Deux semaines intensives

Darth Maeryhl entra ensuite dans le Hall où Ner-Zhul et le capitaine se tenaient devant une espèce de poste radio installé là temporairement. Elle arriva juste au moment où le clone allait faire passer un message à Ner-Zhul. Celui-ci jeta un regard à Maeryhl sans dire mot puis écouta le message.
- Seigneurs, nous avons rencontré quelques... à la colonie. Comme les rues étaient..., nous avons décidé d'aller inspecter les... publics mais la cantina est appremment devenue une sorte de siège... "résistance". La population commence à s'agiter... à votre domination... attendons vos ordres. Terminé.
La transmission prit fin après de nombreux parasites en raison de la tempête de sable qui faisait toujours rage à l'extérieur de l'Académie. Le capitaine prit alors la parole.
- Il serait bon que vous régliez la situation, Seigneur. Mais nous ne pouvons sortir pour le moment, il nous faudra attendre plusieurs heures avant de pouvoir sortir les speeders.
- C'est juste ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Il est normal que ces gens soient mécontents: après tout, ils ne savent même pas par qui ils sont oppressés ! Soit, je ferais un discours demain matin si tout va bien. Il regarda à nouveau la Twi'lek. Tu avais raison ce matin. C'était un sage conseil que tu m'as donné.
Darth Maeryhl, étonnée, ne savait pas comment réagir face à se semblant de compliment. Elle penserait d'abord à une ruse de sa part dans le but qu'elle accepte de l'aider dans ses travaux mais elle se demandait également pourquoi il agissait de la sorte. Après tout, il savait qu'elle lui faisait confiance.

Le capitaine avait repris sa place au poste radio tandis que les deux Sith, dans un coin du Grand Hall, s'apprêtaient à reprendre la discussion qu'ils avaient entamée ce matin alors qu'ils mangeaient.
- Tu as peut être décidé de faire un discours mais as-tu réfléchi à l'autre proposition que je t'ai faite ? Les habitants pourraient se rendre utile à notre Empire.
- Ils ne pourront refuser le travail qu'on leur confiera. Ce sera toujours mieux que la vie qu'ils ont eu jusqu'à présent, surtout s'ils savent qu'ils seront rémunérés pour leurs efforts.
- La colonie sera de nouveau active alors... Bien, que fait-on à présent ?
- En attendant de pouvoir sortir, je pense qu'il serait bon que je fasse aussi un discours ici. Les présentations avec les nouveaux apprentis ont été plutôt rapides. La présence du Seigneur Sekot est requise mais je ne l'ai pas vu aujourd'hui, je ne perçois même pas sa présence.
Ner-Zhul s'était à nouveau rapproché du capitaine au poste radio pour lui demander des informations sur Dark Sekot, ses intentions si jamais il les avait dévoilées.
- Le Seigneur Sekot est parti ce matin pour une planète nommée Recopia, une planète qui ne figure pas sur nos cartes. Nos vaisseaux en orbite confirment son départ. Il était accompagné par deux individus. Il souhaitait vous en parler mais, vous n'étiez pas disponible...
- Recopia ?! Mais comment a-t-il pu savoir ? Je n'ai même pas le souvenir de l'avoir vu. Aucune importance, ce qui est fait est fait. Nous verrons bien le résultat lorsqu'ils reviendront. Je vais donc m'exprimer face aux nouveaux arrivants, immédiatement.
Aussitôt, le commandant clone appuya sur une bouton de son terminal et une alerte retentit dans toute l'Académie. Tous les apprentis qui étaient dans le Hall se rassemblèrent autour de Ner-Zhul, qui avait pris place au centre de la pièce. Tout le monde était là, Shagrath revint de la salle des Trônes, Amendile s'était réveillé il y a quelques instants mais il était disposé à assister au discours, et enfin Theol Harsk qui n'avait quasiment rien fait durant la nuit. Même si on ne pouvait distinguer son visage, Ner-Zhul savait que le Kirtelli était très content d'avoir reçu une nouvelle armure de la part de ses Maîtres qu'il avait bien servis.

Le Seigneur Sith n'eut pas à attendre longtemps le silence, puis il commença son discours:
- Hum, bien... il éprouvait un léger stress caractéristique de ce genre de situation, je vous ai fait réunir pour vous puissiez savoir exactement dans quoi vous vous êtes engagés. Cela fait plusieurs jours que vous avez franchi les portes de cette Académie et vous avez ainsi pu avoir un petit aperçu de nos installations. Certains d'entre vous ont fait preuve de faiblesse et sont repartis pourrir dans la colonie. C'est une bonne chose car, moins nombreux nous serons, plus rapide votre formation sera.

Je prends soin de me présenter moi-même: Ner-Zhul, Grand Maître du Nouvel Ordre Sith. Vous me devrez obéissance jusqu'à la fin de votre parcourt à l'Académie, et même au-delà. Celui que l'on nomme Dark Sekot ne peut assister à cette assemblée pour le moment mais sachez qu'il possède les mêmes droits ici que moi. Il a tout pouvoir sur vous ; adressez-vous à lui comme vous le feriez avec moi.

Quelques petites règles élémentaires s'imposeront lors de votre "séjour" à l'Académie: il est inutile de vous rappeler que votre rang ne vous autorise pas à agir sans le consentement de votre Maître. Il vous est toutefois possible de le défier, à vos risques et périls. Il marqua une courte pause. Nos installations ont connu des jours meilleurs ; ainsi je vous demanderai de prendre soin du matériel encore fonctionnel. L'infirmerie est à votre disposition dans l'ancienne salle de torture, inutile puisque nous n'avons aucun prisonnier pour l'instant, mais comme il n'y a pas de droïde disponible, vous devrez vous débrouiller. Ensuite, la Vallée des Seigneurs Noirs qui s'étend derrière les montagnes accueillera volontier tous les jeunes apprentis désireux d'en apprendre plus sur l'Histoire des Sith mais si jamais vous ne veniez pas à respecter les règles, les Spectres sauraient vous remettre à votre place. Enfin, je tenais à signaler que pénétrer dans la zone de stockage et le turbo-lift menant à l'antichambre est strictement interdit. Des codes de sécurité en protègent l'accès.

Bien, je pense qu'il est temps de passer aux présentations du personnel de l'Académie ; ce qui ne devrait pas prendre beaucoup de temps ! Nous sommes actuellement en manque de formateurs et, mis à part le Seigneur Sekot et moi-même, seule Erelda... la Sorcière venait à l'instant d'entrer dans le Hall, qui vient juste de nous rejoindre, pourra enseigner en tant que Maître de l'Ordre. Je pense que vous la connaissez tous. Ner-Zhul lui jeta un regard noir qu'elle comprit immédiatement mais il détourna son attention sur Darth Maeryhl qui se tenait à ses côtés. Voici Darth Maeryhl ; elle est autorisée à vous former sur les concepts de bases de la Force mais demeurera mon apprentie. Puis vint le tour du Kirtelli. Theol Harsk est notre serviteur le plus dévoué. Malgré son statut, qui est toutefois supérieur au vôtre, il vous sera interdit de lui adresser la parole. Il marqua une courte pause. Enfin, nous avons également un mécano, Brook Satori, qui est pour le moment indisponible, et le commandant clone au fond de la salle sera chargé des communications. Si vous avez un message à transmettre pour quelque raison que ce soit, c'est à lui qu'il faudra en parler.

