Après un Long Sommeil

Les lumières brillaient faiblement sur les caissons ; les deux Sith utilisaient leurs pouvoirs pour sonder leur contenu, la vie qui sommeillait. Ner-Zhul sentait une présence familière, mais beaucoup plus proche de lui. Nul doute qu'il s'agissait de Dark FEYLONN qui assistait à la scène avec circonspection. Le Togruta se demandait si le guerrier défunt était déjà entré en contact avec Dark Sekot, que ce soit au sujet des Derviches ou non. Si tel n'était pas le cas, ce serait donc la raison pour laquelle il ne se manifestait pas. Ainsi, Ner-Zhul crut naïvement que le Spectre entretenait une relation privilégiée avec lui. Sans toutefois trahir ses propres pensées, le Togruta continua d'observer les auras des Derviches en sommeil. Le Seigneur Sith se posait toutes sortes de questions complètement inutile : quelles voix possédaient-ils, à quels caractères ils correspondaient...

Il était temps. Simultanément, les deux Seigneurs Sith tendirent leurs mains vers les consoles de cryogénisation et à l'aide de la Télékinésie, ils activèrent le processus de réveil des quatre caissons. Les systèmes se mirent en marche et des voyants apparurent ; la couleur bleu dominait sur chacun des caissons, ce qui était bon signe. Aucun des quatres Derviches n'avait été touché, que ce soit par un dysfonctionnement de la machine ou par l'attaque psychique de l'Apprenti. De la fumée s'échappait de tout côté et bientôt, les portes des caissons se déployèrent pour rendre visible leur contenu. Les quatre Derviches ne réagissaient ni à la lumière, ni au son, ni au changement de température. Pourtant, les signes qu'ils transmettaient à travers la Force recelaient de vie. Ils n'allaient pas tarder à reprendre possession de leurs forces et bientôt, ils découvriraient le nouveau monde dans lequel ils allaient évoluer ; un monde dans lequel ils deviendraient des esclaves.

Les premières paires d'yeux s'ouvrirent lentement, et ceux-ci auraient bien soufferts s'ils n'étaient pas déjà aveuglés par la décongélation. Les Derviches étaient incapables de s'exprimer pour la simple et bonne raison qu'ils n'étaient absolument pas conscients de ce qui leur arrivait. Les signes de vie que les Sith avaient décelés dans les caissons étaient stables mais maintenant que les corps des Maîtres Derviches les avaient quittés, ils ne tiendraient pas longtemps. La porte de l'infirmerie s'ouvra et les médecins entrèrent pour placer les corps dans les cuves bacta qui avaient été prévues à cet effet. Ils repartirent aussi brusquement qu'ils étaient arrivés et Sigil Morathi n'avait eu que quelques secondes pour jeter un oeil dans l'infirmerie avant que la porte ne se ferme à nouveau.

Un bon quart d'heure passa sans que le Nagai ne puisse faire quoique ce soit. Pendant ce temps, les Sith s'étaient efforcés de maintenir les corps grâce à la Force. Dark Sekot expliqua le processus à Ner-Zhul, car ce n'était pas sans risque étant donné que la première fois, l'Humain avait été bien affaibli et il n'avait du se concentrer que sur un sujet. Pour pouvoir fournir un effort suffisamment longtemps pour quatre Derviches, les deux Seigneurs Sith s'aidèrent mutuellement, transferant leur force d'un corps à un autre et utilisant chaque portion de Force présente dans les corps vivants, dans la pièce, et même au-delà. Les traces de vie caractérisant les Derviches étaient toujours aussi basses mais le bacta aidait énormement. Bientôt, leur état de santé serait suffisamment stable et après quelques jours de repos, ils seraient disposés à agir dans les limites de leur condition de patient venant tout juste de sortir d'un long sommeil.

Le pire pour les Derviches était passé comme ils étaient toujours en vie et l'étape la plus difficile pour les Sith s'achevait avec le dernier Derviche dont l'état de santé devait se stabiliser. Dark Sekot et Ner-Zhul reprirent lentement leurs forces mais il n'était pas nécessaire d'attendre trop longtemps car seule la parole leur serait utile désormais. Les Maîtres Derviches allaient pouvoir converser pour la première fois depuis de longues années mais il faudra pour cela attendre que le bacta ait rempli son rôle. Dans un ou deux jours, les Maîtres Derviches seraient disposés à parler tout en prenant conscience du monde dans lequel ils allaient bientôt vivre.
- Beau travail ! C'était une expérience... très intéressante. Je n'avais encore jamais exercé mon pouvoir pour préserver la vie de cette façon ; il faudra que vous m'en appreniez davantage à ce sujet le moment venu. Bien, il n'y a plus rien à faire ici. Je reviendrai régulièrement pour m'assurer qu'ils vont bien.
Ner-Zhul quitta la pièce pour laisser entrer à nouveau les médecins qui allaient s'occuper des quatre patients. L'infirmerie allait ralentir ses autres activités durant ces prochains jours. Le Seigneur Sith s'adressa ensuite à Sigil qui attendait toujours à la porte, une attente qui lui avait semblée si longue.
- Tous vos Maîtres sont en vie ; ils subiront le même traitement que vous et leur rétablissement se fera donc sur plusieurs jours. Vous pouvez désormais accéder à l'infirmerie pour les observer si vous le souhaitez.

Alors qu’il espérait se « cacher » derrière son maitre, Oron eut la désagréable surprise de le voir s’avancer pour observer de plus près les stèles. Immédiatement, le jeune homme songea à s’avancer pour à nouveau placer le Seigneur Sekot entre lui et l’assassin, mais cela finirait par être voyant. Il resta donc immobile en fixant de son regard son maitre. Fort heureusement, Sigil Morathi se détourna également de l’adolescent qui put replonger dans ses réflexions sur sa certaine future punition.

Depuis qu’il avait appris qu’il avait tué au moins une trentaine des personnes cruciales que son maitre était allé chercher, il avait ,déjà été rudement puni pour des choses relativement petites alors pour le meurtre de trente, voir plus de quarante, assassins d’élite, il avait du mal à trouver châtiment suffisamment dur. Ainsi, il se contenta de suivre son maitre à travers le Fléau jusqu’à la navette où l’on amenait quatre stèles. Le jeune homme ne savait absolument pas qui s’était, et pour cause, il n’avait pas écouté la conversation.

Comme lors du premier vol, Oron se plaça au fond de la navette. Très angoissé, il ne fit que peu attention au voyage et encore moins au débarquement. Il se rendit vaguement compte qu’ils descendaient au premier sous-sol, alors qu’ils approchaient de la porte de ce qui semblait être l’infirmerie, puis le Seigneur Zhul se retourna pour dire :

- Notre entretien avec les Maitres Derviches sera privé. Par conséquent, Oron, vous devrez attenre ici tandis que nous convoquerons Sigil le moment venu.

Alors, l’adolescent se mit dos au mur non sans pouvoir garder l’humain à la peau sombre à l’œil. Mais rapidement il fut absorbé par ses réflexions. Plus encore que sa punition, Oron était terrifié d’avoir perdu l’estime de son maitre. En effet, il craignait d’être chasser et d’en arriver à mener une vie de mendiant, ou pire, de se faire capturer pour redevenir esclave. De toute façon, même sans être repoussé jusqu’à Dreshdae, le jeune homme ne pouvait vivre sans son maitre, qui d’autre pourrait le prendre comme apprenti ? Qu’allait-il devenir ? C’est donc rongé par l’angoisse qu’il passa les longues minutes durant lesquelles les Seigneurs Sith restaient dans l’infirmerie. Alors qu’ils sortaient, l’adolescent se préoccupa relativement peu du Seigneur Zhul et dévisagea son propre maitre en cherchant à savoir ce qui allait lui arriver.

Pendant tout le trajet de retour à l'Académie, Dark Sekot était resté muet et concentré. En effet, il savait désormais à quoi s'attendre pour stabiliser les Derviches Seyugi et redoutait d'avoir à en gérer quatre à la fois, même avec le concours de son confrère. Par conséquent, il se consacra à l'intensification de toutes ses émotions pour amplifier son pouvoir et stocker son énergie.

Finalement, ils arrivèrent à l'infirmerie et, après avoir laissé Sigil et Oron à l'entrée, ils entamèrent la décongélation. Ils allaient devoir travailler à deux, aussi le Seigneur Sith dut-il donner quelques explications.

Seigneur Ner-Zhul, j'espère que vous êtes en forme. Nous allons devoir utiliser la Force pour stabiliser la vie des Derviches en insufflant de l'énergie là où elle semble faible. Cependant, nous allons devoir être efficaces car c'est une tâche épuisante.

Il donna quelques détails supplémentaires et ils commencèrent leur travail, aidés des médecins. La tâche fut cette fois-ci moins épuisante grâce aux forces de son confrère Togruta, bien qu'elle le vida de la totalité de l'énergie qu'il avait emmagasiné et même un peu plus. Celà lui sembla durer des heures, l'utilisation intensive de la Force faussant toujours la notion du temps, mais un coup d'oeil à son chrono lorsque le dernier fut placé en cuve lui confirma seules quelques minutes s'étaient écoulées. Il était alors épuisé et en nage, et se contenta d'un simple hochement de tête pour répondre à Ner-Zhul alors qu'ils partaient.

Il jeta un dernier coup d'oeil aux médecins qui s'affairaient et resta un instant sur le pas de la porte sans rien dire. En réalité, il intensifiait de nouveau sa colère pour faire circuler la Force dans son corps et regagner en vitalité. Une fois son aura de nouveau obscure, il regarda son apprenti indécis, à la fois physiquement et dans la Force.

Suis-moi Oron. Sigil, à plus tard.

Sur ces simples mots, il l'emmena dans la salle d'entraînement où quelques apprentis travaillaient sous la supervision d'Erelda. A leur entrée, tous s'arrêtèrent mais il leur fit signe de reprendre et se dirigea vers le fond de la salle. Puis il se tourna vers le jeune homme.

Tu me sembles perturbé depuis un moment... du moins pour des raisons différentes que d'habitude. Dis-moi ce qui t'inquiètes ? Serait-ce Erelda ? Sigil ? Ou moi-même ?

La requête de Sigil Morathi concernant les Derviches morts resta sans réponse de la part des Sith et le Nagai ne pu donc savoir ce qui allait advenir des dépouilles. Les caissons de Cyrus Alkorr, Andur Galforr, Orel Saïka et Yaemon Guntarr furent emmenés par des soldats clones et le groupe quitta la salle pour se rendre vers la navette qui les avait amenés sur le Fléau de Korriban. Les autres caissons restèrent donc là pour le moment, en attendant que l’heure soit venue pour leurs occupants de rejoindre le monde des vivants. Durant tout le trajet jusqu’à la navette, personne ne prononça une seule parole et lorsque chacun s’installa à bord, ils prirent exactement les mêmes places qu’à l’allée, Oron Hadeen n’étant toujours pas disposé à s’asseoir à côté du Nagai et Dark Sekot et Ner-Zhul s’installant sur les sièges avant, juste derrière le pilote qui commença à effectuer sans dire un mot les manœuvres de décollage.

