame du jeune homme. Une seconde plus tard, il repoussa de son pied Oron qui avait oublié de se protéger le ventre et il fut repoussé quelques mètres plus loin. Se relevant et ayant sûrement conscience de la dureté des propos qu’il avait tenu et surtout des émotions toujours vives d’Oron, le Seigneur Sekot lui dit calmement :

- C’est bien Oron, tu progresses mais tu dois continuer à essayer et ne pas te décourager. On recommence.

Ils continuèrent ainsi pendant longtemps. Vers neuf heures du soir, l’ultime combat de la journée se déroulait. Au début, il restait plus que classique, le jeune homme enchainait divers coups et bottes de manière rapide mais son maitre les parait tous, subitement, il lança une poussée de Force gigantesque contre son maitre, il avait réunit pour cela toute sa puissance gonflée par une haine sourde mais contrôlée. Cette fois-ci, le Seigneur Sekot ne recula que de quelques pas avant de contrer la poussée, peu à peu un duel s’engagea. Oron utilisait au maximum tout son potentiel qui était absolument énorme et un bras de fer s’engageait. Mais, ce n’était pas le but premier du garçon, celui-ci se rendit rapidement compte qu’une poussée de Force n’avait rien d’uniforme, au contraire, elle était un peu comme un mur avec ses failles et ses pans plus résistants. Il en profita donc et subitement rabattit toute sa puissance sur une petite zone, ainsi, il parvint à traverser le bouclier de son maitre et à le toucher de plein fouet. Face à ce choc, son maitre tituba, quelque peu étourdit et Oron en profita pour se jeter sur lui et passer derrière lui. En moins d’une demi-seconde, il était derrière son maitre à lui appliquer une prise pour l’immobiliser, une demi-seconde supplémentaire lui avait permit de dégainer son sabre, de rendre inutilisable celui de son maitre et enfin de placer sa lame sous le cou de son maitre. Celui-ci semblait toujours sonné par le puissant choc qu’il venait de recevoir, Oron en profita donc pour resserrer sa prise en l’immobilisant totalement grâce à la Force.

Même pour Dark Sekot, la journée fut éprouvante. Terriblement longue et éreintante, elle gagnait en intensité au fur et à mesure, avec un pic lorsqu'Oron céda totalement à ses émotions les plus brutes, ce pourquoi le Seigneur Sith le tança. Néanmoins, il s'améliora au fil de la journée bien qu'il ne sembla pas remarquer que les attaques mêlées de pouvoirs de la Force étaient les plus efficaces, suivant surtout son instinct à priori.

Soudain, après des heures et des heures d'entraînement, le combat prit une nouvelle tournure. Alors que Dark Sekot déviait les assauts les uns après les autres il encaissa la brutale vague de Force de son apprenti. Il ne résista que parce qu'il avait senti sa puissance s'accroître dans les derniers instants et parvint à rester debout malgré le "vent" violent qui le fit reculer de quelques pas puis glisser encore un peu une fois bien campé sur ses appuis.

Alors il puisa dans son propre pouvoir brut pour changer son bouclier de Force en une puissante vague qui balaierait son apprenti. Cependant, entre sa fatigue, ses perpétuelles difficultés avec la Force pure et le pouvoir du jeune homme, il ne put que lancer un bras de fer que le plus puissant finirait par remporter. Le pouvoir le traversait et asséchait sa peau plus vite que la sueur ne la refroidissait. La pression de l'air augmenta dans la pièce, bouchant les oreilles du Sith. La puissance d'Oron était stupéfiante.

Tout à coup, il sentit un changement et sa poussée se dispersa dans le vide alors que tout le pouvoir de son apprenti déferlait. Il eut tout juste le temps de s'accrocher au sol avec la Force pour ne pas tomber mais fut sévèrement secoué, la vue brouillée. Un instant plus tard, toujours sonné, il se retrouva immobilisé et neutralisé.

B... bravo Oron. Tu peux me lâcher maintenant.