Le moment est venu pour nous de nous quitter. Je laisserai à chacun de vous le soin de se présenter plus tard, ou durant le cours de ce soir qui sera sous la direction de Erelda ! Ner-Zhul afficha un sourire plein de malice à l'attention de la Sorcière qui ne réagissait pas, sa réaction ne se lisait pas sur son visage du moins. Une dernière chose: bienvenue à l'Académie de Korriban !

Ner-Zhul n'avait jamais autant parlé, sans avoir été interrompu qui plus est. Il avait la gorge sèche maintenant et il proposa à Darth Maeryhl d'aller terminer le petit déjeuner de ce matin. La Twi'lek le félicita pour le discours et Ner-Zhul se surprit lui-même. Il avait toujours su parler aux gens mais de face à face, jamais dans des réunions rassemblant du monde. Cette expérience lui avait fait reprendre confiance dans ses capacités à diriger une organisation. Ce discours n'était rien en comparaison de ce qu'il avait prévu de faire sur Korriban.

Les apprentis retournèrent un par un à leur occupation, certains se donnant même la peine de saluer Ner-Zhul en signe de remerciement. En y réfléchissant bien, ce discours était nécessaire pour permettre aux apprentis de mieux appréhender la suite de leur parcourt. Ils avaient pu ainsi constater que les Maîtres se donnaient la peine de leur expliquer des choses simples. La mine réjouie, ils retournèrent s'entraîner ou lire à la petite bliobthèque tandis que Ner-Zhul souhaitait s'entretenir avec Erelda, qui se tenait immobile à quelques mètres, affichant son sourire narquois habituel. Darth Maeryhl se tenait aux côtés du Togruta.
- Tu sais pourquoi je me tiens devant toi, sorcière ?
- Bien sûr, c'est très gentil à toi de prendre soin de ton personnel.
- SILENCE ! Maintenant tu vas m'écouter attentivement car je ne le répéterai pas deux fois: ici, je suis le Maître, et toi tu obéis sagement. Lorsque je te dis de te tenir tranquille, tu évites d'aller faire un tour à Dreshdae pour attaquer les membres de l'Ordre. N'as-tu pas oublié notre accord ? En échange du soutien de ton clan, tu devais demeurer sur Korriban. Je t'ai donné le rang de Maître enseignant ; par conséquent, ta principale préoccupation est que la formation des nouveaux apprentis se déroule sans problèmes.
Le Seigneur Sith avait la mauvaise carte contre une Sorcière de Dathomir. Il avait détourné le sens réel du soi-disant accord qu'ils avaient passé sans savoir si Erelda s'en souvenait bel et bien. Il n'avait aucun moyen de le savoir pour le moment mais même si la sorcière avait oublié les termes exacts, elle pourrait facilement fouiller son propre esprit pour les retrouver. Il fallait trouver un autre plan.

Erelda était restée silencieuse et immobile pendant un bon moment, plus par provocation que par obéissance. Ner-Zhul considéra qu'il n'y avait plus rien à dire et il se retourna pour s'entretenir avec d'autres jusqu'au moment où la Sorcière lui cria par-dessus son épaule.
- Tu te prends pour le Seigneur Noir des Sith simplement parce que tu penses être le premier à vouloir faire renaître l'Ordre ? Tout ce pourquoi tu as oeuvré ces dernières années ne te confère en aucune manière ce titre qui ne signifie pourtant rien selon moi. Tu as peut être réussi à obtenir la confiance des nouveaux apprentis mais il te reste encore beaucoup de choses à accomplir pour prouver ton aptitude à diriger.
Les paroles de la sorcière étaient justes et pesées, Ner-Zhul ne pouvait le nier. Il ne prit la peine de réfléchir à la réponse qu'il allait lui fournir. Pour la première fois, le Seigneur Sith allait se surprendre dans ses actes. S'il était revenu plusieurs années en arrière, jamais il ne lui aurait lancé ce défi:
- Tout ce que tu dis est juste. C'est pourquoi j'ai décidé que les choses devaient avancer. Je ferai en sorte que tu restes à ta place. Je ne suis pas convaincu du bien fondé de ce proverbe qui dit que l'Apprenti doit surpasser le Maître, mais dans ce cas précis je te ferai volontier ramper tel un esclave. CE SOIR !
Erelda ne fournit d'autre réponse que son silence. Elle quitta rapidement le Hall pour se diriger vers la sortie sous les yeux ébahis des apprentis qui étaient restés, assistant à la scène. Certains pourraient penser que la sorcière s'était enfuie mais Ner-Zhul savait qu'elle prenait le défi au sérieux. Elle était probablement partie à la recherche d'un lieu tranquille où méditer avant le combat. Ner-Zhul s'adressa aux présents.
- Tout le monde est invité à assister au duel qui se déroulera ici-même ce soir.
Il doutait presque que le duel aurait lieu. La tempête de sable faisant toujours rage à l'extérieur, Ner-Zhul aurait préféré affronter Erelda dans de bonnes conditions ; même si elle était physiquement capable d'endurer de telles conditions climatiques. Quoiqu'il en soit, il avait d'autres choses à faire pour le moment ; il convia Darth Maeryhl et Theol Harsk dans la salle des Trônes.

La sorcière ne fera aucun cadeau: voilà ce qu'avait pensé Darth Maeryhl à propos du duel. Elle avait bel et bien raison car Ner-Zhul n'avait pas eu le temps d'adresser plus longtemps la parole à son adversaire ni même de se concentrer un peu avant de se battre ; la Sorcière avait profité du fait qu'elle était arrivée bien avant lui pour l'attaquer par surprise. Il fallait noter aussi que le Togruta sortait à peine du lit...

Le duel débuta donc sur l'initiative d'Erelda: son Saut de Force avait été parfaitement bien calculé et Ner-Zhul, encore peu concentré en cet instant, dut utiliser judicieusement les précieuses secondes qui lui restait. Il s'empara de son arme et l'alluma juste à temps pour parer le coup de son adversaire. L'attaque avait été si puissante que le Seigneur Sith perdait l'équilibre et reculait de plusieurs mètres ; laissant à nouveau à la Sorcière tout le temps d'agir. Cet assaut contre le Sith n'était rien en compaison de ce qui l'attendait: Erelda, qui maîtrisait parfaitement la Forme Ataru, assaillit son adversaire de toute part, puisant dans ses propres réserves d'énergies pour maintenir son effort. Sa rage était sans limites, on pouvait facilement l'identifier à travers le rythme soutenu de ses attaques. Elles se faisaient de plus rapides tout comme les parades qui les suivaient respectivements, donnant ainsi l'impression que le duel était loin de se terminer. Néanmoins, la Sorcière semblait avoir un énorme avantage sur le Togruta. Le voyant ainsi faiblir, Darth Maeryhl regrettait de ne pas lui avoir enseigné la Forme IV, quitte à devoir supporter ses railleries durnat l'entraînement. Il était trop tard désormais.

