Une grande mission pour les Sith

Suite de ceci

Après une petite courbette en signe d’excuse, une longue discussion s’en suivit entre le Seigneur Sekot et le géant. Leurs cerveaux semblaient fonctionner à toute vitesse quand il s’agissait de préparer une mission. Le pauvre Oron avait grande peine à suivre leur discussion et leurs pensées tant elles s’enchainaient rapidement. Durant la plus grande partie de la réunion, il ne saisit que des brides de la discussion et s’appliquait à les décortiquer proprement. Avant tout, il s’intéressait à ce qui les concernait directement. Par grande chance, il ne serait pas forcé à jouer le rôle d’un esclave mais seulement celui d’un banal stagiaire. A la fin de la réunion, le Seigneur Sekot lui donna quartier-libre pour préparer ses affaires et faire ce que bon lui semble pendant trois heures, le temps qu’il finalise les préparatifs de leur mission, puis ils devraient se retrouver au hangar à navette.

Dès lors, il fila jusqu’à sa chambre où il réunit les quelques affaires qu’ils n’avaient pas laissé sur le Fléau de Korriban avant de commencer à tourner en rond. En réalité, il ne savait absolument pas quoi faire et la tension quand à la mission qui allait arriver commençait à monter, allait-elle aussi mal se passer que la précédente sur un plan personnel ? Pour se débarrasser de ces idées noires, il prit la décision d’aller mettre en pratique ce que son maitre lui avait apprit en courant aux alentours de l’Académie, il enfila donc ses vieux vêtements et prit la direction de l’extérieur. Alors qu’il descendait l’un des escaliers, il croisa une magnifique jeune fille. Elle devait avoir son âge, elle était à peu près aussi grande que lui, peut-être un peu plus, elle avait de long cheveux châtains et des yeux bleus. Alors qu’ils passaient l’un à coté de l’autre, il se retourna pour l’admirer un peu plus longtemps et vit qu’elle fit de même avec un petit regard en coin. Quelque peu honteux de son attitude, il se retourna et regarda devant lui. Une fois qu’il eut atteint l’extérieur, il se mit à courir pendant un long moment. En réalité, son esprit s’égarait parfois à repenser à cette jeune fille. A la fin de sa course, il revint jusqu’aux douches des apprentis, prit la sienne et s’habilla de sa bure avant de partir jusqu’aux hangars. Il avait une bonne demi-heure d’avance et attendit patiemment son maitre qui arriva une demi-heure plus tard.

Lorsqu’ils montèrent dans la navette, son maitre s’installa aux commandes. Pour éviter de penser à ses angoisses, il commença à poser bien des questions sur la manière de piloter, le rôle de telle ou telle commande, … Très vite, il l’inonda de questions, après chaque réponse, une nouvelle émergeait dans son esprit. Il s’intéressait vraiment à tout ceci et finalement, il ne vit guère le temps passer jusqu’au Fléau. Une fois débarqués, son maitre lui ordonna d’aller poser ses affaires puis de le rejoindre dans une salle de réunion. Ce qu’il fit le plus rapidement possible. Lorsqu’il arriva là où son maitre lui avait indiqué, il rencontre celui-ci qui lui dit :

- Oron, nous allons faire deux jours de voyage, ce sera bien plus cours que pour notre mission à Recopia. Durant ces deux jours, nous allons changer d’optique dans ton enseignement pour nous rendre sur un terrain plus théorique. Bien entendu, nous aurons également quelques entrainements. Pour commencer, nous allons définir quel sera le passée de ton identité d’emprunt. Tu t’appelleras Oron Teln. Tu es né dans un milieu très modeste de la banlieue de Doplana, la capitale de Ciutric. Malheureusement pour toi, tes parents sont morts très jeunes, et sans argent, toi et tes frères et sœurs sont devenus des pupilles de l’état, c'est-à-dire que votre éducation et votre vie ont été confiées à l’état. Contrairement à beaucoup d’autres orphelins, tu fais des efforts méritoires dans une école pourtant de très mauvaise qualité, après des années difficiles, tu obtiens une petite bourse et tu prépares un brevet d’enseignement professionnel en apprentissage dans une entreprise, tu commences à apprendre la gestion et production agricole. Là tu ne te débrouilles pas trop mal et les employés t’aiment bien, grâce à ton petit salaire et aux bourses de l’état, tu ne survis pas trop mal. Quand à moi je serais Kojiro Hogami, l’un des employés de Cheyan Enterprises, une société de fermes agricoles de grande taille. Dans un souci de s’étendre sur plusieurs secteurs proche de Ciutric, elle a établi plusieurs succursales sur divers mondes de la Bordure Extérieure. Voila, tu connais plus ou moins tout ce qu’il y a à savoir. Allons voir maintenant les accessoires que tu vas posséder.

Ils se rendirent alors dans une autre pièce. Là, il lui montra de nouvelles choses qui seraient à lui désormais. Deux jeux de vêtements civils qui aux yeux d’Oron étaient splendides malgré leur caractère plutôt simple. Mais aussi des habits plus chauds pour supporter le climat très froid de la capitale. Puis il lui donna plusieurs objets utilitaires comme un petit holo contenant des images des prétendus membres de sa famille, cela lui causa une grande peine. En effet, les souvenirs de sa vraie famille étaient toujours quelque chose de vif pour lui mais il fit du mieux qu’il put pour ne rien laisser paraître. Ensuite, il y avait quelques bibelots sans grande utilité et un peu d’argent. Ensuite, le Seigneur Sekot lui fit étudier l’histoire de la région. Loin de faire un cours magistral, il essayait réellement de stimuler son esprit en lui faisant faire des liens entre différents évènements en rapprochant certains d’entre eux à des causes antérieures, … Ce fut une journée éprouvante d’un point de vue intellectuel puisqu’il était loin d’avoir l’habitude de réfléchir autant. En outre, il avait souvent quelque moment d’absence en repassant à cette charmante jeune fille, là, son maitre le repérait rapidement et le reconcentrait d’une réprimande sèche ou d’une petite tape derrière la tête. Même s’il ne le pensait, il était plus que probable qu’il soit agacé par l’attitude du jeune homme un peu distrait mais très questionneur sur tel ou tel sujet. Lorsqu’il lui sembla en avoir assez, le Seigneur Sekot décida qu’il était temps de passer à l’entrainement physique où la moindre déconcentration causerait immédiatement une punition puisqu’Oron n’arriverait pas à parer un coup ou à l’esquiver. C’est précisément ce qu’il se passa, et c’est recouvert d’ecchymoses qu’il termina sa journée.

Il en profita pour manger correctement puis il partit dormir. Ce fut une nuit très reposante, comme depuis quelques temps, il ne fit aucun cauchemar. C’est donc en grande forme qu’il se leva, pour éviter de réitérer les erreurs de la veille, il se jura de se concentrer uniquement sur son apprentissage. Une fois de plus, son maitre préféra lui enseigner des choses plus théoriques mais qui lui paraissaient bien plus barbantes. Néanmoins, il s’appliqua du mieux qu’il put et apprit avec application les quelques notions de stratégie et d’intelligence que son maitre essayait de lui inculquer. Il lui montrait quelques batailles en essayant de lui expliquer au mieux puis il lui donnait des leçons sur l’histoire de la Galaxie notamment récente. Après le repas, le Seigneur Sekot le mena jusqu’à la salle d’entrainement où ils poursuivirent son enseignement au combat. Depuis quelque temps, Oron commençait à bien maitriser, du moins à ses yeux, les techniques du Makashi, il arrivait de plus en plus à enchainer les techniques sans laisser de blanc, à varier les types d’attaques, … Après plusieurs heures d’entrainements éprouvants, son maitre lui dit :

- Nous allons arriver d’ici une heure, je veux que tu sois prêt avec tes affaires dans les hangars. Nous allons rester un jour dans la capitale, le temps de calmer les espions kydoniens, nous devrons faire semblant de nous renseigner sur les lois locales, les démarches officieuses ou officielles à faire, … Puis, le lendemain, nous irons « cartographier » avec beaucoup de précisions de possibles territoires agricoles inexploités, tu comprends bien qu’en fait ce sera là que débutera réellement notre mission.