Une fois libre, il tenta de se relever mais ses jambes flageolaient et il s'assit par terre, la tête douloureuse et le corps engourdi, comme s'il sentait tout juste les effets de la fatigue due à la journée. Il secoua la tête pour éclaircir sa vue mais ne fit qu'empirer son mal de crâne.

Bien joué. Très bien joué. Tu es parvenu à allier puissance et subtilité en profitant d'une faille. Les émotions sont puissantes, d'autant plus qu'on sait s'en servir intelligemment.

Il regarda attentivement son apprenti dans les yeux puis le détailla des pieds à la tête.

Apparemment, tu as puisé profondément dans tes réserves. La Force te donne de l'énergie, mais il y a un prix. Regarde tes yeux. Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé ou dormi convenablement ? Allons manger.

Après que son maitre lui ait dit de le lâcher, Oron se releva assez difficilement mais remarqua que son maitre ne parvenait pas à se mettre debout, tant et si bien qu’il s’assit et le complimenta pour ce qu’il était arrivé à faire. Cela procura une grande sensation de plaisir au jeune homme toujours à la recherche de félicitations. Puis il le regarda sous toutes les coutures, le garçon ressentit comme une vague impression de honte, c’était un reste de son ancienne vie où ils devaient subit d’humiliants examens physique pour vérifier son état de santé, ce qui n’était qu’un prétexte étant donné qu’il avait toujours été rongé par les parasites et autres maladies. Quoiqu’il en soit, il baissa les yeux et n’osa pas regarder son maitre. Celui-ci lui dit que s’il puisait dans ses réserves et dans la Force, cela n’était pas sans conséquences. Oron s’en rendait bien compte, il était épuisé et tenait à peine debout. Alors il répondit à son maitre :

- Je sais pas trop … J’ai pas dormi la nuit dernière … celle d’avant et encore celle d’avant, ça fait trois nuits … Et j’ai pas mangé depuis … pareil … c’est le même soir où j’ai commencé à ne pas dormir et à ne pas manger.

En entendant la réponse de son apprenti, Dark Sekot fut consterné, même s'il s'en doutait. Son mal de crâne commençant à refluer, il se releva enfin et fit avancer Oron.

Tu as de la chance de pouvoir compter sur la Force. Mais même les plus aguerris évitent de trop y avoir recours. La Force est une énergie brute, on peut y puiser de quoi se mouvoir, mais les réserves ne se reconstituant pas, le corps souffre. L'amaigrissement n'est pas bien grave, mais à terme la déshydratation est la plus dangereuse. Quand le corps est trop affaibli, la Force dévore littéralement les cellules. Ce peut être très rapide en fusionnant des pouvoirs, mais c'est extrêmement rare.
Il y a eu des précédents d'individus qui ont compté sur la Force seule pendant des jours voire des semaines et en sont soit morts, soit tirés avec de graves atteintes osseuses et des douleurs incroyables. Tu n'en es pas là, mais il vaut mieux le savoir. Mon Maître avait une théorie selon laquelle les éclairs de Force agissaient sur ce phénomène, surchargeant de Force des organismes parfois non habitués à une telle concentration, d'où sa létalité. Face à une volée mortelle, même un puissant Maître peut être gravement atteint. Une rumeur avait couru, à l'époque, comme quoi Skywalker avait une forme importante d'ostéoporose après son duel contre l'Empereur.

Le temps de ce monologue, le duo arriva au réfectoire. Dark Sekot força le jeune homme à prendre une quantité surprenante de nourriture et en fit autant avant de s'attabler. A cette heure-ci, seules quelques équipes ayant fini leurs quarts étaient présentes. Le Seigneur Sith s'attaqua à ses plats avec enthousiasme.

Quoi qu'il en soit, je suis fier de la façon dont tu t'es débrouillé aujourd'hui. As-tu bien ressenti la différence entre tes accès de fureur ? Et qu'as-tu pensé de la façon dont tu t'es débrouillé ?

Etant donné l'évolution du jeune homme, Dark Sekot estima qu'il pouvait commencer à former son apprenti à l'autocritique sans qu'il ne sombre dans ses travers. Un test de plus...