Dans la navette, alors que cette dernière quittait le hangar du vaisseau et se dirigeait vers Korriban, le silence était toujours de mise. Sigil se perdait dans ses pensées et ses souvenirs et examinait en même temps l’intérieur de la navette par pur réflexe. En effet, bien que celle-ci n’ayant pas changée depuis le trajet vers le vaisseau de Dark Sekot, le Nagai avait apprit lors de sa formation qu’il était toujours important d’examiner les lieux dans lesquels on se trouvait, même si on les avait déjà visité quelques minutes auparavant.

La navette pénétra dans l’atmosphère de la planète et se dirigea vers l’Académie Sith, qui déclencha toujours autant en Sigil une fascination malsaine. Le Derviche ne put se l’expliquer mais il était… enthousiaste à l’idée de reposer les pieds en cet endroit.

Ceci ne tarda d’ailleurs pas à se faire quelques minutes plus tard lorsque le groupe quitta la navette pour arpenter les couloirs de l’Académie. Ner-Zhul et Dark Sekot menèrent Oron Hadeen et Sigil Morathi vers l’Infirmerie mais arrivés sur place, les 2 Sith ordonnèrent aux deux autres de rester devant la porte jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, Sigil Morathi se retrouva seul avec Oron Hadeen et attendit.

De l’autre côté de la porte, on n’entendait rien et même le Nagai, malgré ses sens particulièrement développés ne pu déceler aucun bruit. Il faut dire que les cloisons et les portes étaient particulièrement épaisses dans l’Académie mais il semblerait aussi que ce que faisaient les Sith dans la pièce ne générait pas assez de bruit pour être perceptible, même par un Derviche.

Sigil attendit donc silencieusement durant tout ce temps, avec Oron pour seule compagnie. Si le garçon semblait au départ avoir à l’œil le Nagai, ce dernier se désintéressa très rapidement de lui et se perdit dans ses pensées. Sigil le regarda à travers son masque pendant un long moment, sans que l’Humain ne s’en rende compte. Décidément, ce dernier était vraiment très étrange et le Derviche Seyugi n’arrivait pas à cerner celui-ci.

Finalement, le Nagai se détourna de Oron et tua quelques minutes à examiner et réexaminer son environnement afin de s’assurer que rien ne lui échappe. Même dans les couloirs de l’Académie on n’entendait rien, comme si les seuls être vivants présent en ce moment étaient lui-même, Oron et tous ceux qui se trouvaient à l’infirmerie.

Au bout des plusieurs minutes enfin, la porte s’ouvrit sur les 2 Sith qui semblaient épuisés. Dark Sekot ne perdit pas de temps et ordonna à Oron de le suivre avant de saluer Sigil. Ner-Zhul, quant à lui, resta près du Nagai et l’informa de la survie des 4 Derviches Seyugi qu’ils venaient de libérer avant de lui proposer d’aller les voir s’il le désirait.

- Je vous remercie mais ce ne sera pas nécessaire.

Le Nagai ne voyait en effet pas l’utilité d’aller les voir maintenant, surtout qu’ils étaient actuellement en stase. Le moment de leur rencontre viendrait en temps voulu. Sigil Morathi resta donc sur place sans ajouter un mot, fixant de son regard profond à travers son masque le Togruta.

Alors qu'il regardait son maitre, indécis, le jeune homme reçut l'ordre de suivre Dark Sekot mais ce ne fut pas le cas de Sigil. Cela faisait une inquiétude en moins pour l'adolescent qui marcha derrière son maitre, il était encore rongé par l'inquiétude et fit à peine attention aux élèves et à Erelda qui arrêtèrent leur entrainement puis le reprirent. Ainsi, ils se dirigèrent vers le fond de la pièce où le Seigneur Sekot demanda au jeune homme ce qu'il le préoccupait en proposant diverses personnes. Prenant quelques secondes pour réfléchir, il dit hésitant :

- Un peu des trois ... J'ai peur que Sigil essaye à nouveau de ... s'en prendre à moi ... mais il n'a pas l'air méchant. Par contre ... Erelda est méchante, elle a quelque chose de, il prit une ou deux secondes pour chercher le terme exact, malsain. Lorsque je suis prêt d'elle, j'ai l'impression de sentir quelque chose qui la ronge comme une ... maladie. Alors il prit à nouveau un peu de temps pour prendre le courage de continuer. Mais, là, j'ai surtout peur de vous. De peur que que son maitre se prenne, Oron paniqua et bafouilla. Enfin ... c'est pas du tout ce que je voulais dire ... en fait ... je voulais dire que ... j'ai peur de ce vous allez m'infliger comme punition pour la mort de derviches, prit de panique, cela se ressentit dans sa voix qui dit,mais je vous jure que je ne voulais pas les tuer, je vous jure, je n'ai pas fais exprès. Alors il tenta de se calmer et prit encore quelques secondes de plus pour démêler ses idées et reprendre du courage. Et surtout, j'ai peur d'avoir perdu votre confiance, que vous ne vouliez plus de moi comme apprenti, une fois de plus, il lui fallut un petit peu de temps pour oser dire la suite,aussi et surtout d'avoir perdu votre ... estime.

La tâche des Sith avait été accomplie mais le temps du repos n'était pas encore arrivé, même si Ner-Zhul aurait payé cher (expression courante) pour pouvoir s'allonger et se reposer. Il fallait assigner de nouvelles tâches à Sigil qui n'allait certainement pas rester à l'Académie sans rien faire. Le Togruta regarda Dark Sekot partir avec son apprenti puis il porta son attention sur le Nagai qui attendait toujours aux portes de l'infirmerie, avec la même expression.
- Bien, si vous ne voulez pas rester à l'infirmerie, alors nous irons à nouveau à bord du Fléau de Korriban afin que nous choisissions les prochains Derviches qu'il va falloir réveiller ; par ordre d'importance bien évidemment. Il nous faudra procéder avec prudence. Une fois ceci fait, vous aurez quartiers libres à l'intérieur de l'Académie uniquement jusqu'à ce que vous soyez convoqué, ce qui arrivera bien assez tôt.
Tout en attendant la réponse du Nagai, Ner-Zhul commença à marcher, lentement, vers la sortie. Pendant ce temps, il allait chercher un sujet de conversation car, même s'il était loin d'être très bavard, le Seigneur Sith était curieux d'en apprendre plus sur cette organisation d'assassins qui avait brusquement cessé toute activité afin de se faire oublier du reste de la Galaxie. Il faudrait relire le document que Dark FEYLONN lui avait fourni à ce sujet.

Suite en orbite

Face à la réponse de son apprenti, Dark Sekot se retint de soupirer et se fit la réflexion qu'il commençait à y avoir longtemps qu'Oron n'avait pas bégayé. Toutefois, il devait qu'il avait cette fois-ci plusieurs raisons valables de s'inquiéter, aussi prit-il également un instant pour préparer sa réponse.

A mon tour d'exposer trois points je suppose. Tout d'abord, Sigil... Je crois, et je suis même certain, que ton impression à son sujet est la bonne. Il est assassin de profession certes, mais pas psychopathe, ou du moins son esprit ne laisse suggérer aucun de ce genre de déséquilibre. Je pense que, comme tout bon combattant, il ne prend aucun plaisir à la violence et que, par conséquent, tu n'auras rien à craindre de lui tant que tu ne l'auras pas défié ou attiré une prime sur ta tête. Par ailleurs, je n'aurais pas du t'envoyer à sa poursuite alors que tu étais blessé... comme quoi, nul n'est infaillible.

Il dit cela sur un ton désinvolte avec un léger sourire, s'amusant que son apprenti ait été choqué par une expérience qu'il ne vivrait que trop souvent, tout comme il l'avait fait lui-même. Puis il devint songeur.

Ensuite, Erelda... une sorcière de Dathomir... malsain est probablement le terme adéquat. Je ne serais pas étonné outre mesure que le Côté Obscur tel qu'elle le connaît la dévore petit à petit. Ainsi que la haine... certainement un rapport avec le Seigneur Ner-Zhul.

Tout en parlant, il faisait les cents pas mais s'arrêta soudain pour faire face au jeune homme, sans autre effet de style.

Quant à moi... enfin, ta réaction à mon sujet... et bien, je comprend, bien que ce soit infondé. Nous savons tous les deux que tu maîtrises très mal tes émotions alors je ne vais pas te sanctionner pour avoir perdu ton sang froid alors que tu te sentais sur le point de mourir. En revanche, lorsque nous allons aborder cette discipline, je n'accepterai aucun découragement. Je refuse de t'avoir laissé ta chance contre Jarik pour que tu la gâches... sinon, là je ne voudrais plus de toi. Rassuré ? Et si on reprenait l'entraînement ? Aujourd'hui, tu as le choix : le combat ou la Force.

Etonnamment, le jeune homme semblait avoir raison au sujet de Sigil et Erelda. C’était étrange pour lui d’être dans le vrai. Mais ce qui retint son attention fut encore la suite puisque son maitre lui dit qu’il n’allait pas être puni. L’adolescent resta bouche bée devant cette révélation : on pouvait faire une erreur ou une faute et ne pas être puni ? Décidément, ce monde était bien différent de son ancienne vie. A la fin, il sentit tout de même comme une menace puisque son maitre lui dit qu’il le laisserait tomber s’il se montrait faible. Mais tout de suite après, il lui laissa le choix de ce qu’il préférait faire. Cependant, le jeune homme avait toujours une question qui le taraudait, il demanda lors hésitant :

- Et … alors … j’ai baissée dans votre … estime ?

- Non, je te l’assure.

Alors un sourire gigantesque se dessina sur le visage du jeune homme qui, probablement, n’avait jamais été aussi heureux. C’est d’ailleurs ce qu’avait dû remarquer le Seigneur Sekot puisque l’adolescent vit comme un petit sourire en coin qui fut suivit d’une question :

- Donc, que veux-tu faire ? Le combat ou la Force ?

- Le combat ! Maitre !

Tout à coup, Oron était extrêmement motivé et prêt à tout pour se maintenir voir augmenter dans l’estime de son maitre. Après avoir reçu l’autorisation du Seigneur Sekot, il commença à se préparer à l’entrainement de la meilleure manière possible. Puis ils purent commencer. Très rapidement, l’adolescent montra toute sa motivation en réalisant quasiment à la perfection tous les exercices qu’il lui demandait. Il dut s’en apercevoir puisque très rapidement, les mouvements devinèrent beaucoup plus complexes et difficiles. Même si cela le mit en échec au début, l’adolescent surmonta les difficultés au fur et à mesure qu’elles se présentèrent. Pour ses bonnes prestations, Oron reçut des compliments qui l’emplirent d’une joie inimaginable et d’une grande motivation.

A midi, ils s’arrêtèrent pour manger, c’était presque dommage aux yeux de l’adolescent qui aurait bien aimé pouvoir continuer l’entrainement et prouver à son maitre qu’il méritait son enseignement. Mais il ne fut pas déçu durant l’après-midi où il arrivait à faire des choses qui lui paraissait presque impossible au premier abord. Sa motivation était bien supérieure à celle qu’il avait pu avoir juste avant le combat contre Jarik, ce qui pouvait paraître étonnant au premier abord. Pour une fois, l’adolescent était fier de sa prestation qu’il savait très bonne.