Oron fit précisément ce que son maitre lui demanda et il se rendit jusqu’à sa chambre où il rassembla ses quelques affaires, les vêtements usuels et ses bibelots. Puis il se lava et vêtit ses habits chauds. Avec, une fois de plus, beaucoup d’avance, le garçon rejoignit les hangars et attendit le Seigneur Sekot qui arriva peu de temps après. Alors le navire sortit d’hyperespace et tout deux entrèrent dans une navette différente de celle qu’ils utilisaient d’habitude. Cette fois-ci, le jeune homme s’abstint de poser des questions et se contenta de se remémorer au mieux de sa couverture. Sorte de petite vengeance personnelle, c’est le Seigneur Sekot qui l’assomma de questions pour savoir si il avait bien retenu à quoi ceci ou cela servait. Après ils sortirent à nouveau d’hyperespace en orbite de la planète dont la partie Nord semblait recouverte de nuages blancs. Au fur et à mesure qu’ils plongeaient dans l’atmosphère, ils traversaient des couches de cumulus et des turbulences qui semblaient, parfois, assez violentes. Enfin, ils arrivèrent dans le spatioport. Ouvrant la soute arrière, les deux humains sortirent tandis que des hommes armés approchaient. Leur chef dit d’une voix autoritaire :

- Je suis l’Officier Hanwx du Service des Douanes de Kydonia. Veuillez nous suivre pendant que nos hommes fouilleront votre vaisseau.

Rapidement, Oron fut séparé de son maitre et mené dans une autre salle par le chef en second du petit groupe qui lui demanda :

- Donne-moi ton identité et le motif de votre visite.

- Tenez voici mon ID-carte de Ciutric. Je me nomme Oron Teln, je viens de Doplana, je suis en apprentissage avec Monsieur Kojiro Hogami. On vient parce que l’entreprise où je suis apprentissage veut ouvrir une ferme ici.

- Bien sûr, répondit l’homme avec un regard suspicieux qui commença à lui poser de nombreuses questions visant à le tester mais il s’en sortit tout le temps de manière honorable.

Après il fut ramené dans le hangar de la navette et quelques minutes plus tard, le Seigneur Sekot arriva également accompagné de l’officier. Un soldat revint et informa son supérieur que le navire était aux normes et sans armes autres que défensives. Hanwx leur donna l’autorisation de se balader en ville et d’explorer les régions qu’ils désiraient avec leur navette. Ils se retirèrent après que le Seigneur Sekot leur ait payé des droits de douanes qui semblaient, aux yeux du garçon, exorbitants. Ils prirent ensuite leurs affaires et ils partirent. Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, Oron remarqua l’étrange couleur blanche du sol qui souvent se dérober sous ses pieds, en réalité, lorsqu’il marchait dessus, celui-ci s’enfonçait de plusieurs centimètres avant de retrouver une couche aussi dure que d’habitude. C’était vraiment étrange comme phénomène, étonné, le jeune homme s’avança un peu et demanda à son maitre à voix basse :

- C’est quoi le truc blanc par terre ?

- Quoi ? La Neige ? Tu ne sais pas ce que c’est … d’un signe de tête, le garçon répondit qu’il l’ignorait, son maitre continua. C’est de l’eau qui s’est cristallisé comme des glaçons mais de manière bien plus petite, très haut dans l’atmosphère puis qui est retombé au sol.

Se faisant l’effet d’être un idiot, Oron laissa un pas d’avance à son maitre et rumina sa bêtise. Pendant ce temps, le Seigneur Sekot tentait d’arrêter un taxi.

Le voyage depuis Korriban se déroula dans un calme royal, qui ne fut pas pour déplaire à Dark Sekot. Sans aucun incident à gérer, il put entièrement se consacrer à l'apprentissage d'Oron. Il prit de longues heures pour lui enseigner des matières qu'il n'avait jamais rencontrées étant donné son passé chaotique, notamment l'histoire, la géologie et l'économie. Toutefois, bien que le jeune homme fasse énormément d'efforts pour ensevelir son Maître sous ses interrogations, il remarqua bien vite qu'il était anormalement distrait. A son avis, ce devait être dû à une certaine anxiété à l'idée de jouer un rôle aussi précis.

Il ne chercha toutefois pas à en savoir davantage, estimant que si problème il y avait, Oron devait apprendre à les gérer lui-même ou à faire la démarche de requérir de l'aide. Ce qui ne l'empêcha pas de s'amuser à ses dépends sur la dernière partie du trajet en le harcelant de questions alors qu'il pilotait la navette... l'une des plus lentes qu'il ait jamais pilotées. Les compensateurs d'inertie n'étant pas de classe militaire - couverture oblige - l'entrée dans l'atmosphère fut plus mouvementée que d'habitude, d'autant plus que le Seigneur Sith devait se fier aux instruments pour traverser l'épaisse couche nuageuse de Kydonia. Finalement, ils se posèrent à l'abri des éléments dans le spatioport et furent accueillis par une bande de gros bras.

Je suis l’Officier Hanwx du Service des Douanes de Kydonia. Veuillez nous suivre pendant que nos hommes fouilleront votre vaisseau.

Conformément à son rôle, Dark Sekot obtempéra en espérant qu'Oron se débrouillerait correctement. Le chef l'accompagna dans une pièce à part et l'interrogea :

Monsieur, veuillez décliner votre identité et le but de votre visite sur notre planète.

Je me nomme Kojiro Hogami, prospecteur pour Cheyan Enterprise. Je suis ici pour attester du potentiel exploitable de Kydonia et effectuer des repérages.

Prospecteur ? Repérage ? C'est de l'espionnage ?

Rassurez-vous Officier. Mon travail est de rechercher des terrains exploitables pour mon entreprise. Mes supérieurs souhaiteraient construire une nouvelle ferme agricole ici et m'ont envoyé vérifier l'intérêt d'un tel investissement et localiser l'endroit où construire. Tout est légal, rassurez-vous.

Mouais. Et le gosse avec vous ? Il est votre esclave ?

Pas du tout ! Il s'appelle Oron Teln et il est en apprentissage. J'en ai encore pour deux mois à le former, mais vous devez savoir ce que c'est que d'intégrer des jeunots.

J'aurais besoin de vos papiers monsieur... Hogami.

Le Seigneur Sith lui tendit sans broncher, mais il nota le regard méfiant de l'officier. Celui-ci continua de le questionner un moment puis il put sortir et retrouver son apprenti qui avait l'air de s'être bien débrouillé. Il dut ensuite payer les frais d'atterrissage, ce qui donna lieu à une discussion courte mais animée.

Etant donné les options de ce dock, vous en aurez pour 1400 crédits par jour. Mais bon, c'est votre entreprise qui paie non ?

Certes, mais j'ai connu meilleur marché.

C'est le tarif en vigueur à la capitale... monsieur Hogami.

Il n'y a pas d'erreur ?

En effet, c'est hors taxe, au temps pour moi.

Résigné, et agacé par l'hostilité à peine voilée de certains employés, Dark Sekot paya la facture pour pouvoir partir. Une fois dehors, ils durent affronter le froid ambiant qui rappela au Seigneur Sith l'une de ses récentes missions.

C’est quoi le truc blanc par terre ?

Quoi ? La Neige ? Tu ne sais pas ce que c’est … C’est de l’eau qui s’est cristallisé comme des glaçons mais de manière bien plus petite, très haut dans l’atmosphère puis qui est retombé au sol.

Il se morigéna en songeant qu'il aurait se remémorer qu'Oron n'avait pas voyagé sur des mondes froids et qu'il avait donc vu, au mieux, la pluie.

Quand il se remettra à neiger, essaie d'attraper un flocon. Tu verras, il n'en existe pas deux similaires.