Les minutes semblaient durer des heures, surtout quand on les passait à tenter de sauver sa propre vie en s'épuisant à la tâche. Mais Ner-Zhul n'était pas le seul à éprouver des difficultés, les êtres sensibles qui observaient le duel pouvaient aisément sentir la fatigue qui pesait sur les deux duellistes. Le premier qui abandonna fut le Seigneur Sith, incapable de surmonter ses faiblesses physiques face à tant de déchaînement de la part d'une femme. Une femme que l'on pourrait presque qualifier d'Humaine. Le Togruta aurait pu utiliser cette image pour fortifier son désir de vaincre mais il avait autre à faire: il venait de baisser sa garde et, effectuant une dernière parade en repoussant l'arme de son adversaire de toutes ses forces, il s'agenouilla et roula sur un côté en utilisant la Célérité. La Sorcière était trop absorbée par ses attaques qu'elle frappa le sol avec son arme. Ner-Zhul quant à lui profita de son inattention pour lui envoyer une Poussée de Force qui la fit voler inévitablement à quelques mètres plus loin. C'était le moment de profiter pleinement de son avantage: Ner-Zhul rigolait à la vue du corps de la Sorcière qui gisait par terre puis lança son sabre laser en contrôlant sa trajectoire par Télékinésie. Il relâcha la pression alors que l'arme volait à quelques centimètres au-dessus de son adversaire mais le coup manqua sa cible qui avait esquivé, toujours aussi agile. En persévérant davantage, le Sith modifia la trajectoire de sa seconde attaque et cette fois-ci, le sabre laser transperça l'épaule gauche de son adversaire qui résistait pour ne pas hurler face à cette blessure non pas fatale mais non moins grave.

La tension montait parmi le publique, le vainqueur s'annoçait déjà mais rien n'était sûr encore car Erelda, malgré la douleur à son épaule, se releva sans difficulté et jetait un regard noir à son adversaire. Celui-ci attendait que la Sorcière pénètre dans son cercle intérieur, en position de défense, le sabre vertical face à lui. Erelda, brûlant toujours avec la même rage qu'au début du combat, s'élança sur le Seigneur Sith et un nouveau duel au sabre laser commença. La Sorcière était très affaiblie en cet instant et dut changer de style de combat, adoptant la Forme Makashi tout comme Ner-Zhul s'y était préparé. Les duellistes effectuaient leurs gestes, leurs attaques et leurs parades avec grâce tandis que les sabres s'entrechoquèrent avec violence ; fournissant ainsi aux membres de l'Académie un spectacle de choix. Les deux adversaires étaient animés par une haine de vaincre l'autre d'une amplitude similaire. Ils ne pouvaient espérer l'emporter avec leurs simples émotions, aussi puissantes soient-elles. Ils avaient maintenant complètement oublié que des gens les observaient et ils auraient volontier tout sacagé s'ils en avaient eu le pouvoir. Le Togruta n'avait jamais fournit autant d'efforts dans un combat, il transpirait à grosses gouttes mais il était en position de faire face à son adversaire maintenant qu'il l'avait affaibli. De plus, il ne se rendait pas compte qu'il était en plein milieu du premier véritable duel de son existence ; et cette fois-ci il ne pouvait repousser à plus tard l'inévitable.

Les échanges de coups se faisaient plus lents, et plus rares au fur et à mesure que le temps passait. Les deux duellistes n'arrêtaient pas de se déplacer à l'intérieur de la zone de combat, jouant au chat et à la souris, en inversant constamment les rôles. Ner-Zhul sentait que la Sorcière n'en avait plus pour longtemps, cela lui donna une bonne raison de s'acharner. Quant à elle, était-elle au courant de son état, du sort qui l'attendait ? Désormais, les flux de Force passaient difficilement chez la Sorcière qui ne remarquait pas les erreurs qu'elle commettait. Elle mélangeait sa haine avec son désespoir, chose qu'elle aurait pu aisément maîtriser il fut un temps. Cette fois-ci, le chaos régna complètement dans son esprit et elle finit par céder: Ner-Zhul trouva la faille dans ses mouvements et lui asséna un shiim pour achever le duel.

Davantage affecté par une douleur mentale plutôt que physique, Erelda s'effondra au sol tout en lâchant son sabre laser. La lame violette disparut au bout de quelques secondes. La Sorcière disposait d'immenses pouvoirs qui aurait pu facilement mettre le Togruta hors d'état de nuire. Avoir recours à la Destruction de Force était une chose que la Sorcière maîtrisait parfaitement sur Dathomir car il s'agissait là d'un environnement qu'elle connaissait depuis sa naissance ; aucun moyen de savoir si les effets seraient les mêmes sur Korriban, berceau du pouvoir des Sith. De toute façon, il était trop tard, le mal était fait. Discrètement, Darth Maeryhl poussa un soupire de soulagement dès que Ner-Zhul éteignit son sabre et leva les bras au plafond en signe de victoire. Il s'approcha du corps de la Sorcière qui, comme prosterné, faisait pitier à voir.
- Tes talents au combat étaient remarquables. Malheureusement pour toi, c'est moi le Maître ici, et la Force est avec moi. Tu aurais du laisser ton sale caractère de côté et réfléchir sérieusement aux conséquences qui découleraient de tes stupides actions. Il pensait entre autre à l'agression de Brook Satori. Relève-toi ! Tu dois faire honte à ton apprenti qui a bien évidemment assisté à ta défaite finale. Qu'attends-tu ? La Mort ? Je ne te laisserai pas t'en tirer comme ça. Tu as ton utilité, Sorcière. J'ai mieux en ce qui te concerne. Pour le moment, tu attendras sagement en cellule pendant que je règle certaines affaires. Ta souffrance ne fait que commencer.
Sur ces mots, les deux soldats qui étaient postés aux portes intérieures de l'Académie se hâtèrent de conduire aux cellules Erelda qui, brisée, n'essayait même pas de se débattre. Ner-Zhul qui affichait une expression plus sereine renvoya les apprentis sous prétexte que leur temps de pause était désormais terminé. Il convia ensuite Darth Maeryhl, Shagrath et même Theol Harsk (le groupe habituel en soit) à se rendre dans la salle des Trônes si fréquemment utilisée ces temps-ci.

C’est alors que le Spectre de Dark FEYLONN apparu. Ce dernier semblait en partie satisfait des évènements que venaient de se dérouler devant lui. Remarquant à peine la présence de Shagrath, Théol Harsk et Darth Maeryhl, le Spectre s’adressa directement et sans attendre à Ner-Zhul:

- Beau combat, sincèrement. J’avoue qu’au début, je n’y croyais pas vu la tournure que cela prenait au début mais vous vous êtes admirablement rattrapé. Pour quelqu’un qui n’est pas trop porté là-dessus, vous pouvez être satisfait de votre performance. Cependant, au risque de gâcher la fête et de paraître une fois de plus exigeant, le sort que vous avez réservé à la sorcière ne me convient pas. J’accepte certes l’idée que vous vouliez la garder en vie si vous pensez réellement avoir besoin d’elle, mais dans ce cas, je veux une punition beaucoup plus… Violente pour elle. Je veux que vous lui preniez quelque chose auquel comme toutes les femmes comme elles sont attachées. Erelda est une belle femme, prenez lui sa beauté. Vous n’avez qu’à en faire le pendant féminin de Theol Harsk. Elle vous haïra sans doute pour ce geste, mais jamais plus elle ne pourra exhiber avec fierté son physique. Faites apparaître extérieurement ce qu’elle est à l’intérieur et là, je serais satisfait. Je pourrais même consentir à participer à la formation des Apprentis.