Enfin, son maitre lui proposa une sorte de petit combat où il devrait mettre en pratique les techniques qu’il avait apprises durant la journée. Bien qu’il lui fût évident que le Seigneur Sekot bridait ses capacités et ses pouvoirs, Oron se promit de faire de son mieux pour se montrer digne de son maitre. Il maniait le sabre mieux qu’il ne l’avait jamais fait. Ainsi, il alternait feinte et attaque avec une grande efficacité. N’hésitant pas à utiliser tous les types de mouvements qu’il avait appris. A un moment, il s’autorisa même « d’améliorer » l’une des attaques qu’on lui avait apprises. Il tenta donc une feinte à gauche de son maitre, ce qui amena ce dernier à placer son sabre de ce coté, mais immédiatement, il mena l’assaut à droite. Cependant, ce n’était pas là son but, puisque concentré à se défendre, le Seigneur Sekot n’anticipa pas vraiment le coup de pied de l’adolescent qui le mit à terre. Immédiatement, il utilisa une position de maitrise au sol qu’on lui avait montré le matin même. Certainement parce qu’il ne pouvait accepter qu’un simple apprenti l’ait mis à terre, Dark Sekot retourna la situation en quelques mouvements que le jeune homme ne comprit en rien. Ce fut donc ce dernier qui se retrouva à terre bloqué avec un bras coincé dans son dos. Comprenant que si il forçait, il n’arriverait qu’à se faire briser le bras, il ne tenta rien et quelques secondes plus tard, l’étreinte se relâcha.

Le temps de reprendre un peu conscience de la situation, l’adolescent se retourna et vit son maitre déjà debout qui lui tendait sa main pour l’aider à se relever. Main qu’Oron accepta volontiers. Une fois redressé de toute sa petite taille, le jeune homme paraissait –et était- bien plus fier qu’auparavant. Ainsi, il n’hésitait pas à regarder son maitre dans les yeux avec un grand sourire. Sans être arrogant, il était content de sa prestation et heureux, simplement heureux.

A la grande satisfaction de Dark Sekot, le jeune homme, une fois rassuré sur l'estime que lui portait son professeur, choisit de travailler ses talents au combat. La journée fut remarquablement productive. Apparemment, Oron avait mis tous ses doutes au placard pour se centrer sur son apprentissage avec un enthousiasme presque palpable.

Tout au long de la journée, le Seigneur Sith lui enseigna des séquences de plus en plus sophistiquées de combat, à mains nues autant qu'au sabre laser, et devint évident que son apprenti n'était plus victime de sa peur de l'échec et persistait dans l'effort. Pour cela, et pour ses progrès, Dark Sekot n'hésita pas à souligner sa réussite, sachant qu'il était aussi important d'entretenir la confiance en soi que d'éviter une sur-estimation de ses capacités... peu risqué avec Oron. Il progressa de manière impressionnante, accomplissant en une journée ce que Dark Sekot avait prévu pour au moins 2-3 jours. L'après-midi tirant à sa fin, le Seigneur Sith décida de mettre Oron à l'épreuve et le défia dans une sorte de duel afin de vérifier les acquis.

Il entrevit plusieurs fois des failles dans les attaques et les feintes de son apprenti mais fut plus que satisfait du résultat global, les pauses entre les séquences étant assez peu visibles, apportant un contraste saisissant avec le dernier combat du jeune homme. Alors qu'il se concentrait pour se défendre exclusivement tout en analysant la technique de son apprenti, Dark Sekot reçut un coup de pied qui l'envoya au sol avant de subir une prise d'immobilisation.

Toutefois, il n'allait pas accepter d'être vraiment battu par un débutant et, profitant d'une erreur, il poussa sur ses pieds pour relever les jambes et effectuer une série de rotations qui lui permirent de retourner la situation, bloquant Oron d'une clé de bras. Quand il le relâcha, il l'aida à se relever, conformément aux règles du combat loyal et vit la fierté du jeune homme briller dans son regard.

Et bien, je dois bien dire que tu as considérablement progressé, non seulement lors de tes exercices mais au niveau de ton attitude. Ton dernier coup m'a agréablement surpris, je ne m'attendais pas à ce que tu intègres de toi-même des attaques directes à tes feintes de sabre. Maintenant que tu t'engages spontanément dans cette voie, tu découvriras que les options vont devenir quasiment infinies. Il me semble que tu commences à bien maîtriser les différentes séquences, nous allons pouvoir les moduler pour que tu développes ta propre technique. Toutefois, j'ai remarqué que tu marquais toujours un léger temps d'arrêt, une fraction de seconde, quand tu changes d'angle. Nous devrons le corriger, c'est une ouverture extrêmement vulnérable.

Il regarda son chrono.

Vu l'heure, tu as quartier libre... ou presque. Je veux que tu saches à quel point l'auto-évaluation est importante. Repense à notre combat et essaie de me dire pourquoi j'ai pu échapper à ton immobilisation si facilement, et quels sont les éventuelles erreurs ou bon points que tu as réalisé... demain.

Il s'éloigna un peu et activa plusieurs sphères qui se mirent à lui tourner autour en tirant, parfois en continu, parfois avec des tirs isolés. Dark Sekot commença à faire virevolter sa lame, interceptant uniquement les tirs qu'il ne pouvait pas esquiver, même si certains le frôlèrent d'assez près pour faire fumer les pans de sa robe de Sith.

A mon tour de m'entraîner maintenant, mais n'hésite pas à m'interrompre.

Et il poursuivit.

Alors qu’Oron regardait son maitre, celui-ci fit un bilan de la journée. Dans l’ensemble, le jeune homme comprit qu’elle était globalement positive et, malgré qu’ils aient fait des erreurs, c’était logique pour quelqu’un de son niveau. La seule chose qu’il devait faire c’était réfléchir à ses erreurs et ce qu’il avait fait au cours de la journée. Puis le Seigneur Sekot s’éloigna de quelques mètres pour commencer à s’entrainer avec des sphères tirant des lasers. Immédiatement, il dit à Oron qui pouvait l’interrompre s’il en ressentait le besoin mais le jeune homme ne voulait absolument pas le déranger. Au début, il cherchait à décortiquer les mouvements qu’effectuaient son maitre, mais rapidement, il abandonna cette idée. L’excitation du combat et de l’entrainement chutant, sa concentration également, à tel point qu’il finit par somnoler alors qu’il admirait tout l’art du Seigneur Sekot.

Au bout d’un moment, il décida qu’il était temps de partir. Il était épuisé et affamé. Ne voulant pas déranger son maitre, il se contenta de le saluer de loin sans l’interrompre. Alors il fila jusqu’au troisième étage, plus précisément, jusqu’au réfectoire où il dévora son repas avant de partir vers les chambres attribuées aux apprentis. Rapidement, il en trouva une de vide et s’installa. Comme un idiot, il avait oublié ses affaires à bord du Fléau de Korriban. Il commença à se dévêtir mais il s’aperçut qu’il n’y avait pas de sanitaires dans les chambres contrairement à celles du vaisseau de son maitre, en tout cas, la sienne, peut-être avait-il droit à plus de privilèges. Bref, il se rhabilla pour aller prendre une douche. Après une journée d’entrainement comme celle-ci, il en avait bien besoin. Une fois ces derniers détails réglés, il partit se coucher. Il était extrêmement fatigué, il se contenta donc d’enlever ses habits et se jeter sur son lit. Le temps de fermer les yeux, il dormait déjà profondément.

Quelques heures plus tard, il se réveilla plus en forme que jamais. Il renfila rapidement ses vêtements troués. C’était dommage, il n’avait que rarement des vêtements et au bout de même pas un mois, ils avaient déjà un gros trou et un plus petit. Enfin bref, ne voulant pas s’apitoyer sur son sort, il se prépara rapidement et partit au réfectoire pour prendre un copieux petit-déjeuner. Puis il se dirigea presque naturellement vers la salle d’entrainement où il s’assit dans un coin pour réfléchir au combat de la veille. Après une bonne demi-heure de réflexions, il estima avoir suffisamment pensé pour bien comprendre là où il avait des difficultés, … Il commença donc à s’échauffer et faire les exercices de préparation que son maitre lui avait appris, ensuite, il essaya de commencer à réviser ce qu’il avait appris la veille. Mais, à peine eut-il commencé, que le Seigneur Sekot entrait dans la salle. Oron, avec un grand sourire et heureux par avance de la journée qui allait arriver, partit dans sa direction pour s’incliner légèrement avec respect puis dans une voix plein d’entrain il demanda :

- Maitre, qu’est ce que nous allons faire aujourd’hui ?

- Nous verrons ça plus tard. Dans un premier temps, nous allons voir les Maitres Derviches à l'infirmerie. Le Seigneur Ner-Zhul doit déjà y être.

Ne cachant pas sa déception à l'idée de ne pas commencer immédiatement l'entrainement, l'entrain de l'adolescent diminua un petit peu. Il suivit néanmoins respectueusement son maitre jusqu'à l'infirmerie où il constata que, en effet, le Seigneur Zhul les attendait.

Le caisson d'Alec Jorin allait être transféré à l'infirmerie d'ici quelques minutes. Du matériel supplémentaire serait disponible, nécessaire pour maintenir en vie un cinquième patient. Lorsque Ner-Zhul et Sigil revinrent devant les portes de la salle, l'un s'adressa à l'autre :
- Je vais tenter de le maintenir en vie par moi-même, ceci sera l'étape primordiale pour valider mon apprentissage. Vous pouvez assister à l'évènement ou faire un tour dans l'Académie, vous avez quartier libre. J'aurais aimé m'entretenir avec vous sur divers sujets mais je préfèrerais attendre que notre entrevue avec vos Maîtres soit terminée. Demain, nous parlerons.
Ainsi, Ner-Zhul ouvrit la porte de l'infirmerie, suivit ou pas par Sigil, et il commença et se concentrer sur le moyen de garder Alec Jorin en vie tel qu'il l'avait fait pour les Maîtres Derviches. Le Seigneur Sith se souvenait parfaitement du processus d'alimentation par la Force nécessaire pour garder un souffle de vie dans un corps. Même si Dark Sekot n'était pas là pour le soutenir, Ner-Zhul savait qu'une seconde tentative ne poserait pas de problème car cette fois-ci il n'y avait qu'un seul sujet et il n'était pas aussi mal en point que les Maîtres. Un simple exercice de routine qui permettrait au Togruta d'affiner sa compétence en guérison.

Après un quart d'heure d'efforts intenses, Ner-Zhul était finalement épuisé. Il n'aurait jamais pensé qu'une tâche paraissant aussi simple puisse se révéler aussi éprouvante. A vrai dire, il se doutait bien que guérir les gens ne faisait pas partie de ses spécialités et que son influence obscure y était probablement pour quelque chose. S'il souhaitait apprendre tous les secrets de la Force, il allait devoir résister aux attraits maléfiques tout en essayant de les garder sous contrôle, ce qui ne serait pas chose aisée. Finalement, Alec Jorin se portait plutôt bien ; il lui faudra reposer dans la cuve bacta encore une bonne journée avant de lui permettre d'ouvrir les yeux pour la première fois depuis de nombreuses années. La cuve fut placée dans un coin sombre de l'infirmerie afin de laisser la place aux Sith et aux Derviches lorsque ceux-ci se réveilleraient le lendemain.