Il tenta de trouver un taxi mais ils durent marcher un moment dans la neige avant qu'un chauffeur les accepte comme client, leurs costumes révélant apparemment leur origine extraplanétaire. En discutant avec le conducteur, il obtint d'être conduit dans un hôtel d'affaire correspondant à leur couverture. Il s'y établirent pour les deux nuits suivantes et le lendemain fut une véritable mise en scène, les deux Humains devant simuler l'exercice d'une profession qui n'était pas la leur. Dark Sekot en profita pour instruire son apprenti à propos du fonctionnement général des entreprises et lui fit voir - brièvement - à quoi pouvait ressembler la vie d'une personne ordinaire. Il remarqua également que le jeune homme semblait toujours distrait par moment, ce qui l'obligea à reconsidérer son hypothèse.

Toutefois, un évènement troubla la routine simulée. En effet, alors qu'ils rentraient à l'hôtel, en fin de journée, après avoir accumulé des informations inutiles sur des lois inintéressantes, ils croisèrent un homme fort en colère. Il semblait furieux et déchaînait sa colère sur un enfant mal habillé, l'injuriant et le frappant. Le Seigneur Sith passa devant sans intervenir, tel un bureaucrate mal à l'aise devant une situation violente, mais ils découvrirent qu'il ne s'agissait pas d'un travailleur punissant un petit voleur. Alors qu'ils se hâtaient, ils entendirent distinctement les paroles de l'homme.

Sale môme, quand apprendras-tu à obéir ? Espèce d'abruti, comment je vais faire maintenant ? Tu as tout gâché ! Prends ça ! Tu ne mérites même pas la nourriture que je te donne, pourriture d'esclave !

Instinctivement, Dark Sekot posa le regard sur Oron, qui semblait également avoir entendu. Soucieux de partir, il mit une main sur l'omoplate du jeune homme pour le forcer à avancer, et ils purent rentrer à l'hôtel dans un silence de plomb. Une fois la porte fermée, le Seigneur Sith attendit une réaction de son apprenti qui, bien que calme, semblait en pleine ébullition.

Une fois arrivés à l'hôtel, le Seigneur Sekot prit une chambre pour deux ou trois nuits. Lorsqu'ils montèrent, Oron trouva des appartements très grands, il y avait trois pièces : une chambre pour son maitre, une salle de bain et une pièce donnant sur le couloir qui était reliée aux deux autres pièces, il s'agissait de sa chambre. Rapidement il fourra son sac sous son lit et s'assit dessus, il était plus confortable que tous ceux qu'il avait jamais essayé. En réalité, la chambre convenait particulièrement à un voyage professionnel. Après cela, ils firent un petit tour en ville et comme il l'était tard, ils rentrèrent jusqu'au restaurant de l'hôtel où, comme à son habitude, le jeune homme choisit un plat au hasard et ne fut en rien déçu puisqu'il était délicieux. Le lendemain, son maitre lui apprit le fonctionnement global des entreprise mais surtout sur la façon de vivre de la majorité des personnes de la Galaxie, des adultes ayant un travail et une vie calme. Alors qu'ils approchaient de l'hôtel, ils rencontrèrent un pauvre enfant qui se faisait battre par un homme qui paraissait outré. Immédiatement, bien qu'il ne puisse en être sûr, cela rappela à Oron les années qu'il avait passé comme esclave sur Korriban, ce fut pire encore lorsqu'il entendit les paroles de l'homme :

- Sale môme, quand apprendras-tu à obéir ? Espèce d'abruti, comment je vais faire maintenant ? Tu as tout gâché ! Prends ça ! Tu ne mérites même pas la nourriture que je te donne, pourriture d'esclave !

Immédiatement, le jeune homme sentit la nausée le prendre, ses yeux se mouillèrent tant les souvenirs que cela ravivaient le faisaient souffrir. Il approcha d'un pas à son maitre et tourna sa tête pour le regarder implorant, il suppliait son maitre d'intervenir, mais à peine eut-il croisé son regard qu'il ne put s'empêcher de détourner le sien et regarder le sol. Mais une seconde plus tard, ses yeux se portèrent sur l'horrible scène qui tourmentait son esprit. Il n'arrivait pas à s'en détacher même quand son maitre lui plaqua sa main contre l'épaule pour le forcer à avancer. Dans la distance qui les séparaient à la chambre, le garçon ne pouvait oublier la situation, il ne voyait même plus son environnement tellement il était prit dans ses sombres pensées. Lorsqu'ils furent entrés, le garçon était au bord des larmes et se détourna vite de son maitre pour s'allonger dans son lit. Se plaquant dans l'angle, il passa l'oreiller sous sa figure et se mit à pleurer sans qu'aucun sanglot ne puisse être entendu.

Presque aussitôt que la porte fut fermée, Oron alla se réfugier dans son lit pour pleurer, mais il se contrôlait désormais suffisamment bien pour ne pas laisser filtrer trop de ses émotions. Ce qui n'empêchait pas Dark Sekot de s'en apercevoir, grâce au lien unique entre un Maître et un Apprenti. Il prit un instant, tout d'abord pour faire le tri entre ses propres sentiments et ceux partagés, mais aussi pour donner à Oron un moment d'intimité indispensable. Au bout d'une dizaine de minutes, alors qu'il ne savait plus trop comment s'occuper pour retarder ce moment, il alla s'assoir sur le lit, à côté du jeune homme.

Oron, essaies de te calmer s'il-te-plaît. C'est normal que tu sois choqué, je le suis également, mais nous ne sommes pas dans la République, ici l'esclavage est légal. Tu devais t'y attendre en venant, non ?

Le jeune homme releva brièvement la tête, juste le temps d'émettre un vague :

Oui mais... quand même...

Puis les larmes le reprirent mais Dark Sekot l'empêcha de s'allonger de nouveau et le fit s'asseoir au bord du lit.

Ecoute-moi. Il y aura toujours des choses qui te révolteront ou qui te paraîtront douloureuses à cause d'une expérience passée quelconque, mais tu ne pourras pas toujours te permettre une telle réaction. Tu as fait tant d'efforts au cours de ton apprentissage, tu ne vas tout gâcher à cause d'une mauvaise rencontre ?

Voyant qu'il n'obtenait pas de résultat flagrant, le Seigneur Sith décida de poursuivre.

Moi non plus je n'ai pas apprécié. Je n'ai jamais approuvé ce principe, mais on ne peut rien y faire. Que veux-tu qu'un simple "commercial" - ou même un stagiaire plus jeune - fasse ?

Alors qu'il se contentait de pleurer le visage contre son oreiller, il sentit un léger déséquilibre dans le lit. Son maitre venait de s'asseoir si bien qu'il commença à lui dire que c'était normal qu'il soit terrifié par ce qu'il venait de se passer mais très vite, le jeune homme comprit que ce n'était qu'une couverture puisqu'il parla de "République", état qu'il n'avait jamais connu. Mais il le bloqua en lui demandant si ce n'était pas normal de trouver ça alors qu'il avait prévenu que l'esclavage était chose courante. Oui, c'était normal mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait l'accepter ou y être insensible. Oron bredouilla alors :

- Oui mais... quand même...

Mais ces quelques mots furent suivis d'une nouvelle bouffée de larmes si bien qu'il essaya de s'allonger de nouveau mais il en fut empêcher par son maitre qui le retint et le força à s'asseoir au bord du lit avant de reprendre. Il lui disait que c'était normal d'être choqué, voir haineux, d'une situation, d'autant plus lorsqu'on l'avait soi-même vécue mais il lui demanda si il comptait rater son enseignement à cause d'une "bête" rencontre. Si il avait eu les idées claires, Oron aurait peut-être était d'accord mais les souvenirs de sa vie sur Korriban se bousculait dans son esprit et il se contenta de répondre d'un geste de tête négatif. Son maitre continua donc en demandant ce qu'ils pouvaient lui, lui simple apprenti et le Seigneur Sekot en banal "commercial". Là, les yeux du jeune se révulsèrent. Comment osait-il dire ça ? Il était un Seigneur Sith d'une puissance incroyable et il osait parler au jeune homme de jouer au marchand sur un sujet qui, aux yeux d'Oron, était si important. Il était réellement outré et cela se remarqua même sur son visage qui vira au rouge. Sachant que si il se récriait en dévoilant leurs identités il serait abandonné par son maitre, il se contenta de lui lancer un regard haineux avant de grincer :

- Rien.