Le paysage de Korriban n'avait pas vraiment changé depuis le dernier voyage de Ner-Zhul qui commençait à se lasser de devoir sans cesse parcourir les canyons pour atteindre Dreshdae. Le sable amené par la tempête avait glissé sur les montagnes sans laisser aucune trace de son violent passage. Le Seigneur Sith avait un peu de mal à diriger son engin, le Soleil lui brûlait les yeux bien que ce phénomène lui arrive fréquemment. Tout ce temps passé dans l'obscurité de l'Académie ne l'avait pas aidé, à moins que ce ne soit l'inverse...

Les portes de la colonie s'ouvrirent à nouveau, manipulée par quatre soldats clones surpervisés par un commandant toujours aussi serviable envers ses Maîtres. Il salua respectueusement les Sith d'un geste de la main et demanda en quoi il pourrait se rendre utile.
- Je veux que toute la population vivant à Dreshdae soit rassemblée devant le centre médical, il y aura assez de place pour les maintenir en vue durant ma représentation. Vous avez vingt minutes !
Sur ces mots, le commandant s'en alla immédiatement retransmettre ces ordres à ses soldats et tous s'agitèrent dans tous les sens pour informer la population ou saisir de force ceux qui tentaient de s'y opposer ou d'insulter les Sith. Les moteurs des trois speeders venaient à peine d'être éteints.

Avant le discours, Ner-Zhul avait quelque chose à faire et une petite balade dans la colonie lui rappella à quel point elle avait besoin d'être rénovée. Leur chemin les mena à la cantina, où plusieurs soldats beaucoup mieux équipés que les autres surveillaient la clientèle qui fixèrent avec mépris les nouveaux arrivants. Le Seigneur Sith pensait déjà à leur soudain changement de réaction au moment où il leur annoncera ses plans. La cantina n'était pas leur destination, fort heureusement. Ner-Zhul n'avait jamais mis les pieds dans cet endroit malfamé et il ne le fera probablement pas avant plusieurs mois. Le petit groupe marchait jusqu'à une petite ruelle proche du spatioport ; Darth Maeryhl se tenait aux côtés de son Maître tandis que Mahaz semblait encore hésitant, ne sachant s'il valait mieux rester en retrait ou se montrer en compagnie de ses puissants Maîtres.

Leur chemin les menèrent donc dans une zone peu fréquentée des soldats clones, devant une sorte d'étalage composé d'objets divers étalés sur des couvertures poussièreuses disposées par terre ici et là. Un homme vêtu de haillons était assis non-loin, fixant de ses yeux jaunes les individus malgré un capuchon rabaissé.
- Bonjour messieurs, et madame... Qu'est-ce qui vous amène devant le vieux Benton ? Il analysa ses visiteurs. Vu votre allure et vos tenues, je suppose que vous ne vivez pas dans le quartier, je me trompe ?
- Si vous tenez vraiment à le savoir, nous arrivons juste de l'Académie située à plusieurs kilomètres de la colonie. Par conséquent, vous devez savoir que souhaitons une totale coopération de votre part. Il s'adressa ensuite à la Twi'lek. Examine attentivement la situation, visualise dans son ensemble les choix qui vont s'offrir à nous. Il reporta son attention sur le vieux Benton, celui-ci étant un peu perturbé par le statut de ses visiteurs. Vous saurez bientôt qui sont vos nouveaux Maîtres, mais avant cela, vous possédez un objet qui m'intéresse: un implant d'esclave vierge. Ces objets ne doivent pas être rares à Dreshdae.
Le vieux Benton ne savait absolument pas comment réagir. Il se décida enfin à se comporter comme à son habitude lorsque quelqu'un souhaitait obtenir de la marchandise.
- Euh... oui bien sûr ; j'en ai un là, regardez. Il est comme neuf et n'a jamais servi.
- Et pour combien de crédits en demanderez-vous ?
- D'habitude, je les fais à 300 crédits mais là... je peux vous faire une offre.
- Va pour 300 crédits, donnez-moi l'appareil maintenant.
Le Togruta sortit de sa poche un petit étui contenant pas mal de crédits. Il tendit l'argent au vieux Benton qui n'en revenait pas, il était certain qu'il se ferait escroquer mais donna tout de même avec plaisir l'implant d'esclave au mystérieux acheteur. Sur cet effort de générosité, Ner-Zhul salua l'homme en haillons et quitta la ruelle.

Le Seigneur Sith examina son nouveau jouet puis demanda à Darth Maeryhl des explications sur ce qu'elle aurait fait à sa place. Il invita également Mahaz à écouter attentivement la leçon car cela vaudrait aussi bien pour lui à l'avenir, pendant sa formation. Ainsi, il se contenta de rester muet et d'écouter.
- Je n'ai pas très bien compris ce qui s'est passé. Je pensais que tu allais t'emparer de l'implant sans lui verser le moindre crédit. Je savais également que tu ne le maltraiterais pas. Par contre, lorsque tu lui as donné les crédits, ce n'est pas de la générosité que j'ai ressenti en toi. Pourquoi avoir agi ainsi ?
- Bien, je vais m'expliquer dans ce cas. Il faut savoir que la Force n'interprête pas nos actions comme nous le faisons, le Bien et le Mal ne sont que des notions inventées par les êtres douées d'intelligence afin de pouvoir les rassurer sur la voie qu'ils choisissent d'emprunter. Le Côté Obscur ne se manisfeste pas uniquement lorque l'on fait preuve de cruauté envers autrui ; si dans votre esprit vous pensez à autre chose qu'aux conséquences à court terme que votre action engendrera, alors la Force le prendra en compte. Même si l'esprit de cet homme n'était pas digne d'intérêt, il peut se révéler imprévisible si nous commettons des erreurs. Si je lui avais pris l'implant par la force, sa haine envers les Sith aurait été alimenté et il aurait fallu le malmener à nouveau, chaque fois qu'il nous aurait été nécessaire. Il faut savoir faire la part des choses: qu'avions-nous à y gagner, et à y perdre ? Dans ce cas précis, nous avons perdu une poignée de crédits, rien de plus. Ce sont des pertes négligeables. Désormais, cet homme survivra avec le sentiment d'avoir fait une bonne affaire avec des gens qui tiennent parole. Si nous parvenons à englober la population de Dreshdae de cette manière, alors nous n'aurons plus aucun problème à l'avenir. Réfléchissez à cela pendant que nous marchons.
Les explications du Togruta intriguaient beaucoup la Twi'lek mais elle n'était pas convaincue pour autant, du moins pour l'instant. Elle aurait agi autrement mais elle n'aurait pas anticipé les conséquences de ses actes. Ner-Zhul était justement là pour qu'elle corrige ses défauts. Elle brûlait d'envie de lui dire ce qu'elle pensait de lui mais préférait garder pour elle ses opinions à ce sujet.