Ner-Zhul, voyant que Sigil Morathi avait quitté les lieux, décida d'en faire autant. Il ferma les portes de l'infirmerie tout en chargeant les médecins d'aller vérifier l'état des patients toutes les deux heures. Quant à lui, il s'apprêtait à passer une bonne nuit de sommeil, aussi bonne que celle subie par les Derviches. Le Seigneur Sith marchait, épuisé, jusqu'à atteindre le turbo-ascenseur. Il se dirigea inconsciemment vers l'armurerie qu'il pensait être les dortoirs.
** Bon sang ! J'ai vraiment besoin de me reposer, je ne peux même plus m'orienter dans ma propre base ! **
Il souvint soudain que les quartiers des Maîtres n'étaient pas encore terminés et qu'il lui faudrait soit dormir dans les chambres des apprentis, soit retourner sur son vaisseau, en orbite. Constatant qu'il avait faim, Ner-Zhul décida d'abord de se rendre aux cuisines du premier niveau. La salle de dîner était grande et les murs étaient aussi bien détaillés que ceux de la salle des Trônes. Le problème était qu'elle demeurait vide, pas de traces de meubles ni de nourriture. Les cuisines étaient tout aussi vides de personnel, mais la nourriture était stockée ; c'était le principal. Se servant de quoi tenir durant la nuit, Ner-Zhul commença son repas. Il s'assit, seul, aux cuisines.

Quelques minutes plus tard, Ner-Zhul était bien installé dans la navette qui faisait le lien entre l'Académie et les vaisseaux en orbite. Sa destination était l'Eviscérateur, son navire personnel dans lequel il n'avait pas mis les pieds depuis un moment. Là-bas, il savait ses quartiers sûrs et tranquilles.

Une fois à bord, le Seigneur Sith n'eut aucun mal à retrouver le chemin de ses quartiers. En vérité, il ne connaissait que itinéraires à l'intérieur de son propre vaisseau : ses quartiers, la passerelle et les hangars. La nourriture qu'il commandait, il ne savait d'où elle provenait ; les soldats qui patrouillaient, il ne savait où ils logeaient. Ne pas connaître son propre bâtiment était une faiblesse de second degré que Ner-Zhul pensait combler d'ici peu de temps. En effet, maintenant que Korriban possède (ou est sur le point de posséder) un niveau de développement suffisant, les Sith allaient devoir planifier des actions de plus grandes envergures sur les secteurs alentours.

Pour l'heure, Ner-Zhul avait besoin de dormir, juste dormir afin de recouvrer ses forces pour la journée de demain qui s'annonçait prometteuse : les Sith allaient augmenter leurs effectifs avec des recrues de quailité. Juste avant de s'allonger, le Seigneur Sith reçut un appel sur l'interphone de ses quartiers.
- Mon Seigneur, nous venons de recevoir une transmission du Poing de Ziost. Il sera de retour dans un peu plus de vingt heures avec le matériel que vous avez demandé. Terminé.
C'était une bonne nouvelle mais le Togruta ne s'y intéressait pas pour le moment, il avait autre chose à faire. Il s'allongea finalement sur sa couche et put profiter du calme qui régnait à bord de son vaisseau pour passer une bonne nuit de sommeil. Cette fois-ci, il dormit en paix sans risquer d'être interrompu par un quelconque rêve.

Le Seigneur Sith se réveilla lorsque le Soleil du système éclaira l'Eviscérateur, et la moitié de la planète qui comprennait l'Académie. Il se leva de bonne humeur et se rendit sur la passerelle pour vérifier que tout se passait bien sur son appareil ; même si on pouvait presque qualifier le personnel de droïde excepté pour les plus hauts officiers dont les tâches demandaient un peu de lucidité. Ensuite, il se dirigea vers les hangars pour repartir sur Korriban où les Maîtres Derviches attendaient leur réveil.

Sur le chemin de l'infirmerie, Ner-Zhul croisa Sigil Morathi qui semblait ne pas avoir bougé depuis la veille. Le Seigneur Sith se demandait ce qu'il avait bien pu faire pendant son absence. Tout en se saluant, les deux personnes reprirent leur route jusqu'à l'infirmerie. A l'intérieur, tout était calme. Les Maîtres étaient toujours en sommeil mais leur état de santé indiquait qu'ils étaient prêts à être réveillés. Il ne manquait plus que Dark Sekot et éventuellement son Apprenti.

Le trajet de retour jusqu’à l’Académie Sith de Korriban se déroula sans fait notable, Sigil Morathi prenant toujours autant de plaisir à admirer ce qui s’offrait à ses yeux. Le soleil commençait à décliner peu à peu à mesure que la soirée débutait et les monuments Sith, sous la lueur du crépuscule, étaient toujours aussi magnifiques et impressionnants.

Une fois la navette arrivée dans le Hangar, Ner-Zhul et Sigil quittèrent la navette et se dirigèrent vers l’Infirmerie, au niveau inférieur, où allait également être transféré le caisson cryogénique d’Alec Jorin. Pendant ce temps, les caissons des 20 Maîtres ramenés du Fléau de Korriban allaient être transférés dans la salle de stockage vu qu’il n’y avait pas assez de place à l’infirmerie. Arrivé devant les portes de l’Infirmerie, Ner-Zhul prit la parole:

- Je vais tenter de le maintenir en vie par moi-même, ceci sera l'étape primordiale pour valider mon apprentissage. Vous pouvez assister à l'évènement ou faire un tour dans l'Académie, vous avez quartier libre. J'aurais aimé m'entretenir avec vous sur divers sujets mais je préfèrerais attendre que notre entrevue avec vos Maîtres soit terminée. Demain, nous parlerons.

Lorsque les caissons de Cyrus Alkorr et des 3 autres Maîtres avaient été transférés ici, Sigil n’avait pas eu l’autorisation d’assister à leur décongélation aussi, pensant qu’il serait intéressant de voir Ner-Zhul à l’œuvre, Sigil ne se fit pas prier pour rester, voir et apprendre. En entrant dans la salle, le Nagai regarda vers les cuves à bacta dans lesquelles sommeillaient justement Cyrus Alkorr le Zabrak, Andur Galforr le Twi’Lek, Orel Saïka le Nagai et aussi son premier maître et enfin, Yaemon Guntarr l’Umbaran et son second maître. Physiquement, ils étaient tels que Sigil les voyait dans ses souvenirs. Comme lui, ils n’avaient pas pris une ride et malgré plus de 500 cycles d’âge, ils ressemblaient toujours à ce qu’ils étaient avant ce jour fatidique de la mise en congélation de presque tous les Derviches Seyugi.

Pendant que Sigil Morathi contemplait les corps inanimés et flottant dans le bacta, les méditechs commencèrent la procédure de décongélation d’Alec Jorin. Le Nagai à peau sombre se désintéressa donc du Grand Maître et des Maîtres pour assister à la scène et ainsi, mieux comprendre ce qu’il avait lui-même subit lors de sa décongélation à bord du vaisseau de Dark Sekot. Quelques minutes plus tard, le corps d’Alec Jorin fut libéré de la carbonite et s’effondra sur le sol. Sigil pu ainsi voir à quoi ressemblait ce Derviche. C’était un jeune Humain à la peau pâle et aux longs cheveux roux, vêtu d’un simple sous vêtement noir, identique à celui de Sigil. Il était légèrement plus petit que le Nagai. En voyant enfin à quoi ressemblait cet Humain, Sigil fut cette fois ci sur de ne l’avoir jamais côtoyé. Au pire, il l’aura croisé quelques fois dans la Forteresse de Mallif Cove mais n’a jamais eu affaire à lui.

Lorsqu’il toucha le sol, Alec Jorin fut prit de convulsions et c’est là que Ner-Zhul, qui était resté jusqu’alors immobile, entra en action, sans dire un mot. Le Togruta tendit les bras et se concentra au maximum. Sigil, quant à lui, resta légèrement en retrait et contemplait la scène dans le silence le plus absolu. Si au début rien ne sembla se passer, les convulsions d’Alec Jorin se firent quelques secondes plus tard moins intenses et de moins nombreuses, jusqu’à se calmer définitivement. Les Méditechs, qui avaient connecté sur le corps de Jorin des indicateurs d’état de santé dès qu’il était tombé à terre, purent constater que ses signes vitaux étaient devenus stables et tout semblait indiquer qu’il était en bonne santé. Bien sur, il était totalement inconscient. Ner-Zhul relâcha donc sa concentration et soupira, semblant sous le coup d’une grande lassitude. Cet effort avait apparemment été très intense, mais efficace. Pendant ce temps, les meditechs transportèrent le corps d’Alec Jorin vers une cuve à bacta.

Sigil Morathi quant à lui, estimant qu’il n’avait plus rien à voir d’intéressant ici pour aujourd’hui, quitta discrètement la salle après un bref salut à Ner-Zhul qui ne le remarqua pas. Le Nagai arpenta les couloirs du niveau pour se diriger vers le turbo ascenseur. Grâce à sa mémoire, il se souvint parfaitement des plans que Ner-Zhul avait montrés de l’Académie dans la Salle des Trônes quelques heures plus tôt. Il était en effet temps pour Sigil de s’installer dans une chambre, prendre une douche et nettoyer sa tenue dont l’odeur de renfermé commençait sérieusement à l’incomoder. En plus, une telle odeur pourrait trahir sa présence et pour un Assassin comme lui, ceci était tout à fait inacceptable. Arrivé au turbolift, Sigil Morathi appuya sur le bouton correspondant au niveau 4, celui où se situaient les sanitaires, les douches, le réfectoire, la salle de réunion et les chambres des Apprentis. Il se dirigea d’abord vers le réfectoire afin d’y manger quelque chose rapidement. Arrivé sur place, il constata que la Salle était vide, à l’exception bien sur des tables, des chaises et des équipements fonctionnels pour ce genre de salle. Des caisses renfermant de la nourriture étaient présentes et Sigil se servit, prenant un léger repas. Il se dirigea ensuite vers les sanitaires puis vers les douches afin d’y nettoyer d’abord sa tenue. Il mit ses vêtements dans le lave linge, à l’exception du masque et de ses armes qu’il nettoya lui-même. Une fois ceci fait, il alla prendre une douche et sa lava de la tête aux pieds.

Une demie heure plus tard, ce fut un Sigil frais, propre et sec qui quitta les douches. Il avait entièrement revêtu sa tenue, masque compris. Il se dirigea vers les chambres afin d’en choisir une. Pour ce faire, il les inspecta et prit en compte les voies d’accès. Certaines de ces chambres étaient verrouillées, indiquant qu’elles étaient déjà occupées. Il désirait prendre celle qui offrait le moins de voies d’accès possibles et choisi donc une des chambres à l’extrémité.

La chambre de Sigil, comme toutes les autres, n’était aménagée que d’un lit étroit ne pouvant accueillir qu’une seule personne, une horloge murale et un coffre dans lequel on pouvait ranger toutes ses affaires. La seule voie d’accès était la porte mais bien sur, chaque chambre avait aussi en haut d’un des murs une grille reliée aux couloirs d’aération. Lorsqu’il testa la solidité de la grille, Sigil pu constater avec satisfaction qu’elle était très solide et bien fixée, ce qui fait que si quelqu’un voudrait s’introduire dans sa chambre par là, il serait obligé de faire pas mal de bruit, ce qui réveillerait immédiatement le Nagai et lui permettrait de réagir en conséquence. Sigil verrouilla la porte de sa chambre, ôta sa tenue d’Assassin pour se retrouver en sous vêtements et s’installa dans son nouveau lit après avoir éteint la lumière.