Alors le Seigneur Sekot s'éloigna et quelques minutes plus tard, il revint en proposant au jeune homme d'aller diner. Le garçon avait très peu d'appétit si bien qu'il toucha à peine au plat qu'il prit alors qu'à l'accoutumée, il l'aurait littéralement dévoré. Après qu'ils soient revenus, le jeune homme alla jusqu'à la fenêtre, le Soleil était déjà couché depuis une heure mais l'éclairage public avait prit le relais. Alors qu'il parcourait du regard ce paysage blanc, il s'aperçut qu'il avait vue sur la maison de l'homme fruste qui avait battu son esclave plus tôt dans la journée, esclave qu'il voyait là, pelotonné dans un angle de la terrasse, il était à peine vêtu et même d'ici, Oron pouvait le voir greloter. Allait-il seulement passer la nuit ? A cette question, l'esprit du garçon s'affligea et s'indigna. L'ayant certainement sentit, le Seigneur Sekot arriva d'un trait et appuya sur le bouton de fermeture des volets. Encore choqué par tous ses évènements, Oron bredouilla :

- Je ... je vais me coucher.

Alors il s'isola au fond de son lit pendant que son maitre le faisait dans sa chambre. Cependant, il eut bien du mal à trouver le sommeil, il n'arrêtait pas se tourner et de se retourner. Pendant sans cesse à ce petit garçon qui après avoir été battu devait survivre, maintenant, à un froid intense. L'adolescent voulait l'aider. Il voulait descendre le délivrer. Mais que faire ensuite ? Fuir où ? Son maitre ne voulait pas l'aider, si Oron faisait ce qu'il voulait, il se retrouverait seul sur Kydonia. Et il ne voulait pas perdre son apprentissage. A cette pensée, son esprit se révolta à nouveau. Comment pouvait-il être aussi égocentrique ? Il s'était jurer de ne pas tolérer l'esclavage et voila que, maintenant, il l'acceptait uniquement pour conserver sa place auprès de son maitre. Cependant, après des heures de tourmente, il parvint à dormir mais fut immédiatement attiré dans un cauchemar.

La première chose qu'il sentit fut le froid contre sa figure et son torse, le sol était glacé et cela tranchait immensément avec la brulure du coup qu'il venait de recevoir dans le dos. Il entendait son maitre furibond, immédiatement, il se retourna et reçut un nouveau coup de pied dans la mâchoire puis dans les côtes. Cherchant à s'éloigner de la source des violences, il tenta de s'éloigner mais son maitre n'eut qu'à faire un pas pour le tabasser à nouveau. Il était à moitié dans la boue et la neige lorsque d'une gifle, il retomba à terre et en se relevant, il vit deux hommes. L'un d'entre eux était grand avec une cicatrice sur le visage tandis que l'autre, plus petit et plus jeune, le dévisageait. Tabassé par son maitre, lui, lui adressait un regard implorant, il le suppliait d'intervenir mais comme à chaque fois qu'il était frappé, personne ne faisait rien. Eux se contentaient de s'éloigner le plus vite possible. Comment pouvait-il faire ça ... Ils n'avaient décidément pas de cœur ou de compassion, ils ne savaient pas ce que cela faisait d'être sans cesse frappé et humilié. Mais il fut sortit de ses réflexions par un violent coup de pied dans le dos qui le plaqua au sol, lui sortant la tête de la boue, son maitre le souleva et le projeta sur la terrasse avec une telle violence qu'il heurta le mur. Après il en profita pour le frapper à nouveau, il fut littéralement passer à tabac si bien qu'il finit pas loin de l'inconscience. A un moment, il tenta de se faufiler entre les pieds de son maitre pour se réfugier à l'intérieur mais il étala de la boue au sol si bien qu'il reçut un coup de pied particulièrement violent dans la figure et son maitre hurla :

- Petit galeux !! Comment oses-tu salir ma maison ?! Imbécile, tu vas finir ta nuit dehors vu que tu n'es pas capable d'être propre ! Sale mioche pleurnicheur ! Misérable cabot !

Là, il l'attrapa par le cou et le traina à l'extérieur. Son souffle fut violemment coupé lorsqu'il tira sur la chaine qui lui ceignait le cou avant de l'attacher à l'un des poteaux extérieurs. Immédiatement après que son maitre soit rentré, il se roula en boule dans le coin le plus chaud de la terrasse, il s'arrangea de manière à être protégé de la meilleure façon malgré ses vêtements très légers et le froid glacial de la nuit. Il grelotait tant la fraicheur le prenait, son visage était rouge et, au fur et à mesure de la nuit, il sentait de moins en moins ses doigts. Bien que fatigué, le froid le tenait éveillé, si bien qu'il ne s'endormit que plusieurs heures plus tard.

C'est à ce moment que Oron se réveilla. Il était couvert de sueur et avait du mal à respirer. Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer. Alors il se leva et rejoignit la salle de bain, grâce au robinet annexe du lavabo, il se passa de grands coups d'eau sur la figure avant de s'asseoir sur le bord de son lit et de remonter les volets roulants de la chambre. L'enfant-esclave était toujours là, frigorifié et grelotant. Ne sachant pas que faire, si il devait intervenir au risque de perdre son maitre ou si il devait rester là et éprouver des remords pendant la Force savait combien de temps ...

Rien.

La réponse d'Oron, même s'il n'attendait aucun autre mot, surprit Dark Sekot. Il sentit la haine du jeune homme à travers son regard, un regard brûlant qui le troubla. Il aurait souhaité ajouter quelque chose, des paroles plus réconfortantes ou à défaut, plus sincères, que celles qu'il venait de débiter. Avec regrets, il ne trouva rien et se leva, laissant son apprenti avec lui-même. Il songea à lui laisser un répit mais se ravisa, pensant qu'il serait mauvais pour lui de se morfondre.

Il alla donc chercher son apprenti pour dîner, un repas qui fut pesant et silencieux, le Seigneur Sith ne sachant pas quoi dire tandis que l'adolescent se murait dans ses pensées. La nourriture était d'une qualité discutable mais Dark Sekot avait déjà mangé bien pire, aussi cela ne le dérangea pas, puis ils retournèrent dans leur chambre... leurs chambres, le "logement" loué ayant deux lits séparés par une cloison.

Une fois rentré, Dark Sekot se rendit dans la petite salle de bain. Dans ses pensées, il se passa une main sur le visage et sentit que sa barbe revenait. Il se prépara donc à se raser quand il sentit une nouvelle perturbation dans la Force. Il sortit vivement de la pièce et vit qu'Oron regardait le jeune esclave par la fenêtre. Estimant qu'il avait suffisamment de raisons pour être troublé, le bretteur alla rapidement fermer les volets.

Je ... je vais me coucher.

Avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, Oron alla dans sa chambre. Dark Sekot garda le regard fixé sur sa porte un instant, espérant que son apprenti avait pris son geste pour ce qu'il était et non une preuve de sévérité. Il retourna ensuite dans la salle de bain et acheva de se raser, puis prit une longue douche qui ne lui changea en rien les idées. Il s'appuya sur les bords du lavabo et regarda son reflet flou dans le miroir embué.

Il chercha dans sa mémoire un souvenir qui lui permettrait d'aider Oron, ou de lui donner la leçon correspondante mais il ne trouva rien. Son ancien Maître, s'il n'était pas cruel, l'aurait sûrement corrigé vivement mais il pensait pas que cette démarche soit appropriée. Il lui faudrait trouver seul s'il voulait lui faire passer ce cap. Il commençait à apprécier l'adolescent, alors qu'il avait jusque là été distant avec ses élèves. Ceci dit, ses élèves n'avaient jamais été des apprentis à plein temps, seulement des Mains de l'Ombre ou des Maraudeurs cherchant à perfectionner leurs techniques de combat.