Leur prochaine destination était le centre médical, non pas pour rejoindre la foule qui commençait à se rassembler, accompagnée de soldats clones, mais pour se renseigner sur l'état de santé de Brook Satori. Encore une fois, le Seigneur Sith demanda à Darth Maeryhl pourquoi il agissait ainsi. Il fit correspondre son explication de tout à l'heure à des agissements parfaitement contrôlés. Si Ner-Zhul souhaitait voir le Twi'lek rétabli, ce n'était pas par intérêt mais par respect envers Dark FEYLONN. Darth Maeryhl comprennait parfaitement ce qui le motivait cette fois-ci. La visite au centre médical ne dura que quelques minutes, le patient concerné était en sommeil suite à une injection de sédatif et les Sith resortirent immédiatement, informé sur son état de santé plutôt positif.

S'adresser à la population depuis les hauteurs du centre médical aurait fait meilleure impression mais Ner-Zhul n'y tenait pas vraiment. Il préférait déclarer son discours face à face avec eux. Ils étaient venus nombreux et les soldats assuraient la sécurité du périmètre dans lequel ils se trouvaient. En vérité, toute la population était présente devant le centre médical, excepté le personnel médical qui continuait de travailler car eux avaient été mis au courant depuis le début des projets des Sith. L'Astroport était désormais inactif et la cantina silencieuse. La situation n'avait aucun point commun avec l'Académie. Ner-Zhul n'avait pas d'apprentis désireux d'étudier la Force devant lui mais plutôt des gens, faibles pour la plupart, qui avaient été rassemblés de force par un souverain inconnu jusque là. Le Seigneur Sith n'était pas doué pour les discours mais celui qu'il avait prononcé à l'Académie lui avait été bénéfique. Il ordonna aux soldats de faire régner le silence puis il commença à parler, à haute voix, lorsqu'il l'obtint.
- Habitants de Dreshdae ! Je demande à chacun de vous de faire preuve de la plus grande attention au sujet de ce que je m'apprête à vous dire. Certains me reconnaîtront peut être car j'ai souvent parcouru vos rues mais je vais commencer par me présenter: je suis Ner-Zhul, l'un de vos nouveaux souverains ! Inévitablement, cette déclaration aussi directe provoqua le mécontentement chez nombre de colons, même si la plupart étaient simplement choqués. La population s'agita énormément mais quelques coups de feu dans le ciel permirent de ramener le silence. N'y voyez aucune prétention de ma part, je ne ferais jamais une telle déclaration si je n'avais pas les raisons suffisantes. Cette planète a toujours été sous la domination des Sith, et ce n'est pas aujourd'hui que cela va changer. Nous, les Sith, sommes revenus sur Korriban il y a déjà plusieurs mois ; vous avez probablement remarqué le nombre de soldats qui patrouillent vos rues dans le but d'asseoir notre pouvoir. Ils n'ont pas provoqué de désordre depuis notre arrivée, jusqu'à aujourd'hui... Certains se sont mis en tête qu'ils avaient la force, le courage et les moyens nécessaires pour s'opposer à notre retour, mais c'est faux. Une révolte ne vous sera d'aucune utilité, ou du moins, vous abandonnerez vite cette idée lorsque vous entenderez ce que j'ai à vous dire. Il laissa à la foule le temps de se calmer et en profita pour organiser ses prochaines paroles. Votre vie a toujours été misérable mais vous avez votre utilité, tous autant que vous êtes. Bien évidemment, certains d'entre vous occupent des fonctions que je qualifierai "d'influentes". Néanmoins, cette influence, ainsi que vos richesses, nous appartiennent d'ores et déjà. La seule chose que vous désirez, j'en suis sûr, c'est du travail ! J'ai la possibilité de vous l'offrir: pour une poignée de crédits par jour, vous pourrez contribuer à rendre cette planète meilleure. Bien évidemment, il vous est toujours possible de refuser. Si tel est le cas, alors vous serez condamnés à errer dans les rues de Dreshdae jusqu'à ce que la faim et l'ennui vous rongent. Il vous est également autorisé d'aller mourir dans le désert de la façon qui vous paraîtra la meilleure. Personne ne sera autorisé à quitter la planète ; plus personne n'est arrivé sur Korriban depuis des mois car nous contrôlons l'espace aérien. Réfléchissez bien à cette opportunité que vous offrent les Sith: ce travail payé qui vous permettra de survivre rendra à Korriban son statut qui lui a été dérobé par d'autres mondes qui ne méritent pas d'être nommés. Vous vivez dans l'ignorance mais je vous donne la possibilité de servir le Nouvel Empire, de retrouver votre identité ! Vous ferez bientôt parler de vous à la Galaxie ! Plusieurs colons acclamèrent le Seigneur Sith et, même s'ils n'étaient qu'une poignée, ils feraient probablement réfléchir leur entourage. A présent, je vais prendre congé de vous. Que ceux qui souhaitent avoir un aperçu de cette nouvelle vie que je leur propose se rendent à l'ancienne Académie Sith, dans les canyons, demain matin au lever du soleil. Bonne chance à tous, je suis sûr que vous ferez le bon choix.
Sur ces mots intimidants, Ner-Zhul disparut aux yeux de la foule. Darth Maeryhl et Mahaz qui s'étaient tenus aux côtés du Seigneur Sith retournèrent à l'intérieur du centre médical en attendant que la place se vide un peu des habitants désormais informés sur leur sort.