N’ayant besoin que de très peu d’heures de sommeil, le Derviche Seyugi se réveilla quelques heures plus tard, en forme et paré pour la journée. Constatant par l’horloge murale qu’il était encore très tôt, le Nagai décida de passer le temps à s’échauffer pour remettre son corps à niveau. Il se vêtit donc en hâte et se dirigea vers la Salle de réunion qui était suffisamment spacieuse et haute de plafond pour lui permettre de pratiquer ses exercices. Arrivé sur place, Sigil échauffa d’abord son corps avant d’effectuer des mouvements de combat à mains nues, basiques au début, puis plus complexes ensuite. Ses mouvements étaient rapides, précis, silencieux et élégants. Il passa ensuite au maniement de ses armes blanches, commençant avec ses vibro dagues pour finir avec ses vibro lames. Il effectua ensuite plusieurs sauts et couru le long de la salle pour améliorer sa rapidité. Il travailla également sa souplesse, tout cela en faisant le moins de bruit possible. Bref, il s’efforça de remettre en pratique tout ce qu’il connaissait. Cependant, pendant toute la durée de son entraînement, Sigil avait l’impression d’être épié mais c’était impossible car il n’y avait personne et pour le moment, il n’existait aucune cachette dans la salle et sa vue développée ne détectait rien. Pourtant, il ressentait comme une présence et avait le pressentiment qu’il y avait quelqu’un. Malgré cette impression, le Nagai ne s’était pas laissé déconcentré et avait continué son entraînement. De toute façon, il était aux aguets et ne pouvait être prit par surprise. 2 heures plus tard, il cessa ses exercices pour se diriger vers les douches afin de se laver.

Alors que Sigil avait quitté la salle de réunion, une conversation imperceptible venant de l’au-delà eu lieu dans la salle:

(#) Qu’en penses tu? (#)

(#) Il a un énorme potentiel. Je pense qu’il fera parfaitement l’affaire. (#)

(#) Oui, c’est vrai. Il semble bien entraîné et compétent mais nous ne pouvons pas savoir si il sera suffisamment malléable. (#)

(#) C’est vrai… Cela dit, il serait stupide de refuser ce que nous aurons à lui offrir. Si il prend conscience des bénéfices qu’il pourra en tirer, il acceptera. Quand commençons nous? (#)

(#) Patience. Je pense qu’il nous faut l’étudier encore pour être surs. Laissons le pour le moment aux bons soins des Seigneurs Ner-Zhul et Dark Sekot. S’il s’avère qu’il est celui qu’il nous faut, le moment viendra bien assez tôt. (#)

(#) Sage décision. (#)

Une fois frais et dispos, Sigil Morathi quitta la salle des douches puis la salle de réunion pour se diriger vers le turbolift, puis vers le niveau de l’infirmerie où il était certain que c’est là que les Sith allaient venir en ce début de journée. N’ayant pas faim, il ne prit pas le temps de manger. De toute façons, il aurait bien l’occasion de le faire.

A quelques mètres de l’Infirmerie, Sigil croisa Ner-Zhul et après s’être mutuellement salués, tous deux se dirigèrent vers la salle où dormaient les 5 Derviches Seyugis décongelés. Ils étaient en parfaite santé et dormaient paisiblement. Ner-Zhul regarda alors en direction d’Alec Jorin:

- Maintenant que vous pouvez le voir ainsi, cet Humain ne vous dit toujours rien?

- Non Seigneur. Je peux vous assurer que je n’ai jamais eu affaire à lui, ni travaillé avec lui. Je l’ai peut être croisé mais cela s’arrête là.

Ner-Zhul ne répondit pas et le silence s’installa à nouveau pour quelques secondes seulement car la porte de l’Infirmerie s’ouvrit sur Dark Sekot et Oron Hadeen.

Avec une vague conscience de la présence de son apprenti dans la salle, Dark Sekot s'échauffa en maniant ses sabres laser selon des mouvements de plus en plus élaborés, s'efforçant de bouger en permanence sans se déplacer. Après le départ d'Oron, il éteignit ses armes pour travailler ses réflexes : il s'immergea profondément dans son esprit de bataille et, fort d'une vivacité bien supérieure à celle d'un Humain normal, il s'attela à éviter tous les tirs.

Après un moment, et quatre douloureux tirs qui avaient touché au but, il désactiva les sphères et ralluma son sabre laser favori. Il entreprit de réviser les différentes formes en combattant un ennemi imaginaire. Enfin, après plusieurs heures d'entraînement, il retourna dans ses quartiers où, rafraichi et lavé par une bonne douche sonique, il se coucha pour profiter d'une courte nuit de repos.

Très vite, des rêves s'imposèrent à lui, comme de plus en plus souvent ces temps-ci alors qu'il avait appris depuis longtemps à les écarter. Davantage que des rêves, il s'agissait de souvenirs, lui revenant aléatoirement. Il se revit tout d'abord enfant, dormant à l'ombre de la tampasi, puis à divers âges en divers lieux, jusqu'à ce que les souvenirs se précisent.

# Il était dans l'ancienne salle d'entraînement en compagnie de son Maître et le combattait au sabre laser, lame argentée contre lame écarlate. Les murs brillaient à chaque rencontre des deux armes, illuminant les visages des Sith qui s'affrontaient sans autre lumière. Soudain, le jeune homme qu'il était alors perdit son arme et se retrouva au sol, une lame incandescente pointée sur son torse.

L'image se brouilla et il se retrouva sur un monde boueux. Il était à genoux dans la terre détrempée. Son bras gauche et une partie de son flanc fumaient, signes d'une volée de tirs de blaster évitée de peu, mais il ne s'en préoccupait pas. Son Maître était au sol, le corps recouvert d'impacts fumant. La Force grondait autour du Sith survivant, à un niveau qu'il n'avait jamais égalé depuis, et il se redressa, sabre en main et dos à ses adversaires, indistincts dans le souvenir. Ses doigts crépitèrent d'éclairs puis l'image se brouilla de nouveau.

Il se vit de nouveau à l'Académie, un genou à terre de nouveau, mais dans une posture digne en dépit des bandages qui lui couvraient le côté gauche. Des traces roses trahissaient la guérison récentes de blessures au cou, à la tête et à la main droite. Il n'avait pas encore sa cicatrice au visage cependant. Un Seigneur Sith, au visage flou, s'avança vers lui et sa fierté rayonnait alors qu'il devenait un Maraudeur. La même scène se répéta peu après, mais il arborait alors sa cicatrice et annonçait clairement son nom : Dark Sekot. #

Ces mots le tirèrent de son sommeil, et il s'éveilla à une heure relativement tôt quoique bien reposé. Mu par une étrange impulsion, il sortit l'holocron de son Maître et entreprit d'y enregistrer une partie de son propre savoir et de son histoire selon la méthode qui lui avait été enseignée bien plus tôt. Il se tira de son travail après une heure pour rejoindre Oron à qui il avait oublié de signaler les obligations du jour. Il alla donc le chercher pour l'emmener à l'infirmerie où se trouvaient déjà Ner-Zhul, comme prévu, et Sigil, là aussi sans surprise.

Seigneur Ner-Zhul, Sigil... content de vous voir si matinaux. Si j'en juge par la Force, nos "patients" - c'est bien le terme ? - sont stables... allons-nous pouvoir leur parler ?

Comme prévu, l'Apprenti du Seigneur Sekot allait assister à l'évènement. Tous deux entrèrent quelques instants après Ner-Zhul et Sigil qui n'avaient pas encore eu le temps de vérifier l'état de santé des Maîtres Derviches. Les médecins s'en chargaient mais ils furent renvoyés lorsque les Sith étaient prêts à leur parler. Ils seraient rappelés en cas de besoin, si le traitement qui avait demandé tant d'efforts se révélait inutile.
- Seigneur Ner-Zhul, Sigil... content de vous voir si matinaux. Si j'en juge par la Force, nos "patients" - c'est bien le terme ? - sont stables... allons-nous pouvoir leur parler ?
- Oui, la nuit m'a été très profitable. Nos patients sont prêts à sortir de leur cuve.
Sur ces mots, Ner-Zhul s'approcha de la console qui contrôlait tous les systèmes actifs de l'infirmerie et appuya sur le bouton qui arrêtait les cuves bacta. Elles se videraient de leur liquide dans quelques instants et le TOgruta profita de ces derniers instants pour se placer aux côtés de Dark Sekot. Il préparait également toutes ses répliques qui l'aideraient à asseoir la domination des Sith sur les Derviches. Leurs signes vitaux étaient suffisamment stables pour éviter tout accident qui engendrerait des pertes de connaissances par exemple.

Lorsque Dark Sekot, suivit de Oron Hadeen pénétrèrent dans l’infirmerie, Sigil Morathi, qui se tenait droit comme un « I » aux côtés de Ner-Zhul, se fixa à travers son sinistre masque les deux individus, sans prononcer une seule parole. Un bref échange verbal s’ensuivit ensuite entre les deux Sith, Sigil saluant d’une légère inclinaison de tête vers le bas Sekot et son apprenti durant ce moment.

Une fois que le Togruta eut terminé de parler, il commença le processus de désincarcération des corps des Derviches de leurs cuves à Bacta, à l’exception de celui d’Alec Jorin qui n’était pour le moment pas prêt à être ranimé.

Alors que les cuves se vidaient, les corps des Derviches Seyugi s’affalaient sur le fond de ces dernières, ceux-ci n’étant pas encore réveillés. Les cuves s’ouvrirent et il fallu attendre plusieurs secondes avant que l’un d’entre eux ne montre de signes de reprise de conscience. Les autres ne tardèrent pas à suivre, tous effectuant des mouvements lents. Sigil espérait en se montrant ainsi dans sa tenue d’Assassin que cela allait éveiller plus rapidement des souvenirs en eux lorsqu’ils le verraient d’ici peu mais le Nagai avait oublié une chose importante, chose qui lui fut rappelée lorsqu’il s’aperçu en effet que les Derviches n’y voyaient pour le moment rien du tout. Il fallait attendre un peu avant que leur vue ne revienne, tout comme la sienne. Cyrus Alkorr se leva mais semblait complètement perdu. Comme Sigil, il avait perdu la mémoire et il allait falloir très rapidement faire ressurgir ses souvenirs, à lui et aux trois autres Maîtres puis à tous les autres Derviches une fois qu’ils seraient à leur tour réveillés. Pour le moment, il était inutile de brusquer les choses et les mettre au repos au moins jusqu’à ce qu’ils eussent recouvré la vue.

- Je pense que vous devriez les installer sur des lits équipés d’étreintes de poignets et de chevilles pour éviter de regrettables incidents lorsqu’ils se réveilleront. Pendant leur sommeil, il serait bien de pouvoir réimplanter des souvenirs en eux. Avez-vous la possibilité de faire cela? Avec mon aide bien sur. Ainsi, à leur réveil, ils seraient déjà plus aptes à parler et comprendre ce qu’il se passe.