Il alla ensuite s'allonger sur son lit. Les mains derrière la tête, il regardait le plafond, comme si la Force lui permettait de voir au-delà... ce qui était vrai en un sens. Sa propre enfance ne lui avait laissé aucun traumatisme qui l'avait gêné durant sa formation. Il n'avait jamais connu ses parents et son exil était devenu son moteur, la source de sa puissance dans le Côté Obscur avant qu'il ne commence à oublier le jeune homme qu'il était et ne soit motivé que par sa volonté et son désir de briller. Certes, il était devenu un Sith qui n'éprouvait aucun remord à tuer ou torturer, tant que cela s'inscrivait dans une logique - parfois tordue - mais la voie de la Colère ne l'obligeait pas à apprécier la cruauté et l'injustice.

En y réfléchissant, ses premières expériences avec la réalité de la Galaxie, après son départ de sa planète natale, l'avaient choqué alors qu'il n'était déjà pas le plus innocent des adolescents. Et qu'aurait-il pu faire tout à l'heure ? Protester, attirer sur lui l'ire des locaux et compromettre sa couverture ? Finalement, la seule façon de ne pas y penser était de se dire que pour changer les choses, il fallait s'y prendre à un autre niveau. Restait à le faire comprendre à Oron, ce qui était compliqué par les contraintes de cette couverture. Peut-être qu'une fois la mission terminée, il pourrait offrir à son apprenti de quoi s'apaiser l'esprit.

Il finit par s'endormir, sans vraiment savoir quand, et fit de nombreux rêves, des réminiscences de son passé, réveillées par ses efforts de mémoire. Il se réveilla très tôt, avec un étrange sentiment de nostalgie qu'il repoussa au profit de ses émotions sith habituelles. Ne sachant que faire et ne pouvant imposer un horaire pareil à son apprenti s'il voulait simuler le comportement d'un employé formateur, il sortit. Emmitouflé dans ses vêtements civils, il considéra l'idée d'aller prendre un stimcaf mais changea d'avis et fit quelques courses dans les commerces déjà ouverts. Il rentra ensuite à l'hôtel, marquant une pause avant de pénétrer dans le hall pour jeter un oeil à la terrasse de l'esclave et vérifier ses signes vitaux avec la Force.

Il remonta alors dans la chambre et alla voir Oron, qu'il sentait éveillé. Il se tenait au bord de son lit et regarda l'esclave par la fenêtre.

Bonjour Oron. As-tu remarqué qu'il neige dehors ? Il marqua une pause, conscient que cette entrée en matière était incongrue. Si ça peut te rassurer, cet enfant est toujours en vie. Nous ne pouvons rien faire pour lui malheureusement. Mais nous aurons bientôt fini notre travail ici, d'ici un ou deux jours étant donné que nous avons localisé quelques terrains intéressants, peut-être pourrons-nous considérer ce problème à ce moment-là ?

Il s'appuya contre le chambranle de la porte et sourit, un sourire chaleureux, pas le rictus froid d'un homme savourant un combat.

Sache que tes désirs ne sont pas forcément incompatible avec ton travail, pourvu qu'ils soient réalisés dans l'ordre. (# De quoi aurons-nous l'air si on nous écoute ? #) Mais t'en sentiras-tu capable ? D'ailleurs, il est l'heure de manger. Prends ton petit déjeuner !

Sur ces derniers mots, il lança à Oron l'un de ses sacs et attendit sa réaction, qu'il vide son sac ou qu'il se montre décidé à passer à l'action.

Alors qu'il observait l'enfant par la fenêtre, Oron aperçut son maitre qui venait vers l'hôtel, ainsi, il était déjà levé. Rapidement, il entra dans la chambre de manière presque joviale, ce qui contrastait énormément avec l'humeur renfermée du jeune homme. Mais, il se mit tout à coup à le rassurer quand à l'état de l'esclave et il lui dit même qu'ils pourraient tenter de le sauver. Pour l'adolescent, lorsqu'on évoquait une possibilité, c'était presque une promesse à ses yeux qui, vu la puissance de son maitre, allait surement être réalisée. N'ayant que très peu mangé la veille, il se jeta littéralement sur son petit-déjeuner et le dévora avec une rapidité peu commune. Il était particulièrement heureux de la perspective que lui avait offert le Seigneur Sekot. Ainsi, lorsqu'ils sortirent, après avoir dépassé la maison de l'esclave, l'adolescent s'amusa avec la neige. Il essayait d'attraper les flocons et les étudier, puis il s'amusait à projeter de la neige avec ses pieds. Jusqu'au hangar à vaisseaux, il était dans un grand état d'excitation. Mais une fois à l'intérieur de la navette, il se demanda si son maitre avait été sincère, est ce qu'il n'avait pas dit ça que pour le réconforter ? Inquiet de la réaction du Seigneur Sekot face à un apprenti remettant en cause ce qu'il avait dit, le garçon prit son courage à deux mains et demanda, quelque peu hésitant :

- Maitre, vous pensez vraiment qu'on pourra l'aider ?

Une fois certain qu'aucun vaisseau ne les suivait, pas plus qu'un quelconque détecteur, Dark Sekot programma dans l'ordinateur de bord de la navette un trajet qui le ferait survoler divers terrains avant d'atteindre leur destination, ce qui laissait au duo trois heures de libre, compte tenu des réglementations locales concernant la vitesse aérienne. Il fit alors tourner son fauteuil pour faire face à Oron en tant que Seigneur Sith.

Tu doutes de mes paroles ? C'est normal étant donné les circonstances mais devrais pouvoir ressentir la vérité grâce à la Force. Enfin... il est vrai que je ne t'ai fourni pas un enseignement axé sur l'interprétation des variations subtiles de la Force.

Il pianota sur les commandes en réfléchissant à ce qu'il allait dire.

Pour être honnête, nous pouvons l'aider, toi tout autant que moi. Nous n'aurions aucun mal à lui fournir de la nourriture ou des vêtements, mais sans certitude que cela n'empirerait pas sa situation. Nous pourrions forcer son maître à lui rendre sa liberté ou même le tuer, du moment que nous le débarrassions de son implant d'esclave. Une fois que nous n'aurons plus besoin de cette couverture, il nous sera facile de l'aider... dans une certaine mesure. Que veux-tu que nous fassions de lui après ? Le laisser se débrouiller ? L'esclavage me révolte également, pas pour les mêmes raisons que toi bien entendu, mais tu dois de toute façon comprendre que nous ne pourrons pas aider tous les esclaves que nous rencontrerons. Mais si c'est ce que tu souhaites, nous... non, TU pourras l'aider.

A la réponse de son maitre, le jeune homme eut comme un sursaut de joie. Il ferait tout ce que son maitre lui ordonnerait pour aider l'enfant. Il dit donc, presque joyeux :

- D'accord, Maitre. Je ferais tout ce que vous m'ordonnez pour l'aider.

Puis voyant que le Seigneur Sekot n'ajoutait rien, l'adolescent se sentit comme obligé de continuer avec une lucidité et une objectivité étonnante pour quelqu'un qui avait vécu l'esclavage d'une manière si impitoyable :

- Après, je ne dis pas qu'il faut aider tout le monde, je pense qu'il y a des esclaves qui vivent plutôt bien. Je veux dire, si vous ne m'aviez pas prit comme apprenti mais comme esclave, je pense que vous ne m'auriez pas fait vivre les sévices que j'ai pu subir avec mon ancien maitre. J'aurais certainement beaucoup mieux vécu que si j'avais vécu comme vagabond en ville, non ?

Dark Sekot ne s'attendait pas à une telle analyse, plutôt à l'expression d'une sensibilité marquée par l'expérience, et son visage afficha clairement sa surprise.

Quelle analyse. En effet, je pense que le vagabondage aurait été un bien plus mauvais sort. D'ailleurs, on peut dire que certains esclaves n'ont de différences avec des employés de maison que le salaire. D'autres, en revanche, ont moins de chance comme tu le sais. Mais tu te méprends sur mes paroles, j'ai dit que tu l'aiderais. Toi et toi seul, sans mes ordres. D'ailleurs, as-tu une idée de la meilleure façon de lui venir en aide ?