Il ne fallut à son maitre que quelques secondes pour se lever et emmener Oron vers le réfectoire. Alors il commença à lui parler des dangers de trop puiser dans la Force comme il avait pu le faire. Après tout, c’était sa faute, Oron ne lui avait jamais caché la souffrance qu’il éprouvait face à la situation du jeune esclave et son maitre l’avait inconsciemment forcée à l’accepter, là était l’origine de ses insomnies et ses cauchemars. Donc, en vérité, le jeune homme avait plus l’impression que c’était plus la faute de son maitre que la sienne. Puis il continua sur les éclairs de Force, pouvoir que le jeune homme connaissait bien pour l’avoir subi à plusieurs reprises. Il finit même sur un exemple qui ne lui parlait absolument pas. Un certain Skywalker, avait-il un lien avec l’Anakin Skywalker qu’il avait pu lire dans son livre sur la Guerre des Clones, aurait combattu un Empereur dont Oron ignorait jusqu’à l’existence et aurait subi après cela quelque chose d’étrange appelé ostéoporose … Parfois, il arrivait au garçon de se demander si son maitre ne le prenait pour plus intelligent qu’il ne l’était vraiment … A moins qu’il feigne de ne pas le voir … Il n’aurait su le dire.

Ils arrivèrent en fin au réfectoire où son maitre lui fit servir des quantités astronomiques de nourriture. Cela faisait presque rire Oron qui en aurait prit autant même si son maitre n’était pas là. Quoiqu’il en soit, il s’assit à table et entama son repas avec une voracité impressionnante. Il tentait de compenser trois jours de privations par un repas qui pouvait passer pour pantagruélique. Son maitre lui posant quelques questions, Oron dut abandonner quelques secondes son repas pour lui répondre.

- Je pense que j’ai pas trop mal travaillé dans la journée même si ça été dur … J’ai réussi à faire quelques bonnes choses et que je me suis amélioré, notamment pour combiner la Force, le combat au corps à corps ou le sabre. Mais, j’ai honte de ne pas être parvenu à être maitriser mes émotions et d’avoir laissé la fureur me dévorer …

- Il existe deux grandes manières d'aborder le combat : la maîtrise des émotions, qui utilise leur Force pour augmenter sa puissance, et leur dissipation, qui sous-entend un abandon total à la psychologie du combat. Instinctivement, la première solution semble la tienne mais nous pouvons le travailler. Cependant, ce serait inutile sans une maîtrise du combat suffisante pour se passer de la réflexion. Il faudra que tu sois plus précis, plus incisif, plus intuitif. La mémoire musculaire doublée à la volonté en somme. Enfin, on verra cela demain, on aura un entrainement assez spécial.

L'idée d'un entrainement un peu différent n'était pas pour déranger Oron qui avait hâte de voir ce qui allait être spécial. Quoiqu'il en soit, le jeune homme avait une faim de loup et continuait de dévorer son repas. Après un certain temps, il repensa à ce que son maitre avait dit au sujet de Skywalker, l'Empereur et l'ostéoporose. Cela ne pouvait être qu'Anakin Skywalker, dans son livre, il avait lu qu'il était né comme esclave sur un petit monde de la Bordure comme unique fils sans famille. Cela lui avait rappelé à de nombreuses reprises sa propre histoire. Quoiqu'il en soit, il avait choisi l'Ordre Jedi qui refusait le mariage. Donc, il ne pouvait s'agir que de lui ... Par contre, il ne voyait pas du tout qui était l'Empereur et ce qu'était l'ostéoporose. Il dit alors :

- Maitre ? Tout à l'heure vous avez parlé d'Anakin Skywalker qui avait de l'ostéoporose après avoir subi les éclairs de Force de l'Empereur. Mais je ne sais pas qui est l'Empereur ou ce qu'est l'ostéoporose ?