Apparemment, la discussion tant attendu par Ner-Zhul avait les Derviches n'aurait pas lieu aujourd'hui. A moins que les Sith ne se hâtent de leur faire recouvrer la mémoire. Le Togruta n'y avait pas pensé, et il n'avait jamais tenté une telle expérience même s'il avait une vague idée de la façon de procéder. Le conseil de Sigil était sage car lui-même vécut cette pénible expérience. Des lits étaient disponibles dans l'infirmerie et il fallut faire appel aux médecins afin qu'ils aillent chercher les dispositifs requis pour la détention provisoire des Maîtres. Bientôt, ils furent tous les quatre attachés sur leur lit respectif, totalement conscient de ce qu'ils subissaient sans pour autant pouvoir voir leur geôlier et ne sachant pas où ils se trouvaient. La plus pertinente question qu'ils pouvaient se poser était : à quelle époque venaient-ils d'être réveillés ? Ils trouveraient leurs réponses à leurs questions bien plus vite qu'ils ne l'auraient cru car bientôt des souvenirs leur seraient rendus.

Après avoir laissé les Derviches s'habituer à leur nouvel environnement, les Sith se mirent devant eux pour commencer le travail. Encore une fois, le Togruta n'avait jamais essayé de rendre des souvenirs à des être vivants et Dark Sekot semblait connaître la marche à suivre. Ainsi, Ner-Zhul pourrait apprendre des choses grâce à l'humain. Les deux Sith se concentrèrent et furent prêts simultanément à manipuler la Force. Ils communiquèrent, non pas avec des mots, mais avec des sensations qu'ils s'échangèrent l'un et l'autre. Les esprits des Derviches étaient faciles à percer car leur volonté était quasiment inexistante du fait de leur réveil tardif. Il serait beaucoup plus aisé de fouiller leur mémoire en sachant qu'aucune opposition ne ralentirait le processus.

La tâche se révélait finalement plus difficile que prévue. En effet, même si les esprits des Derviches laissaient pour le moment leur porte grande ouverte, les Sith devaient fouiller une vie embrumée par un passé mystérieux, caractéristique de l'Ordre des Derviches Seyugis. Chacun des membres entretenait une relation particulière avec les autres : en résumé, ils se connaissaient tous par leur nom et par leur rang, rien de plus, rien de moins. Après s'être appropriés une partie des souvenirs des Derviches, les Sith décidèrent qu'il était temps de leur fournir les informations qu'ils connaissaient sur leur état : tout d'abord l'époque à laquelle ils se trouvaient, les raisons qui les avait poussés à abandonner tout lien avec la Galaxie, puis le rôle qu'ils avaient tous respectivement joué à l'intérieur de leur Ordre. Ces informations permirent non seulement aux Maîtres Derviches de se souvenir de leur passé mais ils pourraient ainsi poser leurs premières questions aux Sith en toute connaissance de cause.

Plusieurs minutes s'écoulèrent entre le moment où les Sith relâchaient leurs efforts et celui où les Maîtres Derviches ouvrirent les yeux avec la faculté de pouvoir s'exprimer. Ils étaient à présent lucides et la première chose qu'ils ressentirent était les liens qui entravaient leurs membres. Avec la vue qui leur revenait, les Derviches commencèrent à apercevoir leurs geôliers vêtus sombrement : un Humain et un Togruta, tous deux caractérisés par une aura tout aussi sombre. Ner-Zhul se demandait s'il s'agissait du meilleur endroit pour discuter mais l'état de santé de leur patient répondait à sa question. Peut être pourrait-on les emmener dans la salle de réception lorsqu'ils seraient disposés à utiliser leurs jambes pour circuler. S'il fallait organiser une réunion, alors d'autres Derviches devaient être réveillés car plus nombreux ils seront, plus la domination des Sith sur eux serait acceptée lorsqu'ils se chargeront de leurs Maîtres.

Les suggestions de Sigil Morathi furent immédiatement prises en compte par les Sith lorsque que ces derniers chargèrent les Méditechs d’équiper 4 lits d’entraves de chevilles et poignets en Duracier. Il fallu 10 minutes pour que les lits soient réaménagés ainsi. Cyrus Alkorr, Andur Galforr, Orel Saïka et Yaemon Guntarr furent aussitôt après placés et entravés sur les lits. Ainsi, si jamais ils se montraient aussi hostiles à leur éveil que Sigil avait pu l’être sur le Fléau de Korriban, ils n’auraient pas la possibilité de causer de dégâts aussi bien matériels que personnels.

Dark Sekot et Ner-Zhul restèrent ensuite immobiles, observant les Derviches Seyugi. Ces derniers, dont les mouvements étaient toujours aussi lents (l’effet des sédatifs ne s’était pas encore totalement dissipé), semblaient ne pas avoir encore prit conscience de leur état carcéral. Pour le moment, ils n’y voyaient ni ne ressentaient toujours rien mais ils semblaient chercher à percevoir malgré tout leur environnement alors qu’ils plissaient les yeux. Sigil, légèrement en retrait observait lui aussi à travers son masque ses Maîtres.

Les deux Sith se joignirent ensuite pour entrer dans un état de grande concentration. Les Derviches semblaient apparemment en ressentir les effets car ils commencèrent à s’apaiser un à un et, bien que toujours conscient, ne firent plus aucun mouvement et semblaient se laisser entièrement faire. La séance dura plusieurs minutes qui semblaient interminable, tant le silence était oppressant dans la pièce, les Méditechs ayant été congédiés aussitôt après avoir équipé les lits.

Au bout de ce qui sembla être une éternité, les Sith relâchèrent progressivement leur emprise sur les Derviches, jusqu’à sortir, plusieurs minutes plus tard, de leur état de concentration extrême. Les 4 Maîtres étaient à présent légèrement plus vivaces et s’aperçurent immédiatement qu’ils étaient piégés sur leurs lits. Ils ouvrirent ensuite les yeux et fixèrent les personnes qui se présentaient à leur vue à présent retrouvée. Les 2 premiers individus qu’ils aperçurent étaient un Humain et un Togruta revêtus tous 2 d’un ample et long manteau noir, dissimulant leurs pieds et n’exposant finalement que leurs têtes. Ces deux personnages semblaient dégager quelque chose d’intense, les Derviches le sentaient. Bien sur, ils ne savaient pas du tout à qui ils avaient affaire mais ils étaient certains que ces deux individus n’avaient rien à voir avec le commun des mortels. La deuxième personne fut pour eux plus évocatrice puisqu’ils reconnurent l’un des leurs, un Derviche Seyugi entièrement revêtu de pourpre avec son manteau symbolique et un masque sinistre noir et blanc. Bien sur, Orel Saïka et Yaemon Guntarr ne purent distinguer les traits de celui qui était dissimulé sous ce masque et ne purent donc pour le moment reconnaître Sigil Morathi, l’un de leurs anciens élèves. Ils s’attardèrent tous un moment sur ce Derviche dont la présence sembla les mettre relativement en confiance mais peut être était ce justement une mascarade prévue à cet effet. Peut être que cette personne n’était nullement un Derviche mais était vêtue comme tel. Ils purent enfin apercevoir un jeune Humain au teint pâle et à la chevelure ébène. Sa tenue en loques avait à coup sur connue des jours meilleurs.

Grâce à Dark Sekot et Ner-Zhul, les 4 Derviches avaient retrouvés en grande partie leurs souvenirs mais certains points restaient flous, comme l’époque à laquelle ils étaient actuellement et les circonstances de leur présence ici. Cyrus Alkorr prit la parole de sa voix rauque. Encore engourdi par les sédatifs, les mots eurent du mal à sortir:

- Qui… Qui… Êtes vous? J…Je…di?

Un bref silence suivit avant que Sigil Morathi n’intervienne à son tour. Le Nagai s’approcha en effet de Dark Sekot et Ner-Zhul:

- Me permettrez vous de prendre la parole après que vous ayez répondu à cette question?

Les premières paroles d'un des Derviches se firent entendre et déjà, elles étaient emplies de confusion. Natuellement, le patient souhaitait savoir à qui il avait affaire mais traiter les Seigneurs Sekot et Zhul de Jedi était plus qu'impoli. Les Sith pensaient que les Derviches, et surtout les Maîtres, étaient plus ou moins capables de discerner les auras des individus dits "puissants" dans la Force. Leurs vêtements étaient censés aider à faire la différence entre Jedi et Sith mais la vue venait tout juste de leur revenir ; il fallait se montrer patient.

En l'espace de plusieurs secondes, le silence était total. Dark Sekot semblait étudier les Derviches, leurs réactions ; mais il n'avait pas l'intention de prendre la parole. Sigil avait des choses à dire, peut être qu'il allait aider à remettre ses Maîtres dans le droit chemin. Quoiqu'il en soit, Ner-Zhul se devait de répondre aux questions de Cyrus Alkorr qu'il ne connaissait pas encore.
- Je vous salue, puissant Derviche ! Rassurez-vous, vous êtes entre de bonnes mains. S'il vous plait, chassez les Jedi de votre esprit ; nous n'aurions pas eu la gentillesse de vous ramener à la vie si nous faisions partie de leur Ordre. Mon nom est Ner-Zhul et voici Dark Sekot. Le Togruta porta ensuite son regard sur Sigil Morathi. Je pense que vous connaissez celui qui nous accompagne. Grâce à lui, nous avons pu vous localiser et vous ramener parmi les autres membres de votre Ordre. Votre congélation a duré pas moins de 500 ans, je comprends que vous ayez l'esprit embrumé. Vous avez tout juste la force de parler. Pour le moment, nous sommes prêts à répondre à vos questions mais, le moment venu, vous devrez écouter ce que nous avons à vous dire et à vous proposer. Bien, maintenant je vais... laisser Sigil s'exprimer.
Ner-Zhul aurait préféré attendre les questions du Maître Derviche tout en interdisant la parole à Sigil mais il avait une position privilégié dans cette affaire et négliger son aide pourrait perturber les projets des Sith concernant les Derviches, et plus particulièrement en ce qui concerne Sigil. Le Nagai avait désormais la parole.

Sans savoir si sa requête allait être prise en compte, Sigil Morathi observa et écouta Ner-Zhul s’adresser aux Derviches Seyugi pendant que Dark Sekot restait immobile, droit comme un « i » et semblant scruter de son regard profond l’âme de chacun d’eux. Oron Hadeen, quant à lui, restait toujours en retrait, aussi discret. Il avait presque le semblant de qualités requises pour faire de lui un bon Assassin.

Lorsque Ner-Zhul prit la parole, il adopta le ton le plus courtois et respectueux possible, sans doute pour que le premier contact se passe bien:

- Je vous salue, puissant Derviche ! Rassurez-vous, vous êtes entre de bonnes mains. S'il vous plait, chassez les Jedi de votre esprit; nous n'aurions pas eu la gentillesse de vous ramener à la vie si nous faisions partie de leur Ordre. Mon nom est Ner-Zhul et voici Dark Sekot.

Le Togruta porta ensuite son regard sur Sigil Morathi.