Alors qu'il répondait à son maitre, le jeune homme constata un air surpris sur le visage de son maitre, après tout n'avait-il pas dit que la vérité ? Néanmoins, le garçon retira un grand plaisir du compliment que lui faisait le Seigneur Sekot qui paraissait réellement surpris. Puis, il lui dit que c'était à lui d'aider le garçon et qu'il ne recevrait aucun ordre en ce sens. Cela laissa Oron pantois, il allait devoir faire tout ça. C'était une responsabilité énorme pour un adolescent qui n'avait toujours eu qu'à suivre les ordres à la lettre. Immédiatement, son visage se marqua d'un rictus stupéfait. Rapidement, il fut tiré hors de ses pensées par son maitre qui lui demandait si il avait quelque chose en tête, alors, à moitié absorbé par ses réflexions :

- Non, non, je ne sais pas. En fait, je n'ai pas vraiment été préparé à ce cas de figure, Maitre.

- Ne t'inquiète pas. Je te laisserai le temps d'y réfléchir.

Immédiatement après, le garçon se recentra sur ses pensées. Après un temps qu'il n'aurait su estimé, la navette entama une descente avant d'arriver dans une crique. Là, son maitre la posa et se leva. L'imitant, le jeune homme sauta de son siège et enfila également sa veste. Une fois descendus, l'adolescent trouva encore de la neige au sol, ils avaient survolés des zones boisées, des plaines herbeuses mais ils étaient revenus dans cet endroit froid. Ayant attrapé quelque rhume local, Oron éternua et suivit le Seigneur Sekot qui marchait à un rythme soutenu. Quelques fois, il s'amusait un peu de la neige mais une réprimande assez sévère le ramena rapidement dans la réalité et il se concentra sur la situation présente. Assez rapidement, ils purent voir, au détour de plusieurs crevasses, un bout de l'immense vaisseau qu'ils allaient visiter. En plusieurs occasions, ils tombèrent sur des groupes de robots armés. Ils étaient frêles et d'une couleur jaunâtre. En tout cas, il semblait de piètre qualité et même Oron parvint facilement à les détruire. Cependant, au bout d'un certain temps, ils atteignirent l'entrée d'une installation souterraine ...

Alors que le duo évoluait dans la neige, Dark Sekot se dit qu'ils avaient bien fait de revêtir leurs combinaisons et tenues Sith, plus efficaces pour se protéger du froid que les vêtements civils bas de gamme qu'ils portaient depuis leur arrivée sur la planète. Ils rencontrèrent parfois quelques droïdes de combat de la Fédération du Commerce, des reliques de la Guerre des Clones à moitié rouillée qui ne présentèrent pas de problèmes majeurs. Finalement, ils atteignirent une installation souterraine qui leur permettrait, semblait-il, de descendre plus bas vers l'épave sans avoir à faire de la varappe sur les parois gelées de la zone d'impact.

Je pense qu'il est temps de remonter nos armes. Je ne sens rien dans la Force mais les droïdes y sont invisibles - en tout cas pour moi - et les vaisseaux de la Fédération en étaient remplis. Mieux vaut être préparé à toute éventualité.

Ils passèrent alors un moment à réinstaller leurs cristaux dans leurs sabres laser avant de s'aventurer dans l'installation. Les équipements avaient fait long feu et ne fonctionnaient plus, laissant les Humains dans la pénombre le temps de leur traversée. En sortant de l'autre côté, bien plus près de l'épave, ils virent de nombreux débris de droïdes et même quelques pièces d'armures, vides depuis longtemps.

Quelques dizaines de minutes plus tard, après une bonne distance parcourue dans la neige et les rochers, ils atteignirent l'épave. L'intégrité de la superstructure avait été globalement préservée mais les trains d'atterrissage n'étaient pas visibles, ou bien sous forme d'amas de métal tordu. Il semblait que la sphère s'était plus ou moins posée en catastrophe sur un terrain trop meuble pour son poids. Il était presque sûr que les coursives ne seraient pas à l'horizontale une fois à l'intérieur.

Dark Sekot s'avança vers la carcasse, vers un sas à peu près à leur niveau. Souhaitant privilégier une approche discrète, il posa la main sur le sas et tenta d'en manipuler les mécanismes avec la Force, mais échoua, ne parvenant pas à cerner la complexité du système. Il ne dit rien, pour ne pas perdre contenance, et poussa brutalement de toute sa volonté. La porte du sas s'enfonça, lui permettant d'entrer pour aller découper la seconde porte au sabre laser. A l'intérieur, le sol était incliné d'une dizaine de degrés vers l'avant, et de quelques degrés seulement de gauche à droite.

Oron, tu peux entrer. Passe devant. En cas de problème, tu n'auras qu'à reculer derrière moi mais pour l'instant, j'aimerais que tu ouvres la voie vers le terminal central.

Alors qu’ils allaient pénétrer dans un tunnel, le Seigneur Sekot lui dit qu’il était temps pour eux de remonter leurs sabres laser. Ne sachant pas le faire, le jeune homme imita au mieux son maitre et grâce à ses conseils, il parvint à faire quelque chose de correct et obtint une arme fonctionnant comme elle le devait. Alors, ils s’enfoncèrent dans des coursives à l’aspect délabré. Oron se demandait ce qui avait pu arriver à ce géant d’acier pour être dans un tel état, quelle force avait pu le frapper avec autant de violence ? Après une dizaine de minutes, ils atteignirent une large porte que son maitre parvint aisément à ouvrir grâce à la Force. Là ils pénétrèrent à nouveau dans des tunnels légèrement inclinés. Etrangement, son maitre lui demanda de marcher en tête jusqu’au terminal. Bien que dépité, le garçon accepta sans peine sa mission et sortit son sabre sans l’allumer avant de commencer à marcher à travers les coursives. Tout à coup, il se mit à éternuer une fois de plus, c’était vraiment bizarre comme phénomène, des espèces de picotements terriblement étranges. En réalité, il n’avait jamais attrapé un rhume ou une autre maladie caractéristique des climats tempérés.

Guidé par son maitre qui lui indiquait vers où aller, les deux humains avançaient à un rythme soutenu croisant parfois des droïdes inactifs ou rangés dans des espèces de containers. Alors qu’il ouvrait une porte, Oron avança et il entendit un bruit de grincement puis un début de chute, ce ne fut que grâce à son maitre qu’il fut sauvé. Fort de sa vivacité, celui-ci l’avait attrapé par la nuque et d’un geste vif, sûrement assisté par la Force, il l’avait ramené en lieu sûr. Etant conscient du fait qu’il venait de lui sauver la vie, l’adolescent lui dit avec une extrême gratitude :

- Merci Maitre. Merci.

- C’est normal, Oron. Mais il faut que tu fasses plus attention là où tu mets les pieds.

- Bien, Maitre.

Ainsi, ils repartirent à travers les coursives de la gigantesque sphère, le garçon se demandait comment son maitre pouvait faire pour se repérer dans pareil navire. Deux fois, ils tombèrent sur les frêles droïdes, c’était l’occasion pour Oron de tester ses capacités dans une situation réelle et finalement, il ne s’en sortit pas trop mal au contraire. Mais lorsqu’ils rencontrèrent un énorme robot qui devait faire près de deux mètres, le jeune homme n’eut d’autre réflexe que celui de reculer derrière son maitre qui le détruisit avec une facilité désarmante. Après ils continuèrent mais alors qu’ils traversaient un couloir, une porte sur le coté s’ouvrit et un cliquetis métallique puis un bruit étrange. Ayant à peine le temps d’apercevoir deux horribles droïdes allumer leurs boucliers d’énergie, Oron tenta une roulade vers l’avant pour éviter leurs tirs.

Hasard

1, 2 et 3 - L'adolescent parvint aisément à effectuer sa roulade et éviter le tir de blaster.

4 et 5 - Touchant légèrement son épaule, le tir de blaster ne cause pas de dommages majeurs à Oron qui finit sa roulade à l'abri.

6 - Le jeune homme reçoit le tir dans le dos. La colonne vertébrale n'est pas touchée mais il est assez sévèrement touché et projeté vers l'avant.

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Hasard

1 - L'adolescent parvint à se mettre dos au mur et attend un ordre de son maitre pour savoir que faire.