A cette question, son maitre paraissait extrêmement choqué, il le regardait avec des yeux hallucinés tandis qu'Oron baissait instinctivement le regard vers le sol tant la honte qui venait tout juste de le submerger était grande. C'était la première fois que son maitre le regardait avec un regard aussi étrange comme s'il était le pire des imbéciles. Après tout, il n'avait fait que poser une question sincère et honnête ... Et puis, il avait vécu durant des années comme esclave et sa mère avait tout juste pu lui apprendre à lire et écrire alors le reste ... Néanmoins, cela ne modifiait en rien la honte du garçon qui avait les joues rouges, qui ne regardait que le sol et se tortillait sous le regard de son maitre. Néanmoins, toujours sans regarder le Seigneur Sekot, il se mit à bégayer :

- Je ... je suis dé...désolé, Mai...tre. Mais ... je vous jure que ... que je sais ... pas. Se sentant obligé de se justifier, il continua. J'ai ja...jamais eu ... le temps pour ... l'hist ... l'histoire et tout ... Mam ... maman a juste ... pu m'app ... apprendre à ... lire et éc...rire ... Je suis ... désolé.

Malgré son bégaiement, on pouvait quand même assister à une certaine évolution. En effet, il n'était "que" désolé et n'implorait pas le pardon de manière aussi misérable qu'auparavant. Au vue de sa façon assez "haché" de parler, c'était donc naturel ... Il se contentait juste de lancer deux ou trois petits coups d'œil vers son maitre pour voir sa réaction.

Devant la réponse de son apprenti, Dark Sekot ne put réprimer sa surprise, bien qu'il aurait s'y attendre étant donné l'éducation du jeune homme. Il se racla la gorge.

Hem... j'aurais dû m'en douter. Pour résumer grossièrement, Anakin Skywalker a quitté les rangs des Jedi au profit des Sith sous le nom de Dark Vador, aidant son nouveau Maître, le plus puissant Sith des derniers siècles, à devenir Empereur. Le règne de celui-ci s'est terminé il y a quelques décennies, lorsqu'il fut vaincu par Luke Skywalker, le fils d'Anakin. Luke, qui était et est toujours un Jedi, aurait apparemment failli perdre la vie dans cet affrontement et les Eclairs de l'Empereur auraient fragilisé ses os.

Il se plongea ensuite dans ses pensées, le temps de laisser Oron assimiler ces informations.

Je pense que nous allons devoir alléger un peu ton entraînement. La connaissance, en plus d'être essentielle, est également un moyen d'accéder au pouvoir. Nous tâcherons d'y remédier. Demain matin, nous utiliserons les banques de données du vaisseau pour t'instruire. Retrouve-moi dans la salle de réunion tactique à sept heures standards.

Sur ces mots, le Seigneur Sith envoya son apprenti se reposer et regagna ses propres quartiers en réfléchissant à ce qu'il allait encore devoir enseigner au jeune homme, et dans quel ordre. Le sommeil ne fut cependant pas très long à le prendre et lui permit de récupérer efficacement. Le lendemain, il se leva de bonne heure et prit le temps de manger, pratiquer quelques exercices et se laver avant de se rendre dans la salle de réunion.

Une dizaine de minutes plus tard, Oron arriva et Dark Sekot lui demanda de s'asseoir, non sans lui avoir fournit un datapad pour prendre des notes au besoin, pour commencer ses leçons du jour. Ils passèrent de longues heures à initier le jeune homme à la géographie galactique et survoler l'histoire.

A diverses reprises, Dark Sekot dut faire une pause, soit pour laisser Oron assimiler les informations, soit pour répondre à une question ou tout simplement parce qu'il s'était emballé et partait sur des concepts géopolitiques, biologiques ou technologiques encore étrangers au jeune homme. Toutefois, ils purent avancer pour donner à l'apprenti une idée de la quantité de savoir qu'il allait avoir à maîtriser. Au bout de cinq heures, alors que le Seigneur Sith testait les connaissances d'Oron dans diverses matières dont les mathématiques, il décida d'arrêter pour ce jour et ils se rendirent au réfectoire avant de passer à un entraînement plus physique.

Etant donné tes récents progrès, nous allons désormais passer à un stade beaucoup plus subtil de l'art du combat au sabre. Je vais désormais t'apprendre tes bottes bien plus complexes, valables pour toutes les armes tranchantes ou spécifiques de certains types d'armes. Nous allons former ton corps à réagir par lui-même, à exécuter spontanément certaines actions afin de te permettre d'y ajouter ta propre inspiration sans t'embarrasser de tactiques basiques. Prend un sabre.