- Je pense que vous connaissez celui qui nous accompagne. Grâce à lui, nous avons pu vous localiser et vous ramener parmi les autres membres de votre Ordre. Votre congélation a duré pas moins de 500 ans, je comprends que vous ayez l'esprit embrumé. Vous avez tout juste la force de parler. Pour le moment, nous sommes prêts à répondre à vos questions mais, le moment venu, vous devrez écouter ce que nous avons à vous dire et à vous proposer. Bien, maintenant je vais... laisser Sigil s'exprimer.

Les Derviches Seyugi, tout en écoutant les paroles de Ner-Zhul, continuaient de scruter la salle maintenant que leur perception visuelle s’affinait. Andur Galforr, bien que toujours attentif à ce que disais le Togruta, semblait très intéressé par un caisson Bacta situé au fond de la salle, surtout son occupant en fait. L’Humain aux cheveux longs et roux qui dormait en flottant dans le liquide lui était familier mais pour le moment, il n’arrivait pas à suffisamment bien distinguer les traits de son visage pour réussir à l’identifier. Par contre, lorsque Ner-Zhul prononça « Sigil », Orel Saïka, le Nagai à peau blanche et à la chevelure longue noire porta aussitôt son regard vers le Togruta puis vers le Derviche Seyugi qui se tenait à ses côtés. Encore assez affaiblit, il prononça difficilement:

- S…Sigil!? Sigil Mo…rathi?

Yaemon Guntarr réagit à son tour en regardant vers Sigil, mais ne prononça aucune parole. Cyrus Alkorr et Andur Galforr firent de même et tous les Derviches observèrent leur frère approcher silencieusement, les saluer et s’agenouiller en guise de respect:

- Oui Maître. C’est bien moi.

Yaemon Guntarr prit à son tour la parole:

- En… Enlève… Ton… Masque. Montre… Nous ton visage.

- Oui Maître.

Sigil Morathi s’exécuta aussitôt en ôtant son masque et en abaissant sa capuche, confirmant ainsi son identité à ceux qui avaient fait de lui ce qu’il était aujourd’hui. Cyrus Alkorr, Andur Galforr, Orel Saïka et Yaemon Guntarr dévisagèrent longuement le Nagai chauve à peau sombre qui leur servait d’interlocuteur. Pour le Grand Maître Zabrak et le Maître Twi’Lek, ce Nagai à peau sombre n’évoquait pas grand-chose vu qu’ils n’avaient eu que très peu de contacts avec lui mais pour le Nagai et l’Umbaran, cette personne fit ressurgir en eux plus de souvenirs:

- O…Oui, c’est… Bien toi.

- T…Toi…Je…Je t’ai…F…Formé. Est-ce… Exact?

- Oui Maître. En fait, Maître Saïka a été mon premier Maître et vous avez été le second Maître Guntarr. Maître Saïka m’a accompagné depuis mon plus jeune âge jusqu’au rite de passage pour devenir Ombre. Et vous Maître Guntarr, vous avez fait de moi un Assassin. Et vous Maîtres, quels souvenirs avez-vous?

Sigil Morathi laissa aux 4 Derviches Seyugi le temps d’assimiler ses paroles et réfléchir à sa question. Il se passa plusieurs secondes qui semblaient interminables. Pendant ce laps de temps, Sigil Morathi porta son regard vers les Sith qui semblaient montrer quelques signes d’impatience, malgré leur apparence calme, aussi s’adressa t il à ces derniers:

- Je suis désolé Seigneurs. Je pense qu’il va falloir que je les aide un peu à restructurer tous les souvenirs que vous avez réveillé en eux et les aider à en retrouver d’autres. Cela prendra peut être un peu de temps. Mais vous avez peut être mieux à faire, auquel cas je peux rester seul avec eux.

Ce qui se passa dans l'infirmerie ne passionna guère Dark Sekot qui ne voyait aucun intérêt à venir au chevet de Derviches encore trop faibles pour parler correctement, même s'il avait eu l'espoir de pouvoir converser avec eux. Il se contenta donc d'évaluer leur forme et de tester leurs esprits avec la Force pendant un moment, puis, Sigil leur parla, avant de s'adresser aux Seigneurs Sith.

Rester avec eux si vous le souhaitez, en ce qui me concerne, je vais occuper plus utilement mon temps qu'en les observant. Prévenez-moi par comlink quand nous pourrons leur parler. Seigneur Ner-Zhul, à plus tard.

Suite ici

C'était à se demander si les Derviches avaient seulement écouté ce qu'avait dit Ner-Zhul. Aucun d'eux n'avaient daigné répondre même si le Seigneur Sith était certain qu'ils étaient tout à fait aptes à voir, à réfléchir et à parler. En vérité, leur intérêt se portaient uniquement sur Sigil, leur serviteur qu'ils connaissaient depuis toujours et l'un d'eux reconnut son élève lorsque celui-ci enleva son masque. Après un échange de paroles aussi bref qu'émouvant, Sigil Morathi proposa aux Sith d'aider personnellement ses anciens Maîtres dans leur recherche du passé depuis longtemps oublié.
- Je suis désolé Seigneurs. Je pense qu’il va falloir que je les aide un peu à restructurer tous les souvenirs que vous avez réveillé en eux et les aider à en retrouver d’autres. Cela prendra peut être un peu de temps. Mais vous avez peut être mieux à faire, auquel cas je peux rester seul avec eux.
Le Nagai voulait s'entretenir seul avec eux apparemment et Dark Sekot répondit aussitôt :
- Rester avec eux si vous le souhaitez, en ce qui me concerne, je vais occuper plus utilement mon temps qu'en les observant. Prévenez-moi par comlink quand nous pourrons leur parler. Seigneur Ner-Zhul, à plus tard.
Le Seigneur Sith n'en avait que faire de ces malades amnésiques cloîtrés dans des lits et il quitta l'infirmerie en compagnie de son apprenti. Ner-Zhul en aurait bien fait autant mais cet entretien était vital pour l'avenir de l'Empire et on ne pouvait se passer d'eux pour le moment. Ce manque d'intérêt profond pour les affaires de l'Empire vexa considérablement le Togruta mais il oublia très vite l'existence de son confrère en répondant à Sigil.
- Leur mémoire prend trop de temps à refaire surface ! S'ils ne sont pas capables de se souvenir de leur ancienne existence, alors ils ne sont d'aucune utilité. Vous pouvez rester avec eux pour les aider mais il est hors de question que je vous laisse seul ici ; ma confiance en vous est encore trop limitée et il n'y a pas de système de surveillance ici. Je doute que vous vous en souciez mais n'y voyez aucun malentendu. Je vais rester et m'occuper du dernier patient ; il semble être plus disposé à parler.

Aussitôt que Sigil Morathi eut terminé de parler, Dark Sekot répondit avec une frustration à peine dissimulée:

- Rester avec eux si vous le souhaitez, en ce qui me concerne, je vais occuper plus utilement mon temps qu'en les observant. Prévenez-moi par comlink quand nous pourrons leur parler. Seigneur Ner-Zhul, à plus tard.

Cette réaction ne surprit guère le Nagai qui s’était douté de la réaction du Sith Humain. Bien sur, le Derviche comprenait tout à fait que ce qui se passait n’avait aucun intérêt pour le Seigneur Sith. En fait, seul Sigil ressentait l’importance de la conversation, lui qui était directement concerné. Ner-Zhul, quant à lui, bien que partageant quelque peut les sentiments de son confrère, eut une réaction plus froide et en même temps plus méprisante à l’égard des Derviches cloués sur leur lit:

- Leur mémoire prend trop de temps à refaire surface ! S'ils ne sont pas capables de se souvenir de leur ancienne existence, alors ils ne sont d'aucune utilité. Vous pouvez rester avec eux pour les aider mais il est hors de question que je vous laisse seul ici; ma confiance en vous est encore trop limitée et il n'y a pas de système de surveillance ici. Je doute que vous vous en souciez mais n'y voyez aucun malentendu. Je vais rester et m'occuper du dernier patient ; il semble être plus disposé à parler.

- Je comprends. Moi-même, je n’ai pas une grande confiance en vous non plus. Cela n’a rien de personnel, c’est juste une conséquence de mon endoctrinement. Nous ne nous fions à personne de manière totale. Mais si vous voulez, agir, dans ce cas, permettez moi de vous faire une suggestion. Vous êtes apparemment capables d’entrer dans nos esprits afin de lire nos pensées ou connaître nos souvenirs. Si vous êtes également capable de projeter mes pensées dans les esprits de mes maîtres et de ce Derviche là bas qui a attiré votre attention, cela pourrait nous permettre d’accélérer les choses. Cela est il possible ?

Cyrus Alkorr et les 3 Maîtres Derviches Seyugi ne comprenaient rien à ce qu’ils entendaient, tout comme Sigil lorsqu’il s’était éveillé quelques dizaines d’heures plus tôt.

Pendant ce temps, au vu et au su de tous, deux autres entités étaient pour ainsi dire présentes dans cette pièce depuis déjà un bon moment, bien qu’invisibles à l’œil nu et s’évertuant à se rendre indétectables aux perception extra sensorielles de Ner-Zhul. Il s’agissait bien sur des Spectres de Force de Dark FEYLONN et Dark RAVAGE qui observaient les Derviches, en particulier Sigil Morathi dont ils avaient détecté le potentiel dans la Force. Ils semblaient apparemment satisfaits de la vivacité d’esprit du Nagai à peau sombre:

(#) En plus d’être un bon athlète, il est très perspicace. Il a vite comprit la nature de ses interlocuteurs. (#)

(#) Oui, il est intelligent. Tant mieux, il verra avec plus de clairvoyance où est son intérêt dans la proposition que nous lui ferons si c’est la bonne personne, cela dit, nous l’avons vu faire une excellente démonstration d’Arts Martiaux tout à l’heure mais il faut savoir ce qu’il vaut en situation réelle. (#)

(#) Oui bien sur. Mais silence, attendons de voir ce que va donner cette petite expérience qu’il propose à Ner-Zhul. (#)

Alors que Sigil s’était adressé à Ner-Zhul, il remarqua une très légère agitation chez le Togruta. Ce dernier semblait scruter la salle, comme s’il cherchait quelqu’un. Cette attitude lui rappela l’impression qu’il avait eu d’être épié alors qu’il s’entraînait seul dans la salle de réunion ce matin.