La promenade à Dreshdae fut de courte durée, environ deux heures en comptant l'aller et le retour en speeder. Ner-Zhul avait hâte de rentrer à l'Académie mais il était surtout pressé d'achever cette journée et de passer à la suivante qui promettait d'être intéressante. Mais il fallait qu'il prépare certaines choses avant l'arrivée des colons fraîchement embauchés. Lorsque les Sith revinrent aux hangars, Ner-Zhul envoya Mahaz prévenir les autres apprentis qu'ils devaient se préparer pour leur premier cours à l'Académie. Il leur conseilla de prendre leur repas avant toute autre chose. Pendant ce temps, le Seigneur Sith se rendit aux cellules où attendait sagement la sorcière vaincue. Lorsqu'il la vit, Ner-Zhul remarqua qu'Erelda semblait être en meilleure forme que la veille. Elle se tenait debout au milieu du champ de force, les bras croisés mais son sourire caractéristique était absent.
- Bonjour Erelda ! dit-il sur un ton enjoué. Tu m'as l'air bien remise du choc, c'est parfait. Je pense que tu as eu tout le temps nécessaire pour réfléchir à propos de tes erreurs.
- C'est exact, je n'aurais pas du sous-estimer tes talents mais cela ne se reproduira plus !
- Je suis d'accord et c'est la raison de ma présence. Hier je t'ai dit que ta souffrance ne faisait que commencer, en fait j'ai eu tort: c'est ton humiliation qui perdurera jusqu'à ce que j'en décide autrement. Je vais implanter en toi un de ces fameux traceurs destinés aux esclaves, si tu me déçois, je saurais en faire bon usage.
- Je préfère mourir plutôt que de subir une telle honte ! hurla-t-elle, visiblement touchée par son sort.
- Si j'avais voulu te tuer, je n'aurais pas pris la peine de t'enfermer ici en gaspillant de l'énergie pour alimenter le champ de force. Je t'ai dit que tu avais ton utilité. Notre dernière rencontre remonte à loin désormais et tu m'avais promis de m'accompagner sur Korriban si je me souviens bien.
- Pour te surveiller, pas pour entraîner tes larbins ! J'ai déjà déployé suffisamment d'efforts pour les amener ici. Nous avions bel et bien conclu un accord mais je dirai plutôt qu'il s'agissait de générosité de ma part. C'est moi qui possédait ce dont tu avais besoin, pas l'inverse.
- J'avoue que tu as bien servi nos intérêts, mais il était stupide de ta part de défier le pouvoir des Sith.
- J'en ai assez ! Fais ce que tu as à faire et nous verrons bien le résultat...
- Soit, mais ne t'avises plus de me jouer des tours. Si tu tentes quoi que ce soit, je le saurais. Oh et puis, inutile d'essayer de te donner la mort, ça serait inutile. Qui voudrait subir un tel sort ? Jamais tu ne rejoindras la Force si tu meurs de cette manière.
Erelda ne dit plus rien et s'assit à l'intérieur du champ de force. Elle allait méditer sur le sort qui l'attendait, à l'humiliation qu'elle subirait désormais pour avoir sur-estimer son pouvoir en défiant les Sith. Elle ne voulait pas reconnaître qu'elle avait fait erreur en agissant ainsi mais le résultat n'était pas celui qu'elle avait prévu. Peut être qu'il fallait penser autrement, qu'il fallait penser comme le Togruta. Former des apprentis sans contrarier les plans des Sith paraissait être une chose si facile, mais elle avait tout gâché à cause de son arrogance. En attendant, Ner-Zhul était parti dans la salle de torture qui servait d'infirmerie improvisée pour ordonner aux méditechs de préparer la salle pour l'opération sur Erelda.

Ce détail réglé, le Seigneur Sith put se rendre dans le Hall où attendaient les onze apprentis (Maeryhl, Shagrath et Amendile inclus). Suite à son discours de la veille, les élèves semblaient plus attentifs aux paroles du Togruta. Il n'avait rien préparé pour ce premier cours et commença par quelques notions historiques dont il se souvenait parfaitement bien: l'origine des premières institutions qui s'intéressaient à la Force, le Schisme ayant scindé l'Ordre en deux groupes bien distincts, quelques rappels sur des guerres importantes. Il s'autorisa également à exprimer son point de vue sur l'enseignement Jedi, point de vue que Maeryhl ne connaissait que trop bien même si elle ne l'approuvait pas. Chaque élève dans le Hall possédait des capacités uniques, certains assimilaient beaucoup plus vite les informations qu'ils entendaient, d'autres rêvaient de mettre en pratique leurs techniques de combat toutes plus variées les unes que les autres. La suite du cours allait plus compliquée: il fallait leur expliquer ce qu'était la Force, comment pouvait-on s'en servir et comment devait-on réagir en sa présence. Cette partie fut beaucoup plus intéressante, aussi bien pour la Twi'lek qui n'avait pas eu l'occasion d'être éduquée par le Togruta, son premier Maître ayant été complètement oublié. Le cours dura un peu plus d'une heure car Ner-Zhul laissait les apprentis libres de s'exprimer, de débattre sur ses propos ; même si le Seigneur Sith obtenait toujours le dernier mot. A la fin du cours, l'un des apprentis, curieux, demanda à Ner-Zhul:
- Maître, vous n'avez pas l'intention de nous parler du Code Sith ? Je demande car, si la formation ressemble un peu à celle des Jedi, il doit bien y avoir un Code à suivre...
- Que sais-tu des Jedi exactement, apprenti ?
- Et bien, pour avoir fait partie de l'Ordre il y a quelques années, je suis au courant de leurs méthodes de fonctionnement. Ils enseignent et suivent un Code bien spécifique.
- Si le Code Sith t'intéresse, tu peux toujours aller te renseigner à la bibliothèque. Saches simplement que je n'y adhère pas, pas plus qu'au Code Jedi. Vous pouvez retourner à vos occupations, je vous ferai communiquer la date du prochain cours. Si vous souhaitez plus d'explications sur la Force, venez me voir dans mes quartiers.
Il quitta le Hall en saluant les apprentis avant de se rendre jusqu'à ses quartiers.

En pénétrant dans sa chambre, le Seigneur Sith, en posant son regard sur son lit, fut pris d'une irrésistible envie de se reposer. Néanmoins, il se dit qu'il profiterait de la nuit pour dormir après avoir travaillé sur son projet de restauration de l'Académie. Son sac contenant ses effets personnels était toujours au même endroit et, en fouillant à l'intérieur, Ner-Zhul en sortit son datapad. Cet appareil lui avait beaucoup servi dans le passé pour consigner le résultat de ses recherches sur la Force. D'ailleurs, elles devraient toujours y être et ce serait une bonne chose de les relire à nouveau. Pour le moment, il se contenterait de s'en servir afin de réaliser des plans. Lorsqu'il alluma l'appareil, la console signalait qu'un message reçu de l'extérieur n'avait pas été lu. La date était vieille de quelques jours et l'auteur s'identifiait sous les initiales T.N. Nul doute qu'il s'agissait de Tycho Nemeth.
** J'avais presque oublié son existence. Voyons voir ce que dit le message... **
L'ex-Grand Amiral de l'Empire Galactique informait Ner-Zhul que la proposition qu'il lui avait faite allait être en suspens pendant quelques temps. Il avait quelques affaires à régler ailleurs et il conseilla au Seigneur Sith de prendre son temps dans ses recherches.
** Cet arrangement me convient, j'avais d'autres choses à faire de toute façon... **
Il classa ce message dans la catégorie des messages lus puis ouvrit une nouvelle session d'enregistrement de données. Avant de se mettre au travail, Ner-Zhul enleva sa robe de Sith car il faisait une chaleur étouffante dans les chambres. Habillé d'une simple tunique, il serait plus à l'aise pour respirer et ainsi, réfléchir. Il s'installa sur ce qui devait servir de bureau en prenant d'abord soin d'enlever la couche de poussière: l'Académie avait été vidé de ses étudiants il y a plusieurs mois mais Ner-Zhul ne s'était servi que du lit et de la douche depuis qu'il avait repris possession des lieux. Une fois confortablement installé, c'est ainsi que Ner-Zhul passa plusieurs heures à dessiner des plans avec un logiciel fort sympathique mais relativement long à assimiler les commandes. Il interrompit ses activités lorsqu'il sentit une aura familière s'approcher de sa chambre: Darth Maeryhl venait lui rendre visite.