Voyant Oron prendre un sabre laser d'entraînement, il ajouta :

Un véritable sabre, avec une lame de duracier.

Il en appela un à lui avec la Force et commença à faire danser la lame, savourant le poids supplémentaire, si différent d'une lame d'énergie. Il en testa l'équilibre, encore une fois très spécial, et regarda son apprenti se mettre en garde de manière habituelle mais inappropriée. Il alla corriger sa position.

Recule ta deuxième main. Pour conserver la maîtrise de ton arme, tu ne peux te permettre de garder les deux mains près de la garde, ni même de la tenir d'une seule main. Tu vas devoir apprendre à doser la force de tes coups, à l'adapter au poids de ta lame. A varier ton angle d'attaque en fonction de la position du tranchant, une question qui ne se pose pas avec une lame qui peut trancher dans tous les sens. Avec le fil, c'est une épée, avec le plat, c'est une massue. Voyons comment tu te familiarises avec cette arme pour commencer.

Alors qu'il appréhendait un peu la réaction de son maitre, celui-ci ne lui dit rien de particulier à part l'histoire simplifié des Skywalker en des termes qu'il put comprendre facilement. En gros, Anakin Skywalker était un Jedi devenu Sith sous le titre de Dark Vador sous la férule de l'Empereur. Cependant, il avait eu un fils nommé Luke qui tua l'Empereur mais reçu des décharges d'éclairs de la part du Sith qui fragilisa ses os … C'est alors que son maitre continua en disant qu'ils allégeraient les entrainements pour plus de cours théoriques, ce qui n'était pas sans déplaire au jeune homme. C'est alors que son maitre le quitta et lui-même partit dans sa chambre où il eut juste le temps d'enlever ses chaussures avant de s'effondrer sur son lit et de s'endormir moins d'une seconde plus tard.

Le réveil fut dur pour Oron. N'ayant pas dormi depuis plusieurs jours, il devait récupérer tout ce sommeil en retard et il dut mobiliser toute sa volonté pour se lever et rejoindre la cantine pour prendre un bon petit-déjeuner avant de partir jusqu'à la salle de réunion où son maitre l'attendait. Au début de son entrainement, il lui avait dit qu'il devait toujours arriver avant lui donc il eut un peu d'appréhension craignant une punition quelconque mais il ne se passa rien. C'était étrange, bien qu'il sache que son maitre soit juste et gentil, il avait encore ses vieux réflexes … Quoiqu'il en soit, son maitre commença la leçon.

Dans un premier temps, il se lança dans un cours de géographie et d'histoire. Il donna plusieurs grandes lignes de l'histoire galactique avec la création de l'Ancienne République, la guerre contre Xim le Despote, un tyran, qui l'eut cru ? Puis sur les guerres contre les mandaloriens, de dangereux guerriers, contre Dark Revan, un ancien Jedi devenu Sith puis son apprenti Dark Malak puis mille ans avant l'heure actuelle, là il était histoire d'une confrérie Sith et d'un Dark Bane. Enfin la Guerre des Clones qu'il connaissait presque sur le bout des doigts avant de passer à la Guerre Civile Galactique plus en détail jusqu'à l'époque actuelle …

Par contre, il fit plus grand cas de la géographie avec les différentes régions et états. Globalement le Noyau, c'était les riches plein d'argents où se côtoyaient des gens très très riches et des gens très très pauvres, il y avait notamment Coruscant, son monde de naissance, une gigantesque ville qui était déjà très très impressionnante sur holo, alors la voir en vrai, ça devait être quelque chose. Puis il y avait d'autres planètes comme Corellia, Kuat, … Après, il y avait les Colonies, la Région d'Expansion et la Bordure Intérieure, à moins que cela ne soit l'inverse ? Enfin, la Bordure Médiane et la Bordure Extérieure, très grande et très disparate avec des planètes développées, de petites planètes pastorales et des mondes inhospitaliers comme Korriban. En états, il y avait globalement l'Empire Galactique, reste de celui de Palpatine, le Sith contre la Nouvelle République. Néanmoins, il partait parfois dans des considérations géopolitiques bien trop évoluées aux vues des connaissances très limitées du garçon qui, ne voulant pas interrompre son maitre, se contentait de hocher bêtement la tête jusqu'à ce que son maitre s'en rende compte et revienne à des sujets abordables.