2 et 3 - La passerelle était également une zone instable qui se décroche rapidement. Se rattrapant difficilement au bord, il reçoit un coup d'une des poutres de duracier qui cogne sa tête.

4 et 5 - Alors qu'il se réceptionne, le couloir, tenant mal en place, commence à tomber. Oron chute avec elle et ne doit son salut qu'à des câbles qui l'empêchent de s'écraser mais qui lacèrent son torse.

6 - Le jeune homme déstabilise le fragile équilibre qui maintenait la coursive en place. Il chute avec elle et ne doit son salut qu'à la Force qui freine sa chute. Il est néanmoins salement amoché.

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Par chance, le garçon parvint à éviter les tirs de blaster des droides si étranges. Mais, à peine arrivé en lieu sûr, il sentit que la structure se dérober sous lui. Il tenta de sauter pour se mettre à l'abri, quitte à être face aux robots, mais n'eut le temps que de donner un grand coup dans la porte du niveau d'en dessous. Ainsi, il continua de tomber arrachant plusieurs câbles qui lui entaillèrent le corps avant de tomber violemment par terre. La douleur le fit crier tant dans la Force que dans la "réalité". Physiquement, il n'était pas si meurtri que ça, outre les lacérations qu'il avait subi pendant sa chute, le sang qui s'écoulait de ses plaies, l'hématome dû au choc contre la paroi, il devait avoir un ou deux os cassés. Les maintenant en place grâce à la Force, le jeune homme parvint à s'extirper des décombres et à se relever. Ne sachant ce qu'il devait faire, il appela son maitre à travers la Force :

- Maitre ? Maitre ? Que dois je faire ?

Alors que le duo progressait lentement (mais sûrement) vers le coeur du navire, ce que Dark Sekot redoutait depuis leur arrivée se produisit. De véritables droïdes surgirent, bien plus redoutables que le superdroïde de combat qu'il avait taillé en pièce un peu plus tôt. La surprise d'Oron agit sur lui comme un électrochoc et il se repoussa brusquement en arrière pour éviter les tirs. Sans réfléchir, il alluma son sabre laser, avant de se mettre hors de portée de l'ouverture.

Il se tourna alors vers son apprenti qui s'était également écarté mais à peine eut-il ouvert la bouche pour lui donner des instructions que le jeune homme disparut littéralement. Le fracas fut épouvantable, tout comme la peur et la douleur retransmise par la Force. Par réflexe, le Seigneur Sith s'avança et dut reculer tout aussi rapidement pour éviter une volée de tirs de blasters.

Il prit une grande inspiration et se plaça dans l'encadrement de l'ouverture, face aux droïdes, et se fit un bouclier de son arme pour regarder la pièce où se trouvaient les machines.

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1 et 2 > La pièce est relativement intacte, rien n'est susceptible d'être utilisé contre les droïdes.
3 et 4 > Du fait de leur ancienneté, les droïdes ont des boucliers vacillants, un point faible à exploiter. Toutefois, les tirs sont si nourris que Dark Sekot se fatigue rapidement dans l'air glacé.
5 et 6 > La pièce est jonchée de débris plus ou moins volumineux. Les droïdes se tiennent vers le fond de la salle.

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Manque de chance, Dark Sekot allait devoir trouver en lui-même les ressources pour s'en débarrasser, les droïdes les plus redoutables de la Guerre des Clones. Se souvenant d'une de leurs failles, il recula lentement et, de la main gauche, appela la Force pour saisir l'un des droïdes.

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1 > il parvient à projeter un droïde contre un mur.
2 > il échoue mais les droïdes s'avancent.
3 > il réussit à projeter un droïde mais se fait sévèrement toucher au bras gauche.
4, 5, 6 > croyant qu'il allait s'enfuir, les droïdes se mettent en boule pour le suivre.

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Il n'eut pas le temps d'agir que les droïdekas se mirent en boule et roulèrent vers lui. Le Seigneur Sith se détourna vivement pour se réfugier derrière la cloison puis il utilisa ses réflexes démultipliés par la Force pour trancher le premier qui passa devant lui. Ses débris poursuivirent leur route tout droit jusqu'à heurter une cloison, tandis que l'autre droïde esquivait le coup et se redressait, prêt à tirer mais dos au vide qui avait englouti Oron, lequel déconcentrait Dark Sekot en l'appelant.

Les tirs reprirent mais étaient plus simples à contrer cette fois-ci, bien que l'air glacé épuise les forces du Seigneur Sith. Quelques tirs passèrent sa défense, roussissant sa tenue par endroit. Finalement, il lâcha une tempête d'éclairs de Force sur le droïde, surchargeant ses boucliers, et lui fonça dessus pour le trancher d'un seul mouvement. Cependant, son élan ainsi qu'un tir qui l'avait brûlé superficiellement à la cuisse dans le petit intervalle de son action le fit tomber dans le vide avec les morceaux fumants du droïde.

Avec la Force, il modifia sa trajectoire et se saisit d'un câble qui pendait. La secousse manqua de lui déboiter l'épaule, et il eut à peine le temps d'utiliser la Force pour prévenir Oron que sa course lui fit heurter une cloison. Il manqua de lâcher sa prise mais tint bon et put ensuite descendre un peu plus normalement, en évitant les bords tranchants des débris pour rejoindre son apprenti. Finalement, il se laisser tomber auprès du jeune homme et lui parla d'une voix relativement posée, en dépit du fait qu'il était en sueur et que son épaule le faisait souffrir. Il s'était certainement fait une extension des ligaments en arrêtant sa chute si brutalement. Il répondit à la question muette du jeune homme.

C'était des droïdes destroyers, de vrais fléaux durant la Guerre des Clones, en raison de leur vitesse et de leurs boucliers. Heureusement que ceux-ci étaient antiques. (Il regarda en l'air) Tu as fait une sacrée chute. Tu es dans un sale état, rien de cassé ?

Alors que la douleur lui faisait mal, Oron appela son maitre à plusieurs reprises. Cela faisait à peine une minute qu'il était en bas que son maitre le rejoint bien plus doucement que lui. Montrant la hauteur qui les séparaient du couloir où ils étaient, le jeune homme comprit qu'il avait eu beaucoup de chance de ne pas se tuer. Cependant, alors que son maitre lui demandait s'il s'était cassé quelque chose, le garçon répondit, presque honteux :

- Si ... je crois que j'ai une côte cassée ... Mais ... ne vous inquiétez pas ... ça va aller.

En entendant Oron, Dark Sekot grimaça.

Malheureusement, la guérison d'autrui n'est pas couramment au programme de l'Académie et ne figure pas au nombre de mes capacités. Et il m'étonnerait qu'on trouve une infirmerie avec du bacta encore utile dans ce transporteur de droïdes... On dirait que tu vas devoir composer avec la douleur. Il faudra peut-être penser à des fournitures d'urgence la prochaine fois, tu ne crois pas ?

Il sourit, l'air amusé, puis regarda vers le haut, comme s'il estimait la distance qui les séparait de leur point de départ.

Étant donné ton état, on va éviter de tenter l'escalade. Pour ma part, j'avoue que je ne suis pas enthousiaste à l'idée d'essayer non plus de toute façon. Essayons de nous repérer dans cette carcasse.

Il s'abstint d'ajouter que la raison de son manque d'enthousiasme était son épaule gauche, qu'il avait peine à lever après ses acrobaties. Ils choisirent une coursive au hasard parmi celles qui donnaient sur leur... terrain d'atterrissage, dans la direction approximative du cœur du vaisseau. Ils purent apercevoir quelques carcasses de droïdes, détruits lors du choc très certainement, éviter des trous béants dans les coursives. Au bout d'un long moment (incluant 2 affrontements avec de vieux droïdes B1), le duo arriva dans un vaste hangar, rempli de transporteurs rouillés.

Je propose que nous nous séparions pour trouver une indication sur notre localisation par rapport à notre objectif, d'accord ? En cas de problème... utilise ton arme. Ou crie.