La Twi'lek eut la politesse de frapper mais elle n'attendit pas de réponse et entra immédiatement. Elle s'appuya sur la porte et croisa les bras tout en fixant le Togruta des yeux. On ne pouvait croire qu'il s'agissait là d'un Maître et de son Apprentie, mais plutôt de deux personnes ayant eu un passé commun qui a engendré des liens entre eux. Pourtant, Ner-Zhul ne réagit pas ; il devenait de plus en plus insensible aux émotions que renvoyait la Twi'lek, même les flux de Force semblaient plus "transparents" entre eux. Ces détails n'avaient pas échappés à l'Apprentie qui avait la ferme intention d'obtenir des réponses de la part de son nouveau Maître.
- Il y a un souci ? De quoi as-tu besoin ?
- J'ai besoin de réponses à mes questions. Tout d'abord, j'aimerai savoir ce qui t'arrives, tu es complètement absent depuis quelques jours ! C'est plutôt à moi de demander s'il y a un souci.
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler. Je travaille en ce moment, si tu pouvais me laisser...
- C'est bien ça le problème ! Tu es terrifié à l'idée que ton projet de création d'un Nouvel Empire Sith soit voué à l'échec et tu fermes ton esprit aux intrusions extérieures. Pourtant c'est exactement l'inverse, il n'a jamais été aussi facile de lire dans ton esprit qu'en cet instant !
- Ca suffit maintenant ! hurla-t-il alors qu'il se levait brusquement de son lieu de travail.
- Oui, ça suffit. Ton comportement a énormément changé depuis Mandalore. Il y a quelques semaines, tu me proposais le poste de Grand Maître et un trône à l'Académie, et maintenant ? Si j'ai ensuite accepté de devenir ton Apprentie, c'est parce que je voyais en toi un Maître compétent. Il ne te reste plus qu'à me le prouver.
- Tu penses avoir des choses à m'apprendre en parlant ainsi ?
- C'est bien possible: j'ai bien retenu ta leçon de tout à l'heure. Tu n'es pas obligé d'être désagréable dans tes paroles pour être maléfique ; tu l'as dit toi-même, seule la Force interprête correctement nos choix. Les tiens ne peuvent qu'aboutir au néant.
Le Seigneur Sith, sans rajouter quoi que ce soit, se rassit sur sa chaise, visiblement touché par les mots de la Twi'lek. Celle-ci continua d'étudier ses réactions et constata qu'il reprenait petit à petit son calme et sa concentration. Ce changement de comportement ne pouvait qu'être bénéfique.
- Même tes promesses, tu les ignores. Tu ne m'as pas reparlé du projet que nous avions d'aller sur Ryloth pour clarifier mon passé. Te souviens-tu de la méditation que nous avons eue il y a quelques jours ? Te souviens-tu ne serait-ce que de mon nom ? Elle n'obtint aucune réponse de la part de son Maître. Tu as oublié... la preuve incontestable de ton dysfonctionnement !
- Je... il semble que tu aies entièrement raison. Je me suis laissé entraîner par ce projet qui, si je pensais le réaliser seul, demandait tant d'efforts. A terme, je serais devenu comme mon équipage sur l'Eviscérateur si tu n'avais pas été là. Ces erreurs sont dignes d'un humain !
Cette comparaison à l'être humain suffit à le convaincre de penser autrement. Il avait retrouvé tout son calme et il réfléchissait à présent au moyen de parvenir à ses fins en agissant autrement, sans mettre en danger sa propre identité. Les deux Sith allaient procéder à un échange: l'enseignement du Togruta contre l'aide de la Twi'lek en cas de crise. Si Ner-Zhul possédait le pouvoir, elle possédait la raison et peut être qu'en agissant ensemble, leur lien avec la Force se consoliderait ; et c'était là tout ce qu'un Maître et son Apprentie désiraient.

Les deux Sith poursuivirent leur discussion mais en parlant de choses plus agréables. Le terme "agréable" aurait pu signifier "torture d'Erelda" pour le Togruta. Néanmoins, Maeryhl savait qu'il ne tiendrait pas longtemps sans elle, et même s'il ne la remerciait pas directemment, il était évident qu'il s'en rappellerait tôt ou tard. La Twi'lek avait l'intention de passer toute la soirée avec Ner-Zhul pour l'aider à concevoir les plans de la nouvelle Académie. Lorsque le résultat fut satisfaisant, Darth Maeryhl prit la décision de rejoindre ses propres quartiers pour se reposer. Ner-Zhul approuva et il ferait bientôt la même chose. Avant cela, il préféra aller s'entretenir avec Shagrath et Theol Harsk car il détectait toujours leur présence en salle d'entraînement malgré l'heure tardive.

La salle d'entraînement était quasiment vide mis à part les deux personnes que Ner-Zhul était venu voir. Le Nagai expérimentait l'enseignement que lui avait prodigué Dark FEYLONN sur les bases du Teräs Käsi tandis que Theol Harsk utilisait ses propres techniques d'Arts martiaux Kirtellis. Lorsque les combattants aperçurent le Seigneur Sith, ils s'arrêtèrent et saluèrent le Maître.
- Je suis content de vous trouver encore debout à cette heure. J'aurai une mission à vous confier, elle n'est pas risquée mais plutôt nécessaire pour que nos activités se déroulent correctement. Demain, je voudrai que vous vous rendiez sur Mustafar. Les chantiers spatiaux qui s'y trouvent actuellement n'ont pas produit de croiseurs supplémentaires pour notre flotte et donc, leurs ressources doivent s'accumuler dans leurs entrepôts. Nous avons besoin de ces matériaux pour reconstruire l'Académie ; inutile d'amener des ouvriers, nous avons tout le nécessaire ici. Theol Harsk, vous disposerez comme vous voudrez de votre vaisseau. Je ne lui ai pas encore demandé mais il est possible que Darth Maeryhl vous accompagne. Revenez le plus tôt possible. Maintenant, je vous conseille d'aller vous reposer ; vous vous êtes bien entraînés aujourd'hui.
Sur ce compliment qu'il prononça tout naturellement, Ner-Zhul quitta la salle d'entraînement pour retourner dans ses quartiers. Une bonne nuit de sommeil l'attendait, il l'espérait du moins. La mission sur Mustafar se déroulerait sans problème car Theol Harsk et Shagrath s'y étaient déjà rendus ensembles pour prendre le contrôle de la planète. Les deux combattants allaient entretenir leurs liens et si Ner-Zhul avait interdit aux apprentis de s'adresser au Kirtelli, c'était pour protéger le Nagai entre autre. Pour le moment, le Seigneur Sith ne pensait qu'au rêve qu'il allait faire cette nuit. Sauf si un cauchemar se présentait à nouveau...