Après cela, ils s'attaquèrent aux sciences. Après une vingtaine de minutes à discuter de choses bien trop compliquée pour Oron, le Seigneur Sekot pu s'apercevoir que ses compétences étaient très limitées et devait se limiter aux additions, soustractions et multiplications. Il commença donc à lui expliquer diverses notions comme les nombres négatifs, fractions, divisions à reste et la base de la géométrie … Ayant une soif d'apprendre inassouvie, le jeune homme s'avérait d'une grande réceptivité vis à vis des cours de son maitre. Il notait le maximum de choses et retenait presque tout ce que son maitre disait. Au terme de ce cours, le Seigneur Sekot l'évalua et il put remarquer qu'en dépit de son instruction sommaire, il était d'une vive intelligence ayant compris immédiatement les concepts, théories, … qui lui avait présenté.

Ils purent ensuite aller manger et le garçon prit un bon repas en prévision des efforts de l'après-midi. Une fois dans la salle d’entrainement, le Seigneur Sekot lui annonça qu’ils allaient passer une nouvelle étape dans l’enseignement avec l’utilisation de formes plus complexes et de techniques « instinctive ». Quoiqu’il en soit, il lui demande de prendre un sabre, Oron se dirigea donc vers le râtelier contenant les sabres lasers d’entrainement mais son maitre l’arrêta et lui indiqua de prendre une vraie épée. Contrairement à lui, Oron préféra se déplacer jusqu’au rangement, il ne voulait pas se servir toujours de la Force trop puissante pour être utilisée de manière triviale à ses yeux. Il prit donc une lame et se plaça dans une posture de garde classique que son maitre rectifia. Elle était inappropriée car ici la lame avait un poing et se placer au centre de la poignée était une erreur, en effet, il fallait pouvoir jouer sur le centre de gravité de l’arme et s’était plus facile avec une main excentrée.

Après plusieurs heures d’entrainement, il put se rendre compte des différences dans le maniement d’un sabre laser et d’une vraie lame. Les techniques pour la première était bien plus simple. A plusieurs reprises, il s’était retrouvé à donner un coup inefficace car il avait prévu de le donner avec le tranchant et finissait par effleurer son maitre avec le plat. A cela s’ajoutait le poids de l’arme qu’il avait du mal à maitriser et qui le déstabilisait lors de certaines attaques. Bien qu’il fasse de son mieux pour suivre les conseils de son maitre, il avait vraiment du mal à utiliser l’arme et se mit, de plus en plus, à se tourner vers les bottes de pieds ou de poings. En soi c’était louable puisque le Seigneur Sekot lui avait conseillé de varier le plus possible mais, dans le contexte, cela paressait comme une solution de facilité au point qu’Oron fut rabroué et on lui ordonna de n’utiliser que l’épée qu’il avait entre les mains. Ils purent donc reprendre mais, décidemment, le jeune homme avait beaucoup de mal à la manier correctement. Il finit donc l’entrainement empreint de frustation avant d’aller manger au réfectoire. Là son maitre lui parla de l’entrainement et de ce qu’il devait améliorer, … Puis à la fin du repas, il lui dit :

Demain, nous devrions arriver vers dix heures. Je te laisse donc quartier libre, il faut juste que tu sois là à cette heure ci.

Autant fatigué par ses journées d’entrainement que par le sommeil qui lui manquait depuis une semaine, fit apparaître un énorme sourire sur son visage. Pris au dépourvu, il débordait de joie à l’idée de pouvoir dormir pendant si longtemps, d’une voix candide il demanda :

- C’est vrai ?