La remarque de Ner-Zhul ne fit pas beaucoup réagir le Nagai, comme cela avait été prévu. Cet endoctrinement des recrues Derviches était un aspect intéressant de leur formation mais il présentait pas mal de défauts selon le Togruta. Il se demandait s'ils pourraient un jour avoir un entretien en privé. Pour l'heure, il fallait penser à améliorer le processus de rétablissement mémoriel et Sigil proposa une solution qui pourrait accélérer les choses.
- Permettez moi de vous faire une suggestion. Vous êtes apparemment capables d’entrer dans nos esprits afin de lire nos pensées ou connaître nos souvenirs. Si vous êtes également capable de projeter mes pensées dans les esprits de mes maîtres et de ce Derviche là bas qui a attiré votre attention, cela pourrait nous permettre d’accélérer les choses. Cela est il possible ?
- Bien sûr ! C'est une excellente idée, bien que je n'aie jamais pratiqué une telle expérience.
A ce moment-là, un étrange frisson parcoura le corps du Seigneur Sith. Un frisson glacial qui lui était familier mais rien ne lui permettait de se souvenir de quoi il s'agissait. Il se retourna pour voir s'il n'y avait rien derrière lui : l'infirmerie était dans le même état que tout à l'heure et le calme régnait. Oubliant immédiatement ce petit malentendu, Ner-Zhul reporta son attention sur Sigil.
- Excusez-moi, j'ai eu une absence ; reprenons. Lire dans l'esprit d'autrui est une chose que je pratique aisément, tandis que transmettre des souvenirs est une technique qui est relativement nouvelle pour moi. Pour réaliser ce que vous demandez, il va me falloir un niveau de concentration très élevé car je devrais alors enregistrer votre souvenir dans ma mémoire avec le maximum de détails possibles. Transmettre ce souvenir aux Maîtres sera probablement difficile car mon cerveau devra utiliser une souvenir qui viendra tout juste d'être créé. Je devrais en parallèle tenter de ne perdre aucune information car sinon, le souvenir serait incomplet et donc inutilisable. C'est ma théorie du moins, et je pense avoir suffisamment réfléchi là-dessus ces dernières années pour me permettre de dire qu'il s'agit de la bonne explication.
Sigil prit en compte toutes ces informations puis il ouvrit son esprit au Sith et celui-ci sentit immédiatement la changement dans son propre subconscient. Comme la Force agissait dans les deux sens, le Nagai pouvait sentir d'étranges sensations mais son entraînement ne lui permettait pas d'identifier quoique ce soit de la part du Sith.

Alors que Sigil ouvrit son esprit à Ner-Zhul, celui-ci sentit aussitôt « l’intrusion » du Togruta dans son subconscient. A ce moment, il se concentra d’abord sur Cyrus Alkorr. En effet, Sigil Morathi pensait que ce serait plus efficace et plus facile de s’occuper des Derviches un par un plutôt qu’en même temps. Il ne restait plus à Ner-Zhul qu’à « connecter » l’esprit du Zabrak avec le sien et celui du Nagai. Une fois ceci fait, le Togruta s’adressa par télépathie à Sigil pour lui signaler qu’il pouvait commencer. Bien sur, le Nagai ne maîtrisant pas la télépathie, il ne put répondre mais avait au moins clairement reçu le message du Sith. Sigil se concentra donc sur ses souvenirs et commença à lasser son esprit naviguer. Il pensa donc à Cyrus Alkorr, son origine et son rang afin que ce dernier assimile une bonne fois pour toute son identité et sa fonction au sein du Chapitre. Il pensa ensuite à Orel Saïka, Yaemon Guntarr et Andur Galforr, à leurs origines et leurs rôles au sein du Chapitre. Ainsi, Cyrus Alkorr pu se souvenir que ses confrères étaient un cran juste en dessous de lui. Sigil Pensa ensuite à Recopia, à la Forteresse de Mallif Cove avant que cette dernière ne soit transformée. Il repensa ensuite à sa vie, depuis son arrivée au Chapitre jusqu’à ce qu’il devienne Assassin, pour rappeler au Grand Maître tout ce qu’il y avait à savoir sur la formation des Derviches Seyugi. A cet effet, il repensa aux étapes les plus importantes de sa vie de Novice en compagnie de son groupe et d’Orel Saïka, son premier Maître. Il pensa ensuite au Rite de passage et en quoi il consistait afin de permettre à un Novice de devenir Ombre. Par contre, le Nagai évita de penser à son propre rite de passage qui lui avait valu de tuer Shanya Farouka afin d’éviter que le Togruta ne découvre cette histoire, non pas le rite de passage en lui-même, mais la blessure profonde que Sigil portait dans son âme. Il préféra donc se souvenir des rites d’autres Derviches mais fit tout pour éviter de penser à son épreuve personnelle. Il pensa ensuite à la suite de sa carrière en tant qu’Ombre, sous la tutelle de Yaemon Guntarr, la formation au sein du nouveau groupe de Derviche dont lequel il était, les missions encadrées par l’Umbaran puis enfin à la première mission en solo dont la réussite lui avait permit de devenir Assassin. Il pensa intérieurement aux règles et codes du Chapitre. Toutes ces pensées entraient dans l’esprit de Cyrus Alkorr au fur et à mesure que Ner-Zhul les puisait dans l’esprit de Sigil.

Une fois que Sigil eut jugé que Cyrus avait reçu suffisamment d’informations pour permettre à sa mémoire de revenir, le Nagai à peau sombre se concentra sur le jour fatidique de l’histoire des Derviches Seyugi. Sigil repensa d’abord à sa mission sur Balmorra et sur son retour précipité au Chapitre après avoir éliminé toutes les personnes au courant de sa présence sur Balmorra. Sigil projeta la dernière réunion de la Grande Salle de son point de vue et se rappela les paroles de chacun des Maîtres ce jour là. Ainsi, les circonstances de la transformation de la Forteresse en Monastère de Mallif Cove et de la mise en congélation carbonique de 90% du Chapitre put ainsi revenir dans l’esprit de Cyrus Alkorr. Sigil repensa au panneau mural et la date qu’il affichait à l’époque.

Ensuite, le Nagai repensa aux récents évènements et à ce que les Sith lui avaient appris, notamment sur l’époque dans laquelle ils étaient revenu à la vie désormais. A cet effet, il focalisa son esprit sur le Derviche Seyugi aux cheveux longs et roux qui dormait encore sans sa cuve à Bacta à quelques mètres. Peut être que ce visage évoquerait quelque chose pour le Zabrak.

Sigil Morathi relâcha sa concentration et attendit un peu, laissant Ner-Zhul relâcher également la sienne et souffler un peu. L’effort était apparemment très intense et le Togruta transpirait. Le panneau mural indiquait qu’on était en milieu d’après midi. Sigil et Ner-Zhul avaient donc largement le temps de s’occuper des autres Derviches.

Quelques minutes plus tard, Ner-Zhul était prêt à poursuivre la séance et Sigil ouvrit à nouveau son esprit pour cette fois ci se concentrer sur Orel Saïka, son premier Maître. Comme avec Cyrus Alkorr, il présenta d’abord le Nagai à lui-même puis les autres Derviches présents, en n’omettant pas Le Derviche Humain à peau blanche et aux cheveux roux. Sigil repensa à peu près aux mêmes souvenirs mais insista un peu plus sur la période durant laquelle Orel Saïka avait été son Mentor, à lui et aux autres Novices de son groupe. Il repensa à chacun d’eux, surtout à Shanya Farouka et aux grandes étapes de la formation, les épreuves, etc… Sigil en revint au rite de passage mais ne pensa que très brièvement au sien et se focalisa sur l’épreuve en général et en quoi elle consistait et ce que sa réussit apportait.

En dehors de ça, les souvenirs qui ressurgirent étaient les mêmes et celui de la Grande Salle revint inévitablement.

Trois heures plus tard, Ner-Zhul et Sigil Morathi achevèrent leur tâche et les 4 Maîtres disposaient à présent d’une grande quantité d’informations. Le temps que le Sith récupèrent leur fut mit à profit pour assimiler tout cela. Quelques minutes plus tard, Cyrus Alkorr fut le premier à parler:

- Ainsi, nous voilà de retour, 547 ans après. Je… Je ne sais même pas quoi dire.

Andur Galforr parla à son tour:

- Certes, nous avons survécu mais… Avons-nous vraiment réussis? Après des siècles, nous revenons à la vie pour nous retrouver dans cette situation incertaine. Certes, vous ne désirez pas nous tuer sinon vous ne vous seriez pas donné toute cette peine. Que voulez vous de nous?

Pendant que les Derviches parlaient, les Spectres de Dark Feylonn et Dark Ravage, qui étaient restés dans la salle suivaient la scène avec attention:

(#) Quel dommage, j’aurais bien voulu entrer dans leurs esprits pour voir tout ce qu’ils ont vu. Comme c’était frustrant d’attendre ainsi sans rien savoir. (#)

(#) Si tu avais fais ça, Ner-Zhul t’aurais détecté. Je préfère qu’il ne sache pas que nous nous intéressons à leurs nouvelles recrues, surtout une en particulier. (#)

(#) Oui, bien sur. Silence, écoutons la suite. (#)

La tâche se révéla plus éprouvante que prévu, bien que le niveau de difficulté n'était pas aussi élevé que s'il fallut guérir un individu, comme hier. Les souvenirs défilaient dans l'esprit du Togruta et le Nagai faisait de son mieux pour lui fournir ce dont il avait le plus besoin, ou ce dont ils avaient besoin. Plus le Sith en apprennait sur les Derviches, et plus il se rendait compte qu'ils devaient mener une vie relativement inintéressante. Néanmoins, le rôle d'esclave n'est pas de vivre heureux mais de servir et c'était bien de l'obéissance que Ner-Zhul réclamerait de leur part.

Après plusieurs heures d'efforts intenses, entrecoupées par quelques pauses, les Maîtres Derviches furent disposés à réfléchir et à prendre la parole. Aussi normal que cela puisse paraître, le premier semblait encore confus car il ne trouvait pas de mots pour expliquer la situation. Un autre prit la parole et souleva certaines questions dont Ner-Zhul avait minutieusement préparé les réponses.
- Certes, nous avons survécu mais… Avons-nous vraiment réussis? Après des siècles, nous revenons à la vie pour nous retrouver dans cette situation incertaine. Certes, vous ne désirez pas nous tuer sinon vous ne vous seriez pas donné toute cette peine. Que voulez vous de nous?
Une expression maléfique passa sur le visage de Ner-Zhul, puis il répondit :
- Nous vous avons réveillé car nous avons besoin de vous. Tout à l'heure vous nous avez qualifié de Jedi. C'est faux, nous ne sommes pas des Jedi même si nous avons un point en commun. En vérité, nous sommes les ennemis des Jedi. Nous nous opposons à eux depuis la nuit des temps et je pense que vous ne seriez pas contre une petite revanche, je me trompe ? Cependant, il y a certaines conditions qui sont, disons... malheureuses. Vous devrez vous intégrer totalement dans notre Empire et vous serez sous notre responsabilité, bien que vous puissiez toujours exercer votre autorité sur vos semblables. D'après ce que j'ai pu voir de votre organisation, une vie de servitude ne sera pas un grand bouleversement dans votre quotidien. Vous avez tout à y gagner, en plus de votre survie dans la Galaxie.

Il est difficile pour Ner-Zhul de parler pour un Empire qui se lève à peine mais l'intimidation était le meilleur moyen d'obtenir ce qu'il voulait. Il continua de plus belle :
- Sachez que les Derviches actuellement en éveil se comptent sur les doigts d'une main. Si vous ne coopérez pas, nous serions dans l'obligation d'achever le travail que les Jedi ont laissé, d'abord en vous supprimant, puis en prenant possession de vos installations sur Recopia.
Tout avait été dit et les Maîtres Derviches pouvaient maintenant affirmer que leur sauveur était tout aussi susceptible de les exterminer. Ner-Zhul porta son attention sur Sigil, pour identifier ses réactions. Il allait y avoir d'autres réactions mais imperceptibles cette fois : celles des Spectres qui assistaient à la scène.

» La Fin d'un long mandat
» Après une longue absence...