Dark FEYLONN resta silencieux une bonne dizaine de secondes, semblant hésiter entre raconter ce qu’il savait ou se taire pour le moment. Il décida finalement que le moment d’en venir au fait ne pouvait être mieux choisi:

- Ah, le fameux Médaillon de Shaaka. Et bien, pour tout vous dire, il n’a à ma connaissance aucun rapport avec les Derviches Seyugi. C’est une légende Sith que je tiens de Dark RAVAGE qui tenait ça lui-même de Palpatine. C’est à se demander d’ailleurs pourquoi l’Empereur avait raconté cela à son Apprenti, surtout si ce que je sais est vrai. Enfin, nous ne le saurons jamais. Bref… Shaaka était un sorcier Sith de pure race. On ignore à quelle période il a vécu mais tout porte à croire qu’il a été un contemporain du Roi Adas en personne ou qu’il a vécu quelques décennies après sa mort. Shaaka était à son époque le sorcier Sith le plus puissant qui soit. Il maîtrisait la Magie Sith comme personne. Cependant, ses recherches étaient assez mal vues par ses pairs qui l’accusaient d’Hérésie. Quand n y pense, c’est un comble d’être accusé d’Hérésie par les Sith. Cela dit, il créa un jour un puissant Médaillon, l’Amulette de Shaaka. Cette amulette avait un pouvoir terrifiant, celui d’absorber l’âme de tous les êtres vivants que le porteur de cet Artefact avait tué. Si vous avez déjà entendu parler de ces monstres Sith nommé Léviathan, le concept est quasi similaire. Il suffisait en fait pour Shaaka de tuer quelqu’un et de laisser l’amulette capturer l’âme de l’infortuné. Ainsi, chaque âme capturée alimentait la puissance du porteur de l’amulette et lui donnait plus de pouvoir. Shaaka acquit ainsi une puissance quasi divine au fil du temps en assassinant des esclaves, guerriers et sorciers Sith mais il du sûrement aller trop loin car l’Ancien Empire Sith l’accusa d’Hérésie et de crime contre ses semblables. Les autres Sith parvinrent on ne sait comment à déposséder Shaaka de son amulette avant qu’il ne puisse s’en servir contre eux et fut exécuté avant que son cadavre ne soit donné en pâture aux prédateurs locaux. L’Amulette, quant à elle, fut d’abord conservée dans un endroit interdit d’accès puis fut finalement égarée, on ne sait toujours comment. Il est dit que cette Amulette a acquis une sorte de vie propre et qu’elle se serait elle-même volatilisée, attendant qu’un être digne de la porter la trouve et ne bénéficie de son pouvoir. Les âmes de toutes les personnes que tuera ce nouveau porteur seront ainsi capturées, le rendant ainsi plus puissant et lui garantissant un pouvoir quasi illimité. Mais la tâche est loin d’être aisée car nul ne sait où elle peut être. J’avais projeté de me pencher sur cette quête quand j’en aurais eu l’occasion mais mon sort a été scellé prématurément. C’est donc à vous que je fais part de mes maigres connaissances à ce sujet. Cela dit, si vous désirez vous mettre en quête de cet artefact maléfique, prenez garde car Dark RAVAGE m’a affirmé qu’un tel pouvoir avait un prix mais je n’en sais pas plus à ce sujet.

Dark FEYLONN resta silencieux, contemplant le Togruta et attendant d’éventuelles questions de sa part.

Bien que l'Amulette de Shaaka n'ait aucun rapport avec ces mystérieux Derviches, son histoire se révélait être intéressante. Ner-Zhul était d'autant plus passionné par la clairvoyance que par cette Magie Sith qui avait été le centre du pouvoir des Sith à une lointaine époque. Même si la Force était à l'origine de beaucoup de choses, on ne parlait plus de magie aujourd'hui. Il n'y a plus besoin de le voir pour y croire car ses effets ont causé énormément de mal dans la Galaxie de par les grandes guerres qui l'ont bouleversée. Par contre, l'art ancien que les Sith maîtrisaient ne pouvait être entièrement compris par les contemporains. Le Seigneur Sith prenait le temps de réfléchir aux informations que le Spectre venait de lui donner sur l'artefact.
- Les pouvoirs de cet amulette sont tout simplement incroyables ! J'ai toujours souhaité savoir comment expliquer l'Âme, sous toutes ses formes. Mes recherches à ce sujet n'ont pas duré longtemps étant donné mes échecs qui se succédaient. Néanmoins, rechercher cet artefact pourrait être une expérience intéressante. Je m'y employerai lorsque j'aurai terminé toutes mes affaires en cours ; nous aurons le temps d'en reparler d'ici là. Il marqua une courte pause. A présent, j'aimerai que nous...
Le Seigneur Sith fut interrompu par l'ouverture des portes de la salle. Le commandant clone chargé des communications venait informer Ner-Zhul que les ouvriers de Dreshdae étaient arrivés et attendaient les instructions. De plus, un invité avait fait le trajet et souhaitait s'entretenir avec les Sith. Lorsque le Togruta accepta de le laisser entrer, Dark FEYLONN put apercevoir qu'il s'agissait de Brook Satori, entièrement rétabli de la blessure qu'il avait subie. Il portait toutefois un bandage au thorax mais cela ne le gênait pas apparemment.
- Brook ? Quelle surprise ! Vous avez vite récupéré, voilà une bonne nouvelle.
- Je tenais à vous remercier de m'avoir fait profiter de vos installations, je ne pensais pas en sortir un jour.
Le sourire du Twi'lek s'effaça peu à peu pour laisser place à l'inquiétude. Il semblait un peu perturbé ; apparemment il ne s'était toujours pas habitué à voir son ancien Maître sous cette forme spectrale. Il le salua comme il l'avait toujours fait lorsqu'il était vivant. Ner-Zhul tenait à le rassurer.
- C'était nécessaire, ton Maître ne t'as pas abandonné en mourrant et tu es maintenant à notre service. D'ailleurs, vous pourrez commencer votre travail après une journée de repos. N'ayez aucune crainte à l'avenir, le sort d'Erelda est désormais entre mes mains. Allez maintenant !
Brook avait été informé de la nature de son nouvel emploi: il devra réparer les appareils défectueux et servir de pilote en cas de besoin en échange d'une vie confortable, et sous la protection des Sith...

Le nouveau mécano quitta la salle des Trônes pour retourner dans ses appartements, à Dreshdae, afin de profiter de sa journée de congé généreusement offerte par le Togruta. A vrai dire, même les médecins du centre lui avait conseillé de ne pas trop bouger durant la journée. Ner-Zhul allait achever la discussion avec Dark FEYLONN.
- Si vous n'êtes pas encore au courant, je vous préviens que j'ai fait implanter dans le corps d'Erelda un émeteur que l'on utilise spécialement sur les esclaves. Elle ne posera plus de problèmes, je m'en porte garant. J'estime qu'il s'agit là d'une punition suffisante. Maintenant, si vous avez autre chose à me dire, faites-le car il me faut rejoindre nos visiteurs qui doivent attendre dans le Hall.
Dark FEYLONN, contenté, laissa Ner-Zhul retourner à ses occupations car il n'avait plus rien à dire. Le Seigneur Sith attendit que son Spectre se dissipe avant de quitter la salle pour s'adresser aux arrivants dans le Hall.