- Puisque je te le dis, Oron …

Continuant à sourire, il termina son repas avec entrain et fila jusqu’à sa chambre. Faisant un peu de toilette pour être propre, il changea ses draps pour pouvoir dormir au mieux puis se glissa dans son lit et régla son réveil sur huit heure trente puis s’endormit paisiblement en priant pour ne pas faire de cauchemar.

Alors que la nuit passait, le vœu du garçon fut exaucé puisqu’il ne fit aucun cauchemar et se réveilla au petit matin avec une forme olympique. Il avait dormi trois heures de plus que son horaire habituel et se sentait donc en grande forme. Immédiatement, il fila prendre une douche, enfiler des vêtements propres avant de prendre un bon petit-déjeuner et de revenir dans sa chambre où il se mit en tailleur sur le lit pour méditer. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas fait de méditation. Durant celle-ci, il se posa de nombreuses questions. Les plus terre à terre était : pourquoi son maitre lui avait-il accordé ce temps de repos ? Peut-être était-ce pour analyser les données récupérées sur Kydonia … Ou bien autre chose. Pourrait-il un jour ne plus faire de cauchemar et « oublier » ses souvenirs si lourds à porter ? Comment son maitre avait-il réagit, à froid, sur ce qu’il s’était passé durant cette nuit sur Kydonia ? De nombreuses autres questions lui vinrent à l’esprit mais il n’eut guère le temps d’y penser puisqu’il dut partir pour le hangar où il arriva peu de temps avant son maitre.

Là, ils prirent la navette pour Korriban. Depuis le temps qu’il la prenait, il n’avait plus peur de rentrer à bord et s’installa naturellement au poste de copilote tandis que son maitre se plaisait à mener le vaisseau jusqu’à l’Académie. Quelque peu inquiet par la question qu’il voulait poser à son maitre, Oron voulut commencer par quelque chose qui le gênait moins et qui était l’expression d’un sentiment profond :

- Maitre ?

- Oui, Oron ?

- Je voulais vous remercier.

- Me remercier de ?

- De faire tout ce que vous faites pour moi. De m’avoir prit comme apprenti alors que j’étais perdu. De m’avoir toujours soutenu, motivé, encouragé, félicité, … Mais surtout d’être resté avec moi sur Kydonia quand j’ai rêvé de mes souvenirs et que je vous ai attiré … D’ailleurs, j’aurais bien aimé savoir ce que vous en pensiez à froid … Je veux dire que je peux comprendre que ça devait être difficile pour vous réduit à l’impuissance et devant subir quelque chose que vous n’aviez jamais vécu alors que je sais ce que c’est … Donc, j’aurais aimé savoir comment vous regardez ça avec le recul et comment vous me regardez car j’ai honte de ce qu’il s’est passé et j’aurais préféré que jamais vous ne connaissiez ce qu’il s’est passé à cette époque et depuis …

Rien qu’à l’évocation de cela, le jeune homme en eut les yeux humides. Chaque fois qu’il repensait à ces évènements, il était bouleversé et cela ne faisait pas exception.

La journée d'instruction, si elle avait été longue, avait surtout été des plus fructueuses. En effet, Oron apprenait extrêmement vite, à tel point que Dark Sekot se demanda si le jeune homme avait une excellente mémoire ou utilisait inconsciemment la Force pour fixer ses souvenirs. Il remarqua tout de même que son apprenti limitait volontairement son usage de la Force, lui rappela l'éternel débat des Jedi sur la nature de la Force, outil ou davantage ? Pour sa part, il se contentait de limiter l'appel au Côté Obscur, non seulement en raison de ses talents mais aussi parce qu'il savait qu'un usage continu avait bien d'autres conséquences que le changement de couleur des yeux.

Finalement la journée s'était achevée et il laissa Oron avec des consignes plutôt lâches, désireux de se plonger dans la lecture des données, parfois endommagées, qu'ils avaient récupéré. Il semblait que le crash avait détruit les récepteurs ce qui avait permis aux droïdes qu'ils avaient affronté d'échapper au code de désactivation à la fin de la Guerre des Clones. Il trouva des codes, des coordonnées et surtout d'innombrables lignes de procédures barbantes.