Alors qu’il répondait, Oron constata que son maitre grimaçait, cela accentua un peu le sentiment de honte qu’il éprouvait. Fort heureusement, le trait d’humour qu’il laissa apparaître à la fin rassura le jeune homme qui comprit que ce n’était pas vraiment sa faute. C’était encore une preuve de l’évolution de l’adolescent depuis qu’il était devenu apprenti Sith, il y a quelques mois, il aurait compris la phrase pour ce qu’elle était, une question, et non pas pour son ironie. Fort heureusement, le Seigneur Sekot repoussa l’idée d’escalader les pans de la sphère, à la plus grande joie du jeune homme qui ne voulait pas retomber ou accentuer la douleur. Ainsi, ils partirent dans un dédale de couloir où Oron se demandait comment son maitre faisait pour se repérer dans un tel labyrinthe. Quoiqu’il en soit, le jeune homme suivit son maitre durant plus d’une heure, admiratif devant son sens de l’orientation. Après tout, il semblait si sûr de lui quand il décidait quand il fallait tourner de quand il ne fallait pas. A deux reprises, ils tombèrent sur de groupes de droïdes qui, fort heureusement, n’avaient rien des puissants robots à boucliers qui avaient contribué à la chute de l’adolescent. Au bout d’un moment, ils tombèrent dans un vaste hangar, immédiatement, son maitre lui proposa de se séparer pour trouver leur position. Déterminé à le satisfaire, le garçon lui répondit :

- Bien, Maitre.

Il se mit donc à la recherche d’éléments intéressants. Sur le coté gauche du hangar, il y avait une grande porte, discrètement le jeune garçon entra et constata qu’il n’y avait pas grand chose, à part quelques droïdes désactivés et de vieux véhicules qui semblaient attendre des réparations aux vues des coques ouvertes et des fils qui pendaient. Sur un mur, il vit l’expression « Contrôle de maintenance » avec une flèche, il décida donc la suivre, peut-être s’agissait-il de la maintenance du vaisseau et qu’il y aurait une carte de la zone. Alors qu’il traversait un couloir, il sentit comme une vibration dans la Force et agit selon son instinct. Immédiatement, il prit son sabre laser et l’activa une seconde avant qu’un laser ne soit tiré sur lui. Il s’agissait d’une tourelle automatique qui gardait l’entrée, il dévia les deux premiers lasers de sa lame et sauta grâce à la Force. Là encore, il déporta un tir avant de trancher en deux les doubles canons.

Lorsqu’il retomba au sol, il sentit l’adrénaline baisser en lui et prit quelques secondes pour récupérer son souffle avant de continuer. Là, il entra dans une pièce de taille moyenne, des restes de droïdes trainaient un peu partout, certains lui étaient parfaitement inconnus tandis que d’autres étaient les mêmes que les frêles robots qu’ils avaient déjà combattus. Quoiqu’il en soit, le jeune homme se concentra sur un le système central dont un des boutons clignotaient en orange. Rapidement, il parvint à sortir l’ordinateur de sa veille et pianota sur quelques touches avant de faire apparaître un hologramme qui représentait vaguement une sphère. Comprenant qu’il s’agissait d’un plan intérieur, il lui fallut quelques minutes pour trouver leur position et voir qu’il s’agissait du plan du réseau interne de maintenance. Les petites ouvertures sur le coté étaient donc les entrées de ces couloirs d’entretien. Peu de temps après, il parvint à trouver la salle de l’ordinateur centrale et le moyen le plus court pour y aller. Alors il se concentra pour communiquer avec son maitre :

# Maitre … Maitre … #

# Oron ? #

# J’ai trouvé un moyen d’y aller … #

Alors il transmit ce qu’il voyait au Seigneur Sekot qui ne mit pas longtemps à le retrouver. Là, son maitre vérifia ce que le jeune adolescent avait fait et acquiesçât à ce qu’il avait fait. Le jeune homme fut alors extrêmement fier du compliment et ils partirent dans le dédale de conduits. Ceux-ci étaient exigus mais convenaient bien à Oron qui se demandait pourquoi son maitre, qui le précédait, était aussi lent. A un moment, le garçon se retrouva miraculeusement devant, il put alors avancer à son aise et commença à distancer son maitre. Le jeune homme était bien plus petit et maigre que son maitre, il n’avait donc aucun mal à se faufiler là où le Seigneur Sekot avait plus de mal à passer. Il fallut encore une heure pour atteindre les abords de la salle de contrôle, quelques fois, le garçon regardait en arrière pour voir son maitre se démêler comme il pouvait des passages exigus, cela le portait presque à rire mais s’il faisait attention à ne pas le laisser paraître. Quoique peut-être son maitre l’avait remarqué puisqu’il ne cessait pas de grommeler. Lorsqu’il arriva devant la grille de sortie, le jeune homme attendit quelques temps son maitre qui en arriva, le maugréa :

- Qu’attends-tu pour avancer !

Quelque peu inquiet de l’énervement de son maitre, Oron s’empressa d’obéir et sortit dans le couloir. Il se demandait s’il était la cause de cet agacement. Cela causa une petite angoisse mais qu’avait-il fait pour mériter cela ? Certes, il avait trouvé un moyen d’accès mais ce n’était qu’une proposition que son maitre avait accepté, on ne pouvait pas le blâmer pour ça. Et puis ce n’était pas sa faute si le Seigneur Sekot était grand … Une fois de plus, le Seigneur Sekot marmonna quelque chose dans sa barbe, l’adolescent aurait aimé entendre mais, d’un coté, il avait peur de ce qu’il pouvait dire. Encore acariâtre, le Seigneur Sekot lui ordonna d’un ton sec de continuer. Ils durent encore détruire trois tourelles laser avant de se trouver devant la porte blindée de la salle de l’ordinateur central. Grâce à leurs sabres, ils purent percer la porte et, une fois de plus, son maitre lui ordonna d’un ton dur de garder la porte. Ainsi, il sa cacha derrière la porte, à proximité du trou, pour éviter d’être prit par surprise par des droïdes de guerre. Quelques minutes plus tard, le Seigneur Sekot revint avec les données et il avait trouvé une sortie pas très loin. Voir son maitre aussi sale, manqua encore de faire rire le jeune homme, certes, lui aussi était très sale mais il avait l’habitude et, bien souvent, il était plus encore crasseux que cela. Enfin, ils atteignirent une partie éventrée de la sphère, là, le Seigneur Sekot appela sa navette qui vint automatiquement jusque là. Ainsi, ils purent repartir pour la ville.

Durant le voyage, le Seigneur Sekot se changea ce qui semblait lui donner meilleure humeur bien que l’adolescent ne craigne d’être toujours incriminé de toute cette crasse. Quoiqu’il en soit, son maitre lui posa un système qui au moyen de mini rayons tracteurs qui devaient maintenir sa côte brisée dans un état convenable jusqu’à leur retour sur le Fléau, après, il donna des vêtements corrects pour remplacer ceux sales et tailladés. Il ne leur fallut pas très longtemps pour rejoindre le spatioport. Une fois à terre, ils furent à nouveau contrôlés, cette fois-ci plus sommairement, on leur informa qu’il serait impossible de partir de la planète d’ici une dizaine de minutes et que les départs ne reprendraient que à huit heures et demi le lendemain matin.

Alors qu’ils revenaient jusqu’à leur hôtel, ils passèrent à nouveau devant la maison où vivaient l’esclave et son mauvais maitre. Bien qu’on ne puisse voir aucune violence, des cris se faisaient entendre. Immédiatement, cela raviva des souvenirs particulièrement horribles, peu de gens pouvaient, comme lui, savoir ce qu’il se passait dans cette maison, ils ne percevaient pas la différence dans ses cris d’enfants affolés. Il était clair que le Seigneur Sekot faisaient parti de ces gens ignorants, et c’était des plus logiques, comment pouvait-il connaître cela ? En tout cas, il se contenta d’agir comme il l’avait fait en plaquant son bras dans le dos du jeune homme pour le forçait à avancer, particulièrement boulversé, Oron mura immédiatement son esprit et conserva le silence jusqu’à l’hôtel. Une fois dans sa chambre, il se terra dans un coin de son lit, immobile, silencieux, le regard vide et ses pensées profondément intérieures le tourmentaient …

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