Finalement le vaisseau émergea de l'hyperespace non loin de Korriban. Bien que les vibrations furent minimes, Dark Sekot parvint à le ressentir avant que son second l'avertisse, traversé par l'aura sombre du berceau ancestral des Sith. Il se rendit donc dans le hangar où il retrouva Oron pour prendre la navette, non sans avoir donné une permission à ses hommes, sachant qu'ils n'attendaient qu'une occasion de descendre à Keldabe. Prenant les commandes, il ressentit le plaisir du pilotage en voyant la surface désolée de Korriban grandir sur le fond de l'espace. Soudain, Oron s'adressa à lui de façon hésitante :

- De faire tout ce que vous faites pour moi. De m’avoir prit comme apprenti alors que j’étais perdu. De m’avoir toujours soutenu, motivé, encouragé, félicité, … Mais surtout d’être resté avec moi sur Kydonia quand j’ai rêvé de mes souvenirs et que je vous ai attiré … D’ailleurs, j’aurais bien aimé savoir ce que vous en pensiez à froid … Je veux dire que je peux comprendre que ça devait être difficile pour vous réduit à l’impuissance et devant subir quelque chose que vous n’aviez jamais vécu alors que je sais ce que c’est … Donc, j’aurais aimé savoir comment vous regardez ça avec le recul et comment vous me regardez car j’ai honte de ce qu’il s’est passé et j’aurais préféré que jamais vous ne connaissiez ce qu’il s’est passé à cette époque et depuis …

La déclaration le surprit d'autant plus qu'il ne l'avait pas sentie venir en dépit de leur lien dans la Force. Proprement stupéfait de sa gratitude il faillit oublier de corriger l'assiette de la navette. Il se plongea dans les commandes pour se donner un instant de réflexion.

- Comment dire... je savais que la plupart des Sith avaient à la base un traumatisme qui alimentait leur pouvoir mais... je comprends d'où tu tires ta puissance, en un sens, mais je ne pensais que c'était si... cruel. Avec mon expérience, j'ai trouvé affreux, alors je ne peux que respecter ton courage.

- Du courage ?

- Oui, car la plupart des individus ayant vécu cela gardent les séquelles mais oublie ce qu'il s'est vraiment passé. Le fait que tu t'en souviennes aussi clairement, sans être sympathique, est révélateur. Tu n'as aucune honte à avoir. Quant au fait de t'avoir pris comme apprenti et bien... je suppose que la Force a ses raisons... et que tu me rappelais un autre jeune homme perdu.

Sur ce, il se tut pour laisser Oron assimiler sa réponse et réfléchit à ce qu'il allait devoir faire sur Korriban tout en restant attentif aux réactions de son apprenti.

Face à la réaction de son maitre qui faisait preuve de compassion vis à vis de ce qu'il avait vécu, Oron fut profondément touché. Et cela fut d'autant plus fort lorsque son maitre lui dit qu'il respectait son "courage". En fait, cela l'étonnait tellement qu'il demanda à son maitre où il le voyait ... Le jeune homme ne se voyait pas du tout pourquoi il était courageux. Il n'avait jamais essayé de résister à son ancien maitre et celui-ci en avait toujours profité pour lui montrer qu'il n'était qu'un poltron ... Quoiqu'il en soit, il continua en lui disant que le fait de se souvenir de cela était révélateur ... Révélateur de quoi exactement ? N'ayant pas le temps de poser sa question, le garçon écouta le Seigneur Sekot qui le réconforta en lui disant qu'il n'avait pas à avoir honte de ce qui s'était passé et qui lui rappelait un "jeune homme perdu", en vérité, Oron ignorait s'il s'agissait d'un précédent apprenti ou s'il parlait de lui-même, cela semblait certes plus logique. Quoiqu'il en soit, il n'avait pas l'idée d'aborder un sujet personnel comme celui-ci, il revint donc à sa première interrogation :

- Maitre, je vois pas pourquoi le fait que je me souvienne de ce qui c'est passé dans ma vie est révélateur ...

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